Les FUNERAILLES d' AEMILIUS PAULUS MACEDONICUS en -160 :
Selon Diodore de Sicile ces obsèques grandioses paralysèrent la vie économique et poltique de Rome. Voici ce qui est raconté :Comme les rumeurs sur la mort d'Aemilius Paulus se répandaient et que la date des funérailles approchait, la cité entière fut tellement accablée par la douleur que les travailleurs et le reste du peuple se rassemblèrent; de même les sénateurs et le Sénat laissèrent leurs affaires. Depuis toutes les villes autour de Rome d'où ils pouvaient arriver à temps pour les funérailles, les gens se dirigeaient vers Rome presque en masse. Ils avaient le désir de voir le spectacle et d'honorer le mort. Et leurs attentes ne furent pas décues : Les deux fils d'Aemilius Paulus, Q. Fabius Maximus Aemilianus et P. Cornelius Scipio Aemilianus leur offrirent à grand prix des jeux funéraires appelés 'munera' (voir l'origine de cette pratique) , une magnifique procession et la représentation de deux pièces de Térence, "Hecyra" et l' "Adelphe" selon la pratique des 'ludi scaenici'.
La procession était suivie de l'éloge funèbre prononcé par l'héritier dans lequel il louait le défunt et ses glorieux ancêtres et surtout les exploits de tous dont il était le descendant. Il préparait ainsi sa propre carrière !
Si l'on a là de grandioses funérailles, l'habitude de donner ainsi des spectacles lors de la mort de grands personnages est une habitude qui remonte, selon les sources, à -264, lorsque trois paires de gladiateurs s'affrontèrent au Forum Boarium (marché aux bœufs). Mais ce n'était là que le début; les premières vraiment connues et commentées furent celles de M. Aemilius Lepidus en -216 pour lesquelles ses héritiers offrirent trois jours de jeux où ils firent combattre 22 paires de gladiateurs (je rappelle ici que la gens eut sa propre école); tout alla en s'enflant jusqu'à la promulgation de la Lex Tullia de ambitu en -63 qui en règlementa enfin la pratique.
LA CORRUPTION à ROME :
Les occasions et les moyens de corruption utilisés pour arriver à ses fins ne date pas d'aujourd'hui. Les puissants de Rome l'ont utilisé dans les funérailles comme ci-dessus, dans les campagnes électorales bien sûr, les triomphes aussi; concernant l'élite politique elles devenaient de véritables actes publics ! Un des exemples les plus cités est l'audace de ce Prince du Sénat nommé M. Aemilius Scaurus qui fut acquitté grâce à Ciceron dans une affaire évidente de corruption en province : Il avait bien distribué de l'argent au peuple dans le cadre de sa campagne électorale mais ses rivaux.... avaient fait de même...auparavant! Il est vrai que ces deux-là étaient des 'boni', des alliés. A comparer avec l'actualité politique contemporaine si riche en soupçons de ce genre !!
Un tribunal spécial s'occupait de juger de ces cas, tant il y en eut. dans le cas signalé il fut question dans le procès de certaines abréviations trouvées dans les livres de comptes du concurrent de Scaurus qui se nommait P. Rutilius Rufus; par exemple celle-ci : A F P R qui, selon Scaurus aurait signifié : Actum Fide P. Rutili soit 'Fait sur la Foi de P. Rutilius', et portant bien sur des sommes d'argent ou d'engagements pris (dettes contractées ou 'litteris'). Sans nous prononcer au moins pouvons-nous voir que de telles sommes distribuées furent vraisemblables et plausibles pour tous alors (cf. Pol. 6. 56.4).
Dans le même ordre d'idées et avec le propre fils du prince du Sénat, M. Aemilius Scaurus le Jeune on a en -54 une autre affaire de corruption remarquable : Le dit Scaurus Jeune revient à Rome de sa propréture en Sardaigne afin de se présenter au Consulat. Entre-temps une plainte est déposée contre lui devant le Tribunal permanent "de repetundis" pour extorsion. Les accusateurs ne pouvant enquêter vu la date proche des élections, rejettent le délai imposé craignant que Scaurus, en digne fils de son père, n'achète ni plus ni moins le Consulat avec l'argent extorqué aux Sardes et que, comme son père l'eut fait, il ne devienne sénateur avant d'être jugé! Il lui suffirait ensuite d'aller piller d'autres provinces pour s'acquitter de son administration en Sardaigne. Voilà encore qui doit vous rappeler l'actualité, non ?
(=> "La corruption à la fin de la république Romaine" C. Rosillo Lopez; Univ. de Neufchâtel, Suisse).
Les descendants d'AMELIUS SIMPLICIUS II Comte du Midi :
Le fils du plus ancien Comte de Comminges, Couserans, Carcassonne, Razès et Foix, propriétaire aussi de grands domaines dans l'Albigeois, le Narbonnais jusqu'en Catalogne, pour certains d'éventuelle ascendance wisigothe quand d'autres évoquent une (moins probable) origine laonnoise, hérita des biens de son père et eut à les partager entre tous ses fils. Dans la partie haut moyen-âge on peut voir que l'un fut par ses descendants à l'origine de l'abbaye de Lézat (09) et proche de la famille des comtes toulousains; par Guilhem Amelius ou Aton Amelius il sera l'ancêtre des familles nobles de Quié, de Châteauverdun, de Marquefave, de Pailhès et de Rabat....
De ses autres fils, Raymond-Guillaume et Bernard-Guillaume :
* Raymond-Guillaume sera le seigneur souverain du Podaguès et eut cinq fils :
1 Arnaud, l'aîné et son successeur, père de Roger qui héritera de lui, formera la 1ère dynastie des Comtes de Comminges, et sera la source des maisons de Lescure et Durfort.
2 Guillaume-Raymond ne nous est connu que par une donation, avec les deux frères suivants, à l'abbaye de Roses, en Catalogne, datée de Juillet 1053.
3 Bernard-Raymond, évêque de Couserans.
4 Amelius-Raymond, qui suit et
5 Roger, religieux.
* Amelius-Raymond :
Il eut en partie en apanage la seigneurie du Podaguès et d'autres domaines de ses ancêtres disséminés dans les territoires de Narbonne, Albi, dans le Razès et en Catalogne, ainsi que la directe de leurs châteaux de Carcassonne et Foix. C'est du Podaguès que ses descendants ont pris le nom patronymique de Podio, du Puy car le Podaguès est le pays du Puy dont le centre fut Belpech, le beau puy (cf. HGL, Cartulaire de Lézat, Arch. du château de Foix, les comtes de Comminges et les Mémoires de la maison du Puy-Melgueil). On a vu qu'il donne avec ses frères à l'abbaye de Rosas en 1053, des terres allodiales (libres, ne relevant d'aucun seigneur et libres d'impôt) provenant de l'héritage paternel. Amelius-Raymond donne d'autre part mais de son seul chef, par le même acte, une portion de vigne au territoire de Loar. (cf. Hist. Génér. Languedoc, T. II, Preuves, pp. 223-226; Cartulaire de Rosas, Marca Hispanica p.1098). Amelius Raymond eut quatre fils :
* Raymond Amelius qui suit;
Pierre Amelius Prévôt, premier dignitaire de la cathédrale de Toulouse, archidiacre du Podaguès selon la donation de 1053.
Geraud Amelius qui fut la souche d'une maison très distinguée de l'Albigeois depuis connue sous le nom d'Ameil, "qui de patronymique devint héréditaire chez ses descendants" selon le Nobiliaire consulté. (cf. Donation de 1053 et HGL).
Roger, qualifié de Clerc (donation de 1053).
* Raymond Amelius fut seigneur du Podaguès en partie et des autres droits ou domaines de son père dont il fut le principal héritier; il fut aussi Avoué de Sorèze, abbaye voisine de son château de Roquefort (les ruines de Roquefort dominent toujours la petite mais profonde vallée du Sor sur le versant nord de la Montagne Noire, près de Revel). Il intervint dans la donation de 1053 comme fils aîné. Plus tard il est mentionné dans diverses chartes de 1063 et 1084 et qualifié d"Illustre" et "Centurion" (chef militaire) au procès-verbal d'une Assemblée des Trois Ordres ou Plaid, tenue à Narbonne le 7 Mai 1080. Il avait épousé vers 1055, très-haute et très-puissante Dame Guile, de la maison des anciens vicomtes de Lautrec (et il y aura des Amiel de Lautrec bien plus tard) laquelle lui porta en dot le château et seigneurie de Roquefort que l'on vient de souligner. De ce mariage il y eut six fils dont la branche des Amiel du Puy, de laquelle fut celui qui accompagna le Comte de Toulouse en Croisade en Palestine où il adopta le nom définitif de "Du Puy" (voir ce nom). Le 4ème de ces fils parait avoir été Amelius Raymond alias Amelius de Podio, le seul à avoir hérité du vieux nom Amelius dans cette génération.
* Amelius de Podio fut successivement Abbé de Foix puis évêque de Toulouse. C'est à ce dernier titre qu'il unit en 1110 l'église de Ste Colombe à l'abbaye de Cluny. Il aurait aussi fondé en 1119 en faveur des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, la commanderie de St Rémi devenu Grand Prieuré de l'Ordre à Toulouse. Il leur donnera l'année suivante, l'église de ce lieu, et les chevaliers s'y installeront. En 1123 il leur accordera encore d'autres privilèges. Il mourut en l'an 1140 selon la Gallia Christiana (T. XIII, P.15); (cf aussi : HGL, T.II, pp.363,645-646; Arch. du Grand Prieuré de St Gilles, Année 1120, n°25; Bibl. Clunisianensis, Lib. 16, n°21; Mém. de Catel, p.879).
(=> "Nobiliaire Universel de France" N. Viton de St Allais T. V 1ère partie "Du Puy-Melgueil"; Bachelin-Deflorenne, Paris, 1873).
Les LEONCE Evêques de BORDEAUX et les AMELIUS au VIème S. :
Bien que ces relations soient inextricables tant les familles furent mêlées on peut cependant préciser quelques accointances supplémentaires. Léonce II évêque de Bordeaux possédait la villa de Primiacus, auparavant propriété du frère de Paulin - famille girondine bien connue en ce temps-là dont Pontius Paulinus, ancêtre de Léoncius, père ou grand-père de St Paulin, évêque de Nole en Italie à la fin du IVème S. - Les Paulin avaient comme lointain ancêtre C. Pontius Paulinus, consul suffect ~200, de la famille des Pontii mais aussi du surnom si digne des Pauli, très remarquable famille de la gens des Aemilii.
Léonce II aurait été le propre fils d'Amelius, l'évêque de Paris comme je l'ai dit dans la notice de ce personnage. En tous cas "son plus proche héritier par le sang", ce qui évite une confusion d'un éventuel Amelius évêque de Bordeaux dans les mêmes temps; un tel personnage n'est nullement attesté et il semble logique de relier Amelius à l'église de St Denis de Paris (La Chapelle proche de Montmartre ou une église dédiée sur l'Ile de la Cité) suivant l'évêque de Paris de ce nom entre 533 & 548. Ce Léonce II épousa Placidina descendante de Sidoine Apolinaire et de l'empereur romain Avitus; il était aussi proche parent de Léonce Ier, son prédécesseur.
Sans doute peut-on relier à ces Léonce bordelais, Léonce évêque d'Eauze ~511 et même son successeur, à Auch (où le siège est transféré) du nom d'Amelius (évêque d'Auch après 511, jusqu'à 538) lequel est suivi par un Paulinus ! De cette même époque encore comment ne pas penser aux proches Amelius, évêque de St Bertrand de Comminges ~550 ou Léonce de celui de Saintes ~630. L'histoire de l'église en ces temps post-romains semble bien encore très dépendante des descendants de l'empire et de ses familles nobles gallo-romaines, elles-mêmes possiblement descendantes de grandes familles et gens romaines.
(=> "Ruricius Ier Ev. de Limoges et ses relations familiales" Ch. Settipani in Francia 18/1, 1991).
Quelle église primitive fut consacrée à St Denis, à Paris et à Bordeaux ? :
L'église et abbaye de St Denis a suscité de nombreuses controverses des historiens quant à l'époque, au lieu et à ses constructeurs. Henri Sauval (cf. "Histoire & Recherches des Antiquités de la Ville de Paris" T. I, pp. 263 à 268, publié en 1724) pense qu'il s'agit de celle dénommée St Denis du Pas, comme l'affirma avant lui Launoy, mais d'une époque plus ancienne pour ce dernier, qui dit qu'elle fut construite par Amelius, évêque de Paris en 536 et remplacée peu après par la Basilique plus grande qu'aurait fait édifier Léontius, évêque de Bordeaux; se basant sur le fameux poème de Fortunat il aboutit faussement à cette conclusion, confondant comme d'autres un Amelius, évêque de Bordeaux qui, en effet, aurait fait construire une église à St Denis dans son diocèse, et qui aurait été reconstruite par son successeur Léontius (Fortunat, "Carmina", I, 11) (cf. Fr. Léo "Monumenta Germaniae historica, Auctores antiquissimi", T.IV, pars. Iera, p.13&14. L. Duchesne "Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule", T. II, p.464). Il n'est pas enfin possible d'identifier Amelius de Paris avec son homonyme de Bordeaux comme le fait Sauval (cf. Duchesne, ouvrage cité, pp. 61 & 466). Pourtant la controverse dura jusqu'au seuil du XXème S. !
(=> "Etudes sur l'Abbaye de St Denis à l'époque mérovingienne" L. Levillain in Bibl. de l'Ecole des Chartes, année 1925, Vol. 86, pp. 6-7).
L'histoire de la GIFLE donnée tous les ans à un JUIF de TOULOUSE au moyen-âge :
C'était devenu une coutume toulousaine avant le XIème S dont l'origine est racontée dans "Des miracles de la Ste Vierge" d'une collection d'Oxford. Le récit est intitulé "Des juifs de Toulouse qui furent punis à la suite d'une insulte au Christ". Selon la tradition son auteur semble le rapporter à l'époque de Charlemagne. Aux fêtes pascales un juif se permit d'insulter le Christ devant un pénitent qui se trouvait devant St Sernin. Rempli d'une juste colère l'homme frappa le juif félon et le cas ayant été rapporté au comte Guillaume III Taillefer, il y eut un jugement; curieusement le juif lui-même fut acquitté mais c'est sa communauté qui subira la punition et, de plus tous les ans à pareille époque : Il semblerait qu'un tel fait soit antérieur à 1017 en tous cas. Cette année-là la chronique d'Adhémar de Chabanais (rédigée vers 1030) parle bien de ce fameux soufflet annuel mais pour dire qu'il provoqua la mort du juif souffleté; le juif en aurait perdu et la cervelle et les yeux (!) tombant en expirant sur le champ, tant le soufflet fut si violent. Le cartulaire de la basilique St Sernin en parle aussi et il ressort de la mention qui en est faite que la peine nommée colaphisation fut aménagée à l'époque de l'évêque Amiel entre 1106 et 1139 car ce brave évêque leur permit de racheter ce "droit" infâmant. Le soufflet traditionnel si l'on peut dire se mua en une leude ou péage que les juifs devaient payer aux chanoines de St Sernin chaque fois qu'ils passaient la barrière de la ville, depuis la fête de tous les saints (2 Novembre) jusqu'à celles de St Sernin (fin Novembre) comme l'indique l'HGL, 2ème éd. vol. III, p. 252. Voilà une insulte qui, finalement leur coûtera bien cher, mais ils avaient l'habitude de payer !
(=> "La 2ème collection anglo-normande des miracles de la Ste Vierge" par collectif).
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