TIBERIUS AEMILIUS MAMERCUS :
Consul en -468 (Tite-Live, L. II, c 61, 62; L. III). Chargé de faire la guerre aux Sabins, il se contenta de piller la campagne car l'ennemi majeur s'était retranché derrière les murailles. A nouveau consul en -465, les partisans plébéiens de la loi agraire de ce temps-là espérèrent de voir les terres conquises redistribuées au peuple car Tibérius s'était positionné favorablement sur cette question lors de son 1er consulat. Mais les possesseurs de ces biens, en grande partie des sénateurs, affirmèrent que le dit Aemilius avait cherché par ce positionnement à acheter la faveur de la multitude dans le dessein de devenir consul; ce qui fut à l'origine d'une dispute heureusement écourtée grâce au 2ème consul Q. Fabius, qui sut trouver un juste milieu satisfaisant les deux parties.
MANIUS AEMILIUS :
Consul en -407.
C. AEMILIUS Tribun Militaire :
Tribun militaire en -391 il fut chargé de faire la guerre aux Eques avec Spurius Postumius. Après la victoire Aemilius se positionna à Verrugo pendant que Postumius ravageait, pillait la région. Mais ce dernier fut attaqué par les Eques et dut livrer combat; les échos de la bataille semèrent la panique parmi les rangs des soldats d'Aemilius; tant et si bien qu'ils s'enfuirent jusqu'à Tusculum malgré les ordres de leur général. En -388 C. Aemilius fut à nouveau Tribun militaire; il eut alors à combattre les Véiens; ces derniers demandèrent rapidement la paix contre territoires concédés et argent.
L. AEMILIUS MAMERCUS Tribun militaire puis Consul :
Celui-ci fut Tribun militaire en -386. Avec ses collègues il réunit le Sénat pour consultation à propos d'affaires religieuses. C'est à cette occasion que l'on décida de réunir toutes les lois dont les fameuses lois des Douze Tables, les règlements (dont ceux relatifs à la religion) et de les présenter au peuple, mais les Pontifes, jaloux de leur prérogative en matière de religion, ne permirent pas que celles qui réglaient la religion fussent dévoilées à l'encan. (cf. Tite-Live, L. VI, c 1, 5, 21, 22 & 32). Cet homme fut tribun quatre fois; en -379 il gardera la ville de Rome. Enfin lors de son 5ème tribunat en -374 il conduira des troupes à Satricum contre les Latins et les Volsques; pendant le combat une forte pluie orageuse sépara les combattants; la bataille fut reportée au lendemain; les deux peuples furent vaincus par la cavalerie et poussés jusqu'à Antium où ils se réfugièrent. Au rétablissement du Consulat en -366, après plus de vingt ans d'instabilité, il fut élu consul, puis une 2ème fois en -363 où il défit les Véiens.
L. AEMILIUS Interroi :
Ce personnage fut institué Interroi en -353. La charge d'interroi était conférée par le Sénat et désignait celui qui était institué pour assurer la continuité des institutions de la République (comme auparavant du temps des rois, d'où le nom). Pourvu de l'Imperium (pouvoir suprême) sa tache consistait surtout à organiser les élections consulaires, un peu comme dans notre moderne constitution française où cette fonction est confiée au président du Sénat lors d'une vacance du président de la république .
L. AEMILIUS MAMERCUS PRIVERNAS :
Consul en -341 & -329. Il prit le surnom de Privernas en raison de sa prise de la ville de Privernum.
TIBERIUS AEMILIUS Quinquevir :
La fonction de Quinquevir fut créée en -349 et ce personnage est le premier à l'exercer. Ses fonctions étaient celles d'un banquier; il étair chargé de diminuer le fardeau des dettes du peuple : En jouant sur de légères sommes du Trésor Public qui ne le déséquilibrait pas, et sur l'engagement à céder une partie des biens du débiteur après juste évaluation, en assurant les créanciers de la forte sûreté des deniers de la République, les Quinquevir parvinrent à faire acquitter beaucoup de dettes sans pour autant gruger personne; bien mieux sans doute que nos modernes dossiers de surendettement !
L. AEMILIUS Interroi :
Il est le 14ème Interroi, en -323. La charge d'interroi ira en se raréfiant progressivement allant jusqu'à disparaitre avant la fin de la République. Le dernier haut personnage qui y fut nommé est M. Aemilius Lepidus au début de -52.
Q. AEMILIUS BARBULA :
Consul en -315 il mena ses troupes en Lucanie et prit la ville de Nerulum; il fut consul une 2ème fois, en -309.
M. AEMILIUS PAULUS :
Consul en -302 puis maître de cavalerie sous les ordres du dictateur Valerius Corvus en -301, il fut battu par les Toscans.
M. AEMILIUS :
Consul en -301, il est envoyé contre Cleonyme et une flotte grecque qui avaient abordé et pris Thurium au pays des Valentins. Il les vainquit et les força à reprendre la mer sur leurs vaisseaux. Il libéra Thurium et amena ainsi la paix au pays de Salente.
L. AEMILIUS Ambassadeur & M. AEMILIUS Prêteur de SICILE :
L. Aemilius fut envoyé en Afrique en -218 pour demander au Sénat carthaginois si c'était sur son ordre qu'Hannibal avait assiégé Sagonte, afin d'ouvrir pour cette raison les hostilités contre Carthage dans une nouvelle Guerre Punique. La même année M. Aemilius, prêteur de Sicile, ayant été informé que les carthaginois avaient équipé une flotte pour conquérir le promontoire de Lilybée situé sur la presqu'île, envoya aussitôt des officiers pour veiller à la sécurité de cette ville qui contenait des provisions et machines de guerre.
M. AEMILIUS Prêteur de ROME :
Il est à cette fonction en -217 (ce n'est pas le même que ci-dessus, le prénom est différent). Il eut à travailler à apaiser les dieux par des cérémonies et sacrifices, de concert avec les pontifes bien entendu. Peu après il créa deux duumvirs afin de passer un marché de construction d'un Temple de la Concorde dans la citadelle. Plus tard encore il demanda aux consuls que l'un d'eux rentre à Rome, en général l'un des consuls est toujours dans la ville, mais ils répondirent qu'ils ne le pouvaient sans mettre la république en danger et proposèrent la création d'un interroi; le sénat préféra nommer un dictateur.
Les AEMILII PAULLI :
Une chronique familiale sur six générations a pu être établie de cette branche familiale de la gens Aemilia. Le plus ancien connu est Marcus Aemilius Paullus qui est né ~-345 à Rome. Les annalistes le font fils d'un Lucius et petit-fils d'un autre Lucius, ce qui fait remonter la branche au début du IVème S. Ce Marcus fut consul en -302 et il eut au moins un fils, Marcus, né ~-300, consul en -255. Ce dernier eut un fils, Lucius, né ~-265, consul lui aussi , en -219; il meurt à la funeste bataille de Cannes contre Hannibal en -216 alors qu'il est âgé de 50 ans; il eut un fils né ~-230. Ce dernier n'est autre que le plus grand des Aemilii Paullii, L. Aemilius Paullus Macédonicus, le fameux vainqueur du roi Persée; il mourra en -160 a l'âge d'~70 ans. C'est lui qui dut mettre en adoption ses deux fils aînés issus de son premier mariage, et qui vit mourir ses deux plus jeunes autres fils issus de son second mariage, lors de son triomphe si mémorable. Ses deux fils adoptés seront célèbres eux aussi, l'un devenant un Fabius et l'autre un Scipion (de la gens Corneliana). Pour ses filles voir ci-dessous.
Le DECRET de AEMILIUS PAULUS en HISPANIE :
On a vu que ce décret pris par celui qui n'est encore que Prêteur de la province d'Hispanie Ultérieure est remarquable quant à la forme de l'écriture latine encore archaïque. Plutarque outre sa biographie du vainqueur de Persée dans ses "Vies parallèles" a aussi indiqué ses "De rebus a se gestis apud populum", ses propres réalisations à destination de la population et décrit ce fameux "Decretum Hastense" puisqu'il touche directement ce peuple espagnol; il y est dit que les esclaves qui avaient été réduits à cette condition par les Hastenses, qui vivent dans la tour (turris) de Lascutana sont désormais libres, que leur ville et terre dont ils ont été dépossédés doivent leur être rendues pour aussi longtemps que le désirera le Sénat et le peuple de Rome (dum populus senatusque Romanus vellet), seuls propriétaires désormais. Un décret pris au camp, le 12ème jour des calendes de février de -189.
Les SCIPIONES liés aux AEMILII et les GRACHII :
Les Aemilii furent liés familialement aux Scipiones de deux façons : par Aemilia Paula, fille du consul L. Aemilius Paullus mort à Cannes en -216 et par son frère L. Aemilius Paulus Macedonicus. Aemilia Paula connue aussi par le nom d'Aemilia Tertia (3ème fille) vécut ~ -230 à ~-163, épousa en effet Scipion l'Africain le Grand vainqueur de Carthage, et fut la grand-mère des frères Gracques par sa fille Cornelia Africana. Cette dernière est en effet la mère de ces deux illustres romains; elle dit de ses fils qu'ils furent "ses seuls trésors"; il est vrai qu'ils avaient de qui tenir : Cornelia est passée à la postérité autant pour ses talents d'oratio (oratoires) que d'écrivain, peu communs alors pour une femme; et elle est mentionnée à propos d'un présage qu'elle fit sur la mort de son mari Tiberius Gracchus. L. Aemilius Paullus eut, outre ses fils adoptés, deux filles, Aemilia I et II. P. Cornelius Scipion Aemilianus, nommé ainsi après son adoption par la gens Corneliana se mariera avec Sempronia la sœur des frères Gracques; l'une des deux Aemilia fut fiancée à M. Porcius Cato, le fils de Caton l'Ancien, mais Plutarque, dans ses "Vies Parallèles" (Vie de Caton le Jeune) dit qu'elle épousa finalement Metellus Scipion peut-être parce qu'étant cousine au premier degré du jeune Caton, ces fiançailles ne pouvaient légalement aboutir à un mariage.
AEMILIA et AEMILIUS SCAURUS Belle-fille et beau-fils de SYLLA :
Elle est la fille de Aemilius Scaurus et de Caecilia Metella; à la mort de Scaurus, sa mère Caecilia se remariera avec le dictateur Sylla qui devient donc son beau-père; ils eurent aussi un fils nommé comme son père Aemilius Scaurus qui devient donc le beau-fils de Sylla . Aemilia fut mariée à Man. Glabrio et enceinte de lui elle en fut arrachée pour être donnée comme épouse à Pompée. Ce dernier pour contracter ce mariage dut répudier sur la persuasion de Sylla, sa 1ère épouse, Antistria. Ce mariage autoritairement arrangé fut tragique; Plutarque dit qu'il correspondait surtout aux temps malheureux de Sylla et bien moins aux moeurs et à la vie de Pompée car, ajoute l'historien (T. I, 473, 623) quel spectacle horrible que de voir Aemilia traînée enceinte de la maison de son mari, vivant encore, dans celle de celui voulu par Sylla, et Antistia chassée honteusement et impitoyablement. La malheureuse Aemilia ne vécut que peu de temps auprès de Pompée, étant morte peu après en couches !
Aemilius Scaurus fils fit quant à lui une belle carrière : devenu propréteur de Corse et Sardaigne il put y édifier une fortune colossale aux dépens des indigènes bien entendu. C'est lui qui, défendu par Cicéron, fut...acquitté !
Sainte PAULA de ROME et Saint JEROME :
Aemilia Paula est née à Rome vers 348 de notre ère, de Rogat dont on dit qu'il descendait du roi Agamemnon, ce roi légendaire grec de Mycènes et qui ruina Troie. Mais elle descend aussi des Aemilii, Gracchii, Cornelii et des Scipions des anciens temps romains. Sa mère Blesilla descendait de Marcia Papiria, épouse d'Aemilius Paulus, mère de Scipion l'Africain Minor. Elle descend également des Iulii plus directement mais maritalement, sa fille se nommera d'ailleurs Julia Eustochia; son époux fut Toxotius qui lui, tire sa haute origine d'Enée et des Iulii; ils eurent cinq enfants. Devenue veuve à 36ans donc vers 383 ou 384, Paule et sa fille Eustochie partirent bien loin s'établir, ou plutôt établir un monastère féminin à Bethléem, en un lieu proche de celui où Jésus naquit près de quatre siècles plus tôt. Et elles en firent bâtir un autre pour Jérôme et ses compagnons car celui-ci rentra dans sa région d'origine, le pape Damase qui l'avait appelé à Rome était mort. J'ai déjà indiqué combien Jérôme se sentait très proche d'Aemilia Paula; cette complicité théologique peut se compléter de la sainteté qu'il voit dans ces deux femmes : Je ne pourrai rien dire encore qui fut digne des vertus de la sainte et vénérable Paule. Noble par la naissance, plus noble encore par la sainteté; puissante jadis par ses richesses, plus illustre aujourd'hui par la pauvreté de Jésus-Christ; descendante par Rogat, son père (son nom chrétien sans doute que l'on peut traduire par "le cheminant vers Dieu") du célèbre Agamemnon, qui prit la fameuse ville de Troie après dix ans de siège, et par Blésille, sa mère, des Scipions et des Gracques, qui sont les plus illustres parmi les romains, à Rome elle préféra Bethléem, et aux palais dorés l'humble toit d'une pauvre habitation. Suivant la tradition de plusieurs familles de la gens Aemilia elle fut élevée chrétiennement, alors que les persécutions affreuses étaient encore très présentes dans les esprits bien que terminées; elle eut aussi une très solide culture conforme à celle que l'on donnait dans toute famille de haut rang; elle parlait les deux langues littéraires d'alors, le grec et le latin. Elle épousa donc un jeune romain, grec d'origine, Toxoce, dont elle eut quatre filles dont Eustochie qui suivit sa mère en Orient et une Pauline; tardivement un garçon vint combler son père. Elle fut d'une réputation sans tache et selon Jérôme la femme la plus douce et la plus bienveillante pour les petits, les plébéiens, les esclaves.Mais à 31 ans la voilà veuve; et sa réaction fut de se sentir appelée par Dieu: elle se rapprocha de la société chrétienne de l'Aventin et se "jeta" littéralement dans ce monde, abandonnant son confort et son rang social, pour vivre dans la rigueur. Le pape Damase dont Jérôme fut le secrétaire convoqua un grand Concile d'Occident en 382; il vint des évêques de toute la chrétienté d'alors, Epiphane qui venait d'Orient logea chez elle; avec Paulin autre évêque oriental elle eut des conversations qui la déterminèrent à quitter Rome et ses enfants; pour les mêmes raisons elle eut le bonheur de se rapprocher de Jérôme; celui-ci consentit à donner des lectures et explications théologiques sur l'Aventin. Ainsi se forma une forte amitié, illustre et pure entre eux. Le départ probable d'Aemilia Paula et d'Eustochie ressemblait beaucoup à un abandon de ses autres enfants et cela ne plut pas à certains membres de la famille; on traita Jérôme de séducteur, surtout que la dernière fille nommée comme sa grand-mère Blésille se convertit aussi. Il y avait également les questions d'argent : Aemilia Paula dilapidait les revenus de ses biens en aumônes; dans une sorte d'élan héroïque et pour faire taire ses détracteurs elle distribua tous ses biens à ses enfants avant de quitter définitivement l'Italie et les siens, malgré quelque stratagème familial pour l'en empêcher. Jérôme dit à ce sujet quand même que "ses entrailles se déchirèrent" lorsqu'elle quitta le rivage latin. Une vie nouvelle entièrement dévouée à Dieu, c'est-a-dire au service des plus humbles et aussi au service de Jérôme qui n'eut plus qu'à s'occuper de son inlassable travail de traduction. Aemilia Paula mourra le 26 Janvier de l'an 404 âgée de 56 ans, Eustochie dix ans plus tard. Paula fut inhumée en grandes pompes dans une grotte attenant à celle de la Nativité; Jérôme qui écrivit sa vie y fit graver cette inscription : La fille des Scipions, des Paula, des Gracques, l'illustre sang d'Agamemnon, repose en ce lieu. Elle porta le nom de Paule. Elle fut mère d'Eustochie. La première dans le sénat des matrones romaines, aux splendeurs de Rome elle préféra la pauvreté du Christ et les humbles champs de Bethléem.
(=> "Histoire de Ste Paule" Abbé Lagrange; "Eloge de la Sainte" St Jérôme; "Les petits bollandistes. Vies des saints" T. XI).
Paula aura assisté Jérôme durant toute sa vie de religieuse en lui offrant une présence affectueuse et vertueuse; bien qu'elle le seconde elle ne vient pas en second; lorsqu'elle tombera malade, Jérôme délaissera ses travaux et se mettra à son chevet. Lorsqu'elle meurt en 404, il en a un si grand chagrin qu'il tombe malade à son tour. Il mourra en 420 et voudra reposer non loin de Paula, dans l'église de la Nativité. Eustochie serait morte un an avant selon certains, en 419.
L'affranchi Marcus AEMILIUS PHILEMON :
Cet homme au service de la gens Aemilia est cité dans le "Pro Milone" de Cicéron; c'est un esclave affranchi de Marcus Aemilius Lepidus. En tant qu'affranchi de son ancien maître il prend le nom de celui-ci et son ancien nom d'esclave est alors placé en position de surnom, selon les règles prévues dans ce cas.
AEMILIUS HONORATUS de NÏMES et sa famille :
C'est un personnage célébré dans cette colonie; de son nom complet Lucio Aemilio Marci filio Voltinia Honorato, il est connu par deux inscriptions (CIL XII 3164 & 3165); la 1ère sur une grande table de pierre rectangulaire qui est une partie sans doute du piédestal d'une statue et dont le texte complet nous est parvenu; la 2ème était sur la face arrière d'une table de marbre, son texte est moins évident mais il s'agit bien du même personnage, notamment par la mention d'une intervention spéciale dans la carrière dudit Aemilius. Une autre inscription de Nîmes cite le même nom mais on n'est pas sûr qu'il s'agisse du même cette fois. Aemilius Honoratus était bien un sénateur de la cité, bien qu'il n'ait exercé aucune fonction en Gaule Narbonnaise, il est pourtant désigné ainsi et de plus membre de la tribu Voltinia qui est celle à laquelle les nîmois furent rattachés. On sait aussi qu'il vécut sous le règne de Trajan (mention de Optimus Princeps qui lui fut propre). C'est donc sous sa protection que notre Aemilius effectua sa carrière, au début du IIème S., une carrière rapide qui le dispensa de tout service militaire sur faveur impériale, il a accédé directement à la questure bien avant l'âge requis de 25ans, magistrature qu'il exerça non en Gaule mais dans le Pont-Bithyme et au sortir de laquelle il fut sans doute l'adjoint du proconsul de cette province sénatoriale, ce qui est assez rare (on ne compte que 8 cas en un demi-siècle). Il revint ensuite à Rome comme édile puis prêteur, et il n'a pas encore 30ans ! Toute cette carrière fulgurante sous Trajan. Et c'est sans doute quelque temps avant la mort de cet empereur, entre 114 et 117, qu'il devient Préfet des Distributions (gratuites) de blé à la plèbe 'frumentaire' de Rome, Proconsul de Crête et Cyrénaïque, Prêtre du Collège des Vingt Féciaux. Mais on ne sait ce qu'il advint de lui après la mort de Trajan. Bien que rien ne permette de dire que cet illustre nîmois protégé de l'empereur, mari de la nîmoise Plotine, ait appartenu à la parenté de l'Augusta (l'épouse impériale) on peut quand même penser qu'il dut à la famille impériale les facilités de sa carrière formidable qui ne l'a jamais ramené à Nîmes et qui fut, ce qui constitue à lui seul un fait remarquable, entièrement civile.
(=> "Sénateurs & chevaliers romains originaires de la cité de Nîmes sous le haut-Empire" Etude prosopographique. Y. Burnand in Mélanges de l'Ecole Française de Rome- Antiquité; Vol.87(2) pp. 681-791; 1975).
- Seulement 5ans après cette publication furent trouvées de nouvelles inscriptions à Nîmes qui semblent parler de sa possible origine : il s'agit d'une importante famille d'affranchis de cet endroit; on y découvre les noms de ses parents L. Aemilius Asyncretus et Cornelia Philaenis; il a un frère L. Aemilius Cornelianus et une sœur Aemilia Corneliana. On notera dans cette famille comment s'est opérée l'association des noms de famille paternelle et maternelle; les parents sont affranchis des deux grandes familles Aemilii et Cornelii et il y a prépondérance du nom aemilien qui est le nom agnatique.
(=> "Mélanges Pierre Lévêque : Anthropologie & société" M. D. Mactoux, P. Lévêque, E. Guy; CNRS 0338).
M. COMINIUS AEMILIANUS de NÎMES :
Ce chevalier romain, grand notable de Nîmes, fit par contre toute sa carrière en Province Narbonnaise et en Gaule; il est connu par deux dédicaces postérieures à sa vie; à Nîmes il exerça les fonctions municipales supérieures puis envoyé à Narbonne pour représenter sa cité à l'assemblée provinciale (dont les aula du haut moyen-âge puis les parlements de province seront les héritiers), il en devient le président (flamine). On sait par une autre inscription le concernant qu'il s'éleva ensuite à des fonctions "nationales"; patron des Voconces puis des sévirs augustaux de Nîmes, il fut enfin curateur de la colonie d'Aqua Sextiae (Aix-en-Provence) nommé par l'empereur (on ne sait pas trop si ce fut Trajan ou Hadrien) dans le 1er tiers du IIème S.
L. SAMMIUS AEMILIANUS de NÏMES :
Il est bien connu par une, voire deux inscriptions et fut aussi nîmois; d'origine équestre il était donc chevalier; il exerça des fonctions judiciaires notables, fut membre du collège sacerdotal romain des Luperques, dont l'autel était réservé aux chevaliers; puis il est indiqué qu'il présida, lui aussi, à l'assemblée provinciale de la Narbonnaise comme flamine. On ne connait rien sur ses fonctions municipales à Nîmes, peut-être ses origines et ses brillants débuts lui permirent-ils de les sauter ? La paléographie de l'inscription la place au IIème S., le dédicant Maternus, affranchi, est connu à Nîmes comme président d'une association dyonisiaque à l'époque de Trajan et d'Hadrien, lui aussi donc vécut à la même époque que les deux précédents. (cf. "Le pouvoir local en Gaule Romaine" L. Lamoine, Presses. Univ. B. Pascal, Clermont-Ferrand, 2009).
C. AEMILIUS BERENICIANUS MAXIMUS de NÏMES :
Connu par l'inscription du socle d'une statue qui fut érigée en son honneur (CIL XII 3163), trouvée dans les anciens murs de Nemausus. Il s'agit d'un sénateur qui devint proconsul et finit consul. Son surnom Berenicianus évoque une possible origine hellénophone. Il semble qu'il appartenait à une famille bien en vue puisqu'il traversa les règnes de Caracalla, Eliogabale et Sévère Alexandre sans problème. Après le cursus habituel dont juge, tribun militaire, questeur urbain, édile et préteur il fut gouverneur de province et légat d'Asie. Il poursuivit comme Proconsul de la Narbonnaise sans doute sous le règne de Caracalla dont il fut le préteur des dernières volontés (il est l'un des 3 seuls connus pour les 6 siècles de cette Provincia) en 222 et restera à ce poste jusqu'en 235. La statue fut sans doute érigée sous le règne d'Alexandre Sévère. Cet Aemilius fut donc Préfet de la Gaule Narbonnaise et c'est en remerciement d'un bénéfice accordé à la ville de Nîmes que la statue lui fut offerte ou parce que les citoyens nîmois furent fiers de l'avoir comme compatriote. L'inscription indique : Consul Septemvir Epulon, Proconsul de la Splendissime Province de Narbonnaise suivent ses titres précédents ci-dessus indiqués puis ses titres militaires. Il accèdera enfin au consulat directement en sortant de cette dernière fonction.
C. AEMILIUS POSTUMUS supposé de NIMES :
Il est connu par une inscription formulant une dédicace honorifique due aux conseils des décurions de Nîmes; on pense qu'il était lui aussi nîmois : il est de la tribu Voltinia, exerce des fonctions municipales dans une cité nommée "sa colonie" de Nîmes et son appartenance au groupe important des Aemilii, si bien représenté à Nîmes parmi les autres cités de Narbonnaise et de la façon la plus flatteuse qui soit (voir les précédents). Il a parcouru tous les honneurs municipaux puis fut tribun légionnaire de la VIème Légion Victrix, durant sans doute la période flavienne d'avant 89, lorsque cette légion était sur le Rhin, à Neuss. (rèf. voir ci-dessous).
D'autres noms d'AEMILII dans le GARD :
Outre les noms relevés et trouvés à Nîmes on peut ajouter d'autres aemiliens trouvés dans le Gard en général comme Aemilia Fortunata, Aemilia Salvina, Aemilius Acceptus de la tribu Voltinia, L. Aemilius Philumenus, L. Aemilius Valentinus.
(=> "Carte Archéologique de la Gaule - Le Gard 30/3" de M. Provost & allii; Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, Paris, 1999).
L. AEMILIUS ARCANUS de NARBONNE :
Un Aemilius Arcanus, dont l'inscription parlant de lui trouvée à Narbonne, a été noté dans la page des Aemilius gallo-romains du midi . Celui dont on parle ici fut de sa famille et son prédécesseur; il fut connu par les vers que lui consacre le poète Martial (Epigramme 72 - I.8). Il parait natif lui aussi de Narbonne et Martial était également soit narbonnais soit espagnol, on n'est pas sûr, ils vivaient vers la 2ème moitié du Ier S. Aemilius Arcanus fut sénateur après avoir exercé ses charges municipales à Narbonne. Honoré de toutes les charges éminentes de la colonie, célèbre pour son mérite comme pour son érudition. Il descendait comme son successeur des Aemilii de Rome, de la branche familiale des Arcanus bien entendu dont une famille était installée à Narbonne d'après ce que l'on peut savoir. Il aimait les Belles-lettres et protégeait ceux qui les aimaient c'est ce que nous dit de lui Martial dans cette fameuse épigramme qu'il lui écrit en le joignant à son livre dont il lui fait présent. (on avait un sens très élevé de la dédicace en ce temps-là comme des relations !).
Deux AEMILIANUS Préfets du Prétoire à la fin de l'empire :
On n'a plus le nom complet de ces deux personnages. Tous deux furent Préfets du Prétoire (soit de très hauts fonctionnaires responsables de plusieurs provinces et/ d'armées), l'un sous les empereurs Arcadius et Honorius, en 406 et l'autre sous Majorien en 458.
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