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Revision [17432]

Last edited on 2019-07-07 15:55:46 by JeanLouis
Additions:
Je cite d'autre parents des de Penne et des de Tolvieu : cf. Géraud Amiel, Raymond Amiel...vers 1150, page seigneurs occitans 3/3).
**Une épouse d'AMIEL de PENNE aimée d'un TROUBADOUR** :
Deletions:
**Une épouse d'AMIEL de PENNE aimée d'un TROUBADOUR** :


Revision [17430]

Edited on 2019-07-07 15:44:16 by JeanLouis
Deletions:
**GUILHEM AMIEL à MONTAUBAN** (82) :
Peut-être apparenté aux Amiel de Tolvieu vu plus haut, ce bourgeois montalbanais est en 1240 l'un des consuls de la ville, un ville relativement nouvelle comme on l'a dit aussi, crée un siècle auparavant par volonté comtale et abbatiale au milieu du XIIème S.(voir ci-après). Avec les autres consuls ils prêtent serment de fidélité à Alfonse, Comte de Poitiers, frère du roi de France, devenu Comte de Toulouse par suite de l'odieux Traité de Paris qui impose le mariage de l'héritière unique du Comte de Toulouse avec ce prince du nord, ceci mettant fin à la belle dynastie raymondine après l'horrible croisade albigeoise et ancrant à jamais ses terres à la France. Il me vient en écrivant ces lignes un mot de l'historien Michelet je crois qui écrivait que "La vrai France c'est la France du nord" et l'Occitanie n'est bien par là qu'une colonie depuis ce temps, ce qui n'est pas si faux que cela. Mais revenons à Guillaume étant donné qu'en principe l'on doit dès lors parler la langue du nord, le nouvel oïl, le français; Guillaume Amiel (ben oui là pour le patronyme on garde l'occitan, il n'y a pas, très curieusement, de patronyme français correspondant, genre 'Emile'); Guillaume Amiel donc s'enrichit par le commerce des excellents vins de Gaillac et Rabastens (un proverbe est resté : "être entre Gaillac et Rabastens", c-à-d être un peu saoul) dont il fit l'exportation en Angleterre via la Garonne et le véritable port d'expédition de Montauban; il devint l'un des hommes d'affaires principaux de la ville, et de plus d'envergure internationale, participant régulièrement aux foires de Boston qui attirent à cette époque les gascons: par son testament du 9 Avril 1268 il lègue ses créances en Angleterre à son neveu, P. de Salventina, comme quoi le sud n'a pas attendu la mainmise des francimans (ainsi appelait-on les gens du nord) pour développer son économie et son commerce. Il fonde dans sa ville les Cordeliers et encore par son (long) testament, cité par Le Bret, on sait qu'il voulait être enseveli dans l'église de cette fondation de Frères Mineurs que sont les Cordeliers, lesquels lui doivent bien cela en remerciement des fonds importants qu'il mit dans cette création; on voit toujours sa dalle funéraire (cf. Archives de Montauban, "Livre des serments" f° 30, testament de W. Amielh).
(=> en partie "Bulletin de la Soc. Archéol. du Tarn & Garonne" T. XXX 1902, Montauban).
La lignée issue de cet homme remarquable deviendra une des principales familles de chevaliers, consuls et marchands de cette ville et ne s'éteindra qu'au XVIIème S. Il est vrai qu'il ne lésina pas sur les affectations de sa fortune puisque outre sa fondation des Cordeliers il fonda aussi un nouvel hospice près de la Porte des Campagnes et n'oubliera pas d'associer ses collègues capitouls de la ville à la gestion de l'établissement de bienfaisance dont il rédigea le règlement. Cet hôpital bâti à partir de 1266, disparu de nos jours, était situé près du ruisseau de Lagarrigue, dans le faubourg dit des Campagnes (d'où le nom de la porte qui y conduisait) et près des Cordeliers où il sera inhumé; on l'appela aussi l'Hôpital d'Amiel, ce qui représente une reconnaissance populaire amplement méritée.
(=> art. de M. Méras "Un bourgeois de Montauban sous Alphonse de Poitiers : Guillaume Amiel" in Bulletin philologique & historique" de 1960; "Albi au XVIème S. : gens de bien et autres 'apparens'" O. Cabayé & N. Lemaitre, Presses du Centre Univ. Champollion, 2008; notice du Centre du Patrimoine de la Ville de Montauban).


Revision [17429]

Edited on 2019-07-07 15:36:47 by JeanLouis
Additions:
Il est utile tout d'abord de souligner la proximité géographique de ces deux familles : Penne est sur un promontoire élevé dominant les gorges de l'Aveyron, dans ses derniers méandres; la future Montauban qui semble avoir été l'origine des de Tolvieu sera située, car ce sera une ville neuve, au débouché de ces gorges dans la plaine de la Garonne. Par l'édification de cette ville on saura que les Amiel qui y participeront sont ceux de Tolvieu dont on va parler (cf. art. sur la création de Montauban : religieux occitans ou pas 1/2).
Deletions:
Il est utile tout d'abord de souligner la proximité géographique de ces deux familles : Penne est sur un promontoire élevé dominant les gorges de l'Aveyron, dans ses derniers méandres; la future Montauban qui semble avoir été l'origine des de Tolvieu sera située, car ce sera une ville neuve, au débouché de ces gorges dans la plaine de la Garonne. Par l'édification de cette ville on saura que les Amiel qui y participeront sont ceux de Tolvieu dont on va parler (cf. art. sur la création de Montauban).


Revision [17427]

Edited on 2019-07-07 11:52:38 by JeanLouis
Additions:
**Les AMIEL et les COMTES de COMMINGES (31)** :
Un Amelius est cité parmi les tous premiers comtes de Comminges, (au sud de Toulouse, cette vaste région couvrant toute la vallée de la Garonne en amont, jusqu'aux Pyrénées). Il est le 4ème de la série et paraît dans les chartes dès 997. On ne trouve son successeur qu'en 1015 (Bernard Ier). Plus tard au cours du XIème S. alors que ce dernier a une cour d'aristocrates locaux on note parmi ces 'principes seculares' le nom de Roger Amelius qui devait donc posséder des fiefs dans cette région. On peut, vu la période, conjecturer que ces Amelius furent apparentés à la dynastie ariégeoise amielienne toute proche et éventuellement aux Roger, des Trencavel carcassonnais voire plus largement encore.
**Les AMIEL, apparentés dans le Grand Sud ?** :
Deletions:
**Résumé des accointances régionales des AMELIUS dans le MIDI** :
-1- //Les AMIEL proches des COMTES de CARCASSONNE , Xème S// (11) :
Les relations et conflits entre les familles gouvernantes méridionales sont ténues durant tout le haut moyen-âge. Les Comtes de Carcassonne semblent proches au milieu du Xème S. de ceux du Rouergue et donc en conflit avec ceux de Toulouse (dont Raymond IV) suite à l'assassinat avant Sept. 961 sur la route de Compostelle, du propre comte en titre de Rouergue. L'on trouvera près de ces comtes carcassonnais notamment les Aton et les Amiel. L'un de ces Amiel sera d'ailleurs (vi)comte de Carcassonne vers le milieu et dernier quart de ce Xème S. ; il peut s'agir du même personnage nommé, dans d'autres actes de la même époque, Arnaud; il pourrait tout à fait être le fils de cet Amelius Simplicius que l'on croise ici et là, lui ou ses fils et descendants, dans le Carcassonnais, le Toulousain, en basse vallée de l'Ariège ou encore en Comminges. Le siècle suivant verra l'émergence de la dynastie Trencavel qui sera au XIIIème S. celle qui devra affronter la Croisade contre les Albigeois, la plus connue et la dernière.
-2- //Les AMIEL proches des COMTES de TOULOUSE (31)// :
A la même première époque que ci-dessus, on trouve pourtant au moins un Amelius notoire proche des Comtes de Toulouse
: Le testament de Garsende (Garsinde) comtesse de Toulouse daté de 972 indique un Amelius de sa famille "Amelio nepotis meo" (rèf. H. G. L., T. IV Preuves p. 126 col 2 74) à qui elle lègue "villam meam ...Brutia" (sa propriété rurale de Brousses, plusieurs lieux de la région de ce nom, aujourd'hui communes, existent et il y a sans doute des hameaux ou lieu-dits aussi). Garsende noble dame était la fille du comte Raymond Pons de Toulouse (comte de 923 à 944) et la propre soeur de Raymond III qui sera le comte suivant (de 944 à 972, né vers 925-930). Enfin on ne lui connait pas d'autre descendance que ce 'nepos' Amiel.
-3- //Les AMIEL et les COMTES de COMMINGES (31)// :
Un Amelius est cité parmi les tous premiers comtes de Comminges, (au sud de Toulouse, cette vaste région couvrant toute la vallée de la Garonne en amont, jusqu'aux Pyrénées). Il est le 4ème de la série et paraît dans les chartes dès 997. On ne trouve son successeur qu'en 1015 (Bernard Ier). Plus tard au cours du XIème S. alors que ce dernier a une cour d'aristocrates locaux on note parmi ces 'principes seculares' le nom de Roger Amelius qui devait donc posséder des fiefs dans cette région. On peut, vu la période, conjecturer que ces Amelius furent apparentés à la dynastie ariégeoise amielienne toute proche et éventuellement aux Roger, des Trencavel carcassonnais.
-4- //Les AMIEL, apparentés dans le Grand Sud ?// :


Revision [17421]

Edited on 2019-07-07 11:18:43 by JeanLouis
Additions:
- Ce valeureux défenseur des droits occitans dont j'ai parlé ci-dessus ( famille de Pailhès -2- 2ème §) est le seul Amiel seigneur languedocien cité dans la célèbre "Chanson de la Croisade contre les Albigeois" écrite par le navarrais Guilhem de Tudèle entre 1208 et 1218. Il est l'un de //"ceux de Toulouse qui haïssent tant (les hommes de France), les barons du comte (de Montfort), tous ensemble, et tous poussant le même cri, (ils) ont tellement, de leurs armes d'acier, atteint les Français...., que les ennemis trébuchent de toute part et sont renversés deux à deux"// dit la Chanson de Guillaume de Tudèle, contant en cet endroit la Bataille de Baziège, qui eut lieu en 1219 à quelques lieues de Toulouse, en Lauragais. Ce passage commence par énumérer ceux qui sont aux côtés du seigneur de Savartès (Sabarthés) et le chevalier Amiel est précisément indiqué Bernard Amels, seigneur de Palharés, lesquels suivent dans ce choc des armes le Comte de Foix; ils arrivent de l'est par le Seuil de Naurouze et les Français sortent de Toulouse et viennent par l'ouest. Le nom de Bernard Amiel figure textuellement dans trois vers :
- vers 9184 : à la bataille de Baziège donc, //"E i es Bernatz Amiels el tos W. Bernatz//"; son nom est écrit "Bernatz Amiels" avec l'indication de chevalier toulousain; cette notation vient bien après le :
- vers 8976 : à la bataille de Toulouse, qui eut lieu auparavant (1er siège de 1211), où il prend part à l'expédition du comte de Foix et où figure sa nobilité : "//Et i es Br. Amelhs senher de Pailhers//" , soit 'et il y a Bernard Amiel, seigneur de Pailhès'.
Peut-être apparenté aux Amiel de Tolvieu vu plus haut, ce bourgeois montalbanais est en 1240 l'un des consuls de la ville, un ville relativement nouvelle comme on l'a dit aussi, crée un siècle auparavant par volonté comtale et abbatiale au milieu du XIIème S.(voir ci-après). Avec les autres consuls ils prêtent serment de fidélité à Alfonse, Comte de Poitiers, frère du roi de France, devenu Comte de Toulouse par suite de l'odieux Traité de Paris qui impose le mariage de l'héritière unique du Comte de Toulouse avec ce prince du nord, ceci mettant fin à la belle dynastie raymondine après l'horrible croisade albigeoise et ancrant à jamais ses terres à la France. Il me vient en écrivant ces lignes un mot de l'historien Michelet je crois qui écrivait que "La vrai France c'est la France du nord" et l'Occitanie n'est bien par là qu'une colonie depuis ce temps, ce qui n'est pas si faux que cela. Mais revenons à Guillaume étant donné qu'en principe l'on doit dès lors parler la langue du nord, le nouvel oïl, le français; Guillaume Amiel (ben oui là pour le patronyme on garde l'occitan, il n'y a pas, très curieusement, de patronyme français correspondant, genre 'Emile'); Guillaume Amiel donc s'enrichit par le commerce des excellents vins de Gaillac et Rabastens (un proverbe est resté : "être entre Gaillac et Rabastens", c-à-d être un peu saoul) dont il fit l'exportation en Angleterre via la Garonne et le véritable port d'expédition de Montauban; il devint l'un des hommes d'affaires principaux de la ville, et de plus d'envergure internationale, participant régulièrement aux foires de Boston qui attirent à cette époque les gascons: par son testament du 9 Avril 1268 il lègue ses créances en Angleterre à son neveu, P. de Salventina, comme quoi le sud n'a pas attendu la mainmise des francimans (ainsi appelait-on les gens du nord) pour développer son économie et son commerce. Il fonde dans sa ville les Cordeliers et encore par son (long) testament, cité par Le Bret, on sait qu'il voulait être enseveli dans l'église de cette fondation de Frères Mineurs que sont les Cordeliers, lesquels lui doivent bien cela en remerciement des fonds importants qu'il mit dans cette création; on voit toujours sa dalle funéraire (cf. Archives de Montauban, "Livre des serments" f° 30, testament de W. Amielh).
Deletions:
- Ce valeureux défenseur des droits occitans dont j'ai parlé ci-dessus ( famille de Pailhès -2- 2ème §) est le seul Amiel seigneur languedocien cité dans la célèbre "Chanson de la Croisade contre les Albigeois" écrite par le navarrais Guilhem de Tudèle entre 1208 et 1218. Il est l'un de "ceux de Toulouse qui haïssent tant (les hommes de France), les barons du comte (de Montfort), tous ensemble, et tous poussant le même cri, (ils) ont tellement, de leurs armes d'acier, atteint les Français...., que les ennemis trébuchent de toute part et sont renversés deux à deux" dit la Chanson de Guillaume de Tudèle, contant en cet endroit la Bataille de Baziège, qui eut lieu en 1219 à quelques lieues de Toulouse, en Lauragais. Ce passage commence par énumérer ceux qui sont aux côtés du seigneur de Savartès (Sabarthés) et le chevalier Amiel est précisément indiqué Bernard Amels, seigneur de Palharés, lesquels suivent dans ce choc des armes le Comte de Foix; ils arrivent de l'est par le Seuil de Naurouze et les Français sortent de Toulouse et viennent par l'ouest. Le nom de Bernard Amiel figure textuellement dans trois vers :
- vers 9184 : à la bataille de Baziège donc, "E i es Bernatz Amiels el tos W. Bernatz"; son nom est écrit "Bernatz Amiels" avec l'indication de chevalier toulousain; cette notation vient bien après le :
- vers 8976 : à la bataille de Toulouse, qui eut lieu auparavant (1er siège de 1211), où il prend part à l'expédition du comte de Foix et où figure sa nobilité : "Et i es Br. Amelhs senher de Pailhers" , soit 'et il y a Bernard Amiel, seigneur de Pailhès'.
En 1240, ce bourgeois montalbanais est l'un des consuls de la ville, un ville relativement nouvelle crée un siècle auparavant par volonté comtale et abbatiale au milieu du XIIème S.(voir ci-après). Avec les autres consuls ils prêtent serment de fidélité à Alfonse, Comte de Poitiers, frère du roi de France, devenu Comte de Toulouse par suite de l'odieux Traité de Paris qui impose le mariage de l'héritière unique du Comte de Toulouse avec ce prince du nord, ceci mettant fin à la belle dynastie raymondine après l'horrible croisade albigeoise et ancrant à jamais ses terres à la France. Il me vient en écrivant ces lignes un mot de l'historien Michelet je crois qui écrivait que "La vrai France c'est la France du nord" et l'Occitanie n'est bien par là qu'une colonie depuis ce temps, ce qui n'est pas si faux que cela. Mais revenons à Guillaume étant donné qu'en principe l'on doit dès lors parler la langue du nord, le nouvel oïl, le français; Guillaume Amiel (ben oui là pour le patronyme on garde l'occitan, il n'y a pas, très curieusement, de patronyme français correspondant, genre 'Emile'); Guillaume Amiel donc s'enrichit par le commerce des excellents vins de Gaillac et Rabastens (un proverbe est resté : "être entre Gaillac et Rabastens", c-à-d être un peu saoul) dont il fit l'exportation en Angleterre via la Garonne et le véritable port d'expédition de Montauban; il devint l'un des hommes d'affaires principaux de la ville, et de plus d'envergure internationale, participant régulièrement aux foires de Boston qui attirent à cette époque les gascons: par son testament du 9 Avril 1268 il lègue ses créances en Angleterre à son neveu, P. de Salventina, comme quoi le sud n'a pas attendu la mainmise des francimans (ainsi appelait-on les gens du nord) pour développer son économie et son commerce. Il fonde dans sa ville les Cordeliers et encore par son (long) testament, cité par Le Bret, on sait qu'il voulait être enseveli dans l'église de cette fondation de Frères Mineurs que sont les Cordeliers, lesquels lui doivent bien cela en remerciement des fonds importants qu'il mit dans cette création; on voit toujours sa dalle funéraire (cf. Archives de Montauban, "Livre des serments" f° 30, testament de W. Amielh).


Revision [17420]

Edited on 2019-07-07 10:56:38 by JeanLouis
Additions:
Selon la documentation d'histoire du Rouergue d'Hyppolyte Barrau (vol. III 1857) cette dame noble, vicomtesse de Penne, se serait nommée Adalaïs mais il place l'épisode au XIIIème S. disant qu'elle fut l'épouse de Bernard de Penne. Or selon cette fois la biographie retrouvée du célèbre troubadour, Raymond Jourdain rima au siècle précédent, et fut productif entre 1166 & 1178. Sa courte renommée le dit //agréable, généreux, adroit aux armes et //(il)// sut composer avec beaucoup d'imagination. Il était le seigneur de St Antonin //(Noble-Val de nos jours)//, et //**El amèt la molher d'En R. Amiel de Pena d'Albigès, qu'èra onratz bons**...//, il aima une dame voisine, la femme de Raymond Amiel de Penne d'Albigeois, lequel était un riche baron; et la dame était belle, jeune et instruite; ils avaient l'un pour l'autre plus d'amour que nulle autre créature au monde. //Il advint que le vicomte-poète se trouva en guerre; il fut blessé gravement, porté à St Antonin, sa seigneurie, considéré comme mort à brève échéance. Cette nouvelle provoqua une telle douleur à sa dame d'amour qu'elle se fit cathare, vers 1175. Il s'agit bien semble t-il de la mère de Bernard indiquée par erreur par Barrau. Mais le bien aimé troubadour n'était pas mort en réalité; il parvint même à guérir de ses blessures et, ayant appris que son Adalaïs était entrée en religion chez les bonnes femmes, le troubadour en eut un tel chagrin qu'il ne fit plus désormais ni poème ni chanson, la flamme s'était éteinte. Mais son deuil amoureux ne dura qu'un peu plus d'un an ! Il se prit d'amour alors pour Elisa de Montfort lorsqu'il se rendit dans son château de Turenne....Quant à Raymond Amiel il semble avoir eu une autre épouse et à la toute fin de sa vie on sait qu'il se fit moine en 1196. De son union avec cette 2ème épouse naquit Raymond Amiel qui se fit "donat" (frère donné) en même temps que son père à la commanderie templière voisine de Vaour, qu'ils dotèrent. Ce nom correspond à ce vicomte qui apparait dans pas moins de 7 actes du cartulaire de Vaour entre 1177 et 1185. Des destins bien différents tous guidés par l'amour soit divin soit humain.
Deletions:
Selon la documentation d'histoire du Rouergue d'Hyppolyte Barrau (vol. III 1857) cette dame noble, vicomtesse de Penne, se serait nommée Adalaïs mais il place l'épisode au XIIIème S. disant qu'elle fut l'épouse de Bernard de Penne. Or selon cette fois la biographie retrouvée du célèbre troubadour, Raymond Jourdain rima au siècle précédent, et fut productif entre 1166 & 1178. Sa courte renommée le dit //agréable, généreux, adroit aux armes et //(il)// sut composer avec beaucoup d'imagination. Il était le seigneur de St Antonin //(Noble-Val de nos jours)//, et //El amèt la molher d'En R. Amiel de Pena d'Albigès, qu'èra onratz bons...//, il aima une dame voisine, la femme de Raymond Amiel de Penne d'Albigeois, lequel était un riche baron; et la dame était belle, jeune et instruite; ils avaient l'un pour l'autre plus d'amour que nulle autre créature au monde. //Il advint que le vicomte-poète se trouva en guerre; il fut blessé gravement, porté à St Antonin, sa seigneurie, considéré comme mort à brève échéance. Cette nouvelle provoqua une telle douleur à sa dame d'amour qu'elle se fit cathare, vers 1175. Il s'agit bien semble t-il de la mère de Bernard indiquée par erreur par Barrau. Mais le bien aimé troubadour n'était pas mort en réalité; il parvint même à guérir de ses blessures et, ayant appris que son Adalaïs était entrée en religion chez les bonnes femmes, le troubadour en eut un tel chagrin qu'il ne fit plus désormais ni poème ni chanson, la flamme s'était éteinte. Mais son deuil amoureux ne dura qu'un peu plus d'un an ! Il se prit d'amour alors pour Elisa de Montfort lorsqu'il se rendit dans son château de Turenne....Quant à Raymond Amiel il semble avoir eu une autre épouse et à la toute fin de sa vie on sait qu'il se fit moine en 1196. De son union avec cette 2ème épouse naquit Raymond Amiel qui se fit "donat" (frère donné) en même temps que son père à la commanderie templière voisine de Vaour, qu'ils dotèrent. Ce nom correspond à ce vicomte qui apparait dans pas moins de 7 actes du cartulaire de Vaour entre 1177 et 1185. Des destins bien différents tous guidés par l'amour soit divin soit humain.


Revision [17419]

Edited on 2019-07-07 10:53:34 by JeanLouis
Additions:
Il est utile tout d'abord de souligner la proximité géographique de ces deux familles : Penne est sur un promontoire élevé dominant les gorges de l'Aveyron, dans ses derniers méandres; la future Montauban qui semble avoir été l'origine des de Tolvieu sera située, car ce sera une ville neuve, au débouché de ces gorges dans la plaine de la Garonne. Par l'édification de cette ville on saura que les Amiel qui y participeront sont ceux de Tolvieu dont on va parler (cf. art. sur la création de Montauban).
La famille méridionale de Tolvieu est originellement liée à celle des Amiel de Penne par plusieurs personnages : Raymond Amiel de Tolvieu (~1113 - 1140) "miles dominicus" et son frère l'abbé Amiel (abbé de 1149 - 1177) qui fut le 1er abbé de la toute nouvelle Abbaye St Théodard de Montauban à la création de la ville; on connait surtout dans le même temps Ricartz de Tolvieu (~1100 ou 1110; + - av.1140) en français Ricarde, Tolvieu est le nom de son 1er mari décédé, qui est la mère d'un Pierre de Penne (+ en 1153) et de Bernard Amiel, 'vicarius' (~1135 - ~1186); ce qui indique que son 2ème mari fut un de Penne. Auparavant chez les de Penne il y eut Guillaume Amiel de Penne (entre 1059-1072) et son fils Amiel. Enfin le Pierre de Penne cité au-dessus eut, entre autres, un Amiel (1139-1183, cf. point -1a- art. précédent), seul fils marié (et dont on connait un fils), et Matfre Amiel (connu entre 1143 et 1158). Encore à la même époque on note la présence d'un Amiel Auduguier de Penne (entre 1143 et 1180) qui fut proche des comtes de Toulouse de ce temps, les Adémar.
Deletions:
La famille méridionale de Tolvieu est originellement liée à celle des Amiel de Penne par plusieurs personnages : Raymond Amiel de Tolvieu (~1113 - 1140) "miles dominicus" et son frère l'abbé Amiel (abbé de 1149 - 1177) qui fut à la tête de l'Abbaye St Théodard de Montauban à la création de la ville et aussi dans le même temps par Ricartz de Tolvieu (~1100 ou 1110; + - av.1140) en français Ricarde, Tolvieu est le nom de son 1er mari décédé, qui est la mère d'un Pierre de Penne (+ en 1153) et de Bernard Amiel, 'vicarius' (~1135 - ~1186); ce qui indique que son 2ème mari fut un de Penne. Auparavant chez les de Penne il y eut Guillaume Amiel de Penne (entre 1059-1072) et son fils Amiel. Enfin le Pierre de Penne cité au-dessus eut, entre autres, un Amiel (1139-1183, cf. point -1a- art. précédent), seul fils marié (et dont on connait un fils), et Matfre Amiel (connu entre 1143 et 1158). Encore à la même époque on note la présence d'un Amiel Auduguier de Penne (entre 1143 et 1180) qui fut proche des comtes de Toulouse de ce temps, les Adémar.


Revision [17102]

Edited on 2019-04-17 16:41:54 by JeanLouis
Additions:
-1- La dynastie comtale toulousaine dite raymondine semble très liée au Pays de Foix par une Comtesse de Toulouse épouse du comte Guillaume-Aton. Ce dernier avec son frère Arnaud semble détenir le pouvoir dans ces pays ariégeois avec des possessions et des influences sur toute la zone Ariège-Garonne-Plantaurel. Et dans leurs affidés on n'est pas surpris de trouver la famille Amiel: Le château d'Alzen, principal site castral du Séronais (vallée du Sérou, entre Foix et St Girons) est confiée à leur garde dès 1167. Aux alentours de 1200, la branche toulousaine de ces Amiel par une soeur ou cousine des descendants de Guillaume-Aton (l'influence allait jusque là) rend hommage au comte de Foix pour le fief de Pailhès, site castral dont cette famille prendra le nom comme géopatronyme. Et au début de ce XIIIème S. le seigneur Amiel de Pailhès détiendra aussi les châteaux de Sabarat, Gabre, et on l'a vu, Alzen. Ainsi aussi le comte de Toulouse va-t-il par ces proches dont les Amiel, pouvoir contrôler toute cette région. Ces familles nobles ariégeoises Amiel, Marquefave, Durban, Château-verdun ...,vont familialement se mêler les unes les autres et être toutes parentes plus ou moins.
* Deux Bernard Amiel de Pailhès, père et fils se sont succédé : le père comme le fils se rencontrent dans les chartes pendant au moins un demi-siècle; Bernardus Amelius de Paileriis est témoin dans des actes de 1201, 1204, 1205, 1214 (Teulet, Layettes n° 612, 722, 756, 1072 et, ci-après 2487, 3028). Le père fut l'un des principaux feudataires du comte de Foix; en 1194 il lui donne entre autre ce qu'il possède depuis le château de Labarre jusqu' "al casse d'Amelii" (Arch. Dép. Ariège E6 css19 n°33 p.266); le comte lui fit donner sa garantie aux habitants de Tarascon en juillet 1216 (HGL T.VIII, col.688). En février 1187 il accorde à l'Abbaye de Boulbonne le droit d'usage et de parcours dans ses bois. Le fils homonyme, (1194 - 1232) prendra ensuite part à l'expédition du comte Roger Bernard de Foix en Lauragais d'abord à la bataille de Baziège (printemps 1219, victoire du midi) comme nous le dit la Chanson de la Croisade de Guillaume de Tudèle (vers 8976 : description des chevaliers engagés; vers 9185 : bataille, voir détails plus bas). Quelque mois plus tard à peine lors du dernier siège de Toulouse (juin - juillet 1219) il est chargé de la défense de la Barbacane de Las Crozes (vers 9472). Il se liera au Temple; après avoir été Grand Prieur de l'Ordre à Toulouse entre 1228 et 1230, on le retrouve précepteur (à la tête) en 1230 de la commanderie de Thor-Boulbonne, dans la basse vallée de l'Ariège (à Cintegabelle de nos jours), puis rapidement de celle de Capoulet de 1230 à 1232, année où il serait mort. En 1237 son fils homonyme (encore) cède au comte de Toulouse le domaine de Ste Gabelle (Cintegabelle de nos jours) et la forteresse de Grazac (qui en est proche).// Le père fut un vaillant chef féodal, un héros de la délivrance romane, un patron de l'église du Paraclet// selon Napoléon Peyrat qui, avec un lyrisme très occitan poursuit //Amiel vivait en baron pyrénéen, en prince guerrier et pastoral, entouré de bercails et de haras. L'hiver ses troupeaux de brebis, de génisses et de cavalles paissaient la bruyère et le genêt épineux dans les ravins profonds que domine son castel// (Pailhès)//; l'été ils remontaient vers les sources de l'Ariège, dont il voyait du haut de ses tours les cîmes neigeuses, sous un ciel de feu.//(Peyrat "Histoire des Albigeois: Les Albigeois et l'inquisition" Vol.I; Paris, Lacroix Verb. & Cie 1870). Bernard Amiel fils reconnait tenir du comte de Toulouse Raymond VII en 1236 les châteaux de Cintegabelle et Grazac et en 1243, d'autres fiefs énumérés dans l'acte (Teulet, n° 3036) dont les châteaux de Pailhès, Artigat, Madière, Casteras, Lanoux, Aigues-Juntes, Alzen, Montels, Roquefixade et Celles ! En 1256 il donnera solennellement le château de Pailhès à ses neveux, fils de son frère Raymond. Enfin, en 1300 fut conclu un paréage entre lui et le roi Philippe IV à propos d'Artigat. Signalons aussi qu'à la fin de sa vie, alors qu'il dirigeait la commanderie du Thor, il reçut des dons en territoires pour cette commanderie, terres qui seront à l'origine de la création du village d'Aignes, près de Cintegabelle (31); ce sont ses successeurs qui voulant tirer parti de ces donations en terres y fondèrent un établissement particulier avec la permission des consuls de Cintegabelle de qui dépendaient ces terres en 1242; la charte de privilèges leur fut octroyée par le Prieur de l'ordre à Toulouse mais la charte communale n'interviendra qu'en 1276. Aignes restera une division de Cintegabelle jusqu'en 1882 !
-2- Outre les châteaux ci-dessus les Amiel tiendront encore, pour le comte de Foix, outre Rabat et Pailhès (quelques Amiel de Rabat-Pailhès sont connus dont Bernard dont parlent les Chroniques de Froissart), Les Bordes sur Arize près du Mas d'Azil, et les châteaux de Montels, Boulon & Cadarcet sur l'itinéraire Foix-StGirons (toujours dans la même vallée du Sérou) via Alzen, un itinéraire direct entre ces deux régions pratiqué depuis l'Antiquité d'ailleurs. Alzen est par exemple un fief de Bernard Amiel ci-dessus dès 1240, c'est ce qu'on voit par une lettre d'un certain Sicart de Belfort à son frère, viguier de Toulouse datable de 1242. A cette liste déjà bien fournie il y a lieu d'ajouter les châteaux ou ouvrages castraux de Montagagne, Unjat situés plus avant dans les Pyrénées ariégeoises pour certains. Il faut voir enfin que cette situation pyramidale du pouvoir entre Toulouse et les seigneurs locaux, vassaux des seigneurs de Foix ne perdurera que quelques dizaines d'années. En effet les tumultes, bouleversements liés à la croisade Albigeoise (un Amiel de Paihès passera pour hérétique dans une déposition à l'inquisition) vont provoquer un conflit entre les comtes de Foix et ceux de Toulouse, le passage essentiel du Séronais devient fuxéen: Bernard Amiel de Pailhès se rebiffera et ne voudra plus reconnaître la suzeraineté du comte de Foix sur ses châteaux en 1243 (cf. site internet de Denis Mirouse). Raymond, comte de Toulouse, reçoit en effet, cette année-là, l'hommage de Bernard Amiel de Pailhès pour les châteaux de Roquefixade, Alzen, Artiques et d'autres encore ainsi que pour des villages situés même vers Foix. Ainsi toutes ces places sortent du ressort de Foix et deviennent de véritables enclaves languedociennes puisque toulousaines et le resteront jusqu'à la Révolution ! En 1278 alors que le comte de Foix va se reconnaître vassal du roi de France Philippe-le-Hardi, après la restitution par ce dernier de nombreux châteaux ariégeois, Bernard Amiel ne pourra que se résoudre et finira par vendre le château de Roquefixade au roi avec ses appartenances et tous ses droits. Les occitans ne sont plus chez eux et ne se gouvernent plus eux-mêmes, ils sont désormais français, la croisade a alors eu là ses conséquences dernières et définitives, le rattachement par la force à la France; les occitans devenant les sujets d'un roi bien lointain dans tous les sens du terme.
- Ce valeureux défenseur des droits occitans dont j'ai parlé ci-dessus ( famille de Pailhès -2- 2ème §) est le seul Amiel seigneur languedocien cité dans la célèbre "Chanson de la Croisade contre les Albigeois" écrite par le navarrais Guilhem de Tudèle entre 1208 et 1218. Il est l'un de "ceux de Toulouse qui haïssent tant (les hommes de France), les barons du comte (de Montfort), tous ensemble, et tous poussant le même cri, (ils) ont tellement, de leurs armes d'acier, atteint les Français...., que les ennemis trébuchent de toute part et sont renversés deux à deux" dit la Chanson de Guillaume de Tudèle, contant en cet endroit la Bataille de Baziège, qui eut lieu en 1219 à quelques lieues de Toulouse, en Lauragais. Ce passage commence par énumérer ceux qui sont aux côtés du seigneur de Savartès (Sabarthés) et le chevalier Amiel est précisément indiqué Bernard Amels, seigneur de Palharés, lesquels suivent dans ce choc des armes le Comte de Foix; ils arrivent de l'est par le Seuil de Naurouze et les Français sortent de Toulouse et viennent par l'ouest. Le nom de Bernard Amiel figure textuellement dans trois vers :
- vers 9472 : à nouveau à Toulouse, "arrivé l'un des premiers" (vers 9475) conjointement avec Jordan de Cabaret et Aimeric de Raca-Negada (deux audois, Cabaret est l'un des quatre châteaux de Lastours, Roca-Negada est un château de l'Alaric), il est chargé de défendre l'une des barbacanes toulousaines, la barbacane "des Crozes". On cite aussi la présence d'un 3ème audois, Chabert de Barbaira (seigneur du château de Miramont dans l'Alaric encore). Mais quand et à quelle occasion ? Il pourrait s'agir du 2ème siège de la ville qui eut lieu en 1217-1218 (qui vit la mort de Simon de Montfort, tué par une pierre lancée par une femme) mais si l'on suit la chronologie de la versification ce serait plutôt en 1219 (juin à aout), et après la bataille de Baziège (au printemps 1219). Il y eut en effet, encore un 3ème siège de Toulouse, par Louis VIII cette année-là, mais qui 'avorta', le roi ayant fait sa quarantaine, il décida de repartir à Paris !. Dans ce vers 9472 son nom est une nouvelle fois écrit "Bernatz Amelhs".
Deletions:
-1- La dynastie comtale toulousaine dite raymondine semble très liée au Pays de Foix par une Comtesse de Toulouse épouse du comte Guillaume-Aton. Ce dernier avec son frère Arnaud semble détenir le pouvoir dans ces pays ariégeois avec des possessions et des influences sur toute la zone Ariège-Garonne-Plantaurel. Et dans leurs affidés on n'est pas surpris de trouver la famille Amiel: Le château d'Alzen, principal site castral du Séronais (vallée du Sérou, entre Foix et St Girons) est confiée à leur garde en 1167. Aux alentours de 1200, la branche toulousaine de ces Amiel par une soeur ou cousine des descendants de Guillaume-Aton (l'influence allait jusque là) rend hommage au comte de Foix pour le fief de Pailhès, site castral dont cette famille prendra le nom comme géopatronyme. Et au début de ce XIIIème S. le seigneur Amiel de Pailhès détiendra aussi les châteaux de Sabarat, Gabre, et on l'a vu, Alzen. Ainsi aussi le comte de Toulouse va-t-il par ces proches dont les Amiel, pouvoir contrôler toute cette région. Ces familles nobles ariégeoises Amiel, Marquefave, Durban, Château-verdun ...,vont familialement se mêler les unes les autres et être toutes parentes plus ou moins.
* Deux Bernard Amiel de Pailhès, père et fils se sont succédé : le père comme le fils se rencontrent dans les chartes pendant au moins un demi-siècle; Bernardus Amelius de Paileriis est témoin dans des actes de 1201, 1204, 1205, 1214 (Teulet, Layettes n° 612, 722, 756, 1072 et, ci-après 2487, 3028). Le père fut l'un des principaux feudataires du comte de Foix; en 1194 par ex., il lui donne entre autre ce qu'il possède depuis le château de Labarre jusqu' "al casse d'Amelii" (Arch. Dép. Ariège E6 css19 n°33 p.266); le comte lui fit donner sa garantie aux habitants de Tarascon en juillet 1216 (HGL T.VIII, col.688). Il prendra ensuite part à l'expédition du comte Roger Bernard de Foix en Lauragais à la bataille de Baziège (printemps 1219, victoire du midi) comme nous le dit la Chanson de la Croisade de Guillaume de Tudèle (vers 8976 : description des chevaliers engagés; vers 9185 : bataille, voir détails plus bas). Quelque mois plus tard à peine lors du dernier siège de Toulouse (juin - juillet 1219) il est chargé de la défense de la Barbacane de Las Crozes (vers 9472). Il se liera au Temple; après avoir été Grand Prieur de l'Ordre à Toulouse entre 1228 et 1230, on le retrouve précepteur (à la tête) en 1230 de la commanderie de Thor-Boulbonne, dans la basse vallée de l'Ariège (à Cintegabelle de nos jours), puis rapidement de celle de Capoulet de 1230 à 1232, année où il serait mort. En 1237 son fils homonyme cède au comte de Toulouse le domaine de Ste Gabelle (Cintegabelle de nos jours) et la forteresse de Grazac (qui en est proche).// Le père fut un vaillant chef féodal, un héros de la délivrance romane, un patron de l'église du Paraclet// selon Napoléon Peyrat qui, avec un lyrisme très occitan poursuit //Amiel vivait en baron pyrénéen, en prince guerrier et pastoral, entouré de bercails et de haras. L'hiver ses troupeaux de brebis, de génisses et de cavalles paissaient la bruyère et le genêt épineux dans les ravins profonds que domine son castel// (Pailhès)//; l'été ils remontaient vers les sources de l'Ariège, dont il voyait du haut de ses tours les cîmes neigeuses, sous un ciel de feu.//(Peyrat "Histoire des Albigeois: Les Albigeois et l'inquisition" Vol.I; Paris, Lacroix Verb. & Cie 1870). Bernard Amiel fils reconnait en 1243, tenir du comte de Toulouse certains fiefs énumérés dans l'acte (Teulet, n° 3036). Bernard Amiel de Pailhès père, alors qu'il dirigeait la commanderie du Thor, reçut des dons en territoires pour cette commanderie, terres qui seront à l'origine de la création du village d'Aignes, près de Cintegabelle encore (31); ce sont ses successeurs qui voulant tirer parti de ces donations en terres y fondèrent un établissement particulier avec la permission des consuls de Cintegabelle de qui dépendaient ces terres en 1242; la charte de privilèges leur fut octroyée par le Prieur de l'ordre à Toulouse mais la charte communale n'interviendra qu'en 1276. Aignes restera une division de Cintegabelle jusqu'en 1882 !
-2- Outre les châteaux ci-dessus les Amiel tiendront encore, pour le comte de Foix, outre Rabat et Pailhès (quelques Amiel de Rabat-Pailhès sont connus dont Bernard dont parlent les Chroniques de Froissart), Artigat et Lanoux près du Fossat, Les Bordes sur Arize près du Mas d'Azil, et les châteaux de Montels, Boulon & Cadarcet sur l'itinéraire Foix-StGirons (toujours dans la même vallée du Sérou) via Alzen, un itinéraire direct entre ces deux régions pratiqué depuis l'Antiquité d'ailleurs. Alzen est par exemple un fief de Bernard Amiel ci-dessus dès 1240, c'est ce qu'on voit par une lettre d'un certain Sicart de Belfort à son frère, viguier de Toulouse datable de 1242. A cette liste déjà bien fournie il y a lieu d'ajouter les châteaux ou ouvrages castraux de Montagagne, Unjat, et Roquefixade près de Lavelanet ! situés plus avant dans les Pyrénées ariégeoises pour certains. Il faut voir enfin que cette situation pyramidale du pouvoir entre Toulouse et les seigneurs locaux, vassaux des seigneurs de Foix ne perdurera que quelques dizaines d'années. En effet les tumultes, bouleversements liés à la croisade Albigeoise (un Amiel de Paihès passera pour hérétique dans une déposition à l'inquisition) vont provoquer un conflit entre les comtes de Foix et ceux de Toulouse, le passage essentiel du Séronais devient fuxéen: Bernard Amiel de Pailhès se rebiffera et ne voudra plus reconnaître la suzeraineté du comte de Foix sur ses châteaux en 1243 (cf. site internet de Denis Mirouse). Raymond, comte de Toulouse, reçoit en effet, cette année-là, l'hommage de Bernard Amiel de Pailhès pour les châteaux de Roquefixade, Alzen, Artiques et d'autres encore ainsi que pour des villages situés même vers Foix. Ainsi toutes ces places sortent du ressort de Foix et deviennent de véritables enclaves languedociennes puisque toulousaines et le resteront jusqu'à la Révolution ! En 1278 alors que le comte de Foix va se reconnaître vassal du roi de France Philippe-le-Hardi, après la restitution par ce dernier de nombreux châteaux ariégeois, Bernard Amiel ne pourra que se résoudre et finira par vendre le château de Roquefixade au roi avec ses appartenances et tous ses droits. Les occitans ne sont plus chez eux et ne se gouvernent plus eux-mêmes, ils sont désormais français, la croisade a alors eu là ses conséquences dernières et définitives, le rattachement par la force à la France; les occitans devenant les sujets d'un roi bien lointain dans tous les sens du terme.
- Ce valeureux défenseur des droits occitans dont j'ai parlé ci-dessus ( famille de Pailhès -2- 2ème §) est le seul Amiel seigneur languedocien cité dans la célèbre "Chanson de la Croisade contre les Albigeois". Il est l'un de "ceux de Toulouse qui haïssent tant (les hommes de France), les barons du comte (de Montfort), tous ensemble, et tous poussant le même cri, (ils) ont tellement, de leurs armes d'acier, atteint les Français...., que les ennemis trébuchent de toute part et sont renversés deux à deux" dit la Chanson de Guillaume de Tudèle, contant en cet endroit la Bataille de Baziège, qui eut lieu en 1219 à quelques lieues de Toulouse, en Lauragais. Ce passage commence par énumérer ceux qui sont aux côtés du seigneur de Savartès (Sabarthés) et le chevalier Amiel est précisément indiqué Bernard Amels, seigneur de Palharés, lesquels suivent dans ce choc des armes le Comte de Foix; ils arrivent de l'est par le Seuil de Naurouze et les Français sortent de Toulouse et viennent par l'ouest. Le nom de Bernard Amiel figure textuellement dans trois vers :
- vers 9472 : à nouveau à Toulouse, "arrivé l'un des premiers" (vers 9475) conjointement avec Jordan de Cabaret et Aimeric de Raca-Negada (deux audois, Cabaret est l'un des quatre châteaux de Lastours, Roca-Negada est un château de l'Alaric), il est chargé de défendre l'une des barbacanes toulousaines, la barbacane "des Crozes". Mais quand et à quelle occasion ? Il pourrait s'agir du 2ème siège de la ville qui eut lieu en 1217-1218 (qui vit la mort de Simon de Montfort, tué par une pierre lancée par une femme) mais si l'on suit la chronologie de la versification ce serait plutôt en 1219, et après la bataille de Baziège. Il y eut en effet, encore un 3ème siège de Toulouse, par Louis VIII cette année-là, mais qui 'avorta', le roi ayant fait sa quarantaine, il décida de repartir à Paris !. Dans ce vers 9472 son nom est une nouvelle fois écrit "Bernatz Amelhs".


Revision [16715]

Edited on 2018-07-20 16:19:37 by JeanLouis
Additions:
Les opinions des historiens régionaux actuels confirment que les Amelii du haut-moyen-âge eurent des accointances seigneuriales avec les plus puissants de la vaste région allant des confins auvergnats aux Pyrénées et de la Gascogne au Golfe du Lion. Pour P. Ourliac les Amelii ariégeois seraient apparentés aux Toulouse-Rodez (cf; La Réforme Grégorienne à Toulouse, p.56 & introduction à la publication du Cartulaire de Lézat, p.XVI-XLVIII); pour Hélène Debax ils seraient encore liés aux Comtes de Carcassonne (cf. Structures Féodales... n.92 p.36). Pour ces derniers, il est à noter que ceux de la famille Trencavel, du temps du 1er comte Roger, et avec elle des Amiel qui en furent proches, s'intéressèrent à la région du Rouergue; ils étaient originaires d'Ambialet ceci expliquant cela et cette petite cité sous leur impulsion étendra son influence sur le Rouergue occidental dont Rodez; finalement une partie de ce territoire entrera au XIème S. dans leur mouvance.
Deletions:
Les opinions des historiens régionaux actuels confirment que les Amelii du haut-moyen-âge eurent des accointances seigneuriales avec les plus puissants de la vaste région allant des confins auvergnats aux Pyrénées et de la Gascogne au Golfe du Lion. Pour P. Ourliac les Amelii ariégeois seraient apparentés aux Toulouse-Rodez (cf; La Réforme Grégorienne à Toulouse, p.56 & introduction à la publication du Cartulaire de Lézat, p.XVI-XLVIII); pour Hélène Debax ils seraient encore liés aux Comtes de Carcassonne (cf. Structures Féodales... n.92 p.36).


Revision [16631]

Edited on 2018-05-18 10:35:41 by JeanLouis
Additions:
- "Amelius Ferreol" ou Ferreolus" nom d'une vieille famille narbonnaise d'origine gallo-romaine apparentée autant aux grands serviteurs de l'Empire Romain finissant qu'aux premières lignées franques. Le patronyme Ferréol ou Ferriol est toujours courant.
- "Aimelius Pagesus" petit retour orthographique dans l'une des origines de notre nom, grecque en l'ocurrence par **Ai**melius suivi de l'appellation de 'paysan' un qualificatif de sa condition qui sera utilisé avec tant d'autres (professions ou caractères divers distinctifs) comme patronymes 'parlants'. Le patronyme Pagès est toujours porté en Languedoc.
Deletions:
- "Amelius Ferreol" ou Ferreolus" nom d'une vieille famille narbonnaise d'origine gallo-romaine apparentée autant aux grands serviteurs de l'Empire Romain finissant qu'aux premières lignées franques.
- "Aimelius Pagesus" petit retour orthographique dans l'une des origines de notre nom, grecque en l'ocurrence par **Ai**melius suivi de l'appellation de 'paysan' un qualificatif de sa condition qui sera utilisé avec tant d'autres (professions ou caractères divers distinctifs) comme patronymes 'parlants'.


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