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Revision [17735]

Last edited on 2019-08-18 16:57:32 by JeanLouis
Additions:
Mais quid me direz-vous des cités majeures pour le futur islam de La Mecque et Médine, villes saintes de cette religion à venir. La Mecque est située dans la région du Hejaz, c'est la région d'origine de Mahomet le prophète déclaré, pourtant c'est une région marginale, inconnue même des cultures arabes proprement dites, mais elle deviendra cependant une capitale religieuse incontournable de l'islam. Médine est au sud-ouest de La Mecque, dans la même région de l'actuelle Arabie Saoudite.
Deletions:
Mais quid me direz-vous des cités majeures pour le futur islam de La Mecque et Médine, villes saintes de cette religion à venir. La Mecque est située dans la région du Hejaz, c'est la région d'origine de Mahomet le prophète déclaré, pourtant c'est une région marginale, inconnue même des cultures arabes proprement dites, mais elle deviendra cependant une capitale religieuse incontournable de l'islam.


Revision [17724]

Edited on 2019-08-17 11:34:32 by JeanLouis
Additions:
D'abord il faut dire que sous le pouvoir homérite le judaïsme qu'il imposa n'y connut pas un grand développement. Mahomet s'exilera à Médine comme on le sait et, dans cette cité, bien que la majorité de la population fut juive, il ne s'agissait pas de juifs convertis mais de juifs exilés d'Israël suite aux conquêtes romaines du Ier S. La Mecque fut bien plus influencée par le christianisme et particulièrement par les querelles théologiques autour de la christologie. Tant et si bien que Waraqua, personnage important à la charnière entre chrétienté et islam dont on a cité le nom dans l'introduction, cousin de la première épouse de Mahomet, fut cependant surtout un prêtre nestorien donc chrétien, formé à ce qu'il semble à Al-Hira, grande capitale arabe à cette époque (en Irak de nos jours). Ce religieux chrétien a parait-il même célébré le mariage de sa cousine avec le futur prophète Mahomet; ce qui signifie que ce personnage essentiel de l'islam, sans qui cette religion n'existerait pas, fut d'abord chrétien !
Il est indéniable que l'islam a beaucoup puisé dans les religions monothéistes antérieures, en a fait selon moi une mixage pour ne pas dire une mixture, sans pouvoir cependant parler d'un syncrétisme. Cette religion nouvelle fut à la croisée très déséquilibrée de tendances juives et chrétiennes, entre des judaïsmes du sud-arabique et héjazien (ou homérite) des christologies nestorienne et jacobite et enfin aussi du manichéisme arabo-persan....
Médine est la ville où l'islam se constitua en état et elle ne put échapper à ses influences et dominations. On a dit qu'elle était peuplée majoritairement de juifs, et bien que dans la zone d'influence de l'Arabie Pétrée, elle se trouvait à ~300km de la capitale provinciale des Nabatéens nommée Hegrah (de nos jours Madaïn Salah, en Arabie saoudite). Mais au VIIème S. cette Pétrée (dirigée depuis la Jordanie, rappel) n'existait plus et depuis longtemps, depuis que l'empereur romain Trajan l'avait purement annexée en 106 et sa capitale fastueuse Petra n'en était plus une. La région Pétrée devint donc romaine et chrétienne plus tard. Le monastère de Daoud au S-O d'Alep est resté célèbre, construit par le roi arabe chrétien de ce nom de la dynastie des Salihides. Et l'historiographie musulmane nous indique d'ailleurs elle-même que c'est un moine chrétien qui annonça sa "vocation" à....Mahomet !
Donc, finalement, toutes ces tendances religieuses si diverses, qu'elles soient chrétiennes, juives, perse et islamique sont assez dépendantes entre elles. On ne s'étonnera pas, il me semble, du résultat étonnant et détonant de ce melting-pot religieux régional arabe, juif et chrétien dont Jérusalem est le concentré encore de nos jours.
Deletions:
D'abord il faut dire que sous le pouvoir homérite le judaïsme qu'il imposa n'y connut pas un grand développement. Mahomet s'exilera à Médine comme on le sait et, dans cette cité, bien que la majorité de la population fut juive, il ne s'agissait pas de juifs convertis mais de juifs exilés d'Israël suite aux conquêtes romaines du Ier S. La Mecque fut bien plus influencée par le christianisme et particulièrement par les querelles théologiques autour de la christologie. Tant et si bien que Waraqua, personnage important à la charnière entre chrétienté et islam dont on cité le nom dans l'introduction, cousin de la première épouse de Mahomet, fut cependant surtout un prêtre nestorien donc chrétien, formé à ce qu'il semble à Al-Hira, grande capitale arabe à cette époque (en Irak de nos jours). Ce religieux chrétien a parait-il même célébré le mariage de sa cousine avec le futur prophète Mahomet; ce qui signifie que ce personnage essentiel de l'islam, sans qui cette religion n'existerait pas, fut d'abord chrétien !
Il est indéniable que l'islam a beaucoup puisé dans les religions monothéistes antérieures, en a fait selon moi une mixage pour ne pas dire une mixture, sans pouvoir cependant parler d'un syncrétisme. Cette religion nouvelle fut à la croisée très déséquilibrée de tendances juives et chrétiennes, entre des judaïsmes du sud-arabique et héjazien (ou homérite) des christologies nestorienne et jacobite et enfin aussi du manichéisme arabo-persan !
Médine est la ville où l'islam se constitua en état et elle ne put échapper à ses influences et dominations. On a dit qu'elle était peuplée majoritairement de juifs, et dans la zone d'influence de l'Arabie Pétrée, elle se trouvait à ~300km de la capitale provinciale des Nabatéens nommée Hegrah (de nos jours Madaïn Salah, en Arabie saoudite). Mais au VIIème S. cette Pétrée (de Jordanie rappel) n'existait plus et depuis longtemps, depuis que l'empereur romain Trajan l'avait purement annexée en 106 et sa capitale fastueuse Petra n'en était plus une. La région Pétrée devint romaine et chrétienne plus tard. Le monastère de Daoud au S-O d'Alep est resté célèbre, construit par le roi arabe chrétien de ce nom de la dynastie des Salihides. Et l'historiographie musulmane nous indique d'ailleurs elle-même que c'est un moine chrétien qui annonça sa "vocation" à....Mahomet !
Donc, finalement, toutes ces tendances religieuses si diverses, qu'elles soient chrétiennes, juives, perse et islamique sont assez dépendantes entre elles. On ne s'étonnera pas du résultat détonant de ce melting-pot religieux régional arabe.


Revision [17723]

Edited on 2019-08-17 11:21:14 by JeanLouis
Additions:
Il est indéniable que l'islam a beaucoup puisé dans les religions monothéistes antérieures, en a fait selon moi une mixage pour ne pas dire une mixture, sans pouvoir cependant parler d'un syncrétisme. Cette religion nouvelle fut à la croisée très déséquilibrée de tendances juives et chrétiennes, entre des judaïsmes du sud-arabique et héjazien (ou homérite) des christologies nestorienne et jacobite et enfin aussi du manichéisme arabo-persan !
(=> cet article doit beaucoup au billet de Nader Allouche doctorant en histoire "Ce que l'islam a de juif et ce que les arabes ont de chrétien" paru dans Marianne, édition internet du 12/08/2019 que j'ai essayé de résumer).
Deletions:
Il est indéniable que l'islam a beaucoup puisé dans les religions monothéistes antérieures, en a fait une mixage pour ne pas dire une mixture, sans pouvoir cependant parler d'un syncrétisme. Cette religion nouvelle fut à la croisée très déséquilibrée de tendances juives et chrétiennes, entre des judaïsmes du sud-arabique et héjazien (ou homérite) des christologies nestorienne et jacobite et enfin aussi du manichéisme arabo-persan !


Revision [17721]

Edited on 2019-08-16 18:21:23 by JeanLouis
Additions:
Cette géographie concerne plusieurs Arabies ! Il y eut alors l'Arabie dite Heureuse, c'est celle qui succéda au fabuleux royaume de Saba dont on a vu les rapports qu'eut Salomon roi d'Israël avec sa célèbre reine au IXème S. précédant notre ère et le mystère entourant l'origine de Bethsabée, mère de Salomon, fille d'un Amiel. L'Arabie Pétrée c'est celle qui eut Petra comme capitale bien sûr, fastueuse ville de nos jours en Jordanie qui devint au Vème S. de notre ère le royaume Ghassanide, arabo-byzantin chrétien. L'Arabie Persique comme son nom l'indique c'est celle située en Basse-Mésopotamie dont dépendait notamment Bahrein en ces temps anciens, siège de l'un des plus anciens évêchés au monde ! L'Osroène est lui le pays des Abgars bibliques venant de l'Arabie Pétrée, une région qui était située dans la contrée d'Edesse (en Turquie de nos jours). Enfin l'Iturée, était localisée dans la plaine de la Bequa'a au Liban actuel, région où des arabes venus de Pétrée s'installèrent et établirent un royaume.
Mais quid me direz-vous des cités majeures pour le futur islam de La Mecque et Médine, villes saintes de cette religion à venir. La Mecque est située dans la région du Hejaz, c'est la région d'origine de Mahomet le prophète déclaré, pourtant c'est une région marginale, inconnue même des cultures arabes proprement dites, mais elle deviendra cependant une capitale religieuse incontournable de l'islam.
L'influence majeure sur La Mecque fut celle de l'Arabie Heureuse. Alors territoire du royaume Homérite qui succéda à celui de Saba vers la fin du IIIème S. av. notre ère, sa caractéristique consistait surtout en ce que ses souverains se convertirent au judaïsme à la fin du IVème S. de notre ère sous Abukarib et qu'ils imposèrent même cette religion par un prosélytisme violent. C'est sous leurs ordre qu'eut notamment lieu le martyr des chrétiens de Najran en l'an 520 (cité de nos jours au sud de la péninsule, à la frontière avec le Yémen). Une guerre s'ensuivit d'ailleurs qui les opposa au roi d'Aksoum, Caleb, garant de l'orthodoxie chrétienne dans le détroit de Mandeb, lequel Caleb envahit le territoire homérite, défit sa monarchie arabo-juive et établit un pouvoir chrétien. A Sanaa, de nos jours capitale du Yémen, fut alors érigée une monumentale cathédrale pour cette époque de l'antiquité tardive dont on sait que des colonnes furent acheminées jusqu'à La Mecque où elle servirent à l'édification de la Grande Mosquée.
D'abord il faut dire que sous le pouvoir homérite le judaïsme qu'il imposa n'y connut pas un grand développement. Mahomet s'exilera à Médine comme on le sait et, dans cette cité, bien que la majorité de la population fut juive, il ne s'agissait pas de juifs convertis mais de juifs exilés d'Israël suite aux conquêtes romaines du Ier S. La Mecque fut bien plus influencée par le christianisme et particulièrement par les querelles théologiques autour de la christologie. Tant et si bien que Waraqua, personnage important à la charnière entre chrétienté et islam dont on cité le nom dans l'introduction, cousin de la première épouse de Mahomet, fut cependant surtout un prêtre nestorien donc chrétien, formé à ce qu'il semble à Al-Hira, grande capitale arabe à cette époque (en Irak de nos jours). Ce religieux chrétien a parait-il même célébré le mariage de sa cousine avec le futur prophète Mahomet; ce qui signifie que ce personnage essentiel de l'islam, sans qui cette religion n'existerait pas, fut d'abord chrétien !
Il est indéniable que l'islam a beaucoup puisé dans les religions monothéistes antérieures, en a fait une mixage pour ne pas dire une mixture, sans pouvoir cependant parler d'un syncrétisme. Cette religion nouvelle fut à la croisée très déséquilibrée de tendances juives et chrétiennes, entre des judaïsmes du sud-arabique et héjazien (ou homérite) des christologies nestorienne et jacobite et enfin aussi du manichéisme arabo-persan !
Il est patent que le manichéisme venu du zoroastrisme (j'explique ailleurs cette religion des origines) fut assez connu et pratiqué à La Mecque. Il serait parvenu là vers le VIème S. selon Jan Van Reeth. Et on ne peut ignorer les points communs avec cette vieille religion perse. D'ailleurs le Hejaz fut annexé par le roi lakhmide Mundhir III, satrape du Grand Shah de Perse.
Médine est la ville où l'islam se constitua en état et elle ne put échapper à ses influences et dominations. On a dit qu'elle était peuplée majoritairement de juifs, et dans la zone d'influence de l'Arabie Pétrée, elle se trouvait à ~300km de la capitale provinciale des Nabatéens nommée Hegrah (de nos jours Madaïn Salah, en Arabie saoudite). Mais au VIIème S. cette Pétrée (de Jordanie rappel) n'existait plus et depuis longtemps, depuis que l'empereur romain Trajan l'avait purement annexée en 106 et sa capitale fastueuse Petra n'en était plus une. La région Pétrée devint romaine et chrétienne plus tard. Le monastère de Daoud au S-O d'Alep est resté célèbre, construit par le roi arabe chrétien de ce nom de la dynastie des Salihides. Et l'historiographie musulmane nous indique d'ailleurs elle-même que c'est un moine chrétien qui annonça sa "vocation" à....Mahomet !
A la fin du Vème S. les Ghassanides, princes arabes chrétiens grecs-orthodoxes succèderont aux Salihides et domineront l'histoire du Proche-Orient jusqu'à la vague de la conquête islamique. Ces princes conduisirent aussi l'histoire de la chrétienté dans toute la Méditerranée Orientale. Eternellement indécis pour ce qui concerne le débat théologique et christologique, ils soutinrent autant le dogme impérial que le jacobinisme. Le conflit ne fut réglé qu'en 580 lors du synode de réconciliation de Constantinople entre pauliciens et jacobites sur leur propre initiative. En tant que protecteurs de l'église jacobite ces rois arabes firent traduire les évangiles et ils entreprirent la création d'un nouvel alphabet pour retranscrire leur langue arabe qui seront celui et celle du Coran et dont on reparlera dans l'article suivant également.
Durant l'existence de Mahomet les cités de La Mecque et Médine des origines de l'islam furent donc au croisement de quatre chrétientés arabes : celles chalcédonienne et jacobite qui malgré tout cohabitaient sur le territoire romain de l'Arabie, et les chrétientés nestorienne et monophysite de l'Arabie Heureuse et du Golfe Arabo-Persique. A cela s'adjoignaient les influences des judaïsmes hébraïque et arabo-homérite ainsi que celle du manichéisme perse !!
Donc, finalement, toutes ces tendances religieuses si diverses, qu'elles soient chrétiennes, juives, perse et islamique sont assez dépendantes entre elles. On ne s'étonnera pas du résultat détonant de ce melting-pot religieux régional arabe.
Deletions:
Cette géographie concerne plusieurs Arabies ! Il y eut alors l'Arabie dite Heureuse, c'est celle qui succéda au fabuleux royaume de Saba dont on a vu les rapports qu'eut Salomon roi d'Israël avec sa célèbre reine au IXème S. précédant notre ère et le mystère entourant l'origine de Bethsabée, mère de Salomon, fille d'un Amiel. L'Arabie Pétrée c'est celle qui eut Petra comme capitale bien sûr, fastueuse ville de nos jours en Jordanie qui devint au Vème S. de notre ère le royaume Ghassanide arabo-byzantin chrétien. L'Arabie Persique comme son nom l'indique c'est celle située en Basse-Mésopotamie dont dépendait notamment Bahrein en ces temps anciens, siège de l'un des plus anciens évêchés au monde ! L'Osroène est lui le pays des Abgars bibliques venant de l'Arabie Pétrée, une région qui était située dans la contrée d'Edesse (en Turquie de nos jours). Enfin l'Iturée, était localisée dans la plaine de la Bequa'a au Liban actuel, région où des arabes venus de Pétrée s'installèrent et établirent un royaume.
Mais quid me direz-vous des cités majeures pour le futur islam de La Mecque et Médine, villes saintes de cette religion à venir. La mecque est située dans la région du hejaz, c'est la région d'origine de Mahomet le prophète déclaré, pourtant c'est une région marginale, inconnue même des cultures arabes proprement dites, mais pourtant elle deviendra une capitale religieuse incontournable de l'islam.
L'influence majeure sur La Mecque fut celle de l'Arabie Heureuse. Alors territoire du royaume Homérite qui succéda à celui de Saba vers la fin du IIIème S. av. notre ère, sa caractéristique consistait surtout à ce que ses souverains se convertirent au judaïsme à la fin du IVème S. de notre ère sous Abukarib et qu'ils imposèrent même cette religion par un prosélytisme violent. Citons notamment qu'eut lieu sous leur ordre le martyr des chrétiens de Najran en l'an 520 (cité de nos jours au sud de la péninsule, à la frontière avec le Yémen). Une guerre s'ensuivit d'ailleurs qui les opposa au roi d'Aksoum, Caleb, garant de l'orthodoxie chrétienne dans le détroit de mandeb, lequel Caleb envahit le territoire homérite, défit sa monarchie arabo-juive et établit un pouvoir chrétien. A Sanaa, de nos jours capitale du Yémen, fut alors érigée une monumentale cathédrale pour cette époque de l'antiquité tardive dont on sait que des colonnes furent acheminées jusqu'à La Mecque où elle servirent à l'édification de la Grande Mosquée.
D'abord il faut dire que sous le pouvoir homérite le judaïsme qu'ils imposèrent n'y connut pas un grand développement. Mahomet s'exilera à Médine comme on le sait et, dans cette cité, bien que la majorité de la population fut juive, il ne s'agissait pas de juifs convertis mais de juifs exilés d'Israël suite aux conquêtes romaines du Ier S. La Mecque fut bien plus influencée par le christianisme et particulièrement par les querelles théologiques autour de la christologie. Tant et si bien que Waraqua, personnage important à la charnière entre chrétienté et islam dont on reparlera dans l'article qui suit (sur la vache rousse), cousin de la première épouse de Mahomet fut cependant surtout un prêtre nestorien donc chrétien, formé à ce qu'il semble à Al-Hira, grande capitale arabe à cette époque (en Irak de nos jours). Ce religieux chrétien a parait-il même célébré le mariage de sa cousine avec le futur prophète Mahomet; ce qui signifie que ce personnage essentiel de l'islam, sans qui cette religion n'existerait pas, fut d'abord chrétien !
Il est indéniable que l'islam a beaucoup puisé dans les religions monothéistes antérieures, en a fait une mixage pour ne pas dire une mixture, sans pouvoir cependant parler d'un syncrétisme. Elle fut à la croisée très déséquilibrée de tendances juives et chrétiennes, entre des judaïsmes du sud-arabique et héjazien (ou homérite) des christologies nestorienne et jacobite et enfin aussi du manichéisme arabo-persan !
Il est patent que le manichéisme venu du zoroastrisme (j'explique ailleurs cette religion des origines) fut assez connu et prtiqué à La Mecque. Il serait parvenu là vers le VIème S. selon Jan Van Reeth. Et on ne peut ignorer les points communs avec cette vieille religion perse. D'ailleurs le Hejaz fut annexé par le roi lakhmide Mundhir III, satrape du Grand Shah de Perse.
Médine est la ville où l'islam se constitua en état et elle ne put échapper à ses influences et dominations. On a dit qu'elle était peuplée majoritairement de juifs, et dans la zone d'influence de l'Arabie Pétrée lee se trouvait à ~300km de la capitale provinciale des Nabatéens nommée Hegrah (de nos jours Madaïn Salah, en Arabie saoudite). Mais au VIIème S. cette Pétrée n'existait plus et depuis longtemps, depuis que l'empereur romain Trajan l'avait purement annexée en 106 et sa capitale fastueuse Petra n'en était plus une. La région Pétrée devint romaine et chrétienne plus tard. Le monastère de Daoud au S-O d'Alep est resté célèbre, construit par le roi arabe chrétien de ce nom de la dynastie des Salihides. Et l'historiographie musulmane nous indique d'ailleurs elle-même que c'est un moine chrétien qui annonça sa "vocation" à....Mahomet !
A la fin du Vème S. les Ghassanides, princes arabes chrétiens grecs-orthodoxes succèderont aux Salihides et domineront l'histoire du Proche-Orient jusqu'à la vague de la conquête islamique. Ces princes conduisirent aussi l'histoire de la chrétienté dans toute la Méditerranée Orientale. Eternellement indécis pour ce qui concerne de débat théologique et christologique, ils soutinrent autant le dogme impérial que les jacobites. Le conflit ne fut réglé qu'en 580 lors du synode de réconciliation de Constantinople entre pauliciens et jacobites sur leur initiative. En tant que protecteurs de l'église jacobite ces rois arabes firent traduire les évangiles et ils entreprirent la création d'un nouvel alphabet pour retranscrire leur langue arabe qui seront celui et celle du Coran dont on reparlera dans l'article suivant également.
Durant l'existence de Mahomet les cités de La Mecque et Médine des origines de l'islam furent donc au croisement de quatre chrétientés arabes : celles chalcédonienne et jacobite qui malgré tout cohabitaient sur le territoire romain de l'Arabie, et les chrétientés nestorienne et monophysite de l'Arabie Heureuse et du Golfe Arabo-Persique. A cela s'adjoignaient les influences des judaïsmes hébraïque et arabo-homérite ainsi que du manichéisme perse !!
Donc, finalement, toutes ces tendances religieuses si diverses, qu'elles soient chrétiennes, juives, perse et islamique sont assez dépendantes entre elles.


Revision [17720]

Edited on 2019-08-16 18:05:52 by JeanLouis
Additions:
Médine est la ville où l'islam se constitua en état et elle ne put échapper à ses influences et dominations. On a dit qu'elle était peuplée majoritairement de juifs, et dans la zone d'influence de l'Arabie Pétrée lee se trouvait à ~300km de la capitale provinciale des Nabatéens nommée Hegrah (de nos jours Madaïn Salah, en Arabie saoudite). Mais au VIIème S. cette Pétrée n'existait plus et depuis longtemps, depuis que l'empereur romain Trajan l'avait purement annexée en 106 et sa capitale fastueuse Petra n'en était plus une. La région Pétrée devint romaine et chrétienne plus tard. Le monastère de Daoud au S-O d'Alep est resté célèbre, construit par le roi arabe chrétien de ce nom de la dynastie des Salihides. Et l'historiographie musulmane nous indique d'ailleurs elle-même que c'est un moine chrétien qui annonça sa "vocation" à....Mahomet !
**Les arabes protecteurs des chrétiens ?** :
A la fin du Vème S. les Ghassanides, princes arabes chrétiens grecs-orthodoxes succèderont aux Salihides et domineront l'histoire du Proche-Orient jusqu'à la vague de la conquête islamique. Ces princes conduisirent aussi l'histoire de la chrétienté dans toute la Méditerranée Orientale. Eternellement indécis pour ce qui concerne de débat théologique et christologique, ils soutinrent autant le dogme impérial que les jacobites. Le conflit ne fut réglé qu'en 580 lors du synode de réconciliation de Constantinople entre pauliciens et jacobites sur leur initiative. En tant que protecteurs de l'église jacobite ces rois arabes firent traduire les évangiles et ils entreprirent la création d'un nouvel alphabet pour retranscrire leur langue arabe qui seront celui et celle du Coran dont on reparlera dans l'article suivant également.
**En conclusion** :
Durant l'existence de Mahomet les cités de La Mecque et Médine des origines de l'islam furent donc au croisement de quatre chrétientés arabes : celles chalcédonienne et jacobite qui malgré tout cohabitaient sur le territoire romain de l'Arabie, et les chrétientés nestorienne et monophysite de l'Arabie Heureuse et du Golfe Arabo-Persique. A cela s'adjoignaient les influences des judaïsmes hébraïque et arabo-homérite ainsi que du manichéisme perse !!
Donc, finalement, toutes ces tendances religieuses si diverses, qu'elles soient chrétiennes, juives, perse et islamique sont assez dépendantes entre elles.


Revision [17719]

Edited on 2019-08-16 17:43:05 by JeanLouis
Additions:
**Une introduction pour commencer :**
Il est probable en tous cas que ces rapports notables aux religions essentielles de la région moyen-orientale peuvent ne pas être étrangères à l'origine même de l'Islam. Selon une école de pensée soutenue notamment par un théologien musulman allemand converti à l'âge de 16ans, la dernière religion apparue dans la région pourrait n'être qu'une des multiples dissidences qui, comme le christianisme cinq siècles plus tôt, aurait réussi à s'imposer. Une dissidence du judéo-christianisme mais qui s'en est écarté beaucoup en s'adaptant à la population arabe des tribus nomades d'Arabie. Le futur grand prophète arabe Mahomet s'y serait d'abord converti; ces chercheurs s'appuient sur le message de Waraqa Ibn Nawfal, cousin et mentor spirituel de sa 1ère épouse, qu'ils estiment, à tort ou à raison, avoir été l'un de ces prêtres judéo-chrétiens ou nestoriens. De plus ils sont questionnés par le fait que, selon le Coran, la fameuse révélation divine dont aurait joui le prophète se soit arrêtée pendant trois ans après la mort de Waraqa, ce qui fait de lui un personnage essentiel de l'histoire de l'Islam. Les mêmes s'appuient sur d'autres indices comme de rares témoignages de ce temps dont celui de l'évêque de Damas, qui voient les musulmans comme des hérétiques chrétiens; et puis il y a des inscriptions chrétiennes datées de 570, année de naissance de Mahomet qui ressemblent fort à la "chahada", la profession de foi islamique (sauf que Jésus y tient la place de Mahomet) des inscriptions d'ailleurs identiques à celles qui ornent la fameuse Mosquée du Rocher à Jérusalem, construite dès 690 ! Voilà de multiples raisons pour chercher à connaître les grandes lignes historiques qui ont présidé à l'émergence de la nouvelle religion. Une émergence apparue il y a quatorze siècles maintenant qui semble bien avoir été le résultat d'une longue et ardue dispute autant judaïsante que christologique.
**La géographie de l'espace arabe avant l'apparition de l'islam :**
Cette géographie concerne plusieurs Arabies ! Il y eut alors l'Arabie dite Heureuse, c'est celle qui succéda au fabuleux royaume de Saba dont on a vu les rapports qu'eut Salomon roi d'Israël avec sa célèbre reine au IXème S. précédant notre ère et le mystère entourant l'origine de Bethsabée, mère de Salomon, fille d'un Amiel. L'Arabie Pétrée c'est celle qui eut Petra comme capitale bien sûr, fastueuse ville de nos jours en Jordanie qui devint au Vème S. de notre ère le royaume Ghassanide arabo-byzantin chrétien. L'Arabie Persique comme son nom l'indique c'est celle située en Basse-Mésopotamie dont dépendait notamment Bahrein en ces temps anciens, siège de l'un des plus anciens évêchés au monde ! L'Osroène est lui le pays des Abgars bibliques venant de l'Arabie Pétrée, une région qui était située dans la contrée d'Edesse (en Turquie de nos jours). Enfin l'Iturée, était localisée dans la plaine de la Bequa'a au Liban actuel, région où des arabes venus de Pétrée s'installèrent et établirent un royaume.
Mais quid me direz-vous des cités majeures pour le futur islam de La Mecque et Médine, villes saintes de cette religion à venir. La mecque est située dans la région du hejaz, c'est la région d'origine de Mahomet le prophète déclaré, pourtant c'est une région marginale, inconnue même des cultures arabes proprement dites, mais pourtant elle deviendra une capitale religieuse incontournable de l'islam.
**Y a t-il eu des rois arabes chrétiens ?** :
L'influence majeure sur La Mecque fut celle de l'Arabie Heureuse. Alors territoire du royaume Homérite qui succéda à celui de Saba vers la fin du IIIème S. av. notre ère, sa caractéristique consistait surtout à ce que ses souverains se convertirent au judaïsme à la fin du IVème S. de notre ère sous Abukarib et qu'ils imposèrent même cette religion par un prosélytisme violent. Citons notamment qu'eut lieu sous leur ordre le martyr des chrétiens de Najran en l'an 520 (cité de nos jours au sud de la péninsule, à la frontière avec le Yémen). Une guerre s'ensuivit d'ailleurs qui les opposa au roi d'Aksoum, Caleb, garant de l'orthodoxie chrétienne dans le détroit de mandeb, lequel Caleb envahit le territoire homérite, défit sa monarchie arabo-juive et établit un pouvoir chrétien. A Sanaa, de nos jours capitale du Yémen, fut alors érigée une monumentale cathédrale pour cette époque de l'antiquité tardive dont on sait que des colonnes furent acheminées jusqu'à La Mecque où elle servirent à l'édification de la Grande Mosquée.
**La Mecque fut-elle un temps chrétienne ?** :
D'abord il faut dire que sous le pouvoir homérite le judaïsme qu'ils imposèrent n'y connut pas un grand développement. Mahomet s'exilera à Médine comme on le sait et, dans cette cité, bien que la majorité de la population fut juive, il ne s'agissait pas de juifs convertis mais de juifs exilés d'Israël suite aux conquêtes romaines du Ier S. La Mecque fut bien plus influencée par le christianisme et particulièrement par les querelles théologiques autour de la christologie. Tant et si bien que Waraqua, personnage important à la charnière entre chrétienté et islam dont on reparlera dans l'article qui suit (sur la vache rousse), cousin de la première épouse de Mahomet fut cependant surtout un prêtre nestorien donc chrétien, formé à ce qu'il semble à Al-Hira, grande capitale arabe à cette époque (en Irak de nos jours). Ce religieux chrétien a parait-il même célébré le mariage de sa cousine avec le futur prophète Mahomet; ce qui signifie que ce personnage essentiel de l'islam, sans qui cette religion n'existerait pas, fut d'abord chrétien !
Il est indéniable que l'islam a beaucoup puisé dans les religions monothéistes antérieures, en a fait une mixage pour ne pas dire une mixture, sans pouvoir cependant parler d'un syncrétisme. Elle fut à la croisée très déséquilibrée de tendances juives et chrétiennes, entre des judaïsmes du sud-arabique et héjazien (ou homérite) des christologies nestorienne et jacobite et enfin aussi du manichéisme arabo-persan !
**L'islam se serait donc inspiré aussi du manichéisme persan ?** :
Il est patent que le manichéisme venu du zoroastrisme (j'explique ailleurs cette religion des origines) fut assez connu et prtiqué à La Mecque. Il serait parvenu là vers le VIème S. selon Jan Van Reeth. Et on ne peut ignorer les points communs avec cette vieille religion perse. D'ailleurs le Hejaz fut annexé par le roi lakhmide Mundhir III, satrape du Grand Shah de Perse.
**Médine, ville juive dans une région arabo-chrétienne ?** :

Deletions:
**Une introduction pour commencer :**


Revision [17718]

Edited on 2019-08-16 16:52:20 by JeanLouis
Additions:
//Et l'islam fut créé.....//
On me pardonnera cette expression détournée de la Genèse pour "annoncer" l'article qui suit
précédentes bien connues du judaïsme et du christianisme mais cependant en des versions
très hétérogènes qu'il ne m'est pas possible de détailler.
Deletions:
//Et l'islam fut créé.....//
On me pardonnera cette expression détournée de la Genèse pour "annoncer" l'article qui suit
précédentes bien connues du judaïsme et du christianisme mais en des versions très hétérogènes
cependant qu'il ne m'est pas possible de détailler.


Revision [17717]

Edited on 2019-08-16 16:51:02 by JeanLouis
Additions:
//Et l'islam fut créé.....//
On me pardonnera cette expression détournée de la Genèse pour "annoncer" l'article qui suit
sur l'histoire de l'arrivée de la nouvelle religion dans les régions arabes. Car il faut bien savoir
comment s'est créée cette religion monothéiste au début du VIème S.sur des bases religieuses
précédentes bien connues du judaïsme et du christianisme mais en des versions très hétérogènes
cependant qu'il ne m'est pas possible de détailler.
On voudra bien se renseigner par ses propres moyens à ce sujet....
**Une introduction pour commencer :**
Deletions:


Revision [17062]

Edited on 2019-04-05 11:52:07 by JeanLouis
Additions:
Deletions:
**EVOLUTION DES ECRITURES DU PROCHE-ORIENT A LA GRECE** :
Deux grands systèmes d'écriture se sont propagé dans la région du Proche-Orient depuis les débuts avec le cunéiforme. Si les fameux hiéroglyphes égyptiens ont tant duré c'est parce qu'ils formaient le corpus des vainqueurs dans la région. Cette écriture très basique était simplement figurative, employant trois catégories de signes : les idéogrammes que l'on retrouvera dans le cunéiforme comme aussi les phonogrammes relatifs aux sons et les déterminatifs indiquant le sens lexical du mot et qui sont des signes "muets". Dans le cunéiforme les signes sont généralement phonétiques (phonogrammes transcrivant une syllabe) mais il y a aussi des logogrammes (pictogrammes ou idéogrammes) qui transcrivent une chose. Ce mode d'écriture créé par les sumériens s'adaptera à d'autres langues de la région comme on l'a vu dans la partie "mythes". Il faut dire que ces systèmes étaient très compliqués et donc non seulement difficiles à apprendre pour les scribes mais aussi à lire.
Une véritable révolution va se produire heureusement avec l'invention du premier alphabet. L'écriture alphabétique est généralement attribuée aux Phéniciens, en tous cas elle nait au Proche-Orient méditerranéen, sans doute au sud de la Palestine, dans un milieu sémitique en lien cependant avec la culture égyptienne, on a dit pourquoi ci-dessus. C'est une écriture qui n'emploie cependant que des consonnes, où la racine est la plupart du temps tri-consonantique et évoque la sémantique même du mot. On la date d'au moins le XVIIème S. av. J-C et chez le peuple des Hyksos de la XVème dynastie égyptienne ( ~-1634 - ~- 1536) voire de la XIIIème dynastie (~- 1797 - ~- 1634), à l'époque du bronze moyen II. Comme ce mode de transcription était celui de peuples vaincus et asservis, leur création ne va pas s'imposer rapidement. Mais vers -1300 ou un peu avant, les cribes maniant avec dextérité la tablette d'argile pour écrire l'akkadien cunéiforme vont adapter l'écriture linéaire à leur matériau, une forme lourde mais solide, bien plus que le papyrus...et ils créent une écriture alphabétique cunéiforme dont la variante la plus connue est représentée par les quelques 2000 tablettes de Ras-El-Shamra et Ougarit dont nous avons parlé pour la partie "mythes", trouvées au N de la côte syrienne avec d'autres en cunéiforme akkadien bien plus nombreuses. Cette écriture sera utilisée dans tout le Levant. Enfin, on retrouve dans les abécédaires trois variantes qui sont sur un même ordre, ce qui facilite leur apprentissage (hébreu, phénicien, araméen) et dont l'ordre se retrouvera plus tard pour les lettres grecques et latines....
Restait le problème des voyelles ! L'hébreu antique, bien qu'il possédât des consonnes vocaliques, s'écrivait donc sans voyelles et la Parole de Dieu écrite en ce temps-là ne pouvait souffrir de modification de ce genre. Il y eut pour remédier au problème l'adjonction sous certaines lettres de "points-voyelles" voire de traits précisant la vocalisation à donner (longue ou courte également). Vint, la traduction grecque de la Torah par les Septante au Caire, alors que les grecs avaient fait de l'Egypte une colonie, et là le texte s'enrichit enfin de ce qu'Etiemble nomme "la lumière des voyelles" (cf. page suivante), cet apport décisif que les grecs, en plus de tout le reste, ont fait à la civilisation occidentale. On doit y ajouter le sens de lecture-écriture que nous avons toujours : de gauche à droite, qui remplacera le précédent boustrophédon (1 ligne g -d suivie d' 1 ligne d - g et ainsi de suite comme fait le labour dans un champ) qui lui-même remplaçait le sens phénicien d'origine ( d - g) !
**DU GREC ANCIEN AU LATIN** :
Ce sont les deux grandes langues de l'Antiquité Classique comme on le sait. L'antériorité va au grec et le latin dérivera son alphabet du grec ainsi que des racines de ses mots. Chez les romains si le latin est la langue des pères, de la maison, usuelle, le grec est la langue de culture et qu'il y a lieu d'apprendre surtout à compter de la moitié du IIème S. av. notre ère; le stage en Grèce auprès de maîtres devint incontournable, un peu comme dans notre culture européenne moderne, depuis la Renaissance, il était nécessaire de faire un séjour en Italie pour conforter ses humanités.
La grande période de ce latin c'est le "latin classique" celui des grands auteurs, qui s'épanouit durant la période augustéenne, au débuts de l'Empire. Mais il va assez rapidement devenir moins brillant dès le IIème S; de notre ère et un latin populaire, nommé de ce fait "vulgaire" s'impose. Ce dernier s'étiolera progressivement et formera la base, dans les régions occidentales de l'Europe, des langues romanes (italien, français, occitan, catalan, portugais, romanche) surtout après la chute de l'Empire d'Occident (476) et jusqu'au IXème S. Le latin écrit restera, lui, proche du latin classique et connaîtra un grand intérêt grâce à la montée en puissance de l'Eglise Romaine; il demeurera la langue écrite de ce qui touche au droit et à la médecine notamment. Beaucoup de références en rapport avec ces langues romanes sont contenues dans toute mon étude du nom Amiel d'où la nécessité de dire quelques mots sur leur genèse.
Le grec ancien car il faut bien le distinguer du grec moderne, ne subira pas de tels changements. La langue usuelle de la partie orientale de l'Empire Romain ne commencera à être décadente que sous la période byzantine (du Vème S. à la prise de Constantinople en 1453 par les Turcs). Durant ces mille ans le grec classique s'altèrera sous l'influence du latin, contenu cependant par la rivalité Byzance / Rome, puis par l'arrivée de mots étrangers (orientaux, arabes, turcs, slaves voire italiens, français...). Toutefois le principal demeurera et l'identité primitive ne sera pas détruite; il deviendra progressivement le grec moderne, ce que ne fera pas le latin comme on l'a vu.
En conclusion, on se rappellera que la première traduction du Livre Saint écrit principalement en hébreu, la Torah, a été faite d'abord en grec comme on l'a dit, entre -270 et -130 (Septante) tandis que la traduction latine de la Bible (ancien et nouveau testament) ne date que de St Jérôme, à la fin du IVème S. début du Vème de notre ère, à Bethléem, et nommée la Vulgate, un nom dont la signification doit vous rappeler une notation ci-dessus ! Mais revenons à la Torah, base de l'Ancien Testament Biblique et qui nous intéresse notablement pour ce qui est du nom Amiel d'origine hébraïque.
**LES PREMIERES RELATIONS ANTHROPOLOGIQUES DANS LA TORAH** :
Un rappel pour commencer : C'est parce qu'ils ne savaient pas encore exprimer l'autonomie de l'homme dans les domaines psychologique, moral et de la vie sociale, parce qu'avant le développement de la rationalité et de l'histoire ils ne pouvaient pas mesurer qu'ils avaient été institués par d'autres qu'eux-mêmes et que leur vie commune s'enracinait dans l'immensité du temps, que les hommes du monde antique ont cherché hors d'eux-mêmes une origine qui les faisait sortir d'un chaos initial et dans des puissances extérieures à eux, les sources de leurs valeurs, ce que la métaphysique nomme transcendance.
C'est la fonction du mythe et de la mythologie d'être un langage qui rende compte de ce qui est, par des récits fictifs qui se veulent cause, explication et justification comme on l'a vu. En un sens tout discours sur Dieu est un discours sur l'homme; et celui de chaque culture génère une anthropologie.
Et l'on va voir voir combien le monothéisme hébreu puis juif et chrétien (musulman aussi) fut et est patriarcal dans cette partie.
La Genèse, le 1er livre de la Torah, constitué on l'a dit aussi, vers les VIII ou VIIème S. avant notre ère à partir des nombreux et plus vieux récits mythiques babyloniens, fonde sur le vecteur de la "parenté" une dignité et une fraternité des hommes issues de la création par Dieu "à son image et à sa ressemblance" (Genèse I,26) d'un couple originel, parent de deux frères, Abel et Caïn, ce dernier fratricide. Il sera d'ailleurs souvent question de deux frères voire jumeaux quelquefois dans les histoires mythiques, les contes de différentes formes de l'Occident, depuis l'antiquité jusqu'au moyen-âge au moins. On retrouvera souvent de même dans l'Ancien Testament deux frères, en général aux intérêts antagonistes (d'où l'importance dans les relations familiales non seulement du père mais de l'oncle, frère du père).
Un cas toutefois chez les hébreux les rapproche par delà la mort, c'est l'application de ce que l'on nomme "lévirat"; il s'agit d'un mariage particulier, celui d'un remariage plus exactement, d'une veuve; celle-ci, si elle n'a pas donné une descendance mâle à son premier mari peut épouser son frère afin d'avoir enfin un fils qui puisse "relever son nom" et conserver les biens familiaux. Ce fut une pratique courante aussi chez des peuples africains comme les Senoufo de Côte d'Ivoire ou au Gabon et même élargie à un neveu ou un oncle maternel du mari décédé.
Mais pour en revenir à l'antagonisme des frères dans l'Ancien Testament, l'échec de la fraternité fratricide provoque "le repentir de Dieu" et la destruction par le Déluge de cette 1ère humanité 'manquée', mais elle sera restaurée par un nouvel ancêtre, Noé, un 'juste', car il agit selon la Loi, ici celle de Dieu, sa volonté. De l'image de la consanguinité et en outre, de l'alliance de Dieu avec le vivant (Gen. IX, 12) -qui plus est alliance privilégiée avec le peuple hébreu, son peuple, (ce dont le nom Amiel et l'une des traductions comme on le verra), lequel peuple reçoit de son Dieu dans son Exode, le Décalogue ou Tables de la Loi et le code détaillé de sa conduite (morale, sociale et religieuse) (Exode 20, 21- 23) - de ces images se déduit la représentation d'un père unique qui sacralise la vie et demandera désormais "compte de la vie de son frère" (Gen. IX,5). Ces exigences implicites dans ces représentations premières, ne cesseront d'être explicitées au siècle suivant, par ex. chez le prophète Malachie : "N'avons-nous pas tous un seul père ? Un seul Dieu ne nous a t-il pas créé ? (Mal. 2,10) ou chez Zacharie (VII, 9-10). L'importance du père divin sera soulignée dans les pages qui suivent....


Revision [17055]

Edited on 2019-04-04 18:46:16 by JeanLouis
Additions:
Un rappel pour commencer : C'est parce qu'ils ne savaient pas encore exprimer l'autonomie de l'homme dans les domaines psychologique, moral et de la vie sociale, parce qu'avant le développement de la rationalité et de l'histoire ils ne pouvaient pas mesurer qu'ils avaient été institués par d'autres qu'eux-mêmes et que leur vie commune s'enracinait dans l'immensité du temps, que les hommes du monde antique ont cherché hors d'eux-mêmes une origine qui les faisait sortir d'un chaos initial et dans des puissances extérieures à eux, les sources de leurs valeurs, ce que la métaphysique nomme transcendance.
Et l'on va voir voir combien le monothéisme hébreu puis juif et chrétien (musulman aussi) fut et est patriarcal dans cette partie.
Deletions:
C'est parce qu'ils ne savaient pas encore exprimer l'autonomie de l'homme dans les domaines psychologique, moral et de la vie sociale, parce qu'avant le développement de la rationalité et de l'histoire ils ne pouvaient pas mesurer qu'ils avaient été institués par d'autres qu'eux-mêmes et que leur vie commune s'enracinait dans l'immensité du temps, que les hommes du monde antique ont cherché hors d'eux-mêmes une origine qui les faisait sortir d'un chaos initial et dans des puissances extérieures à eux, les sources de leurs valeurs, ce que la métaphysique nomme transcendance.
Et l'on va voir voir combien le monothéisme hébreux puis juif et chrétien fut et est patriarcal dans cette partie.


Revision [17054]

Edited on 2019-04-04 18:29:45 by JeanLouis
Additions:
Restait le problème des voyelles ! L'hébreu antique, bien qu'il possédât des consonnes vocaliques, s'écrivait donc sans voyelles et la Parole de Dieu écrite en ce temps-là ne pouvait souffrir de modification de ce genre. Il y eut pour remédier au problème l'adjonction sous certaines lettres de "points-voyelles" voire de traits précisant la vocalisation à donner (longue ou courte également). Vint, la traduction grecque de la Torah par les Septante au Caire, alors que les grecs avaient fait de l'Egypte une colonie, et là le texte s'enrichit enfin de ce qu'Etiemble nomme "la lumière des voyelles" (cf. page suivante), cet apport décisif que les grecs, en plus de tout le reste, ont fait à la civilisation occidentale. On doit y ajouter le sens de lecture-écriture que nous avons toujours : de gauche à droite, qui remplacera le précédent boustrophédon (1 ligne g -d suivie d' 1 ligne d - g et ainsi de suite comme fait le labour dans un champ) qui lui-même remplaçait le sens phénicien d'origine ( d - g) !
La grande période de ce latin c'est le "latin classique" celui des grands auteurs, qui s'épanouit durant la période augustéenne, au débuts de l'Empire. Mais il va assez rapidement devenir moins brillant dès le IIème S; de notre ère et un latin populaire, nommé de ce fait "vulgaire" s'impose. Ce dernier s'étiolera progressivement et formera la base, dans les régions occidentales de l'Europe, des langues romanes (italien, français, occitan, catalan, portugais, romanche) surtout après la chute de l'Empire d'Occident (476) et jusqu'au IXème S. Le latin écrit restera, lui, proche du latin classique et connaîtra un grand intérêt grâce à la montée en puissance de l'Eglise Romaine; il demeurera la langue écrite de ce qui touche au droit et à la médecine notamment. Beaucoup de références en rapport avec ces langues romanes sont contenues dans toute mon étude du nom Amiel d'où la nécessité de dire quelques mots sur leur genèse.
Le grec ancien car il faut bien le distinguer du grec moderne, ne subira pas de tels changements. La langue usuelle de la partie orientale de l'Empire Romain ne commencera à être décadente que sous la période byzantine (du Vème S. à la prise de Constantinople en 1453 par les Turcs). Durant ces mille ans le grec classique s'altèrera sous l'influence du latin, contenu cependant par la rivalité Byzance / Rome, puis par l'arrivée de mots étrangers (orientaux, arabes, turcs, slaves voire italiens, français...). Toutefois le principal demeurera et l'identité primitive ne sera pas détruite; il deviendra progressivement le grec moderne, ce que ne fera pas le latin comme on l'a vu.
En conclusion, on se rappellera que la première traduction du Livre Saint écrit principalement en hébreu, la Torah, a été faite d'abord en grec comme on l'a dit, entre -270 et -130 (Septante) tandis que la traduction latine de la Bible (ancien et nouveau testament) ne date que de St Jérôme, à la fin du IVème S. début du Vème de notre ère, à Bethléem, et nommée la Vulgate, un nom dont la signification doit vous rappeler une notation ci-dessus ! Mais revenons à la Torah, base de l'Ancien Testament Biblique et qui nous intéresse notablement pour ce qui est du nom Amiel d'origine hébraïque.
Mais pour en revenir à l'antagonisme des frères dans l'Ancien Testament, l'échec de la fraternité fratricide provoque "le repentir de Dieu" et la destruction par le Déluge de cette 1ère humanité 'manquée', mais elle sera restaurée par un nouvel ancêtre, Noé, un 'juste', car il agit selon la Loi, ici celle de Dieu, sa volonté. De l'image de la consanguinité et en outre, de l'alliance de Dieu avec le vivant (Gen. IX, 12) -qui plus est alliance privilégiée avec le peuple hébreu, son peuple, (ce dont le nom Amiel et l'une des traductions comme on le verra), lequel peuple reçoit de son Dieu dans son Exode, le Décalogue ou Tables de la Loi et le code détaillé de sa conduite (morale, sociale et religieuse) (Exode 20, 21- 23) - de ces images se déduit la représentation d'un père unique qui sacralise la vie et demandera désormais "compte de la vie de son frère" (Gen. IX,5). Ces exigences implicites dans ces représentations premières, ne cesseront d'être explicitées au siècle suivant, par ex. chez le prophète Malachie : "N'avons-nous pas tous un seul père ? Un seul Dieu ne nous a t-il pas créé ? (Mal. 2,10) ou chez Zacharie (VII, 9-10). L'importance du père divin sera soulignée dans les pages qui suivent....
Deletions:
Restait le problème des voyelles ! L'hébreu antique, bien qu'il possédât des consonnes vocaliques, s'écrivait donc sans voyelles et la Parole de Dieu écrite en ce temps-là ne pouvait souffrir de modification de ce genre. Il y eut pour remédier au problème l'adjonction sous certaines lettres de "points-voyelles" voire de traits précisant la vocalisation à donner (longue ou courte également). Vint, la traduction grecque de la Torah par les Septante au Caire, alors que les grecs avaient fait de l'Egypte une colonie, et là le teste s'enrichit enfin de ce qu'Etiemble nomme "la lumière des voyelles" (cf. page suivante), cet apport décisif que les grecs, en plus de tout le reste, ont fait à la civilisation occidentale. On doit y ajouter le sens de lecture-écriture que nous avons toujours : de gauche à droite, qui remplacera le précédent boustrophédon (1 ligne g -d suivie d' 1 ligne d - g et ainsi de suite comme fait le labour dans un champ) qui lui-même remplaçait le sens phénicien d'origine ( d - g) !
La grande période de ce latin c'est le "latin classique" celui des grands auteurs, qui s'épanouit durant la période augustéenne, au débuts de l'Empire. Mais il va assez rapidement devenir moins brillant dès le IIème S; de notre ère et un latin populaire, nommé de ce fait "vulgaire" s'impose. Ce dernier s'étiolera progressivement et formera la base, dans les régions occidentales de l'Europe, des langues romanes, surtout après la chute de l'Empire d'Occident (476) et jusqu'au IXème S. Le latin écrit restera, lui, proche du latin classique et connaîtra un grand intérêt grâce à la montée en puissance de l'Eglise Romaine et demeurera la langue écrite de ce qui touche au droit notamment.
Le grec ancien car il faut bien le distinguer du grec moderne, ne subira pas de tels changements. La langue usuelle de la partie orientale de l'Empire Romain ne commencera à être décadente que sous la période byzantine (Vème S. à la prise de Constantinople en 1453 par les Turcs). Durant ces mille ans le grec classique s'altèrera sous l'influence du latin, contenu cependant par la rivalité Byzance / Rome, puis par l'arrivée de mots étrangers (orientaux, arabes, turcs, slaves voire italiens, français...). Toutefois le principal demeurera et l'identité primitive ne sera pas détruite; il deviendra progressivement le grec moderne, ce que ne fera pas le latin comme on l'a vu.
On se rappellera que la première traduction du Livre Saint écrit principalement en hébreu, la Torah, a été faite en grec par les fameux 70 juifs au Caire entre -270 et -130 d'où son nom de Septante tandis que la traduction latine de la Bible ne date que de St Jérôme, à la fin du IVème S. début du Vème de notre ère, à Bethléem, et nommée la Vulgate, nom dont la signification doit vous rappeler une notation ci-dessus ! Mais revenons à la Torah base de l'Ancien Testament Biblique.
Mais pour en revenir à l'antagonisme des frères dans l'Ancien Testament, l'échec de la fraternité fratricide provoque "le repentir de Dieu" et la destruction par le Déluge de cette 1ère humanité 'manquée', mais elle sera restaurée par un nouvel ancêtre, Noé, un 'juste', car il agit selon la Loi, ici celle de Dieu, sa volonté. De l'image de la consanguinité et en outre, de l'alliance de Dieu avec le vivant (Gen. IX, 12) -qui plus est alliance privilégiée avec le peuple hébreu, son peuple, lequel reçoit de son Dieu dans son Exode, le Décalogue ou Tables de la Loi et le code détaillé de sa conduite (morale, sociale et religieuse) (Exode 20, 21- 23) - de ces images se déduit la représentation d'un père unique qui sacralise la vie et demandera désormais "compte de la vie de son frère" (Gen. IX,5). Ces exigences implicites dans ces représentations premières, ne cesseront d'être explicitées au siècle suivant, par ex. chez le prophète Malachie : "N'avons-nous pas tous un seul père ? Un seul Dieu ne nous a t-il pas créé ? (Mal. 2,10) ou chez Zacharie (VII, 9-10).


Revision [17051]

Edited on 2019-04-04 11:35:49 by JeanLouis
Additions:
On se rappellera que la première traduction du Livre Saint écrit principalement en hébreu, la Torah, a été faite en grec par les fameux 70 juifs au Caire entre -270 et -130 d'où son nom de Septante tandis que la traduction latine de la Bible ne date que de St Jérôme, à la fin du IVème S. début du Vème de notre ère, à Bethléem, et nommée la Vulgate, nom dont la signification doit vous rappeler une notation ci-dessus ! Mais revenons à la Torah base de l'Ancien Testament Biblique.
Deletions:
On se rappellera que la première traduction du Livre Saint écrit principalement en hébreu a été faite en grec par les fameux Septante juifs au Caire tandis que la traduction latine ne date que de St Jérôme, à la fin du IVème S. début du Vème, à Bethléem, nommée la Vulgate ce qui doit vous rappeler une notation ci-dessus !


Revision [17050]

Edited on 2019-04-04 11:28:09 by JeanLouis
Additions:
**DU GREC ANCIEN AU LATIN** :
Ce sont les deux grandes langues de l'Antiquité Classique comme on le sait. L'antériorité va au grec et le latin dérivera son alphabet du grec ainsi que des racines de ses mots. Chez les romains si le latin est la langue des pères, de la maison, usuelle, le grec est la langue de culture et qu'il y a lieu d'apprendre surtout à compter de la moitié du IIème S. av. notre ère; le stage en Grèce auprès de maîtres devint incontournable, un peu comme dans notre culture européenne moderne, depuis la Renaissance, il était nécessaire de faire un séjour en Italie pour conforter ses humanités.
La grande période de ce latin c'est le "latin classique" celui des grands auteurs, qui s'épanouit durant la période augustéenne, au débuts de l'Empire. Mais il va assez rapidement devenir moins brillant dès le IIème S; de notre ère et un latin populaire, nommé de ce fait "vulgaire" s'impose. Ce dernier s'étiolera progressivement et formera la base, dans les régions occidentales de l'Europe, des langues romanes, surtout après la chute de l'Empire d'Occident (476) et jusqu'au IXème S. Le latin écrit restera, lui, proche du latin classique et connaîtra un grand intérêt grâce à la montée en puissance de l'Eglise Romaine et demeurera la langue écrite de ce qui touche au droit notamment.
Le grec ancien car il faut bien le distinguer du grec moderne, ne subira pas de tels changements. La langue usuelle de la partie orientale de l'Empire Romain ne commencera à être décadente que sous la période byzantine (Vème S. à la prise de Constantinople en 1453 par les Turcs). Durant ces mille ans le grec classique s'altèrera sous l'influence du latin, contenu cependant par la rivalité Byzance / Rome, puis par l'arrivée de mots étrangers (orientaux, arabes, turcs, slaves voire italiens, français...). Toutefois le principal demeurera et l'identité primitive ne sera pas détruite; il deviendra progressivement le grec moderne, ce que ne fera pas le latin comme on l'a vu.
On se rappellera que la première traduction du Livre Saint écrit principalement en hébreu a été faite en grec par les fameux Septante juifs au Caire tandis que la traduction latine ne date que de St Jérôme, à la fin du IVème S. début du Vème, à Bethléem, nommée la Vulgate ce qui doit vous rappeler une notation ci-dessus !


Revision [17048]

Edited on 2019-04-03 17:33:43 by JeanLouis
Additions:
**EVOLUTION DES ECRITURES DU PROCHE-ORIENT A LA GRECE** :
Deux grands systèmes d'écriture se sont propagé dans la région du Proche-Orient depuis les débuts avec le cunéiforme. Si les fameux hiéroglyphes égyptiens ont tant duré c'est parce qu'ils formaient le corpus des vainqueurs dans la région. Cette écriture très basique était simplement figurative, employant trois catégories de signes : les idéogrammes que l'on retrouvera dans le cunéiforme comme aussi les phonogrammes relatifs aux sons et les déterminatifs indiquant le sens lexical du mot et qui sont des signes "muets". Dans le cunéiforme les signes sont généralement phonétiques (phonogrammes transcrivant une syllabe) mais il y a aussi des logogrammes (pictogrammes ou idéogrammes) qui transcrivent une chose. Ce mode d'écriture créé par les sumériens s'adaptera à d'autres langues de la région comme on l'a vu dans la partie "mythes". Il faut dire que ces systèmes étaient très compliqués et donc non seulement difficiles à apprendre pour les scribes mais aussi à lire.
Une véritable révolution va se produire heureusement avec l'invention du premier alphabet. L'écriture alphabétique est généralement attribuée aux Phéniciens, en tous cas elle nait au Proche-Orient méditerranéen, sans doute au sud de la Palestine, dans un milieu sémitique en lien cependant avec la culture égyptienne, on a dit pourquoi ci-dessus. C'est une écriture qui n'emploie cependant que des consonnes, où la racine est la plupart du temps tri-consonantique et évoque la sémantique même du mot. On la date d'au moins le XVIIème S. av. J-C et chez le peuple des Hyksos de la XVème dynastie égyptienne ( ~-1634 - ~- 1536) voire de la XIIIème dynastie (~- 1797 - ~- 1634), à l'époque du bronze moyen II. Comme ce mode de transcription était celui de peuples vaincus et asservis, leur création ne va pas s'imposer rapidement. Mais vers -1300 ou un peu avant, les cribes maniant avec dextérité la tablette d'argile pour écrire l'akkadien cunéiforme vont adapter l'écriture linéaire à leur matériau, une forme lourde mais solide, bien plus que le papyrus...et ils créent une écriture alphabétique cunéiforme dont la variante la plus connue est représentée par les quelques 2000 tablettes de Ras-El-Shamra et Ougarit dont nous avons parlé pour la partie "mythes", trouvées au N de la côte syrienne avec d'autres en cunéiforme akkadien bien plus nombreuses. Cette écriture sera utilisée dans tout le Levant. Enfin, on retrouve dans les abécédaires trois variantes qui sont sur un même ordre, ce qui facilite leur apprentissage (hébreu, phénicien, araméen) et dont l'ordre se retrouvera plus tard pour les lettres grecques et latines....
Restait le problème des voyelles ! L'hébreu antique, bien qu'il possédât des consonnes vocaliques, s'écrivait donc sans voyelles et la Parole de Dieu écrite en ce temps-là ne pouvait souffrir de modification de ce genre. Il y eut pour remédier au problème l'adjonction sous certaines lettres de "points-voyelles" voire de traits précisant la vocalisation à donner (longue ou courte également). Vint, la traduction grecque de la Torah par les Septante au Caire, alors que les grecs avaient fait de l'Egypte une colonie, et là le teste s'enrichit enfin de ce qu'Etiemble nomme "la lumière des voyelles" (cf. page suivante), cet apport décisif que les grecs, en plus de tout le reste, ont fait à la civilisation occidentale. On doit y ajouter le sens de lecture-écriture que nous avons toujours : de gauche à droite, qui remplacera le précédent boustrophédon (1 ligne g -d suivie d' 1 ligne d - g et ainsi de suite comme fait le labour dans un champ) qui lui-même remplaçait le sens phénicien d'origine ( d - g) !
**LES PREMIERES RELATIONS ANTHROPOLOGIQUES DANS LA TORAH** :
Deletions:
**LES PREMIERES RELATIONS ECRITES DE MYTHES DANS LA TORAH** :


Revision [17047]

Edited on 2019-04-03 16:47:26 by JeanLouis
Additions:
**LES PREMIERES RELATIONS ECRITES DE MYTHES DANS LA TORAH** :
Deletions:
**RAPPEL DES PRE-REQUIS MYTHIQUES** :


Revision [17007]

Edited on 2019-03-11 17:21:23 by JeanLouis
Additions:
La Genèse, le 1er livre de la Torah, constitué on l'a dit aussi, vers les VIII ou VIIème S. avant notre ère à partir des nombreux et plus vieux récits mythiques babyloniens, fonde sur le vecteur de la "parenté" une dignité et une fraternité des hommes issues de la création par Dieu "à son image et à sa ressemblance" (Genèse I,26) d'un couple originel, parent de deux frères, Abel et Caïn, ce dernier fratricide. Il sera d'ailleurs souvent question de deux frères voire jumeaux quelquefois dans les histoires mythiques, les contes de différentes formes de l'Occident, depuis l'antiquité jusqu'au moyen-âge au moins. On retrouvera souvent de même dans l'Ancien Testament deux frères, en général aux intérêts antagonistes (d'où l'importance dans les relations familiales non seulement du père mais de l'oncle, frère du père).
Un cas toutefois chez les hébreux les rapproche par delà la mort, c'est l'application de ce que l'on nomme "lévirat"; il s'agit d'un mariage particulier, celui d'un remariage plus exactement, d'une veuve; celle-ci, si elle n'a pas donné une descendance mâle à son premier mari peut épouser son frère afin d'avoir enfin un fils qui puisse "relever son nom" et conserver les biens familiaux. Ce fut une pratique courante aussi chez des peuples africains comme les Senoufo de Côte d'Ivoire ou au Gabon et même élargie à un neveu ou un oncle maternel du mari décédé.
Mais pour en revenir à l'antagonisme des frères dans l'Ancien Testament, l'échec de la fraternité fratricide provoque "le repentir de Dieu" et la destruction par le Déluge de cette 1ère humanité 'manquée', mais elle sera restaurée par un nouvel ancêtre, Noé, un 'juste', car il agit selon la Loi, ici celle de Dieu, sa volonté. De l'image de la consanguinité et en outre, de l'alliance de Dieu avec le vivant (Gen. IX, 12) -qui plus est alliance privilégiée avec le peuple hébreu, son peuple, lequel reçoit de son Dieu dans son Exode, le Décalogue ou Tables de la Loi et le code détaillé de sa conduite (morale, sociale et religieuse) (Exode 20, 21- 23) - de ces images se déduit la représentation d'un père unique qui sacralise la vie et demandera désormais "compte de la vie de son frère" (Gen. IX,5). Ces exigences implicites dans ces représentations premières, ne cesseront d'être explicitées au siècle suivant, par ex. chez le prophète Malachie : "N'avons-nous pas tous un seul père ? Un seul Dieu ne nous a t-il pas créé ? (Mal. 2,10) ou chez Zacharie (VII, 9-10).
Deletions:
La Genèse, le 1er livre de la Torah, constitué on l'a dit aussi, vers les VIII ou VIIème S. avant notre ère à partir des nombreux et plus vieux récits mythiques babyloniens, fonde sur le vecteur de la "parenté" une dignité et une fraternité des hommes issues de la création par Dieu "à son image et à sa ressemblance" (Genèse I,26) d'un couple originel, parent de deux frères, Abel et Caïn, ce dernier fratricide. Il sera d'ailleurs souvent question de deux frères voire jumeaux quelquefois dans les histoires mythiques, les contes de différentes formes de l'Occident, depuis l'antiquité jusqu'au moyen-âge au moins. On retrouvera souvent de même dans l'Ancien Testament deux frères, en général aux intérêts antagonistes (d'où l'importance dans les relations familiales non seulement du père mais de l'oncle, frère du père). L'échec de la fraternité fratricide provoque "le repentir de Dieu" et la destruction par le Déluge de cette 1ère humanité 'manquée', mais elle sera restaurée par un nouvel ancêtre, Noé, un 'juste', car il agit selon la Loi, ici celle de Dieu, sa volonté. De l'image de la consanguinité et en outre, de l'alliance de Dieu avec le vivant (Gen. IX, 12) -qui plus est alliance privilégiée avec le peuple hébreu, son peuple, lequel reçoit de son Dieu dans son Exode, le Décalogue ou Tables de la Loi et le code détaillé de sa conduite (morale, sociale et religieuse) (Exode 20, 21- 23) - de ces images se déduit la représentation d'un père unique qui sacralise la vie et demandera désormais "compte de la vie de son frère" (Gen. IX,5). Ces exigences implicites dans ces représentations premières, ne cesseront d'être explicitées au siècle suivant, par ex. chez le prophète Malachie : "N'avons-nous pas tous un seul père ? Un seul Dieu ne nous a t-il pas créé ? (Mal. 2,10) ou chez Zacharie (VII, 9-10).


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