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Amiel, Aemilius: introduction dans la latinité

24 janvier 2011 · No Comments

Les hommes au cours des siècles et suivant les civilisations ont donc reçu des noms ou plutôt des appellatifs très divers mais toujours uniques (un seul mot) et personnels (un seul individu) dont l’origine est soit un concentré de la future vie que l’on souhaite à l’enfant et qui le guidera (tradition hébraïque par exemple), soit un sobriquet, soit un trait physique ou moral… Tous, pas tout à fait, les romains, grands organisateurs de leur société, sont les inventeurs d’un système assez complexe, mais complet, de nomination donc le tronc principal est la « tria nomina ». Tous les romains, et ce pendant au moins mille ans (6ème siècle avant JC. a la fin du 5ème après) sont connus d’après le triptyque prénom (praenomen), nom (nomen gentilicium), surnom (cognomen). Au minimum devrait-on ajouter car certains eurent un surnom supplémentaire appelé agnomen. Avec ça on avait toujours sur soi son « livret de famille ». Et cela était nécessaire car ce qui chez les autres peuples suffisait à reconnaître l’individu, ce que nous nommons toujours le prénom, était chez eux assez accessoire: Le nombre de prénoms était non seulement restreint (on en connaît une trentaine), mais aussi propres à certaines familles; de même certains prénoms n’étaient pas portés dans certaines familles. Le principal, vous l’avez compris, c’était le nom situé toujours donc en deuxième position dans cette série de l’appellation individuelle ou « nomenclatura » (eh oui ce mot a cette origine).  Et ce nom que l’on appelle avec juste raison de nos jours nom de famille sert bien chez les romains à indiquer le nom de la « gent » dont se réclament tous ceux qui portent ce nom, qui se transmet par le seul fait de la filiation légitime. Par un sorte de reconnaissance du père, le nom des ancêtres, surtout de l’ancêtre mythique, le jour même de la naissance, le nom patronymique (parce qu’il nous vient de cet ancêtre dont nous sommes issus de génération en génération), devient notre nom principal, que nous transmettrons à notre tour. Il n’y a là, vous le voyez, aucune comparaison avec les systèmes assez basiques des autres peuples; pourtant nous allons retrouver leur façon de nommer dans le surnom romain. Quant au prénoms, leur constitution tient, à l’origine, à des circonstances remarquables qui ont accompagné la naissance du premier qui l’a porté ou à l’ordre de sa naissance dans la fratrie (l’ordre chez eux c’était quelque chose !) ou à un signe distinctif …Pour ce qui est de leur caractère restreint, il faut savoir que le prénom du père passe souvent au fils (aîné en général), les autres recevant le prénom d’un parent. Les filles, elles,  ne reçoivent que le nom de famille mis au féminin et suivi du numéro d’ordre (!) de leur naissance dans la même fratrie, la société romaine n’est pas révolutionnaire dans ces considérations sociales; sujet qui, soit dit en passant va quand même attendre pas mal de siècles. La nomenclature est surtout utilisée pour éviter les confusions, dans les inscriptions par exemple funéraires (épitaphes), stèles commémoratives et monuments (les romains aimaient beaucoup honorer, glorifier, laisser des traces indélébiles et ils y sont assez bien arrivés!). Ainsi non seulement on a le nom complet des individus mais souvent le prénom de son père voire de son grand-père, et plus si affinités… et sa carrière complète s’il s’agit d’un militaire ou d’un administrateur…Les spécialistes pensent que l’usage du surnom (voire des surnoms) est devenu rapidement habituel comme chez les autres peuples qui, eux en sont resté là pour la plupart car il devait leur suffire. Ce surnom se transmettait mais ce n’était pas une règle (lorsque la gloire de l’ascendant était encore reconnue par exemple), seul se transmettait obligatoirement le nom de famille, le nom de la gente à laquelle la naissance reliait. Nous verrons aussi que ce nom de famille était important pour un domaine particulier de la vie démocratique romaine (surtout sous la République), je veux parler des élections si nombreuses et courantes à Rome avant notre ère. Et quand un nom de gente est aussi un nom de tribu (on votait selon la tribu a laquelle on était rattaché) et la gente Aemilii est aussi une tribu, nous verrons cela, c’est d’autant principal. La République Romaine est à l’origine de l’extraordinaire expansion de cette civilisation en Europe du sud et de l’ouest dont profitera pendant cinq siècles l’Empire Romain, que l’on connait pourtant beaucoup plus. Il faudra là aussi rééquilibrer la balance dans nos connaissances historiques. Reconnaissons toutefois que cette expansion dût s’accompagner d’adaptations de ces critères assez stricts de citoyenneté et qu’il fallut accorder à cette foule de peuples non italiques des temps nouveaux de la domination du bassin méditerranéen de nouveaux droits pour participer à la vie de la cité. L’adoption civique fut un de ces moyens et permit d’augmenter le nombre des citoyens romains. Et la mode des ‘noms à la romaine’ se propagea et l’assimilation était ainsi en marche de cette façon, même si les peuples gardèrent une certaine latitude dans leurs façon d’être. Ainsi les hommes talentueux furent récompensés, ceux qui rendirent certains services; les chefs battus les rois même furent soit consolés de leur défaite, soit munis de grigris pour les récompenser… Tous rangés sous la clientèle (obligés suite à un bienfait) du proconsul, consul ou prèteur à qui ils étaient redevables, tous prirent le nom de famille et souvent le prénom de leur noble patron romain, le plus souvent membre, lui, authentiquement, d’une vieille famille romaine telle la gente Aemilii. D’où l’extraordinaire propagation des noms de famille romains suivant les lieux de gouvernement de leurs membres et leur propre notoriété locale, d’où en ce qui nous concerne la forte présence des Amiel et autres Amielh ou Amiell etc.. tout autour du Golfe du Lion et dans la péninsule ibérique, zones non seulement très tôt romanisées comme nous le verrons, mais aussi provinces qui furent très marquées dès la conquête par les Aemiliens patriciens romains ainsi que par plusieurs Aemiliens administrateurs régionaux. C’est ainsi que ce nom d’emprunt au dominant, par un mimétisme bien connu de la psychologie, devint le nom principal des colonisés, leur nom vernaculaire passant au rang de leur surnom, un peu comme le nom des esclaves qui portaient le nom de leur maître et son prénom, leur propre nom devenant leur surnom. Ainsi donc les noms de toutes les gentes romaines furent répandus sur tous  les territoires de la romanité. Mais juste retour des choses pourrait-on dire, on ne pût s’y retrouver qu’en désignant, à nouveau, les individus, par leur surnom. On en a la preuve à Rome même, où à la fin de la République on n’utilise que Cicéron Pour parler de cet illustre orateur de la gent Tulii, ou César pour parler de cet illustre guerrier que fut ce représentant de la gens Julii (et oui! Jules n’était pas son prénom mais son nom de famille) ou encore pour revenir au nom de gente qui nous occupe, on va parler de Paul-Emile alors qu’il s’agira d’un certain membre de la gens ou tribu Aemilii, branche des Paulii ou de Lépide pour un Aemilius de la branche des Lépidii. On peut voir dans ces derniers exemples que le deuxième terme utilisé de simple surnom à l’origine, devint nom de famille inclu dans le nom original de la gente comme sous-famille. Dernier exemple avant de clore cette introduction à la latinité chez les Amiel, celui de Sergius Paulus: Il s’agit d’un personnage romain qui était Proconsul de Chypre au Ier siècle dont nous reparlerons, qui semble d’après la formation romaine de son nom appartenir à la gens Sergia dont une sous-branche serait celle des Paulii… mais y-aurait-il un lien avec les Aemilii? Vous le voyez bien loin d’avoir clarifié les choses dans ce domaine de la patronymie les Romains finalement ont contribué à sa complication; l’important à retenir est que ce patronyme Amiel, par ce biais latin est parvenu aussi jusqu’à nous, tout comme via les Hébreux ou les Wisigoths …

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