Le Monde des AMIEL

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Amiel, des hommes d’abord…des femmes et quelques enfants ensuite

20 avril 2011 · No Comments

Je dois d’abord expliquer ce que j’entends par ce titre; nos sociétés occidentales sont particulièrement et historiquement patriarcales: nous portons un nom patronymique, un nom transmis par notre père. L’histoire par conséquent a retenu essentiellement les noms d’hommes rarement ceux des femmes et encore moins ceux des enfants…Il faut que l’épouse, la fille ou l’enfant ait laissé une trace dans les textes pour que l’on puisse parler de nom personnel à l’égard de ces personnages, c’est donc dans ce cadre que peut se dérouler cet article.

Pour continuer sur la même méthode que précédemment, partons tout d’abord chez les hébreux, et plus de mille ans avant notre ère (soit il y a trois mille ans). Le peuple d’Israël est depuis peu un Royaume unifié (pour peu de temps) par le grand roi David, qui de roi de Juda (du sud) parvient à réunir toutes les tribus sous son nom et mettre en avant la ville de Jérusalem comme centre politique et religieux. David eut beaucoup de concubines (ça ce faisait alors!) et pas mal de descendants, mais alors qu’il était à Jérusalem, par un soir de printemps nous dit la Bible (2 Samuel 11), il découvrit une beauté qui se baignait sur la terrasse de sa maison tandis qu’il se promenait sur la sienne après avoir fait une sieste (eh oui, ça aussi c’était déjà courant). Mais cette belle personne était mariée et David commit sans problème un adultère notable pour un personnage aussi important que lui et que la Bible nous avoue pourtant. Bien obligée de l’avouer, les suites politiques étaient trop majeures pour l’histoire d’Israël, mais n’allons pas trop loin. Pourquoi vous parler de David et de cette créature de rêve me direz-vous? Et puis quel était son nom? Elle ne pouvait s’appeler Amiel(e) c’est un nom masculin, elle portait le nom de Bathsheba ou Bethsabée en français. Je vous dirai un jour les hypothèses sur la signification de ce nom mais le principal, ici, c’est que la Bible nous dit qu’elle était la fille d’Amiel, l’un des braves de David (de ses meilleurs et proches guerriers dont nous reparlerons également). Elle sera la mère de Salomon, au règne si merveilleux selon toujours la Bible, qu’elle parviendra à mettre en avant afin que son père lui laisse le trône. Nous verrons cela plus tard…

Sautons quelques siècles et traversons la Méditerranée (vous en avez maintenant l’habitude sans doute si vous me lisez régulièrement!) et posons-nous dans cette attirante romanité. Je vous ai dit que les femmes, dès leur naissance prenaient le nom de leur ‘gent’ mis au féminin, soit pour les filles aemiliennes, le nom d’Aemilia, complété lorsqu’elles se mariaient du nom de la gent de leur époux. Et vu la richesse des textes antiques romains vous ne serez pas étonnés de savoir que plusieurs Aemilia sont connues. Et toujours selon le cadre devenu habituel, à commencer par la mythologie; certains auteurs antiques ont directement remplacé le nom de Rhéa Sylvia, mère de Rémus et Romulus, par Aemilia, la donnant comme fille d’Enée le Troyen et Lavinie (fille du roi du Latium). Dans le domaine strict de l’histoire je ne peux ici vous les citer toutes (mais on les verra c’est promis); nous parlerons seulement de quelques figures essentielles qui ont marqué leurs contemporains. Plusieurs vestales pour commencer; les vestales étaient ces jeunes filles astreintes à l’entretien du ‘Feu Sacré’ du Temple de Vesta (situé près du Forum Romain) qui devaient rester vierges durant tout leur sacerdoce (qui ne se terminait heureusement pas trop vieilles pour convoler en justes noces) et vivaient recluses près de ce temple dans une Maison qui leur était dévolue. La plupart ont effectué ce temps sacerdotal sans problème malgré ces dures conditions, toutefois certaines n’ont pas précisément dirons-nous effectué leurs obligations. C’était très grave et elles risquaient bien entendu la mort pour cela. Parmi ces dernières on trouve Aemilia qui avec sa compagne Licinia eurent chacune le frère de l’autre pour amant! Quelle perversité! mais bien pratique quand même. L’intérêt du plaisir et cette espèce d’alliance les avaient unies; le changement de galant et l’émulation (caractère très aemilien je vous le rappelle) parvint à les faire se brouiller; elles se déchirèrent, cela finit par se savoir au dehors et se termina par leur condamnation à mort et un trouble important dans toute la ville selon Dion Cassius qui en fit la relation. Autre vestale: Aemilia qui, par imprudence, laissa le fameux ‘Feu Sacré’ s’éteindre (elle avait bêtement laissé ce soin à une autre vestale plus jeune et inexpérimentée). Là aussi toute la ville de Rome fut dans la consternation; sa négligence coupable fut découverte, je vous passe le détail des textes (pour le moment), toujours est-il que les Dieux entendirent sa supplique: Elle parvint sans flamme extérieure à ranimer le feu sacré, un vrai miracle païen dont l’ordre des Vestales s’est même prévalu pour la justification de l’entretien de ses vierges sans qui Rome ne survivrai pas! Je vous ai dit que l’un des personnages majeurs de la République fut sans conteste Aemilius Paulus Macedonicus, fils du non moins connu Lucius Aemilius Paulus. Il eut une soeur du nom d’Aemilia, bien entendu, qui fut mariée à Scipion l’Africain (le vainqueur du terrible Hannibal). Les auteurs antiques ont parlé d’elle, Plutarque comme Tite-Live. De ce couple naquit une fille qui se maria avec Tibérius Gracchus, cette Aemilia est donc la grand-mère des fameux frères Gracques dont vous avez peut-être entendu parler (ils ont essayé d’amener beaucoup de démocratie dans la fin de cette république sans y parvenir). Et cette ‘mamie’ était très à l’aise et laissa à sa mort une riche succession (les détails pour plus tard). Et puis il y a un peu plus tard cette Aemilia qui fut empêtrée malgré elle dans une histoire sordide de mariages entre Sylla et Pompée dont parle Plutarque. Elle a été une pauvre martyre des luttes entre ces deux dictateurs et mourut en couches très rapidement. Là aussi voilà une histoire sur laquelle je me dois de revenir. Et enfin sous l’Empire, je ne parlerai pas des intrigantes aemiliennes du premier siècle (il y a tant à dire que ce n’est pas le moment), seulement de cette Aemilia surnommée Musa qui mourut du temps de l’Empereur Tibère (14-37 ap. J.C.). Elle était, elle aussi, fort riche et ne laissa aucun testament vu l’absence d’héritiers. Les intendants du fisc revendiquèrent la succession par une espèce de droit d’aubaine (comme celui que se permettent les ‘rapaces’ de toutes sortes). Tibère que l’on connait plutôt sous un autre angle arrêta pourtant leurs poursuites et donna les biens vacants à un Aemilius Lépidus (de ses connaissances peut-être), à la maison (gent) de laquelle cette dame semblait appartenir comme nous le dit Tacite dans ses Annales (L. II C. 48). Parmi les enfants aemiliens notons la petite Aemilia fille de Aemilius Paulus futur Macedonicus, le vainqueur de Persée le Macédonien sans qui peut-être son père ne se serait pas décidé à partir combattre ce roi…Mais chut vous saurez bien un de ces jours pourquoi!

C’est suffisant pour cette fois, pour ce sujet, en ce qui concerne l’antiquité. La prochaine fois nous survolerons ces personnages féminins ou enfantins depuis le haut moyen-âge jusqu’à nos jours.

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