Le Monde des AMIEL

Site sur les très nombreux AMIEL, par Jean-Louis et Cécile AMIEL

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Amiel, nom patronymique international 3

9 janvier 2012 · No Comments

J’aurai pu dénommer cet article « Les Amiel en Amérique » tant le nom y est connu anciennement, tant il a participé selon sa part à la formation des Etats-Unis, tant il y est porté de nos jours par de nombreuses personnes, aux Usa mais aussi au Canada, et pour une moindre audience dans le reste de ce continent. L’histoire nous a, en effet, conservé les noms de quelques Amiel dès la formation de la confédération américaine, au XVIIIème S. et comme on va le voir, non seulement du côté des confédérés (y compris dans les rangs des troupes françaises qui sont venues la soutenir) mais aussi dans les rangs des troupes anglaises défendant leur colonie. Les Amiel ont été aussi parmi ceux qui, au Canada, ont fait valoir leur volonté patriotique devant le même occupant anglais dans le 1er tiers du XIXème S.

La Guerre d’Indépendance Américaine est l’un des deux épisodes principaux de la jeune histoire des Usa, l’autre étant bien entendu la guerre de Sécession de la 2ème moitié du XIXème S. L’indépendance dut être gagnée contre les anglais et la France va soutenir notamment avec Lafayette cette guerre anti-coloniale qui servait ses intérêts en Europe mais aussi en Inde. Des moyens en hommes importants vont être acheminés, par exemple l’escadre du Comte d’Estaing; il y eut 44.000 hommes engagés dans les combats, 5.000 d’entre eux sont morts pour l’Indépendance d’un pays qui n’était pas le leur; mais la France, alors encore monarchique, est la première puissance mondiale à avoir salué, dès 1778, le nouvel état démocratique, non à la tribune d’une assemblée, mais par le tir de coups de canons à la levée du nouveau drapeau américain sur un navire de l’Amiral de La Motte-Picquet. Il y a au moins quatre Amiel français qui ont ainsi lutté aux côtés des insurgés; ils s’appelaient Etienne, Jean, Louis et Pascal Amiel. Louis Amiel était un matelot d’Agde, il est parti sur le vaisseau ‘Le Saggitaire’, l’un des 14 vaisseaux du Comte d’Estaing qui ont appareillé le 12 Avril 1778. Pascal Amiel lui était un marin marseillais, il embarqua sur ‘Le Marseillais’ de la même escadre, comme matelot. Ils sont sur le Mémorial de Yorktown. Parmi les anglais il y a lieu de noter le Lieutenant Robert Amiel,  il s’illustra comme Officier d’Enseigne lors de la Bataille de Germantown et y obtint le grade de Lieutenant, le 5 Octobre 1777; bien que ce combat fut une défaite pour l’Amérique il remonta pourtant le moral des insurgés et les conforta dans leur juste lutte (cf. « The Philadelphia Campaign … » Th. J. Mc Guire 2007). Dans les rangs des insurgés il faut s’arrêter notamment sur Peter Amiel Lieutenant de la Marine Américaine en 1776; ce personnage fut le Secrétaire et l’interprète du Capitaine John-Paul Jones, le « Père de la Marine des Etats-Unis », Héros de l’Indépendance: Peter lui fut très utile dans ses relations avec les français car il prît dès 1778 la tête d’une flotte franco-américaine avec laquelle il partit vaincre les britanniques depuis Lorient. Cet apport logistique français est à compléter des échanges commerciaux entre nos deux pays (pour lesquels les archives américaines conservent des lettres de Peter) ce soutien économique fut aussi déterminant dans la lutte et la victoire des désormais anciennes colonies sur le maitre anglais. On connait à la même époque au moins une famille Amiel dont plusieurs membres sont nés à Boston où ils étaient marchands, d’origine mi-anglaise mi-française, mais aussi  en Pennsylvanie (cf vol 19 du « Pennsylvania Magazine of History & Biography ») et à New-York un Commandant Amiel. Cet Amiel-là dont je n’ai que l’initiale du prénom, ‘J’, s’il n’était pas anglais, du moins commerçait-il avec l’Angleterre, cette ville étant alors pro-anglaise. Et les Anglais la défendirent bec et ongles contre les indépendantistes (cf « Le Mercure de France » 6 Mai 1780). Un livre  de l’Armée Anglaise conservé à la National Library de New-York et concernant l’occupation de la ville durant cette guerre cite des documents pour la sauvegarde des civils (ordres, règlements) signés sur ordre de ce personnage, commandant et Major de la Brigade de Milice de N.Y. le 23 Janvier 1782 à l’en-tête des armes royales anglaises. Cette fonction lui avait été octroyée en 1780 par le Major-Général Patterson (« Edinburgh Magazine » vol 42 Jan. 1780).

Un demi-siècle plus tard, alors que les Usa ne couvrent encore que la moitié ouest du territoire actuel, on ne trouve encore que peu d’Amiel mais en 1880, alors que les flux migratoires vont en s’intensifiant (l’immense pays est enfin stabilisé et à peupler, à construire)  il y a environ une vingtaine de familles installées pour un tiers au Mississipi, près de la moitié à N.Y et ensuite quelques familles dans le Minnesota, la Caroline du Sud, et le Delaware. En 1920 nous trouvons un quart des Amiel (sur quarante familles) en Pennsylvanie et Maryland, pour dix pour cent en Californie, au Texas, dans le Tennessie et la côte nord-est et quelques unités seulement dans le centre-est. Ils sont de nos jours blancs, noirs ou métis, on les retrouve dans beaucoup de secteurs mais particulièrement dans la finance, les affaires, le juridique, la science (médecine), les arts (cinéma, chanson populaire), la restauration, l’édition (roman, artistique, histoire (juive)). Ils descendent soit des Amiel des origines colonisatrices, soit des immigrés du XIX ou XXème S (dont de nombreux juifs suite aux conditions déplorables qu’ils durent affronter dès le XIXème S et, bien entendu durant les années 1930 et la 2ème Guerre Mondiale). Ils étaient donc européens (de l’est comme de l’ouest) beaucoup de langue anglaise ou irlandaise bien sûr comme sans doute cette famille rare des Mac Amiel (irlandaise ou écossaise) qui s’est installée à Butler, en Arkansas dans les années 1910-20.

Le Canada n’est pas en reste dans l’histoire du nouveau monde. Même si je n’ai pas trouvé quelques Amiel qui aient accompagné Jacques Cartier, il y eut des Amiel au Canada de bonne heure. L’histoire retient la famille Amiel-Lusignan (l’ancêtre Jean était originaire de Lusignan, en France (Vienne) dont deux représentants Antoine et Gabriel sont deux des 37 patriotes héros du Canada; tués à la mémorable Bataille de St Denis sous Richelieu le 25 Novembre 1837, ils défendirent avec les leurs bien que mal armés et en sous-nombre une certaine idée de la liberté. Un autre membre de cette famille, Alphonse Amiel-Lusignan (1843-1892), avocat et publiciste, né au même endroit que ses ancêtres, fut un journaliste connu et aussi un romancier (cf. Larousse Canadien complet ed 1955). De nos jours on note outre l’entreprise Amiel d’équipements ménagers et Barbara Amiel la journaliste d’origine anglaise dont je vous ai déjà parlé, une famille Amiel, généreuse bienfaitrice de l’Hôpital pour enfants de Montréal (Québec).

Aux Caraïbes, l’histoire de la Jamaïque a retenu une Amiel Family dans la partie consacrée aux « nègres-marrons », ces esclaves évadés à l’intérieur même de l’île (cf « The Maroon story » Bev Carey 1997 Agouti Press). Au Mexique, l’histoire des arts a retenu le nom de Jules Amiel, belge d’origine, photographe installé là-bas vers le milieu du XIXème S. qui en partit en 1864 après toutefois avoir formé le français Aubert et lui avoir légué son matériel.

En Amérique du Sud, les Amiel sont connus par exemple avec David Simon Amiel qui saisit tout le parti que l’on pouvait tirer de l’exploitation du caoutchouc et partit au Brésil, laissant femme et enfants à l’âge de 22 ans pôur essayer de gagner de l’argent avec ce nouveau filon commercial. Il n’est pas le seul ni le premier: Les notes d’un colon publiées dès 1908 parti lui aussi par nécessité, et aussi pour faire fortune au Brésil à la fin XIXème indique dans une de ses notes qu’il pense que « chaque journée nous rapprochera du bien-être, sinon de la fortune » ajoutant aussitôt « Voyez les Amiel et les Bergès, ne sont-ils pas beaucoup plus heureux …? » puis, citant une missive deux pages plus loin « Enfin, elle annonçait que les Amiel étaient, eux aussi, satisfaits… ».

Puissiez-vous en dire autant de ce que j’écris sur notre nom! Tout cela sans aucun amiellement de ma part : Si, si, l’adverbe a bel et bien existé dans la langue de Molière il y a quelques siècles, portant en lui toute une épaisseur de brosse à reluire qu’il était bien difficile de supporter pour celui qui en était l’objet, toujours avec pas mal d’arrières- pensées pour celui qui l’énonçait ou passait la fameuse « brosse », la fin exigeant parfois certains moyens que l’honnêteté et la fierté voire l’honneur réprouvent à juste titre. Dont acte.

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