Le Monde des AMIEL

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Amiel, nom du dix-neuvième siècle 4

17 octobre 2011 · No Comments

Les meilleurs parmi les hommes peuvent aussi côtoyer en effet, si ce n’est les pires, du moins les plus ordinaires, avec quelques défauts, c’est autant vrai pour les Amiel que pour les autres; les faits divers relatés copieusement par les journaux avec force détails souvent (surtout lors des relations de procès en cour d’assises par exemple) sont là pour nous le prouver si besoin était.  On apprend qu’un Auguste Amiel, ariègeois de naissance, garçon cordonnier (apprenti) à Toulouse, blessa mortellement d’un coup de couteau, le 12 Mai1835, un passant au cours d’une virée nocturne venant après une soirée bien arrosée: Traduit en cour d’assises, on lui reconnut la non-intention dans son geste fatal et la seule intention de se protéger, donc la légitime défense; il ne fut condamné qu’à un an de prison alors qu’il risquait en ce temps-là les travaux forcés (qui n’ont rien de commun avec les actuels travaux d’intérêt général!). Dans un autre numéro du même journal (Journal politique et Littéraire de la Haute-Garonne) il est question des suites d’une affaire de banqueroute frauduleuse (fausse faillite) des propriétaires d’une maison de commerce qui avait « pignon sur rue » alors à Toulouse et qui eut lieu en 1838: elle concerne les frères Amiel; Paul avait été déjà incarcéré car reconnu coupable; Auguste, lui, très bien défendu lors de son propre procès, ouvert ou plutôt peut-être réouvert en 1840 sur sa demande (!), fut relaxé; on aura sans doute l’occasion de développer cette affaire un jour. Il y a aussi les affaires politiques dans ce siècle qui a vu se succéder tant de régimes différents. Le coup d’état de Napoléon III nécessita une répression à grande échelle des républicains qui lui étaient hostiles; toutes les victimes de cette mainmise autoritaire du neveu du grand Napoléon Ier sont répertoriées et ont fait l’objet d’études et de publications par les historiens souvent locaux. On y trouve bien sûr des Amiel, et leur implantation confirme d’ailleurs ce que nous savons (Languedoc et Provence). Mais certains parmi ces réfractaires au régime impérial ont continué à agir, localement (ceux-là n’ayant pas été condamnés à la prison ou à l’exil); exemple les frères Victor-Emmanuel et Laurent Amiel, qui en 1853 essaient par de faux documents de renverser la municipalité légitimiste (pro-impériale) de leur localité, Mercus, en Ariège. Arrêtés à temps et jugés, ils reconnaissent devant le tribunal leur antipathie pour le nouveau régime municipal mais nient avoir fait des faux pour attaquer leurs adversaires: Soutenus par la veuve de leur avocat décédé avant l’issue de leur procès, ils sont acquittés (ref même journal 9 et 10 Mai 1853). Sous le Ier Empire et dans un autre registre, la police impériale aura à s’occuper de François Amiel, âgé de seulement douze ans mais ayant déjà des dispositions sexuelles mal venues: Abandonné de ses parents et recueilli par l’Hospice d’Avignon, non content d’être un voleur, il tenta de violer une fillette de cinq ans. Le jugement indique qu’il sera détenu à la maison centrale d’Embrun et assujetti  à travailler (là encore je ne pense pas qu’il faille seulement penser à des T.I.G).

Ces quelques exemples journalistiques  pour vous donner un court aperçu de la vie quotidienne générale il y a à peine un siècle et demi. Et pour réunir tout cela je ne peux que vous citer cet avoué près la Cour d’Appel de Toulouse qui avait pour nom Louis Marie Félicité Amiel. Il était aussi chercheur d’or en Ariège et natif de Chalabre où il avait vu le jour en 1815. Fondateur d’un journal, « Le Réformateur », républicain convaincu,il fut l’une des innombrables victimes du coup d’état cité plus haut (Décembre 1851) et, comme certains autres qui avaient supporté (dans le mauvais sens du terme) ce régime pendant dix-huit ans il put faire valoir ses droits et obtenir réparation de la part de la jeune IIIème République suite à l’adoption par l’Assemblée Nationale de la Loi réparatrice du 30 Juillet 1881.

Bien d’autres Amiel sont connus de ce temps-là; je l’ai dit les publications en tous genres explosent au fur et à mesure que ce siècle passe. Il y a véritablement une soif de connaître ce que l’on fait ailleurs, que ce soit dans les régions voisines comme à l’autre bout de la France, de l’Europe ou du monde. Les expositions universelles se développent, des journaux qui dureront parfois cent ans ou plus comme L’Illustration, La Croix, Le Figaro, pour ne citer que les plus connus des journaux français, vont semer leurs pages partout; les revues spécialisées vont rendre compte à leurs adhérents de l’actualité qui les concerne (sciences, inventions, disciplines nouvelles, associations culturelles, agricoles…). On essaie beaucoup de techniques : Ainsi les promoteurs de fermes idéales ou de pratiques modernes d’élevage, de productions diverses. Le Languedoc est alors par exemple en pleine révolution viticole: il faut produire plus et mieux, plus intelligemment.Je note le nom de mon arrière grand-père, Guillaume Amiel, alors régisseur des domaines du député audois Jules Buisson à Labastide d’Anjou (Aude), viticulteur puis pépiniériste viticole pour son propre compte (avec plus tard son fils Jean-Marie, mon grand-père et enfin mon père François) dans le volume 25 de la Revue de Viticulture édité en 1906. Dans le registre des Amiel honorés je vois le nom d’un artisan « ferblantier » Amiel à Limoux (objets en acier doux plus étain) qui, en 1851 reçoit la Médaille des Actes de Courage et de Dévouement pour un acte qui lui en valut donc l’attribution, paru dans « le Moniteur Public » repris par le journal de Toulouse cité plus haut (n° du 20 Juin 1851) ou le nom de Antoine-Palmouli Amiel, garçon meunier d’Ercé (09) qui, le 30 Mai 1845 sauva de la mort certaine et au péril de sa propre vie un jeune enfant qui était sur le point de se noyer. Il reçut lui aussi la même médaille (cf le Journal de Toulouse n° 189. 1854).

Sans quitter l’édition nous reviendrons plus longuement la prochaine fois sur le grand homme genevois que fut Henri-Fréderic Amiel, non pas pour décortiquer son Journal Intime et y déceler je ne sais quel aspect de son âme ou de son mental, non simplement pour vous indiquer, à travers des citations reprises de son oeuvre, par aussi quelques originalités concernant la langue ou la culture ou les aspects de sa personnalité, combien il représente ce siècle de foisonnement universel et combien nous avons à apprendre (et à retenir) de beaucoup de ses écrits. Beaucoup plus que des miens, c’est sûr, mais enfin j’espère au moins vous faire découvrir beaucoup de choses demeurées enfouies jusqu’à maintenant et votre plaisir à me lire serait ma satisfaction.

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