Le Monde des AMIEL

Site sur les très nombreux AMIEL, par Jean-Louis et Cécile AMIEL

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Amiel, résumé des significations

5 avril 2011 · Pas de Commentaire

Après vous avoir, je l’espère, donné envie d’en savoir un peu plus sur notre patronyme, il est temps de  résumer les différentes significations de notre nom, correspondant à des origines historiques et donc linguistiques très diverses comme vous avez pu le découvrir.

J’aurai pu commencer bien avant la Bible car il est question dans les mythes ancestraux, dont se sont d’ailleurs inspiré les rédacteurs de la Genèse, de bien curieux ‘personnages’ liés au début de l’humanité, dont un dont le nom rappelle étrangement le nôtre , mais, chut! ce sera pour plus tard…Il est par contre avéré que notre nom est bien un nom biblique de l’Ancien Testament  dont l’origine de la signification se perd dans les premières langues écrites donc dans la ‘nuit des temps’ et qui a évolué de père à peuple, en passant par oncle et parent, parent de cet être ineffable que nous appelons depuis plus de mille ans Dieu et que les Hébreux nommaient (sans pouvoir le dire, relisez ce que j’ai écrit à ce sujet), Yaveh ou Jéhovah. Les Amiel sont donc des parents  de Dieu ou plutôt plus raisonnablement « le peuple de Dieu », le peuple d’Israël. Autre époque, autre région, autre signification, la période latine de l’Antiquité, succédant dans la Méditerranée aux belles civilisations du Moyen-Orient dont Babylone, les Perses, les Assyriens et Phéniciens sans oublier l’Egypte et enfin la Grèce; la Grèce dont notre nom latin Aemilius trouve peut-être sa signification de « habile dans l’art oratoire, raffiné dans sa parole », à moins que cette signification soit purement latine et liée à aemulator, aemulatio (émule, émulation), les Amiel pourraient donc être des émules de personnages qu’ils admirent, cette admiration pouvant être dépassée et aller (pour certains), jusqu’à la rivalité (c’est ce que signifie le terme latin en tout cas).  De fil en aiguille l’ hégémonie romaine est détricotée par les peuples  dits barbares dont les Goths, et ceux-ci vont toutefois admirer leurs prédécesseurs dans ces contrées de la Méditerranée de l’ouest en ce qui concerne la civilisation que Rome avait apporté. Et contre mauvaise fortune bon coeur, les Gallo-romains se plieront à leurs nouveaux maîtres, le temps aidant à la chose. Les uns et les autres y ont sans nul doute trouvé leur compte. Tout cela pour dire que pas mal de ces goths-gallo-romains ont notamment pris (ou conservé pour les autochtones) des noms d’origine latine, surtout  quand ces noms étaient chargés de signification historique notable, et c’est la cas, nous l’avons vu des Aemilius, d’autant plus que ce nom ‘cadre’ bien avec le nom insigne de ces Goths, ‘Amali’, nom de leurs rois, tellement que l’on ne sait plus ensuite s’il faut se référer à l’origine purement latine et gallo-romaine ou à l’origine gothe (romano-gothe) pour indiquer l’origine ‘ethnique’ des Aemilius-Amilius des premiers temps du Moyen-Age (de Charlemagne au début du Xème siècle). Et si l’on considère l’origine gothe et donc la signification gothe, il faut remonter aux origines sémitiques de ce nom indiquant le dieu le plus puissant ou le dieu du ciel (dont l’allemand a conservé le nom dans ‘himmel’, le ciel), ce qualificatif convenant parfaitement à leurs reiks-rois. Quoi qu’il en soit les franco-goths vont se fondre dans la féodalité naissante et devenir si ce n’est encore des français, du moins des occitans (il s’agit bien sûr ici des anciens septimaniens de l’arc du Golfe du Lion dont de nombreux Aemilius-Amilius-Amiel, vous l’avez compris). Et la langue occitane (forgée par les autochtones sur leur vieil idiome celte mâtiné de grec ancien, très fortement de latin, d’un peu de goth et d’ibère …) s’élabora sur ce même territoire tant et si bien qu’elle fût un marqueur fort de l’identité des peuples d’une grande partie sud de la France. Et cette langue est peut-être à l’origine d’une autre signification de notre nom Amiel; nous l’avons vu l’origine le rattachant à ‘amandier, amande’ ne peut être écartée tant cet arbre ‘colle’ aux régions de diffusion de notre nom depuis le haut Moyen-Age et est quasiment un homophone dans cette langue(l’amandier se dit ‘ameille’ en occitan).

Même s’il peut avoir des connexions avec des peuples du nord de l’Europe en raison de l’histoire si complexe et ancienne de celle-ci, notre nom Amiel plonge ses racines dans les peuples bordant cette formidable mer intérieure qu’est la Méditerranée, depuis les premières civilisations du Moyen-Orient jusqu’aux formidables peuples des côtes septentrionales de celle-ci, dont les langues ont forgé ses différentes significations.

Il ne nous reste plus (si je puis dire) qu’à naviguer de peuple en peuple, d’époque en époque, à travers l’histoire de tous ces peuples, qu’à rencontrer ces hommes et femmes qui ont porté notre nom ou des noms aux mêmes origines, d’essayer de les connaître un peu, ou mieux de les reconnaître, afin peut-être de nous connaître nous-mêmes; on peut toujours rêver, non?

Et dans le prochain article nous verrons combien notre patronyme s’insère dans un nombre assez impressionnant d’autres patronymes qui lui sont donc liés par ces mêmes origines et ces mêmes significations …

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Amiel, Aemilius, Amali, traces toponymiques 2

29 mars 2011 · Pas de Commentaire

Pour pénétrer dans la péninsule ibérique il nous faut traverser les Pyrénées, par exemple par le Pont d’Espagne, là où la Garonne entre, elle, en France. Dans le proche département des Hautes-Pyrénées, près de la belle église de Saint-Savin, proche d’Argelès-Gazost, il y avait dans les temps gallo-romains, le « Palatium Aemilianum » d’un riche patricien sans doute. Le Val d’Aran, où naît notre belle Garonne, pays montagnard très particulier toujours aujourd’hui, voit encore naître de nombreux « Amiell » qui parlent, comme au Moyen-Age, Occitan (langue nationale). Je vous l’ai dit, l’Espagne a conservé de nombreux patronymes liés aux Aemilius mais aussi de nombreux toponymes; je n’en citerai ici que quelques uns, ils sont présents sur tout le territoire, mais plutôt toutefois en Catalogne, Cantabrique et Centre. Ainsi on trouvera plusieurs Villamiel, plusieurs Amil, plusieurs San Millan (il est l’autre patron de l’Espagne, à l’égal de Santiago). Il y a aussi Amiella (Prov. d’Oviedo), l’Amilladoyro (‘les eaux ou canal d’Aemilius’), Amillano, en Navarre, Las Casas de Amillan dont le ruisseau se jette dans le Tage, Millana (Cuenca), Millanes (Caceres) ou La Resclosa de l’Amiel, au sud de Figueras (Catalogne), Millà (toujours en Catalogne)….Et puis enfin le très curieux Muchamiel dont on ne sait que penser, n’est-ce pas!, petite ville près d’Alicante (Prov. de Valence).  Au Portugal, l’autre pays ibérique, on trouvera le toponyme de Verdemilho, qui, bien que très trituré par l’histoire, a bien pour origine une Villa Aemilii.

Traversons donc l’Océan Atlantique pour parvenir d’abord dans les Caraïbes, où plusieurs îles et non des moindres ont quelques toponymes amieliens. Cuba, avec ce qui me semble être un nom de grand domaine: « E. Amiel » (lat. 22.6794, long. 80.5450). le lieu-dit de Gayle, en Jamaïque d’Amiel-Town ou celui de Lamielle, en Haïti. Gagnons l’Amérique Centrale, encore un lieu-dit Amiel, près du centre ville de Quetzaltepeque, dans l ‘état de El Salvador. Aux USA l’essentiel des toponymes rencontrés fait référence au prénom Amelia, qui avec Emily et ses variantes est très populaire parmi les Américains: les Amelia en tant que localités, points géographiques y sont nombreux; deux exemples, l’île d’Amelia, sur la côte orientale de la Floride, dans l’Océan Atlantique, et en Alaska, la pointe méridionale de la Baie des Iles, côte occidentale du Roi Georges, du nom de Point Amelia (en l’honneur d’une Princesse de ce nom, fille du roi indiqué), à ne pas confondre avec un autre Point Amelia, qui avec Amelia Island sont à relier à un autre Amelius (nom latin d’un Amiral du XIXème siècle). Le Canada n’est pas en reste, notre nom y est autant porté qu’aux USA, proportionnellement, et nous y noterons deux toponymes: Amelias Burgh, district du Haut-Canada, le plus occidental du Comté du Prince Edouard, sur le Lac Ontario, et toujours près de la frontière américaine, le village au curieux nom de Saint-Amiel (il n’y a pas de saint de ce nom), situé au bord de la Dépot River, dans la région des confins de Beauce et Maine…peut-être un vague souvenir de France pour les immigrés des temps passés.

Retraversons l’Atlantique et rendons-nous sur une autre terre d’émigration historique, l’Afrique du Sud. Au Cap, existent toujours certaines propriétés d’anciens émigrés protestants chassés par la révocation de l’Edit de Nantes dans la deuxième moitié du XVIIème siècle. Situées dans le village de Franschoek (‘le coin des Français’), ce sont dès l’origine des domaines viticoles (encore de nos jours) qui ont gardé les noms de leurs premiers défricheurs. On y trouve trois domaines « de Villiers » et un du nom de « Mathieu Amiel ». Dans cette grande Afrique du Sud il faut remonter vers le Transwaal et voir à Newcastle un monument historique protégé du nom de « Fort Amiel » (nom du colonel anglais qui l’a fait construire en 1877-79). Remontons dans cet immense continent, de très rares toponymes ressemblent bien à notre nom mais il n’y a pas de preuves formelles, sauf en Afrique du nord, où les historiens latins nous parlent d’un fleuve de Maurétanie appelé Amulus ou Amilio. Le Maroc a été le refuge de nombreux juifs persécutés s’ils restaient en Espagne, du temps d’Isabelle la Catholique notamment. Beaucoup ont trouvé refuge chez les Marocains, mais aussi en Algérie ou en Tunisie, pays où l’on trouve encore notre nom. Quelques rues notamment à El Jadida (Maroc), Hussein-Dey (Algérie) l’ont retenu…Sur la route du retour un peu de délassement à Malte, où le site d’Hammiel peut être utilement utilisé, sera la dernière étape avant de fermer cette brève boucle hors d’Europe. Nous finirons donc avec un survol de l’Europe du Nord (non méditerranéenne).

Dans le Royaume-Uni, la ville anglaise de Watford posséde une rue du nom d’Amiel Street (hommage au père de Barbara Amiel, la journaliste américaine dont nous traiterons un jour, qui sauva durant la ‘Bliitzkrieg’ des centaines de personnes). Au Pays de Galles Porthamel fait sans doute référence à un Porth Aemil même s’il y a d’autres explications possibles. En Irlande la ville d’Emmely (Emelia) dans le Comté de Tipperari, près de Cashel est à rattacher toponomyquement à notre groupe étymologique (nom latin Aemelicum).  Repassons le Channel; en Belgique, terre des Ameel, une école juive porte le nom de « Yeshiva Harav Amiel » (nom du grand rabbin de Tel-Aviv qui l’a fondée). Un peu plus au nord, en Hollande se trouve l’ile d’Ameland (autrefois Amelan, ce qui confirme l’origine latine), dans le groupe des Iles de al Frise. En Allemagne on retiendra bien sûr l’origine gothe Amali trouvée dans la ville d’Amelungen par exemple. Les pays de l’est ont quelques toponymes faisant penser a la même origine …

Il est temps de revenir en France et d’achever ce périple toponymique. Pèle-mêle encore une fois les toponymes divers suivants: Lamielle en Franche-Comté, Pilmil face à Nantes, au-delà de la Loire (de Paul-Emile peut-être), Milhanges sur la commune de Chastel-Marlhac, en Haute-Auvergne, Hamielle (ou Hamiville) dans le Duché de Luxembourg, la Villa Amiel à Versailles (demeure de Gabriel Monod, professeur au Collège de France), le lieu-dit d’Ambly (l’Amelianum Bituricum des anciens temps gallo-romains) commune actuelle de St Oulchard dans le Cher, et enfin dans le nord, un Pont d’Amillan qui existait au Moyen-Age à Calais.

Vous voyez donc que notre nom est quasiment universel, si l’on se limite toutefois au monde occidental!

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Amiel, Aemilius, Amali, traces toponymiques

22 mars 2011 · 1 Commentaire

La toponymie, l’autre grande science des noms propres, vient apporter ses connaissances quant à la propagation durable de notre nom en des lieux très divers topographiquement comme géographiquement parlant. Et cela, bien entendu, suivant les différentes origines linguistiques et historiques dont j’ai fait sommairement le tour précédemment. Nous retrouverons donc à travers l’inventaire partiel (donné ici à titre d’exemple pour le moment) les origines hébraïque, grecque, latine, gothe ou romano-occitane (dans l’ordre d’apparition chronologique). Nous verrons pèle-mêle que la plupart des ‘repères topographiques’ sont présents, la plupart des ‘monuments’ (en tant que réalisations humaines) aussi, et enfin que cette toponymie recouvre une partie notable de ce que l’on appelle communément l’occident en géographie (Europe et les anciennes colonies des vieux états de celle-ci).

C’est donc un peu un inventaire à la Prévert que ce qui va suivre, destiné à vous montrer le grand éventail de ces traces, dans les noms de lieux, de notre patronyme et de ses origines.

Le peuple juif (anciennement hébreu) s’est souvenu de ses vieilles origines; si le nom patronymique Amiel s’est apparemment perdu pendant des siècles, il refait surface dans le nom d’un nouveau village israélien du nom de Newe-Amiel (New-Amiel) situé près de la ville de Yokneam, sud -est d’Haïfa, nord du pays). La capitale de l’état juif, Tel-Aviv, s’enorgueillit de former les rabbins destinés à l’étranger dans une grande école religieuse du nom d’Amiel. Sautons la Méditerranée; un court arrêt en Grèce où, dans le Péloponnèse se trouvait, dans  l’Antiquité, la ville d’Amilius, en Arcadie, cette région ‘bénie des dieux’; de nos jours, dans la même presqu’ile, on trouve la petite cité d »Ayios Aimilianos »; il faudrait pousser jusqu’à Constantinople et voir la Porte Aimilianos, rappelant les temps antiques.

Traversons la Mer Adriatique, outre la ville de Migliano, en Calabre, ou d’Amelia, en Ombrie, on peut s’arrêter à Miglianico, dans les Abruzzes, et remontant la ‘botte’ s’attarder en Emilie-Romagne, cette région de la plaine du Pô où tant de souvenirs aemiliens nous rappelleront l’Antiquité et pousser jusqu’au Mont Emilius, en Val d’Aoste. Faut-il vraiment que je recommande une visite approfondie de Rome, la capitale du monde antique, où là aussi tant de traces visibles de nos aemiliens sont présentes (basilique, pont, portique, temples, quartier, palais et maisons, catacombes …); par l’antique via « Aemilia Scaura » longeons la côte tyrrhénienne, nous voilà en France, dans l’antique Provincia Romana; arrêt rapide pour le site à Port-Miou (non il n’y a pas méprise Miou vient de Milon qui lui-même vient d’Aemilius), ou à la Tour d’Amiel, à Soliès, dans le Var; remontons la vallée du Rhône, nous trouverons des lieux tels que ce quartier de Die, dans la Drôme, les Meillons (autrefois ‘Champs d’Ameil’), en Savoie, Milly (hameau du Chablais), Les Amiers (commune du Pontet), en Suisse romande les lieux-dits Millet (et dérivés); la France, avec l’Espagne est très riche en toponymie concernant notre patronyme, avec essentiellement l’origine latine, et gothe par suite (voir mon article à ce propos). Je ne peux citer dans ce seul article les très nombreux lieux (communes, lieux-dits, hameaux) : retenez seulement que dans les régions de langue d’oïl ces toponymes sont sous la forme Milly ou Amilly (même si l’on trouve un « Amiel »  à Omerville (Oise) et un autre près d’Epernon (Eure-et-Loir)), et dans les régions de langue d’oc, sous la forme générale d’Amiel ou Millac, Millau, Meillon, Meillac.

Je m’attarderai, tout comme en Provence, sur l’autre partie de cette Province Narbonnaise, qui fut la première région romaine hors Italie, et la terre d’élection principale des Amiel, l’ancienne Septimanie wisigothe (héritiers des romains, je vous le rappelle).L’Aveyron a pour préfecture Millau, sur le Tarn, qu’un Aemilius a permis de franchir. Le Gard conserve le souvenir de la vallée de Miliac dans l’ancien comté d’Uzès. Dans l’Hérault, on trouve le hameau d’Amiel sur la commune de Montblanc, des noms de domaines autour de Béziers tel celui d’Amillac ou  celui d’Amilhon à Servian. Le département de l’Aude offre, avec celui du Tarn voisin, une diversité remarquable: outre le col d’Amiel au-dessus de Quintillan, il y a un Pont d’Amiel à Caunes-Minervois, les vieux noms de Millegrand (le Grand et le Petit, à Trèbes), la Clause d’En Amiel et le Pech de l’Agnelle (après moult transformations!) à Narbonne, la ferme de Caramilles à Alet-les-Bains (mêmes raisons), l’ancien ‘Bosco Amelii’ devenu Pech de la Balfrège au-dessus du Val de Dagne, la ferme d’Amiel à Laroque-de-Fa, celle d’Amiel-Jeune à Talairan et autres Milhan ou Amillaux, Milhès, Milleret; un moulin d’En Amiel à Limoux (disparu), le ruisseau d’Amiel à Puivert et celui de Pamparamiel (dont le sens originel nous échappe!) à Lacassaigne (ref: Dictionnaire Topographique du Département de l’Aude de l’Abbé Sabarthés Impr. Nat. Paris 1912). Enfin un ‘Campmas d’Amyel’ a existé à Pech Arquinel (autre nom Al Breil) dans les alentours de Castelnaudary (Campmas signifiant ferme ici).

Dans le Tarn il y a lieu de noter le hameau d’Amiel (commune de Penne d’Albigeois) ce lieu présentant une localisation curieuse dans un boucle de la vallée du Tarn, avec une Grotte du même nom à ses pieds et une falaise d’escalade au-dessus (du même nom également); on trouvera également plusieurs autres lieux-dits de notre nom dont un à Briatexte,  un autre en forêt de La Grésigne, un quartier de Castres du nom de Lameilhé ou le nom de la ville de Mazamet (de Mas Amiel déformé en Mas Aïmat puis Mas Amet). J’allais oublier en Lauragais, cette région commune au Tarn et à l’Aude, le hameau d’En Amiel, sur la commune de Gardouch.

Forgé sur le nom Amiel il y a lieu de noter Fontamiel dont deux toponymes portent le nom, l’un en Dordogne (Ligueux), l’autre dans la Vienne, entre Adriers et Asnières-sur-Blour; ainsi que Peichamiel (aujourd’hui Peuchamiel) l’un des hameaux de Beynat, en Limousin.

Concernant l’origine purement chrétienne, notons St Emilion en Bordelais, Ste Meille et St Meillon qui ont pour origine les saints et saintes aemiliennes dont nous aurons l’occasion de reparler.

Enfin concernant les toponymes incluant un château, le plus poétique et inattendu est celui de Sire-Amé près de Bourges dont je vous raconterai un jour un peu l’histoire; il y a lieu de citer aussi le château Meillan en Bourbonnais.

La prochaine fois nous irons en Hispanie puis traverserons l’Atlantique pour visiter nos cousins d’Amérique. Un dernier saut vers Le Cap et l’Afrique du Sud terminera ce périple géographique aemilien, amielien et autre amalien.

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Amiel, Aemilius: des latins depuis toujours

14 mars 2011 · Pas de Commentaire

Que nos plus anciens aemiliens aient une origine mythique troyenne (d’Asie Mineure que les grecs ont envahi à la fin du XIIIème siècle av. J.C.,  ayant ‘atterri’ dans le Latium et fondé Albe, « l’avant-Rome »), sabine (donc pélagique, grecs des origines, peuple de la mer qui se serait mélangé aux austères montagnards des Appenins), étrusque (ce peuple très civilisé de Toscane dont certains disent qu’il était lui aussi venu de Grèce, et qui a joué un rôle important dans la religion et les institutions romaines), quelques soient donc les possibilités qui ont été évoquées, les grecs en font partie. Bien entendu, il faut quand même dire que l’engouement de Rome pour la Grèce sera assez tardif: ce n’est qu’après Caton l’Ancien, au milieu du IIème s. av. J.C. et surtout la victoire d’Aemilius Paulus Macedonicus en -168 que les lettres, la philosophie, la culture grecque deviendront une référence civilisatrice; que commenceront à être écrites aussi (ceci expliquant cela) les premières ‘origines’ familiales aemiliennes, avec le « grec romain » Polybe (dont les oeuvres sont perdues malheureusement), dont s’inspirera Plutarque, deux siècles plus tard. Il était de bon ton d’avoir des ascendances grecques, d’asseoir ses origines patriciennes sur de solides fondations incontestées pour maintenir son rang social. Pourtant cette famille, cette tribu aemilienne avait de solides références historiques mais cette assurance supplémentaire ne pouvait que mieux cimenter leur rôle principal dans la conduite des affaires de la fin de cette République Romaine dont l’issue mena à l’Empire. Et nous verrons que les Aemilii furent proches (par la branche Lépidii) de la famille impériale augustéenne). Il faut redire aussi que les historiens ont eu à établir les origines mythiques des autres grandes familles romaines: ils ont utilisé notamment la ressource familiale des fils de Numa (dont nous avons parlé pour Aemilos-Mamercus) et ainsi trouvé des ancêtres aux Pomponii, Pinarii, Calpurnii, Marcii; n’oublions pas les Iulii qui, par l’ascendance troyenne se retrouvent parents des Aemilii (Jules César eût d’ailleurs dans sa jeunesse à faire appel à cette parenté lointaine). Pourquoi  donc s’attacher à ces fameuses origines, me direz-vous? Cela va vous paraître curieux dans les temps qui sont les nôtres, où nos dirigeants de tous bords se moquent comme de leur première chemise de la notoriété morale qu’ils laisseront après eux, ce n’était pas le cas des anciens: savoir que l’on parlerai d’eux en bien était très important pour eux: Plutarque a écrit par exemple « De viris illustribus » (Vie des Hommes Illustres), Ciceron dans son plaidoyer « Pro Cestius » (143) lance même: « Imitemur nostros Brutos,…, Aemilios » (Imitons nos Brutus… nos Aemiliens). Les Romains furent fiers de leurs grands hommes et ils eurent raison: nous connaissons aujourd’hui encore leurs vies, leurs oeuvres, leur civilisation… particulièrement en ce qui nous concerne les Aemilii, cette vaste et très notable famille dont l’origine, dirons-nous se perd dans la nuit des temps, dont le nom est peut-être d’origine grecque, grâce notamment à qui, en tous cas, la civilisation grecque a eu droit de cité à Rome; une famille qui donna très tôt à Rome des Consuls (le premier étant Lucius Aemilius Mamercus en -484) et en nombre très important (les ‘Fastes Capitolins’ en recensent 76 sous la République, 19 sous l’Empire y compris les Dictateurs (rien à voir avec notre conception moderne de ce mot!) et les Tribuns Militaires à pouvoir consulaire, aux pouvoirs spéciaux mais très limités dans le temps. Mis à part cette charge sommitale de l’état, il faut indiquer que la carrière publique romaine obéissait à un cadre assez fixe au cours duquel chacun faisait ses preuves, carrière qui demandait aussi des moyens financiers importants, certaines dépenses étant à la charge de celui qui, de par sa fonction, devait en assurer la réalisation: la charge de ‘Censeur’ par exemple qui présidait aux commandes publiques: les Aemiliens y ont excellé au IIème s. av. J.C. En tant que Consul on commandait les Armées: Plusieurs Aemiliens ont ainsi « apporté » des victoires sur les peuples italiques puis sur les peuples extérieurs à la botte italienne: Ibérie (Espagne et Portugal), Provincia Romana (Provence et Languedoc-Roussillon actuels) et surtout la Macédoine grecque (Grèce continentale). Les Aemiliens enfin ont essayé de participer à l’Empire Romain, en mêlant leur sang à celui de l’empereur (sans grand succès ni durable), en ayant un empereur de son nom, Aemilius Aemilianus (deux fois aemilien donc) en 253 (mais de très courte durée). Vous l’avez compris, les aemiliens sont des hommes de la République Romaine, leur famille ne résistera pas à l’Empire; mais grâce à la notoriété hors-norme de certains d’entre eux, Aemilius Paulus Macedonicus (et son père Aemilius Paulus, consul mort sur le champ de bataille), Scipion Aemilien le destructeur de Carthage et son frère Fabius Aemilius (dont le fils apportera la Provincia Romana par sa victoire sur les Allobroges) , ses propres fils, ils seront à eux seuls l’éclat de la famille pour les siècles à venir. C’est par eux que le nom aemilien va traverser l’empire, la barbarie des siècles précédant le Moyen-Age, devenir par les martyrs chrétiens qui l’ont porté un nom individuel puis un nom patronymique, un nom du ‘père’ qui progressivement va se transmettre, selon une graphie propre à chaque langue, durant tout l’Ancien Régime, un peu partout en Europe, des Iles de Bretagne (Britanniques) et des Pays-Bas, Allemagne, jusqu’en Afrique du Nord; un nom que prendront comme pseudonyme bon nombre de ‘plumes’ de la Renaissance, un nom utilisé mainte et mainte fois dans des livres très divers (sous ses différentes formes dont Emile et Amiel) jusqu’à nos jours. Un nom que nous pouvons donc suivre par une multitude de personnages de l’histoire européenne, d’époque en époque, d’âge en âge comme l’on disait si justement autrefois; un nom qui a laissé également des traces en toponymie en Europe, bien sûr, mais aussi ailleurs dans le Monde.

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Amiel, Aemilius: origines latines mythiques 2

8 mars 2011 · Pas de Commentaire

Bien avant Rome, la région du Latium, et une vaste zone autour, était habitée par plusieurs peuples: A commencer par les plus connus, car ils eurent une brillante culture, les Etrusques (ils donneront d’ailleurs plusieurs rois à la Rome des premiers temps); leur vaste territoire recouvrait la Toscane actuelle (nord ouest de Rome); au nord dans les Appenins vivaient les Sabins d’origine pélagique (peuple marin venant de Grèce); enfin dans le Latium, sur une montagne le dominant, la cité d’Albe-la-Longue. Ces trois peuples seront à l’origine de la plus belle ville de l’Antiquité, Rome bien sûr! Ce ne fut pas sans mal pour les uns et les autres, on se souvient encore de l’enlèvement des Sabines pour assurer l’avenir de la nouvelle cité ou du combat des Horaces (de Rome) et des Curiaces (d’Albe) pour régler le commandement des nouvelles troupes armées; et puis, surtout, de la fondation mythique par un certain Romulus. Je l’ai déjà dit, la question essentielle à la fin de la République et sous l’Empire, c’était de se réclamer les héritiers de la Grèce en ce qu’elle avait de meilleur, et les historiens s’y employèrent. Virgile même, le plus grand poète latin, composa une épopée nationale, « L’Enéide », faisant suite, pour Rome, à « L’Illiade et L’Odyssée » du plus grand poète grec de cette antiquité, Homère. Nous voyons dans l’Enéide, Enée, prince troyen (alors qu’Ulysse était ce grec envahisseur de Troie), quittant sa cité en flammes par mer, pérégrinant dans la Méditerranée et accostant finalement sur les côtes du Latium, où il s’allie avec le roi aborigène Latinus (d’où le nom de Latium), finit par épouser sa fille, Lavinie (Lavinia selon les principes de nomination des romains), et fonde la ville de Lavinium (toujours d’après la déclinaison latine). Son fils Ascagne, fonde, lui, la ville d’Albe-la-Longue et nous voilà ancrés dans ce qui va devenir le mythe de Rome par excellence, celui de sa fondation.

Le 13ème roi d’ Albe fut Numitor (vers la fin du VIIIème s. av. J.C.); il avait un frère du nom d’Amulius (ou Amilius selon quelques auteurs et voilà un nouvel ancêtre mythique!), qui le détrôna, suite à une question de succession mal exécutée selon certains. Le nouveau monarque tente de se débarrasser de toute descendance de son frère afin d’asseoir sa lignée; il fait notamment de sa nièce, Rhéa Sylvia, une vestale vouée donc à la chasteté…Mais celle-ci eût des rapports, consentis ou pas?, avec (tenez-vous bien!) le dieu Mars (un dieu très aemilien si je puis dire, comme on le verra). Et elle mit au monde deux jumeaux, Rémus et Romulus. Vous imaginez sans peine l’extrême  courroux de l’oncle Amulius! Ni une ni deux, il faut se débarrasser de ces rejetons potentiellement dangereux, on les mets dans un panier qu’Amulius fait déposer dans le fleuve du Latium, le Tibre (Ovide F,4,53; Tite-Live I,3). On notera, au passage qu’Amulius n’a pas voulu par là prendre une solution vraiment radicale, ce qui permet aux Aemilii d’éventuellement pouvoir s’en réclamer les descendants. Toujours est-il que les dieux étaient avec ces enfants vu leur destinée, surtout celle de Romulus. Ces deux garçons vont, on le sait, être sauvés par la « Louve » puis par Faustulus et son épouse; devenus adultes ils vont, selon certains auteurs, se venger de leur oncle perfide en le tuant et en remettant leur grand-père Numitor sur le trône d’Albe (c’est ce dernier qui leur aurait dit de fonder une autre ville); pour d’autres Numitor comme Amulius étaient morts depuis longtemps … Il ne restait plus qu’à fonder la fameuse Rome, à l’organiser, à la peupler durablement avec ceux qui déjà en occupaient quelques collines (les Etrusques,les Sabins, les Latins d’origine locale etc…) et à la gouverner.

Nous avons donc vu après l’origine royale par le successeur de Romulus, Numa Pompilius, l’une des origines latines de notre nom, puis ici l’origine troyenne mêlée à l’origine même de Rome par l’oncle Amulius. Je dois ici revenir à une variante de l’origine des deux jumeaux: Il existe une autre histoire qui raconte que la mère des deux héros s’appelait en fait Aemilia, directement fille d’Enée et Lavinia, ce qui permet de combler le vide chronologique entre les guerres troyennes et la fondation de Rome en le supprimant; c’est l’explication d’Ennius qui a pour lui le privilège de l’âge, sije puis dire, puisqu’il vivait bien avant tous les auteurs habituellement cités (né en -239, mort en -169), explication reprise peu après par Fabius Pictor au IIème s. av.J.C. La relation avec le dieu Mars est en tous cas toujours avancée et expliquerait le prénom, le surnom et le nom même (nom de branche ancien) de Mamercus, déjà évoqué; en effet cette racine de ‘Mamers’ a bien pour origine le dieu Mars en langue osque (langue des Appenins du centre, des Sabins).

Comme je vous l’ai dit, il y a toujours quelque(s) chose(s) à conserver de réel dans les mythologies, cela est ardu à retrouver mais des recoupements, des comparaisons, l’étude des noms propres (là aussi!), peuvent nous y aider… Nous verrons donc quelle substantifique moelle l’on peut tirer des écrits de ces illustres auteurs antiques la prochaine fois.

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Amiel, Aemilius: origines latines mythiques

28 février 2011 · Pas de Commentaire

Le grand Cicéron au Ier S. av.JC écrivait: « La création d’une famille, la perpétuation de notre nom,…, que nous font-ils entendre, sinon que notre pensée s’étend jusque dans l’avenir. »(Tusculanes I,14). Il ne croyait pas si bien dire! Et même si de nos jours nos sociétés modernes ont perdu tout le sens profond de ces nominations des hommes, force est de constater que certains parmi eux, en ont fait une science de l’histoire et de l’anthropologie. Les romains, comme les autres peuples anciens, on l’a vu avec l’origine hébraïque de notre nom Amiel, eurent l’extrême souci d’avoir, et de se constituer, un lignage. Un lignage quant à faire qui puisse conforter leur position sociale et politique. Même si la réalité de ces origines relève essentiellement de la mythologie, il n’en est pas moins vrai que sous cette dernière se cache une part de vérité, parcelles d’histoire que nous ne connaîtrons jamais. Nous ne pouvons donc que nous en tenir à cette mythologie qui par son ancienneté a bien mérité de figurer dans nos recherches contemporaines.

Une étude récente à ce sujet, « The Roman Clan: The gens from ancient ideology to modern anthropology » de Ch. J. Smith (Cambridge 2006) consacre tout un travail à ce sujet et notamment présente ce que nous savons à propos des Aemilii. Les sources principales datent du premier siècle de notre ère: Plutarque surtout et Silius Italicus mais aussi Festus (IVème s.) dont on connait les écrits indirectement par Paulus qui en a assuré l’abréviation). Par Plutarque nous savons qu’il s’agit avec les Aemilii de l’une des plus anciennes maisons patriciennes de Rome et l’on ne s’étonnera pas donc que cet auteur, en maître de la biographie romaine, lui attribue une noble ascendance avec un ancêtre bien déterminé pour la débuter: Il rapporte ainsi plusieurs histoires mythiques sur les rapports possibles entre le 2ème roi romain (succédant à Romulus le fondateur de Rome) Numa Pompilius et le philosophe et mathématicien grec Pythagore; il précise toutefois qu’il ne fait que regrouper ces traditions (donc il n’invente rien, il fait oeuvre d’ethnographe en quelque sorte) en expliquant pourquoi elles sont apparues et pourquoi elles sont réfutables:

La gens Aemilia est réputée descendre de Mamercus (donc voilà l’ancêtre mythique), dont le nom lui fut attribué en raison du fait que Pythagore avait un fils du même nom et que cette dénomination fut une preuve de l’estime que se vouaient les deux hommes. Numa aurait d’abord donné à ce même fils le nom d’Aemilius pour désigner chez son enfant (je rappelle ici l’importance de la signification du nom pour celui qui en est doté) la « douceur et la grâce de son langage »(Plutarque, ‘Vies parallèles’, ‘Numa’, 8). Plutarque était grec de naissance, on a fait le rapprochement de ce nom avec le mot grec « aimilios » mais ce ne serait là qu’une coïncidence. En ce qui concerne Numa et Pythagore le mathématicien ce n’est guère possible de les voir en relation car les recherches modernes ne les placent pas comme ayant vécu au même siècle: il faut plutôt voir en Numa un roi « d’une sagesse si éclairée qui l’a fait passer (à postériori) pour disciple de Pythagore ». Certains auteurs prétendent que « Pythagore de Sparte, vainqueur du Stade à Olympie, à la 16ème Olympiade, dont la 3ème année est celle de l’élection de Numa, fit un voyage en Italie, lia commerce avec ce prince et l’aida à régler son royaume »(Plut. « Vies Parallèles Numa » 1). Plutarque se montre circonspect sur cette origine, notant par ailleurs que « les historiens sont en contradiction sur la descendance de Numa »(ibid, « Numa » 21) mais qu’il est inutile de tergiverser sur ce sujet; on notera toutefois que, dans cette vie de Numa, Plutarque parle des préceptes pythagoriciens qui auraient guidé les actions de ce roi (ibid, « Numa » 11,14,22).

Ce qui est certain, par contre, c’est que le praenomen (prénom) de Mamercus n’a été utilisé que dans la gens Aemilia, que les premiers aemiliens connus dans l’histoire portaient soit ce prénom, soit l’avaient comme cognomen et qu’il fut aussi porté par eux  sous la forme ‘Mamercinus’ (soit ‘de’ Mamercus ou Mamercien) parfois très tard.

Plutarque encore dans « Aem. 2.2″ confirme et précise cette origine de Mamercus: « Le premier d’entre eux (le premier aemilien) qui donna son nom à la famille fut Mamercus, fils de Pythagore le sage, connu comme Aïmilios en raison de sa grâce (haïmulia en grec) pour parler et de son charme (vocal!) ».

Tout autre est l’explication de Festus: « Quod ab Ascanio descendat (gens Aemilia) qui duos habuerit filios, Iulum et Aemylon », soit la gens Aemilia descend d’Ascagne qui  eut deux fils Ilius et Aemilius (Festus [Paulus] p22L). Cette version est en partie celle de Tite-Live (auteur des débuts de l’Empire) dans laquelle même s’il ne parle pas expressément du nom d’Aemylos, donne un frère à Iulius (Tite-Live 1.3.2). Silius Italicus, lui, va plus loin; il nous dit: « … numerare parentem, Assaracum retro praestabat Amulius auctor, Assaracusque louem » (Sil. « Pun. 8.294-6) donc pour lui, le fondateur Amulius se réclamait d’Assaracus comme descendant, et Assaracus de Jupiter (ni plus ni moins !).  Et là nous remontons bien plus haut dans l’histoire, avant Rome, alors que Albe la Grande était la ville principale du Latium…Nous verrons cela la prochaine fois!

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Amiel, Aemilius: origines latines complexes

21 février 2011 · Pas de Commentaire

La latinité est un vaste espace de lieu comme de temps: douze siècles d’histoire et une expansion quasi-continue depuis le Latium (région de Rome) jusqu’aux contrées lointaines de la Bretagne (Grande de nos jours) ou de la Perse (Irak actuel); un Empire Romain  très bien organisé administrativement, bâti patiemment par une République Romaine à laquelle se sont attachés beaucoup de citoyens pendant les cinq derniers siècles précédant notre ère. Lorsque l’on parle de Rome il s’agit le plus souvent de l’Empire, la période républicaine en tant que telle (les empereurs n’ont jamais renié la république!) n’est l’affaire souvent que des historiens; on se souvient bien de noms comme Cicéron ou Lépide (un aemilien) mais qui sait parmi le commun des mortels les situer dans le temps! Et pourtant là sont les socles de cet Empire: socle politique, administratif, militaire,   diplomatique, desquels vont sortir tout ce que l’on connait des romains (l’art de bien bâtir et en grand, d’organiser la vie quotidienne de toutes les classes sociales, de régler les questions juridiques, les transports et déplacements, de maintenir la paix, de gérer les provinces et colonies, de fournir à tous ‘du pain et des jeux’ etc) et qui leur vaudront une renommée inégalée depuis dans toute l’Europe. En vous parlant des aemiliens plus ou moins célèbres vous verrez que la plupart d’entre eux ont vécu sous la République, qu’ils ont servi régulièrement d’un bout à l’autre (du début du Vème siècle à sa fin peu avant le début de notre ère), très souvent dans des fonctions civiles ou militaires élevées. Quelques uns ont même eu un destin exceptionnel et une place essentielle dans les destinées de ce peuple ainsi celui qu’en français l’on nomme Paul-Emile ce qui est une idiotie, son nom (je dis bien nom latin) étant Aemilius Paulus (membre de la gens Aemilia et de la branche des Paulii). J’ai déjà évoqué l’extrême précision des romains quant à leur système de nomination des individus; elle est d’autant plus précise et importante lorsqu’il s’agit des grandes familles, que celles-ci soient ‘nobles d’origine’ (on emploiera plutôt le terme de patriciennes, ce qui signifie qu’elles ont un ‘père’, un ancêtre dont leur nom générique est dérivé), ou qu’elles soient plébéiennes (d’extraction du peuple, des simples citoyens). Le nom était d’une importance primordiale dans cette société si bien régie sur tous les plans.

En 1867 le baron de Coston dans « L’origine des noms » écrivait: « Les noms propres, pas plus que les autres mots, n’ont été fabriqués au hasard…Ils sont tous significatifs par eux-mêmes, dans une langue vivante ou morte…Mais la plupart de ces noms n’ayant pas conservé l’étiquette de leur origine, il est souvent très difficile et quelquefois impossible de déterminer leur signification… ». Et pourtant comme l’indique Bourdonné dans « L’atlas des noms propres », « Il est un fait reconnu en philologie…, c’est que chacun des mots appelés noms porte en soi-même sa signification ». Ces constatations étaient déjà repérées en 1681 par Mekestbier dans « Origines des ornements des armoiries » ou en 1704 par Baillet dans « Vie de St Christophe » et enfin plus précisément en 1806 (F. Noël « Dictionnaire Historique ») et 1861 avec Textoeis dans « Quelques considérations sur l’imposition des noms » où l’auteur fait remonter à la plus haute antiquité grecque ces préoccupations linguistiques des peuples et fait référence à Platon (Traité de Cratylé), cite Cicéron (« Les Tusculanes »), Quintilien (« Institutions Oratoires »), Plutarque (« Vie de Coriolan », »Vie de Marius ») dont il dit qu’ils avaient tous examiné la question. Mais il reconnait qu’avec le temps, « le vrai sens radical de la composition des mots échappait à la subtilité de leur argumentation » car le temps avait fait son oeuvre de déperdition, de modification. L’on ne s’étonnera pas dès lors de trouver des explications très différentes les unes des autres concernant l’origine et la signification du nom de cette gente romaine dont dérive (pour cette origine latine générale) notre nom Amiel. Aux auteurs latins antiques qui y sont allé de leur propre explication (origine du nom grecque, osque, sabine, albine) se sont rajoutés les auteurs linguistes modernes (dont certains ont travaillé sur les auteurs antiques) ce qui nous donne un très large éventail de possibilités à propos desquelles je me garderai bien de porter un quelconque jugement. Un trait me semble toutefois dominer: la nécessité d’avoir, à un certain moment, une assise familiale dont l’ancienneté et la valeur frise avec la mythologie, notion qui a poussé les grandes familles romaines à « commander » aux historiens de leur temps, une origine de leur nom, et donc de leur(s) ancêtre(s), aussi proche que possible sinon des dieux, du moins des héros antiques (tels ceux de la Grèce dont la civilisation a précédé celle de Rome) et que la République a, tardivement, adulé.

Nous verrons donc dans un prochain article ces différentes explications sur les multiples origines données au patronyme latin Aemilius qui, par suite de traductions dès le haut moyen-âge, se trouve être maintenant et donc depuis plus de mille ans le nôtre.

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Amali, patronyme goth et Amiel 3

14 février 2011 · Pas de Commentaire

Vous l’avez donc compris: Il se peut fortement qu’une partie des Amiel soient d’origine gothe, wisigothe pour ceux qui  ont leurs racines (très profondes!) dans la vieille Septimanie (région Languedoc-Roussillon de nos jours); ce d’autant plus que notre nom, je vous le rappelle est concentré, pour une part, depuis le haut moyen-âge dans cette région (et les zones circum-voisines). Mais les romains et leur extraordinaire aura y sont pour beaucoup. L’historien romain Cassiodore (VIème siècle) qui a aussi rédigé une histoire des Goths, a plus ou moins établi une hypothétique généalogie de la série des Princes Amales. En réalité son but était d’inscrire l’origine des Goths dans l’Histoire Romaine: il dit avoir puisé dans des sources telles que celles de Trogue Pompée (gallo-romain du Ier siècle auteur d’une Histoire Universelle perdue) et d’Ablavius (historien des Goths peu connu). Et l’on a ainsi une origine très mythique de cette ‘famille’, ni plus ni moins comparable à celle des grandes familles patriciennes de la Rome Antique dont celle des Aemilii que nous aborderons bientôt; mais Rome n’était plus au faîte de sa renommée, et depuis longtemps, les Romains s’éteignaient tandis que les Goths prenaient leurs places; aux Empereurs (qui continuaient bel et bien la fameuse République Romaine même si leurs actes ne le montrent pas beaucoup) succèdent (en Occident seulement) de vrais Rois (reiks) goths. Pour l’anecdote, les Balthes (qu’on avait oublié) sont tout aussi hypothétiquement à l’origine d’une famille, très provençale cette fois, la famille très illustre des Baux (chez laquelle on trouvera d’ailleurs des Amiel au moyen-âge). Je vous rappelle que l’autre grand foyer d’origine de notre nom est cette même Provence.

Et ce que fait Cassiodore en tant qu’historien, c’est ce qu’ont fait jusques  il  n’y a pas longtemps tous les peuples civilisés: tout immigré, prié de se fondre dans la communauté qui l’accueille voyait de gré ou de force son nom (et prénom) « traduit » en termes locaux; cela faisait partie de son intégration nécessaire à son adoption nationale. Et cela part de constatations et déductions assez évidentes autant utiles à l’arrivant qu’à la communauté qui l’accueille; pour le nom, on essaiera de le modifier sans le rendre méconnaissable à ceux qui  en feront usage et on cherchera chez le peuple d’arrivée le ou les noms les plus rapprochés de ceux que l’on veut changer. C’est ce qu’on fait peut-être les Amali en se rattachant aux Aemilii, volontairement ou par l’utilité des romains, c’est ce qu’a fait bien avant eux Saül qui se fit appeler Paul (il s’agit de l’Apôtre disciple du Christ) et dont nous reparlerons, car il fallait s’adresser plus directement à ceux que l’on devait convertir en convertissant d’abord son propre nom. C’est ce qu’a fait Yahweh dans l’Ancien Testament à plusieurs reprises à propos de noms d’individus ou de peuple (Abram qu’il nomma Abraham par exemple et un autre qui nous concerne plus directement mais on y reviendra). C’est ce qu’ont fait, d’une manière inverse et par vanité, ceux qui se cherchèrent à travers leurs noms modernes des noms anciens qui parurent par là altérés, ainsi les Miani de Venise qui prétendirent s’appeler Emiliani (en référence aux Aemiliani romains) alors que le suffixe ‘ani’ correspond non pas à un nom de famille (gente romaine) mais à un agnomen qui y fait référence.

Ainsi donc se peut-il que, contrairement à ce que nous dit Cassiodore, ce soit la vanité des rois goths, parvenus à supplanter et ‘hériter’ des romains, qui fit qu’ils voulurent continuer l’antique gloire de Rome (et de la Grèce avant elle) par ce rattachement patronymique. Ainsi aussi les peuples de la Méditerranée qu’ils conquirent acceptèrent-ils leurs nouveaux maîtres et ce nom d’Amali-Amelius puis Amiel fut-il progressivement propagé en sus des Aemilius gallo-romains et purement romains (voire juifs) des débuts de la Provincia Romana (Provence et Golfe du Lion).  L’ancêtre mythique n’était plus dès lors qu’un vague souvenir; quant au dieu Amal on n’y pensait plus: Un seul Dieu et une seule foi, celle du Christ. Car Saül-Paul a bien travaillé (et ses disciples avec lui dont un certain Paul-Serge que nous reverrons aussi), la foi chrétienne, malgré les persécutions romaines, les hordes barbares qu’il fallut convertir (St Rémi, un saint aemilien comme nous le verrons, y est pour beaucoup en ce qui concerne la future France) est désormais bien installée, les futures dynasties européennes (et leurs peuples) devront compter avec la volonté de l’Eglise et donc du Pape, véritable chef d’état transversal de l’Europe. L’Antiquité est bien terminée, place aux temps nouveaux de la féodalité et à d’autres articles…

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Amali, patronyme goth et Amiel 2

7 février 2011 · Pas de Commentaire

Revenons aux Guti que nous avons laissé dans les Monts Zagros, au Moyen-Orient. Aprés avoir séjourné dans cette région pendant un millénaire, nous les voyons suivre les Scythes, autre peuple pérégrin, sur de longues distances. Ils remontent avec eux en Europe de l’Est, vers l’Ukraine pour être précis. Puis, à partir de -550 eurent lieu des expéditions vers la Pologne et l’Allemagne de l’Est. Dans ces régions ils viennent en contact avec les Balthes et  Amales, l’histoire les rassemblant ainsi à nouveau après une longue errance à travers l’Europe et le Moyen-Orient. Ce grand peuple gothique s’imposa alors des rives sud de la Baltique (qu’ils ont traversé) pour occuper les riches plaines de Suède (qui deviendront le Gotland. Mais il resta des Guti dans le Gutium babylonien. Nous avons des témoignages historiques qui indiquent que bien après, au VIème siècle de notre ère, les Goths du nord et les Guti du sud ne s’ignorèrent pas et se souvinrent de leur lointaine parenté: En 536 les Ostrogoths d’Italie demandèrent par exemple l’aide de leurs cousins perses contre les Byzantins. On sait aussi que les voyageurs goths, fidèles à leur histoire de pérégrins, allaient très loin: On a trouvé en Inde, dans une grotte, temple de Junnar, des inscriptions de type gothique.

Toute cette histoire montre bien les rapports antiques entre ces régions bien éloignées et pourtant si proches historiquement. Les peuples sémitiques des origines (du temps du patriarche Abraham) ont des similitudes historiques avec au moins une partie des peuples goths, dont notamment la migration du vieux dieu akkadien Amal qui devient chez les Ostrogoths le nom générique de leurs « reiks » (rois) par glissement du nom du dieu vers le nom mythique de l’ancêtre éponyme (procédure que reprirent pour leur compte les différentes dynasties européennes un peu plus tard!).

Tout est maintenant en place pour voir déferler ces peuples du nord de l’Europe vers l’Empire Romain (moribond pour celui d’Occident).Mais reprenons nos goths où nous les avions laissés; Les cinq derniers siècles précédant notre ère auraient pu continuer sans que les romains aient eu à s’inquiéter de leurs frontières d’Europe Centrale mais le temps, les conditions climatiques (encore une fois!) s’en sont mêlées; ver -50 il commence à faire frisquet dans la Baltique (l’étude des nécropoles gothiques de cette époque nous le prouve), voilà nos goths repartis, pour la énième fois  vers des cieux plus cléments. Tout ce périple sera décrit par l’historien alano-goth Jordanès qui vivait vers 550 de notre ère. Cette migration sera à l’origine des différents peuples germaniques appelés barbares par les peuples civilisés (romanisés) du sud de l’Europe.

Il est amusant de constater que vers 1070 (ap. J.C.) le Gotland qu’ils durent fuir en raison du climat un millénaire auparavant, était redevenu, selon Adam de Brême, un ‘pays très fertile, riche en récoltes et en miel …’ (Gesta Hammaburgensis Ecclesiae Pontificum). Ce qui ne semble pas encore le cas au milieu du VIème siècle puisque Jordanès nous dit: ‘Jamais à cause des rigueurs du froid, l’on n’y rencontre les essaims d’abeilles fécondes en miel’. Quoi qu’il en soit, ils eurent donc à conquérir les peuples en place en Europe continentale et surtout ensuite les romains. Très grand peuple en nombre ils s’étendirent en Europe Centrale: l’Est échut aux Amales devenus pour cette raison les Ostrogoths (Ostlich Goten ou goths de l’est) l’Ouest revenant aux Balthes (Westlich Goten ou goths de l’ouest). Et les gréco-latins les craignirent, peut-être se souvenaient-ils d’Hannibal (2ème siècle av J.C.) ou même du sac de Rome par les Gaulois ~ -390, ce qui est certain c’est qu’ils amenaient avec eux la renommée d’une royauté puissante (d’où l’adoption du mot rex, roi, traduit de ‘reiks’ soit ‘chef suprême’, qui désigna dorénavant dans les différents pays de l’Europe monarchique les chefs incontestés de ces états);on pensait que leur force venait de cette aristocratie clanique. Et ils entrent en scène ‘romaine’ avant le milieu du IIIème siècle de notre ère. Les incursions sur le « limes » (frontière de l’Empire Romain en Europe continentale) se firent de plus en plus fortes et durables, allant jusqu’à chasser les peuples autochtones, persécutant les chrétiens nouvellement autorisés par Constantin Ier (Edit de 313). Mais en 375 l’Empire Ostrogoth s’effondre victime de la puissance non des romains (qui ne sont vraiment plus ce qu’ils furent, honte à eux!) mais par les Huns alliés il est vrai aux Alains (barbares d’Asie Centrale). Ce qu’il restait des ostrogoths rejoignit les wisigoths; deux reiks prirent en charge Vidéric, enfant  infortuné descendant des reiks amales (Emenric se suicida et son fils, père de l’enfant périt en combattant) et ainsi le nom d’Amale passa-t-il chez les Wisigoths. Les attaques reprirent, les romains étaient harcelés sur leurs territoires orientaux, en Grèce et sur le Danube. Nous verrons d’ailleurs que le seul Empereur aemilien, Aemilius Aemilianus, conquit ses titres de gloire contre eux, en 253. Les romains faute de les soumettre essayèrent de les assimiler au moins culturellement (c’est tout ce qu’ils pouvaient mettre encore en avant). Ils reconnurent leurs ‘reiks’, leur attribuèrent des territoires, leur accordèrent le statut de peuples fédérés, pourquoi pas une mythique filiation romaine via les Aemili (nom très proche consonantiquement  de leur nom insigne). Vous doutez sans doute un peu de mes dires; et bien je n’invente rien; voici mes références: « Race and language Chap. 2 de Edw. Aug. Freeman 1879″ et « Obras complétas XVIII : Estudios hellenicos de A. Reyes Letras Mexicanas 1966 Mexico » dans lesquelles on trouve cette affirmation. Ces deux noms de famille y étant même indiqués comme branches d’une seule et même famille (c’est à mon avis aller un peu loin) qui aurait été séparée avant la séparation des teutons et des italiens (ce qui est, vous en conviendrez, un peu vague). Le Baron de Coston dans son « Origine étymologique et signification des noms propres et des armoiries » note aussi cette possible origine pour notre nom Amiel, via les Amal ou Ameli, dit-il, « tiré d’un radical Amal, ayant le double sens de pur, brillant, sans tâche, et d’actif, infatigable », qualificatifs dont se targuaient les fameux reiks goths. Pour ma part je pense que les Amales soit se sont adjugés eux-même cette filiation ou parenté fictive par rapport à leur fierté et à leur besoin d’assise civilisatrice (ils prendront plus tard nombre de moeurs, lois, religion chrétienne,  romaines) soit, comme nous l’avons vu plus haut, ce sont les romains eux-mêmes qui les leur ont attribué en les rattachant a l’une des plus illustres familles de leur longue histoire (il est vrai des temps de la République, temps si lointain qu’il ne devait pas choquer beaucoup de descendants réels de la tribu éponyme).

Dans une troisième partie sur ce sujet nous clôturerons cette incursion dans les peuples dits barbares pour sans doute ne plus y revenir, mais dans le souci d’être complet je me devais de vous en parler assez précisément.

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Amali, patronyme goth et Amiel

2 février 2011 · Pas de Commentaire

Mais que viennent faire ici les Goths? Nous avons vu que notre patronyme Amiel avait plutôt des origines disons méditerranéennes (latine ou occitane, romane en tous cas, et hébraïque). Il se trouve, comble de notre malheur, mais bonheur pour le chercheur,  qu’au XXIIème siècle avant J.C. le roi d’Akkad, au Moyen-Orient, du nom d’Agadé-Sarganissari, pose à Babylone (cité de l’une des plus vieilles civilisations connues), les fondations des temples d’Annuit et d’an-Amal. Amal était un dieu babylonien très révéré par les akkadiens. Oui, mais tout cela est bien loin de nos Goths… Pas si loin que ça : Et là intervient le peuple des Guti qui va envahir cette région si avancée à ce même moment; le roi Agadé est renversé et ce dieu Amal devient le dieu des Guti. Mais qui était ce peuple et d’où venait-il? Il s’agit d’un peuple migrant comme il y en avait beaucoup alors, appartenant à un grand ensemble formé plusieurs millénaires avant J.C. (IVè ou Vème) de peuples des steppes d’Asie, qui descendit sur des contrées plus hospitalières (par rapport au climat qu’ils durent subir), en Orient et Moyen-Orient et qui s’installa notamment entre le XXIIè et le VIème siècle av. J.C. sur les Monts Zagros dominant le Golfe Persique et la Mésopotamie ( outre Babylone il s’y trouve aussi la ville d’Ur, d’où serait parti le patriarche Hébreu Abraham dont nous reparlerons dans la partie juive, pays très fertile irakien de nos jours). D’ailleurs ce pays s’appelait encore au Vè siècle av. J.C. le Gutium. Avant cette installation durable ce peuple avait pérégriné en Europe, puis jusqu’au sud de l’Iran, au sud-est des Indes et même jusqu’aux frontières de la Chine (on a trouvé à Xingiang une centaine de monnaies de type indo-européen daté de -3000 à -1000), cela paraît incroyable pour nous sans doute, mais c’était le lot de l’humanité alors. On ne sait pas comment s’est formé ce peuple; on suppose que son origine se situe au sud de la Russie et au nord du Caucase. Les historiens ont prouvé qu’ils sont à l’origine de diverses cultures plus ou moins vérifiées par l’archéologie (A. Martinet « Des steppes aux océans »; L. Cavalli-Sforza « Gènes, peuples et langues » O.Jacob 1996). Et donc un groupe important de ces migrants, au IIIème millénaire av. J.C., déferle et s’établit au sud de l’Iran, dans ces régions qui furent l’Ansan et l’Elam. Ces hommes se divisèrent en tribus dont l’une prît l’ethnonyme « Guti » (le sens du mot est inconnu). Un texte cunéiforme parle de l’origine de certains esclaves issus de ces mont Zagros et fournit un précision très intéressante : »Les Guti à la peau claire » par laquelle on voit qu’ils n’étaient pas des autochtones mais venaient de loin, de contrées moins ensoleillées sans doute.

Vers -1900 av. J.C. d’autre part, des cousins indo-européens des Guti, venant eux des plaines danubiennes et des bords de la Volga, partirent vers le nord (question de climat sans doute encore?) ; ils envahissent le Jutland (Danemark actuel) et poussent jusqu’à la Scandinavie (décidément il devait faire assez chaud) tandis que d’autres firent comme les Guti et allèrent jusqu’en Iran, ainsi que jusqu’à la vallée de l’Indus.

Toujours est-il qu’au début de notre ère encore, au Gothland (île suédoise) et en Gotaland (partie sud de la Suède), les suédois d’alors appelés Scaldes (d’où Scandinavie), disaient que l’ancêtre mythique de l’un des deux clans ‘royaux’ gothiques s’appelait « Amal »; ceci avec la généalogie mythique suivante: De leur dieu Gapt (souvenir de Guti?) vient Halmal. Halmal engendra Augis, lequel est à l’origine d’Amal. C’est de cet Amal (d’origine en fait babylonienne !) que la race royale des Amali tire son origine, selon l’historien ancien Jordanès. Bon vous me direz, et le hasard ! Non il n’a pas de place ici; en effet je vous ai parlé de deux clans, l’autre clan a pour nom « Balthes » (d’où les pays baltiques et la mer de ce nom de nos jours) et ce nom a une origine sémitique certaine (ah si Hitler avait su cela !)  Balthe a pour racine Baal (qui signifie seigneur, maître), nom d’un dieu principal des très anciens peuples (Hadad chez les cananéens anciens) et qui dut être combattu par les sémites pour imposer leur propre ‘seigneur’, El (qu’ils appelleront plus tard Yahweh, Yehovah ou Adonaï et que les chrétiens appellent simplement Dieu). Baal a le nom de Baltaya a Babylone, ce sera l’ancêtre éponyme de l’autre peuple goth. Nous avons là les bases des deux clans de ce peuple goth qui, dans quelques siècles (au Vème),  après s’être regroupés, vont envahir l’Empire Romain qui battait de l’aile au moins du côté occidental, pour occuper l’Italie pour les uns (Ostrogoths ou goths de l’est) et le sud de la France puis l’Espagne ( il conservèrent toutefois la Septimanie ou Languedoc méditrranéen de nos jours) pour les Wisigoths; régions qu’ils imprégnèrent de leur propre civilisation, bien qu’ils aient été des admirateurs de leurs prédécesseurs dans ces contrées si fortement romanisées comme nous l’avons déjà dit et nous verrons enfin pourquoi il y a une possible relation avec notre nom. Mais la suite et le détail au prochain numéro…

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