Le Monde des AMIEL

Site sur les très nombreux AMIEL, par Jean-Louis et Cécile AMIEL

Le Monde des AMIEL header image 2

Amiel, …des hommes,des femmes et… la nomination au moyen-âge 3

2 mai 2011 · No Comments

A l’issue de cette période antique on peut affirmer que ce nom Amiel ou Aemilius s’est propagé dans tout le bassin méditerranéen, notamment dans la péninsule ibérique et la Provincia Romana (Languedoc-Roussillon et Provence actuelles). Il faut ajouter sans doute à ces origines les Amilius d’origine gothe ou qui ont voulu ce nom à cause des Wisigoths (dont les rois prirent le nom d’Amali si proche des Aemilii latins comme nous l’avons vu), ce peuple étant resté deux siècles (VI et VIIème s.) sur ce même sol languedocien et roussillonnais pendant le temps de leur royaume en Espagne (sur cette terre de Septimanie comme elle était alors appelée). Il n’en demeure pas moins que la chrétienté est toujours à l’oeuvre dans ces régions comme ailleurs en Europe, le pouvoir civil des rois carolingiens aidant; l’usage du nom du père ne va pas survivre à l’empire romain, selon les habitudes des nouveaux occupants, ces ‘barbares’ comme les nommaient les romains, l’usage du seul prénom devint la règle; parmi les prénoms de cette origine germanique on vit apparaître les prénoms d’origine chrétienne formés à partir des martyrs des temps apostoliques et des saints de l’église officielle. Pour quelques siècles cette dénomination très basique va suffire pour nommer les hommes (et les femmes) soit entre le VIème et la fin du IXème siècle. C’est en effet une période de stagnation de la population. La terreur de l’an mille passée la démographie va reprendre et il sera nécessaire alors d’ajouter au simple prénom (que l’on appellera désormais nom de baptême en référence aux origines indiquées plus haut) un nom supplémentaire (qui deviendra patronymique un peu plus tard) destiné à ‘reconnaître’ parmi les individus ayant le même prénom celui ou ceux qui sont l’appellation d’autres personnes. Ce sera l’apparition de nombre de patronymes liés au lieux de naissance ou de vie, aux caractéristiques de la personne (qualités, défauts, particularités physiques ou morales, métiers, peuplades etc…) toutes originalités qui font le bonheur des anthroponymistes depuis le XIXème s. Et l’anthroponyme Amiel passera par ces stades bien que son origine soit bien plus ancienne comme on l’a vu. Il a gardé de son illustre passé les deux versions de traduction possible en langue romane d’abord puis en français (ou en espagnol, italien, les langues anglo-saxonnes étant quelque part plus fidèles à cette origine latine); pour ce qui est du prénom nous aurons Emile, Emilie (et composés tels Emilien, -ne par exemple), le nom patronymique étant Amiel (et composés régionaux dont je vous ai déjà donné un avant-goût) en passant par un Amilius, compromis entre le latin et la langue romane, le latin du moyen-âge puis le français et les autres langues (dans une moindre mesure) voulant décidément supprimer cette double lettre initiale ‘ae’ qui toujours de nos jours est très peu usitée: c’est soit Am… soit Em… dorénavant! Quelquefois cependant nous aurons des Ham…(Hamilius au Luxembourg par exemple) mais pas de Hem…Hum! c’est bien compris!

Revenons à nos moutons et voyons ce qu’il en fût pour ces prénoms et noms féminins étant donné que les deux origines et traductions nominatives sont dès lors très liées. Dans le domaine des saintes émiliennes je citerai d’abord Sainte Amélie (plus amilienne d’ailleurs) l’une des chrétiennes de Lyon du temps de l’évêque Pothin aux temps apostoliques, qui fut martyrisée avec Sainte Blandine et d’autres, jetés en pâture aux fauves dans le grand amphithéâtre de cette ville durant l’été 177 de notre ère. Au Vè s. il faut noter Ste Eustoche qui, bien qu’elle ne porte pas le nom des Aemiliens est pourtant une descendante des Aemiliens et des Scipions, par sa propre mère Ste Paule, de la famille des Paulii, branche on l’a vu des Aemilii depuis au moins le IIIè s. av. J.C. Ces deux femmes ont été les disciples du grand Saint Jérôme, et le suivirent en Terre Sainte mais je vous raconterai ces vies plus tard. Enfin une Sainte Meille était au moins encore au XVIIème s. honorée dans le diocèse auscitain (Auch, Gers).

Le nom patronymique Amiel se répand donc en une nouvelle vague sur ses anciennes terres de prédilection (l’arc méditerranéen) mais on le trouve utilisé dans les autres régions également, souvent comme prénom (je rectifie légèrement ce que j’ai écrit plus haut, Amiel a aussi été un prénom usité au moyen-âge). Une sacrée affaire religieuse d’abord puis politico-religieuse va permettre indirectement de voir combien le nom d’Amiel fut porté dans le Languedoc, aux XII et XIIIèmes s. Je veux parler bien sûr de l’horrible croisade intentée par l’Eglise de Rome et les gens du nord de la France (les ‘francimans’ pour les gens du sud) à cette période-là. Par les récits des chroniqueurs de ce temps et par aussi les « Registres de la Sainte Inquisition » nous avons les noms de beaucoup de personnes de la région allant d’Albi aux Pyrénées, certaines nobles, des religieux et de simples habitants surtout que le bras de l’inquisition a inquiété pour ne pas dire plus: c’est une période malheureuse pour ce sud que j’aime tant mais les documents sont très nombreux et l’on peut suivre presque au jour le jour certains évènements ou situations. On y reviendra bien entendu; juste quelques noms de « parfaites » ou  sympathisantes cathares que l’église s’est attachée à traquer opiniâtrement: Rixende d’Amiel, hérétique carcassonnaise; les Amiel du Mas Stes Puelles connus sous le nom ‘d’Amiel’, ‘d’en Amiel’ (père) ou ‘d’Alamaniel’ (de la mère Amiel), maison noble de ce bourg du Lauragais. Par un acte de Mars 1250, Guillaume Ferrel se porte caution pour Adalaïs Amiel et Raymonde, femme de Bernard Amiel, de Preixan (Aude) parmi bien d’autres….

J’aurai l’occasion de vous parler d’une famille de marchands toulousains qui eut plusieurs de ses membres élevés au rang de Capitouls de Toulouse, durant une longue période entre les XIII et XVIèmes s. Ils acquirent par mariage la petite seigneurie de Tréville, en Lauragais (quelques Km au nord de Castelnaudary); leur ultime descendante du nom de Claire d’Amiel au XVIème, entra dans la famille de Baderon et devint l’origine des seigneurs de Corneilhan (Hérault).

Ceci nous amène à la période moderne et contemporaine dont je vous parlerai la prochaine fois.

Tags: Non classé

0 responses so far ↓

  • Il n'y a pas encore de commentaire, profitez-en !

Laisser un commentaire