Les AMELIUS cités dans les actes en LIMOUSIN :
Amelius de Billac est témoin ~1100 dans un acte concernant Arfeuille, près de Aigueperse à St Bonnet-la-Rivière; vers 1200 Geraldus Amelius, sacerdos, est témoin d'un don de terres vers Bellac et Ebolus Amelius qualifié de dominus, est présent dans un acte de 1191 concernant Saurciac (Sourciac, en Corrèze); Amelius del Cassau signe un acte ~1100 concernant St Morcil, (canton de Roueyre, arrond. de Bourganeuf) dans la Creuse, il est nommé del Cassain dans un autre acte qui le concerne plus directement au même endroit; Amelius cognomento La Bifa (curieux surnom) fut témoin d'un don au lieu de Bassoleys (devenu Bois-Soleil en français !) un hameau de St Junien-la-Bregère (Creuse) autour de 1100. On a à la même date le nom de Amelius de Charrières et ceux de Amelius del Mazel, d'Amelius de Pairac (déjà noté page précédente) et d'Amelius de Roeira (Royère de Vassivière, 23) qui apparaissent dans plusieurs actes de la 2ème moitié du XIIème S. , Amelius de la Cort près d'Aubusson (23) et Guido Amelius du côté de Pierre-Bufière. Et enfin un curieux Petrus de Monte-Amale dont le géopatronyme a de quoi nous interpeller : il s'agit probablement de cet endroit aussi dénommé Mont-Amil et dérivé du latin Monte Amelio, Montémil qui est présent dans le cartulaire de l'abbaye St Etienne de Baigne, en Saintonge pour un acte de ~1100; c'est toujours un hameau de la commune de Baignes- Ste-Radegonde (16).
Dans les années 1150 vivait l'inévitable et déjà vu Amelius de Montcocu (ou Moncocu, Moncogul) qui achète vers 1175 le Mas de La Selve (nommé aussi Amelius de Grandmont), initiateur des premiers biens de l'abbaye de ce nom que l'on voit vers 1220-1236 confirmer un don de son épouse Aspasie à Pierre de Telet.
(=> "Bulletin de la Société Archéol. & Historique du Limousin" T. XLVIII Limoges, Imp. Ducourtieux, 1900 - références contenues dans le Cartulaire des Prieurés d'Aureil et de l'Artige).
Des AMEIL ou AMIEL dans la famille de CHAMBON puis de COMBRAILLES et du CHAUCHET (23 & 03) :
° La famille de Chambon eut depuis les temps de Charlemagne jusqu'au seuil du XIIIème S. plusieurs Amiel dans ses rangs. Vers 814 époque de la mort de Charlemagne, Bernard, fils ou petit-fils de Rigaud, prince de Chambon, se reconnait feudataire du comte de Limoges, personnage établi par l'empereur lui-même. C'est avec les Capétiens que les seigneurs féodaux mis en place par les carolingiens vont selon la pyramide feudataire s'établir durablement; déjà sous le roi Louis d'Outre-mer et Lothaire on trouve cité vers 954 comme Prince de Chambon, un Amelius. Il est dit que c'est lui qui assoit la féodalité pérenne de ses fiefs ancestraux. Il eut trois fils de sa 1ère épouse, Albert l'aîné, Ameil et Willelme; une fille fut mariée au sire de Bourbon, Archambaud III le Grand à qui elle apporta d'ailleurs une partie de la Combraille. L'orthographe d'Ameil et Willelme sera différente selon les auteurs; on pourra souvent trouver Amiel pour Ameil et Guillaume pour Wilhem comme on peut s'y attendre. Bien entendu c'est l'aîné Albert qui sous Henri Ier reçut et transmit à son propre fils nommé Ameil II le titre et les fiefs; avec son accord il fonda en 1038 (il fut donc majeur alors) le prieuré de Malval, au territoire d'Alpo, en Petite Creuse. Cet Ameil II, fils de Dea de la Quille son épouse, est connu par l'histoire généalogique de la maison de Courtenay. Ameil II seigneur du Chambon du temps du roi Philippe Ier dont parle la Chronique de Vigeois pour une fête où il parut avec une brillante suite, eut plusieurs enfants de son épouse Alix de St Julien, descendante des sires de Bourbon, dont un Ameil qui fonda l'abbaye de Bonlieu en 1121 (abbaye royale de l'ordre de Citeaux dans la baronnie de St Julien) et est l'ancêtre de la branche des Chambon-St Julien (2ème maison en 1066) qui s'est perpétuée au moins jusqu'à la Révolution. Ces Chambon St Julien furent alliés aux La Roche-Aymon, ils ont d'ailleurs les mêmes armes. Le fils aîné d'Ameil II, Guillaume participa à la 1ère Croisade en Terre Sainte, en 1099; il transmit le titre de prince de Chambon à son tour à Ameil III sieur de Combrailles. On ne sait pas trop si Raoul de La Roche-Aymon qui fut archevêque de Lyon en 1235 est ou pas le petit-fils d'Ameil II, car Ameil III étant décédé, sa veuve Dalmatie épousa en secondes noces Astorg de La Roche-Aymon qui pourrait avoir été son père ! Mais revenons à Ameil III; de son vivant il eut cinq enfants, malheureusement et c'est en ces temps-là un véritable drame dynastique, ses trois fils moururent sans postérité; des deux filles l'une devint nonne; ne restait que Pétronille (ou Pernelle) pour hériter du titre. Pétronille devint donc princesse de Chambon et hérita de ses frères leurs fiefs. Cette dame de haut lignage et bien pourvue épousa le comte Guy II de la Tour d'Auvergne ~ 1180; c'est ainsi que la principauté de Chambon et Combraille passa dans la maison des anciens comtes d'Auvergne dont le prestige culminera bien après avec le maréchal de Louis XIV.
(=> "Abrégé de la généalogie historique et critique de la maison de La Roche-Aymon" s/s auteur, Paris, Lavigne, 1786; "Histoire de la marche et du Pays de Combraille" M. Joullietton, T. I, Betoulle, Guéret, 1814).
° La famille du Chauchet eut plusieurs Amelius dont les membres étaient au moyen-âge les seigneurs de la commune de ce nom de nos jours située dans le canton de Chénerailles dans la Creuse. L'un d'eux est bien cité comme Dominus, seigneur de ce lieu dans un acte de 1249 en tant que feudataire de Robert V comte d'Auvergne et de Boulogne.
Un mot sur cette principauté du Boubonnais: Chambon c'est la petite cité de Chambon-sur-Voueize (23), situé entre Guéret et Montluçon, dans la vallée encaissée et tortueuse de la Voueize, affluent du Cher. Autrefois dénommée Chambon Ste-Valérie en raison du fait que l'on conservait dans son prieuré devenu abbaye le chef (tête) de Ste Valérie, ce fut un castrum avec une forteresse malheureusement ruinée par le siège qu'y fit le roi Charles VII; cette forteresse fut bien le siège d'une principauté, celle du pays de Combrailles alentour. De nos jours Chambon conserve de nombreux témoignages de son passé dont plusieurs classés MH (vaste et belle abbatiale Ste Valérie, magnifique pont roman) et peut s'enorgueillir d'avoir été classée 3ème en 2014 comme "Village Préféré des Français" (émission de FR2) en raison du caractère de son bâti et de son cadre accueillant au bord charmant de la Voueize.
Enfin il est à remarquer que dans cette même région de Combraille, dans la Haute Marche du Limousin, canton de Chénerailles, à proximité du Chambon, la famille seigneuriale du Chauchet (23) eut plusieurs "Amelius deu Chauchet" parmi ses membres dont un noté en 1249. Le Chauchet était alors un prieuré qui dépendait du Chambon. Les héritiers dudit Amelius font en 1277 une donation à Bonlieu. On a aussi une trace d'un Amélius dit "lo Magre", le maigre en occitan sans plus de précision. Il est possible que les deux familles aient été liées.
Les AMIEL DAVID et autre AMIEL DE CHASTANH seigneurs du LIMOUSIN :
Déjà 250 ans plus tôt un Amiel prévôt de St Junien, vers 1060 est connu : par un accord de ce temps il devient feudataire de l'évêque de Limoges Itier, lequel, en échange, lui maintient ses honneurs et châteaux (acte 164 du cartulaire de St Etienne de Limoges), lesquels ? probablement St Junien. Et c'est fin XIIIème et XIVème S. que plusieurs Amiel David furent seigneurs de St Junien : Amelius I qui est déjà mort en 1286; Amelius II son fils qui devient chevalier le 5 des ides de mai 1318. On a conservé une partie de son sceau : daté de 1296 on note "trois coquilles de ....accompagnée de deux lions léopardés de...."; on sait enfin qu'il ne vivait plus en 1330. Amelius III fils du précédent qui est fait chevalier en 1363 mais est déjà connu dans les actes en 1332; ce dernier est père de Gaufridus qui sera évêque d'Autun. La lignée des David car finalement ce sera leur nom patronymique définif, se rencontrera jusqu'à la Révolution; il est vrai que des deux prénoms, c'est celui de David qui était en position de devenir patronymique.
(=> "Nobiliaire du diocèse et généralité de Limoges" T. III Abbé J. Nadaud, Chapoulaud, 1863-1872; "Les évêques de la province ecclésiastique de Bourges : milieu Xè - fin XIème. S." M. Gasmand, Connaissances et Savoirs, 2007).
Amelius de Chastanh (=châtaigne ?) était, lui, un damoiseau d'Eymoutiers connu uniquement par le Grand Armorial du Limousin par son sceau armorié dont il fit usage en 1267; lui aussi malheureusement incomplet on sait seulement qu'il se composait de six billettes de ? rangées en orle.
Les AMIEL cités dans les chartes de la CHARTREUSE DE MONTRIEUX (83) :
La chartreuse N. D. de Montrieux est située dans le diocèse de Fréjus; depuis Marseille on y arrive par Signes et Méounes; de Toulon ou de Hyères par Soliès, tous lieux que nous allons retrouver dans les noms de ces Amiel locaux. Il faut préciser aussi que ce lieu est de nos jours l'un des monuments provençaux les plus populaires et visités, situé dans un cadre naturel idyllique.
Le cartulaire de Montrieux indique en effet de nombreux Amiel aux XII et XIIIèmes S. Une charte de 1171 délivre les noms de Ugon et Raimond Amiel, fils de Amiel de Signes, lesquels libèrent les chartreux des droits seigneuriaux sur les biens qui étaient dans les limites de leur fondation, ce qui signifie que ces Amiel étaient seigneurs de cette terre. Ces Amiel étaient peut-être liés avec d'autres comme Amiel de Fos, d'Hyères, lequel donne annuellement du sel de ses salines en 1217 aux religieux, ou Geoffroy, fils de Pons Amiel de Méounes lequel donne pour ce qui le concerne, des terres de la côte Ophanelle et autres en 1140, ou encore cet Amiel de Noulis et ses fils qui donnent eux aussi des terres en 1183; sans oublier les Amiel de Soliès. Parmi ces derniers Pierre Amiel et son frère Hugues qui, en 1146-1149 donnent tous les droits qu'ils avaient sur les confins de Montrieux. En 1212 est à nouveau cité Amiel de Fos et son fils Guy pour la donation des pacages possédés par eux dans les terroirs d'Hyères et de Bormes (les Mimosas). Enfin sur le territoire de Mazauges en 1244 Pierre Amiel par sa veuve Dame Cardona (sans doute était-ce un bien propre de son mari décédé dont elle conserva le douaire) fait une donation précédée en 1238, et là de son vivant, par la vente de la 16ème partie d'un pacage dans les mêmes lieux.
(=> "Revue Mabillon" 23ème année, n°89 à 92, 1933, Abbaye St Martin de Ligugé).
GUITARDUS AMELII et consorts :
Guitard Amiel, un autre Amelius et son épouse Garsinde sont cités avec d'autres co-seigneurs dans une donation collective aux abbayes de Cluny et Moissac ('fille' de Cluny) des églises de St André de Tescou et St Martin de Longopogio (Longpech) effectuée entre 1071 et 1075 (Archives de Moissac). De plus on trouve dans le même acte pour accepter ce don outre le nom de l'abbé Unaldo (Hunaud) le nom d'un seul moine celui de Poncio Amelii (Pons Amiel). Unaldo administra cette abbaye entre ces deux dates.
(=> "Revue du Tarn Vol. IX; Albi, Nouguiès, 1892).
RAYMOND AMIEL D'ALIEU (09) :
Raymond Amiel d'Alieu est seigneur de Planissoles, en pays de Foix, en 1160; il est aussi nommé Amiel d'Alieu de Montaimeric. Le terme d'Alieu fait penser à celui d'Alion, peut-être fut-il membre de la célèbre famille ariégeoise de ce nom et de la branche de Montaimeric. Mais le nom de Planissoles est surtout connu dans l'histoire cathare pour celui de l'une de ses descendantes, Béatrice de Planissoles, née ~1274, dame de Montaillou, pour son rôle dans le fameux livre d'Emmanuel Leroy-Ladurie "Montaillou, village occitan" qui décrit notamment à travers le registre de Jacques Fournier, l'hérésie complète de ses habitants et notamment la sienne, doublée de vices sexuels assez crus et mêlés à la sorcellerie. Elle eut de nombreux amants, même alors assez âgée, le plus connu étant le curé du village, Clergue. Mais elle eut aussi un autre prêtre nommé Barthélémy Amilhat, un nom que je me devais de noter bien sûr. Jugé lui aussi comme hérétique avec elle en 1320, il sera détenu un an mais s'en sortira pas trop mal.
PETRO AMELII DE TORCELLAS :
Ce nom est inscrit comme témoin dans une donation de 1151 du comte Roger III de Foix à sa fille nommée Braidimène. Le qualificatif de Torcellas fait référence à un toponyme (localité) de l'Aragon espagnol, de l'autre côté des Pyrénées donc.
AMIEL DE RIUSSECH (09) :
Le chevalier Amelius Bertrand plus connu sous le nom d'Amiel de Riussech était possessionné dans la région de Béziers, il fut spolié de ses possessions par Simon de Montfort dès 1209 (cela est connu par une liste de 1209 : G. P. de Carcassonne, J. 1032-4, n°29 et J. 1033-13, n°85); c'est un rare cas d'un seigneur local qui ne se soumet pas dans la région bitteroise à Montfort. Il sera à nouveau inquiété en 1226 car soupçonné d'appartenir à la secte honnie; pourtant sa fille nie l'hérésie encore en 1247 (J. 1032-4, n°10); elle rapporte que, gravement malade, il demanda l'absolution à plusieurs personnalités ecclésiastiques de Béziers dont Pierre Amiel alors encore seulement sacriste de cette église. Poursuivi par Montfort qui lui avait aussi confisqué ses vastes biens à Castelnau et Nissan, il ne put rentrer à Béziers, malgré l'intervention du pape auprès de Simon de M. Il recouvrera cependant ses biens au départ d'Aymeric de Montfort et vivra dès lors en bon catholique. Devenu veuf par la suite, il finira par rentrer dans l'Ordre du Temple.
(=> note 16, p.367 de "Villages médiévaux en Bas Languedoc...(Xème - XIVème S.)" M. Bourin-Derruau T. II "La démocratie au village (XIII-XIVèmes S.)"; L'Harmattan Chemin de la Mémoire, Paris, 1987).
Son cas, encore une fois, révèle la situation religieuse de Béziers avant l'arrivée des croisés; la période de peu antérieure au siège, alors que le clergé local ne se désintéressait pas de la présence d'hérétiques dans la ville motivera la fameuse liste des dissidents dénoncés en 1209. Il était du Bourg St Jacques et l'on sait par l'attribution de ses biens confisqués qu'il possédait une maison dans la ville, le château de Nissan et une maison à Carcassonne (Fonds Doat, fol.23, acte du 29 nov. 1212 fait à Pamiers).
Un de ses frères participera à la conquête de Majorque et y fit souche; il aura sans doute suivi le chevalier de Termes dans cette aventure de l'après-croisade, alors que les seigneurs languedociens s'insérèrent, de gré ou de force dans la féodalité à la française.
Deux AMIEL Chevaliers languedociens :
Amiel de Touffailles et Amiel de Caylus sont des chevaliers languedociens paraissant proches des Comtes de Toulouse, aux XIIème S. Ces deux toponymes se situent dans le Tarn-et-Garonne, au nord-est et nord-ouest de Montauban.
- Amiel de Touffailles vécut durant la majeure partie du XIIème S. Il est noté avant 1135 pour une mise en gages de dîmes à l'abbaye de Moissac et il devient dans le dernier quart de ce siècle un proche du comte de Toulouse Raymond VI. Il est encore connu à l'extrême fin de ce XIIème S. pour une relation qu'il fit sur la revendication du lieu fortifié de Beaucaire au nom de la "reine Jeanne" d'Angleterre qui fut la 2ème épouse éphémère de Raymond VI (elle meurt 35 mois seulement après leur mariage célébré en 1196, mais aura eu le temps de donner à Toulouse le futur Raymond VII). Il est le plus ancien seigneur de ce lieu connu. Le nom de Touffailles s'écrivit anciennement Theufales (655) puis Tofalias et il mérite une explication : il a pour origine celui de Taïfali qui désigne un peuple sarmate, venu ici depuis l'Europe de l'est, ayant suivi et lié aux wisigoths dans leur pérégrination depuis les rives du Danube jusqu'en Gaule méridionale au Vème S. Un nom enfin à ne pas confondre avec celui de Tiffauges en Charente qui a la même origine cependant et que je cite pour sa relation avec le fée Mélusine dont je parle dans la sous-page sur les chansons de geste (page Amiel en littérature).
- Amiel de Caylus vivait semble t-il dans la 2ème moitié du XIIème S. En effet un acte de donation de châteaux en fief par le comte Raimond V de Toulouse fait en 1176 à St Antonin (Noble-Val) indique son nom comme témoin. Le nom de Caylus a pour origine son "castellucium" soit son 'petit' château' qui est pourtant assez imposant. De nos jours, le village est connu pour son site, ses maisons médiévales et les ruines de son.... château, lui aussi médiéval.
AMIEL d'ORILHARGUES (30) :
Amelius de Aurelianicus traduit ainsi en français est un personnage cité dans une charte de donation faite à Notre Dame et au chapitre cathédral de Nîmes (mais sans date) d'un mas situé à St André de Godols et du tiers d'un autre. Un mot sur ce toponyme : il faut savoir que le suffixe -argues est très courant dans le Gard, il désigne le terme latin d'ager (traduit en -ac plus généralement dans le sud) qui exprime un territoire cultivé; accolé au nom de son propriétaire gallo-romain, Aureliani ici, il nomme anciennement le lieu; ce dernier Aurelianicus peut désigner, à part celui d'Orly en région parisienne, celui d'Aurillac, dans le Cantal, mais le suffixe -argues n'y est pas présent...? Quant à St André-de-Godols, il s'agit d'un prieuré rural disparu proche de Nîmes.
Les AMIEL DE PEYREPERTUSE (11) :
La 1ère mention du château de Peyrepertuse, la "roche trouée" sur la crête des Corbières est en 1020. A cette époque-là la région du Peyrepertusès est administrée par un lignage féodal puissant qui apparait au tout début du XIème S. Pierre est le fils d'Ermengarde et vers cette année 1020, en 1018 en vérité, on lit que Pierre Amiel de Peyrepertuse prête serment de fidélité au vicomte de Narbonne Béranger pour des possessions qu'il a dans cette ville (cf. HGL T. III p. 251); il apparait par là que Pierre Amiel est le 1er seigneur obéissant à ce vicomte, le fief venant juste d'être donné par le comte catalan de Besalu au vicomte audois en 1012; l'on sait par ailleurs qu'il n'y aura plus de liens avec le seigneur catalan dès 1017. C'est cette année-là d'ailleurs qu'il est déjà cité dans une charte relevée par A. de Pous. Enfin il semble que dès 1020 il réside à Narbonne, ce qui pourrait indiquer une origine familiale de haut rang selon Amado (1973, p.39).
(=> "Peyrepertuse forteresse royale" Collectif s/s la dir. de L. Bayrou; Archéologie du Midi Médiéval Vol. 3 suppl. n°3 Année 2000).
Le nom d'Amiel de Peyrepertuse se retrouvera bien plus tard avec celui d'un châtelain de Bellver, en Cerdagne et sous-viguier de Barida en 1401 (cf P. Vidal "Expéditions des marins & marchands roussillonnais sur les côtes de Syrie & d'Egypte pendant le Moyen-Âge" in Bulletin de la Soc. Agr. Sc. & Litt. des Pyr. Or. Vol.41 1900 p.237). Cet Amell de Perapertusa comme il est nommé en catalan fut maître des ports en Roussillon et Cerdagne sous le règne de Jean Ier d'Aragon. De son épouse Françoise il eut Pierre qui fut seigneur de Castell-Rossello déjà en 1378 (Arch. Dép. Pyrénées-Orientales B225, 253 - Notice hist. sur le Roussillon, 1ère série; Alart).
AMIEL de RUSTIQUES (11) :
C'est un chevalier d'origine occitane mais qui se plie rapidement aux ordres des nouveaux maîtres de la région, les français. Il est cité comme croisé des 7ème (1248-1254) et 8ème Croisade (1270) en Terre Sainte . Lors de la 8ème il fut sous les ordres d'Olivier de Termes, lui-même Chevalier croisé de la suite de Louis IX, roi de France, à partir de 1264, lequel était arrivé à la tête d'un contingent de catalans. A ne pas confondre avec Amiel de Villalier qui suit.
AMIEL de VILLALIER, AMIEL de PEYRIAC (11) : appelé aussi Géraud ou Guiraud Amiel de Villalier, voir ce nom page précédente.
Villalier est une commune proche de Rustiques, situées au nord immédiat de Carcassonne. Cet Amiel-là fut lui un "faydit", un seigneur rebelle proche des comtes et vicomtes languedociens, qui combattit avec eux la croisade anti-cathare et anti-occitane, avant 1244, date de la chute du bastion de Monségur.
Un 3ème chevalier audois faydit, Amiel de Peyriac (en Minervois proche de Rustiques & Villalier) sera lui condamné pour hérésie à la prison mais il s'en évadera !
ARNAUD AMIEL de CARCASSONNE :
Probablement familier des seigneurs de Pennautier, son nom est connu par celui de sa veuve, Guillelma Amiel dans une enquête de la viguerie de Carcassonne de 1262 (il s'agit donc d'une enquête civile de l'administration royale nouvelle et non de l'inquisition) (cf. manuscrit latin 11013 de la Bibli. Nationale de France, f° 12a).
AMELIUS DE SAINTE-VALIERE :
Seigneur (en partie ) de ce territoire du Minervois proche de Narbonne; en 1270 il rend hommage pour l'église voisine de St Etienne de Pouzols.
AMIEL de FOS : (voir les seigneurs de Fos nommés Amiel plus bas)
Il est le petit-fils de Guillaume Ier de Marseille (~935-1004), le 1er vicomte de Marseille et autres lieux connu, qu'il eut de sa deuxième épouse Ermengarde d'Arles (~982-1049) par leur fille Astrude (~995-1055) mariée à Guy de Fos. Ce Guy de Fos est lui-même fils de Pons de Fos, petit-fils d'un autre Pons de Fos, lequel est l'ancêtre des seigneurs des Baux de Provence, ces fameux seigneurs dans la famille desquels on trouve d'autres Amiel, une famille prestigieuse dont se réclame la toujours présente famille des princes de Monaco, par Hugues des Baux (981-1060), ainsi que se réclamait aussi la branche de la famille princière d'Orange.
PONS AMIEL Seigneur provençal :
Cet Amiel était seigneur de Château-Vieux, en Provence, en 1225, année où il paye des droits de dîme au prieur de Castelveyre, Henri de Fornès.
Le nom AMIEL chez les seigneurs de SAINT-CERE, VAYRAC et CARDAILLAC (46) :
Un Amiel est notamment co-seigneur de Saint-Céré vers le milieu du XIème S.; il participa comme témoin à une donation faite par l'évêque de Cahors en 1070 de la chapelle de St Céré et de l'église Ste Spérie au prieuré de Carennac, avec les autres co-seigneurs Hugues, Eirad et Pierre fils d'Eirad. Les prénoms d'Eirad et Amiel sont courants dans la famille seigneuriale; il y a même un "Hugues dit Amiel" ce qui montre bien cela. (cf. Actes du Congrès Nat. des Soc. Savantes de Fr., Comité des Trvx Hist. & Sc., Section d'Hist. Médiév. & de Philologie, BN 1979; Le château de St Séré ou les Tours de St Laurent p.14, J. Juillet, Loubressac Lot, 1970). Ces prénoms sont multiples dans les cartulaires de Beaulieu et Carennac et ils sont un indice que certains des seigneurs devaient descendre soit du seigneur rebelle du début du Xème S. Géraud d'Aurillac, soit (et c'est probable pour le nom Amiel) apparentés aux premiers possesseurs du château des Peyrières, futur Castelnau-Bretenoux dont on parle dans l'article qui suit (Pierre Amiel) (cf. site Patrimoine - Occitanie sur les Tours de St Laurent).
Une charte (n°602 du cartulaire cité en référence) datable d'entre 1053 et 1085 donc de la même époque que le 1er Amiel cité dans cet article, indique non seulement les noms de Bernard et Hugues Amelii, seigneurs en partie de Vayrac (Vairaco), lieu proche au N-O de St Céré, mais également celui d'autres Amiel comme Gerbertus et Stephanus Amelei, et d'une femme nommée curieusement Aymeldis, épouse du seigneur Guillelmus de Vayrac, qui se fit religieuse à Beaulieu d'où est extraite cette charte qui porte sur des échanges de propriétés entre le monastère et des seigneurs. Ce nom rare ne se trouve, à ma connaissance, que dans une autre charte, celle d'une abbaye elle aussi bénédictine mais assez éloignée, à Flavigny (Côte d'Or): datée de 897 c'est celui d'une femme mais qui signe par celui de Aymelsendis ! Sans entrer dans les détails de cette charte 602 de l'abbaye bénédictine de Tulle, il en ressort que cette paroisse de Vayrac fut aliénée par les abbés, vivant de manière séculière, à des seigneurs laïques dont ceux du château de St Céré (Séré en ce temps là). Les deux frères Amelii en avaient chacun 1/4. La part de Bernard fut vendue en 2 fois par ses fils Bernard et Gisbert, pour eux et leurs frères Etienne et Hugues, contre quelque possession que leur donnait en échange leur beau-frère Guillaume de Vayrac, mari de leur sœur Aymeldis et une somme d'argent, le dit Guillaume cédait ensuite son acquisition à l'abbé de Tulle. (cf. Bulletin de l'Assoc. des Amis du Passé de St Céré" article "la famille de Ste Spérie" p.64; n°33 juin 2000).
Cardaillac se situe au sud de St Céré. Un Amiel en sera seigneur au milieu du XIIIème S.; il est témoin en 1250 dans une enquête faite à Cahors au sujet de l'impôt de guerre (pour la paix !); il se nommait Géraud et il est qualifié de chevalier de Cardaillac et bien qu'il ne figure pas sur la généalogie de cette famille seigneuriale on pense toutefois qu'il en fut membre (cf. Monographie des paroisses autour de Thémines, Ed. Albe, Cahors, Inventaire des Archives du XIIIème S., p.50).
PIERRE AMIEL Seigneur de CASTELNAU-BRETENOUX (46) :
A l'emplacement de la formidable forteresse que l'on voit encore de nos jours, existait au XIème S. un simple mas, d'après une charte de donation à l'Abbaye de Beaulieu. Le toponyme apparait en 1108, époque où Pétronille, fille de Géraud Capra, co-tenancier, y possède des maisons ('in castronovo domos'), maisons dans le château neuf que Pierre Amiel, seigneur, avait donné en gage à son père. Ce Pierre Amiel est bien l'un des suzerains des origines du lieu, qu'il partageait sans doute avec d'autres seigneurs. Lors de la donation à l'Abbaye, il se peut que Capra ait hérité du patrimoine de Pierre Amiel, un nom bien connu aussi en Quercy où des lignages ont ce nom en faveur; remarquons aussi que l'on ne se trouve pas très loin de l'Albigeois, et de Penne.
Les AMIEL Seigneurs de FOS et d'HYERES (13) :
Plusieurs Amiel sont connus dans cette famille provençale parente des Amiel des Baux (voir ci-dessus):
Des Pons vicomtes de Marseille en partie il faut citer l'un des fils que Pons III eut de son épouse Rixende, le 3ème étant un Amiel qui fut la souche d'une branche de seigneurs provençaux mais s'éteignit à la 4ème génération. De l'un des six frères de Pons III, Geoffroy II, il résultera Pons IV puis Pons V; ce dernier eut son fils aîné nommé Amiel (III).
- Du plus ancien cité plus haut : on sait qu'en 1060 il se remaria avec Belielse (le premier fut infructueux), de qui il eut Pons IV, vicomte de Marseille et Bertrand, père d'un Amiel II de Fos, de Guy II et de Geoffroy; en 1187 une guerre opposera Guy et Amiel de Fos, co-seigneurs du château d'Hyères. Amiel II de Fos est cité encore en 1204 mais il meurt cette année-là et est enterré à Hyères; il était surnommé "Le Grand Marquis".
- En ce qui concerne encore le premier Amiel de Fos : il est nommé en 1062 avec son frère l'évêque Rostaing dans un acte de donation d'églises où est cité pour la 1ère fois ce Château d'Hyères. Le vicomte de Marseille Pons IV eut, on l'a dit au début de l'article, un fils Pons V dont la 1ère épouse lui donna Amiel III de Fos, seigneur souverain d'Hyères, Cuers et La Garde (à ne pas confondre avec son cousin Amiel II de Fos qui vécut à la même époque !). Amiel III fut attaqué dans ses possessions par Alphonse II roi d'Aragon et Comte de Provence qui lui disputait le droit de souveraineté; mais il déploya parait-il tant de valeur dans la défense de ses biens qu'il força ce grand prince à se retirer; il vivait encore en 1202. Il épousa Alazaie de Laydet, Dame de Lavéra, dont il eut six enfants, lesquels durent souscrire au traité d'échange et de soumission qui leur fut imposé par Charles Ier d'Anjou nouveau comte de Provence, qui redoutait leur puissance et voulait les éloigner du littoral; ils conservèrent toutefois des fiefs. Du 3ème fils sortira la famille de Laidet.
Fos est une seigneurie située alors sur d'anciennes villas et métairies romaines, mise en défense avec le "nobile castrum Ararum" puis matérialisée dans un fief immense qui s'étendait jusqu'à... Hyères, d'où le surnom de Fos pris par les seigneurs Guy et Amiel, seigneurs d'Hyères.
(=> "Nobiliaire Universel de France..." de N. de St Allais T. XIX; Paris, Bachelin-Deflorenne 1877; lequel n'est pas au diapason avec le "Dictionnaire de la Noblesse" de De La Chesnaye-Desbois & Badier T. 11 Paris, Schlesinger 1867, ce qui, conjugué avec des noms semblables et des qualifications approximatives ou manquantes donne un certain flou à ces informations parcellaires et peu datées).
Encore au milieu du XVème S. des Amiel demeureront des nobles de Fos; on le voit par leur présence au conseil de ville par ex. en 1467 où le livre terrier (cadastre) est dressé par les syndics de la communauté avec la permission de "Noble Guillaume Amiel" qualifié de bailli et le plus riche de ceux qui sont au conseil... mais ils ne sont pas nécessairement des descendants de ces Amiel du haut moyen-âge. (cf. "Histoire de Fos-sur-Mer" H. Gay, Edisud, 1977).
Des AMIEL dans les actes d'ARLES :
- Dans les actes des Hospitaliers : En octobre 1182 Renaud Amiel donne pour le salut de son âme, de celle de sa femme Rixende et de son fils Hugues Amiel, tout ce qu'il possède au Mas Thibert et un pâturage à La Motte, gardant toutefois l'usufruit de ces biens jusqu'à sa mort (f° 28 r des actes de l'Ordre des Hospitaliers d'Arles aux archives des Bouches-du-Rhône). Quelques années plus tard, en novembre 1206, dans le même coin de la Crau d'Arles et pour le même ordre, Amiel de Fos donnera à son tour, en accapte, "deux cousssous" (pâturages en provençal) qu'il possédait, dits Tor de las Erras et de Cogol, pour lesquels l'ordre lui versera une soulte et une redevance.
- Dans les actes de la communauté : Reynaud Amiel, qui vivait près d'un siècle plus tard que son homonyme précédent, bourgeois de la ville, est cité dans les actes de la "maison consulaire" en 1296-97.
Des AMELIACO Périgourdins :
Le cartulaire de l'abbaye périgourdine de Cadouin cite au moins deux Ameliaco ; Iterio et Willemq(ue) son frère au milieu du XIIème S. Ces frères Itier et Guillaume portent le patronyme d'Ameliaco car ils sont originaires de Millac, près de Mauzac, en Périgord, qui se nommait autrefois Amiliacum (1156) ou Ameilhac (1216) en passant par Miliacum en 1115 dans les chartes de cette même abbaye.
(=> "Cartulaire de l'Abbaye de Cadouin..." J. Maubourguet, Ed. Coueslant, 1926). On constatera en passant l'attribution du toponyme de naissance pour désigner ces individus, la nomination individuelle par un nom unique commencant à préciser des éléments supplémentaires.
Il se peut aussi qu'il y ait eu bien avant, autour de l'An Mil, des Amelia de la parenté des Amelius du toulousain dans la famille des comtes de la Marche et du Périgord. Selon Settipani une sœur ou nièce d'Aemilius Simplicius le bienfaiteur de Lézat et nepos de Garsinde, aurait épousé en 2èmes noces Bernard comte de la Marche (né ~1005) en 1031 car elle fut alors veuve de son 1er mari Helias II, comte de Périgord de 1010 à 1031. Mais cette union donna cinq enfants et l'âge de cette dame (~40 ans) ne semble pas en rapport possible. A moins qu'il faille voir dans son nom une nièce d'Amelia de Périgord. D'autres Amelia sont connues alors dans la même région comme Amelia épouse de Boson Ier vicomte de Châtellerault (~995 - 1021) qui est d'ailleurs peut-être la même qui fut la mère de l'évêque de Poitiers Isembert II mais en ce cas quid de la famille régionale de rattachement ? Ces relations familiales sont inextricables malheureusement ! (cf. "La noblesse du midi carolingien. Etudes sur quelques familles d'Aquitaine & du Languedoc du IX au XIème S...." Ch. Settipani; Prosopographica & genealogica Vol. 5 2004, Oxford).
Les AMIEL Seigneurs de ROQUEFIXADE (09) :
Roquefixade fut une citadelle cathare célèbre. Sa position magnifique sur un éperon rocheux altier, à mi-chemin de Foix et de Lavelanet, surveillant avec son voisin Péreille les routes entre ces deux lieux et le pays de Dun au nord, portes d'entrée pour la forteresse de Montségur, fut, autant qu'on puisse remonter dans le temps, un château appartenant aux Amiel, depuis au moins 1050 d'après Michel Sabatier, alors que l'Hist. Génér. du Languedoc ne la mentionne pour la 1ère fois qu'en 1243 ! Il pourrrait s'agir d'une possession des Amiel de Pailhès; en 1187 Bernard Amiel cédera ses droits d'usage aux Cisterciens.
Le nom de Roquefixade ne désigne pas une 'roche fichée ou fixée' mais une roche fissurée en occitan.
EMA AMIEL D'AIGUIERES (13) :
Provençale, la famille noble d'Aiguières tire son nom d'Eyguières, près d'Arles; son plus ancien représentant connu est Bertrand. Il est rappelé (étant alors défunt) dans un acte de mars 1195 citant sa veuve, Ema Amiel; de leurs enfants, le 1er mourut sans postérité, le 2ème fut Archevêque d'Arles et c'est le 3ème qui continua la lignée (bien que l'on pense qu'il fut un fils naturel d'Ema Amiel !), une lignée qui traversera les siècles.
(=> "Dictionnaire des familles anciennes ou notables à la fin du XIXème S." Chaix d'Est-Ange; Evreux, Hérissey, 1912).
GUILLAUME AMIEL de SOLIERS (13) :
Guillaume Amiel dit de Soliers (Soliès de nos jours) figure avec son père dans des donations de 1055, 1056 et 1079. En 1097 il acte en son seul nom mais avec d'autres, y assiste son épouse nommée Sarrasine. On le retrouve dans un accord de 1116 avec un autre Guillaume de Soliers au sujet de droits sur Nant, Soliers et autres lieux.
(=> "Compte-rendus du Congrès des Soc. Savantes de Provence" Arles 1909; Bergerac Castanet 1910).
Les AMELIUS DE LAUTREC :
La famille de Lautrec dont le plus célèbre représentant moderne est le peintre Henri de Toulouse-Lautrec est une vieille famille tarnaise qui s'allia aux comtes de Toulouse. On connait plusieurs Amelius dans cette famille.
- Amelius Ier de Lautrec est le fondateur d'une de ses branches familiales; il apparait à la 9ème génération de la branche principale au XIIème S. Il est co-vicomte de Lautrec avec son frère aîné Pierre qui continuera mais seulement pour deux générations la branche principale. Il est le descendant d'un Aton dont on sait seulement qu'il fut vicomte dans le Toulousain vers 865-867.
- Apparaissent ensuite sur une autre branche : Amelius-Sicard Ier serait né fin XIIème-début XIIIème S. seigneur de Verrès; il eut deux enfants dont l'aîné Amelius-Sicard II qui lui succèdera vers le milieu du XIIIème S. Seigneur possessionné en Narbonnais mentionné dès 1222, il est mort avant 1274; on sait qu'il épousa Adélaïde de Narbonne.
- Ce dernier eut trois fils dont l'aîné Amelius-Sicard III hérite du titre; il épousera en 1282 Aissié de Vintron, dont il aura trois fils; le 2ème, Amelius, fut abbé de St Sernin de Toulouse puis devint évêque de Castres (voir notice partie bas moyen-âge); il meurt en 1335.
- Passé deux générations sans que l'un des enfants ne porte le nom d'Amelius, nous trouverons alors le 3ème fils d'Isarn III de Lautrec qui portera à nouveau le beau et insigne nom d'Amelius de Lautrec; il sera d'abord évêque de Couserans en 1371 puis évêque de Comminges en 1384 et enfin Cardinal-prêtre du titre de St Eusèbe en 1385; il meurt en 1390. Bien que cela soit assez hypothétique on veut voir ses armes sculptées sur une clé de voûte de la nef de la cathédrale commingeoise : soit un écu parti d'une demi-croix de Toulouse et d'un lion, soit un écu à la croix de Toulouse surmonté d'une crosse ? (cf. "Tour des Lautrec - Vielmur sur Tarn" M. Chaillou; Vol. 1, Hadès, 2014).
Cette branche s'éteindra avant le milieu du XVème S., mais ce sera la plus longue en longévité patronymique. N'ont donc demeuré, jusqu'à Henri, le peintre des cabarets parisiens, que la branche des Toulouse-Lautrec.
AMIEL chevaliers de MONTAIGUT (81) :
Des Amiel sont, vers 1190, chevaliers de Montaigut en Lauragais, avec plusieurs Aton (de St Jean, de Castelnau, de Montels). Les descendants de ceux-ci sont toujours seigneurs de ce lieu avec les Saisset, au XIIIème S.
(=> "Routes, voies de communications et voyages" Journées d'histoire de Gaillac 1992; Ed. musées de Gaillac, 1994).
AMIEL DE PENAFORT :
De son nom complet Raymond Amiel de Penafort, ce chevalier fut possesseur foncier au XIVème S. (dont des droits mouliniers) au Puy-St-Pierre, commune de Villepinte de nos jours, en Lauragais audois ainsi qu'à Castelnaudary (60 sètérées de terre labourable).
(=> "Les campagnes du Lauragais à la fin du moyen-âge..." M-C Marandet, Presses Univers. Perpignan, 2006).
BERNARDI DE AMELIAVO :
Dans un acte de fidélité prêté en 1196 au seigneur Guillaume de Montpellier est cité comme témoin parmi d'autres, Bernardi de Ameliavo. Était-ce un seigneur de l'entourage de ce dernier voire un chevalier ? peut-être de Millau ?
Les AMIEL D'AURIAC Seigneurs de ST PANCRACE puis de LA PALME :
St Pancrace était au moyen-âge une seigneurie du territoire de La Palme (11). Cet Amiel ou Amelius en fut le 1er seigneur, du moins le 1er connu. Il est par là à l'origine de l'une des plus vieilles familles du Languedoc; cité dès 1071, il est le possesseur de plusieurs fiefs en narbonnais; Mahul, l'historien audois, cite par exemple un don en gage du bien d'un Amelius d'Auriac donné par son descendant du même nom, situé à La Palme dans les terres alors de l'abbaye de Lagrasse, en juin 1206 (voir ci-après); il était proche d'Olivier de Termes, seigneur du Termenès, partie centrale du Massif des Corbières. Il y a alors toujours en ce lieu de St Pancrace la chapelle du Xème S. dédiée à ce saint. En 1302, le seigneur de St Pancrace deviendra co-seigneur de La Palme après le paréage signé avec l'abbaye de Lagrasse pour cette fondation.
(=> "St Pancrace" L. Jalabert in "Les Amis de St Pancrace" site internet.)
Les AMIEL D'AURIAC Seigneurs d'ALBIERES :
La petite seigneurie d'Albières, dans les Corbières, a une longue histoire en lien avec ces Amiel. On a vu ci-dessus que les seigneurs d'Auriac furent puissants jusqu'à La Palme, sur le littoral et dans l'article qui suit, qu'ils le seront jusqu'à Paziols au sud du massif. Parents de la famille principale de ces terres centrales, les de Termes, on peut voir par leur généalogie entre les XI et XIIIème S. que le nom individuel d'Amiel fut chez eux, comme chez les Pailhès ariégeois ou les de Penne tarnais, un nom "marqueur". Le plus ancien des Auriac connus est d'ailleurs un Amiel. Cet Amiel d'Auriac, est le même que celui noté pour l'article précédent sur La Palme; par un acte de 1067, on sait que l'église d'Albières et les droits y afférant lui appartiennent en seigneurie directe; il est probable aussi qu'il détenait la moitié de la "ville" d'Albières selon les historiens Floutié et G. Langlois. En 1094, avec son frère Pierre il consent à une donation faite par leur 3ème frère à l'abbaye voisine de Cubières. Par un serment de fidélité prêté par son fils Raymond au comte suzerain de Barcelone, entre 1067 et 1071, on connait le nom de son épouse, du moins celle de ce temps-là, on verra à la fin de cet article pourquoi. Cette épouse est nommée dans cet acte Dame Péraure.
Les seigneurs justiciers des Corbières furent les archevêques de Narbonne, justice qui sera déléguée ici aux seigneurs locaux d'Auriac; la puissance de l'église fit que c'est sa justice qui prédominera et forcera les seigneurs locaux des Corbières à cet hommage et serment; la répartition des droits seigneuriaux entre les pouvoirs, laïc et religieux, fut d'ailleurs précisée à cette occasion. Le 1er hommage connu aux archevêques date de l'an 1131; comme on le voit dans l'inventaire des actes de la seigneurie Amiel d'Auriac prête serment de fidélité en 1131 puis encore en 1133 pour ces fiefs à son suzerain religieux, l'archevêque de Narbonne.
En 1140 est cité un (autre ?) Raymond désigné comme "fils d'Amiel d'Auriac et de Dame Douce" ! S'agit-il vraiment d'un autre Raymond ? Probablement pas, plutôt d'une erreur d'inattention d'un copiste ultérieur. Vers 1140 toujours, le vicomte de Carcassonne Roger Trencavel, reçoit les serments de fidélité de ce Raymond, fils d'Amiel et de Dame Douce donc, mais aussi d'un autre Amiel, celui-ci fils de Dame Laurette, pour le château d'Auriac (il faut préciser que la suzeraineté laïque était passée entretemps de Barcelone aux Carcassonne).
Par la suite et de nombreux actes (1157, 1183, 1206, 1226) on voit que ce seigneur va devenir un chevalier 'faydit', rebelle à la Croisade, et ses biens importants comme on l'a vu lui seront confisqués. S'il s'agit vraiment du même ? Bien qu'il soit possible de voir en cet Amiel d'Auriac, le même que le dernier nommé en 1140, on peut cependant en douter, car en 1226 il aurait été alors très âgé. Il faudrait en déduire qu'en tant que fils d'Amiel d'Auriac Ier ou le vieux, comme les deux autres, ce 1er Amiel aurait eu trois épouses ! Ce qui, bien que rare, n'est pas exceptionnel même en ce temps-là...Mais il peut tout aussi bien être un fils de l'un des co-seigneurs cités en 1140 (Raymond, Amiel ou Bertrand) ou l'un de leurs fils, nommé comme lui pour le second, ce qui était courant. Enfin bref, un Amiel d'Auriac rend hommage pour le "castrum" d'Albières en 1183 à l'archevêque narbonnais. On peut voir par cette qualification qu'Albières fut alors un village fortifié, une 'ville' avec son château et une enceinte qui l'emmuraillait. H. Debax cite, à la même période, un Amelius d'Auriac et ses fils Ermengaud et Bernard, "castlars" dans la vallée d'Orbieu... là aussi impossible d'affirmer qui fut en réalité cet Amélius-là. En 1206, un Amiel d'Auriac est cité comme témoin dans un acte de l'abbaye de Lagrasse. Et c'est lors de l'invasion française qui commença en 1209 qu'il devint donc ce chevalier faydit, avec Olivier de Termes, son voisin. Ses biens confisqués furent attribués à des croisés mais il put, cependant, en récupérer certains. On voit dans les archives de l'abbaye de Fontfroide qu'en 1226 il lègue à cet établissement "son homme Bérenger Vital avec son masage" d'Albières ainsi que ses droits à Jonquairolles (Jonquières de nos jours). Et là, comme pour beaucoup de seigneurs locaux, se termine l'autonomie occitane !
(=> "Inventaire Roques" de la Bibliothèque Municipale de Narbonne & doc. G22 des Archives départementales de l'Aude; Bulletin de la Sesa T XCVII 1997 "Le castrum d'Albières" M. Floutié & M. E. Gardel; site internet "Faydits des Corbières" vu le 14/03/2017).
Un AMIEL D'AURIAC Seigneur de PAZIOLS devient seigneur de LA PALME :
Ce dernier Amiel d'Auriac qui vécut au XIIIème S. dont j'ai évoqué le nom auparavant posséda aussi la seigneurie de Paziols, toujours dans les Corbières, fief familial. Déclaré "faydit", sa seigneurie tomba de ce fait entre les mains de Louis IX lequel la donna à son voisin Olivier de Termes, l'un des chevaliers occitans parmi les premiers à avoir trahi la cause du sud. Olivier se dépêcha de la revendre à l'abbaye de Fontfroide. Amiel avait laissé un fils et l'abbaye, pour avoir plus de sûreté dans cette affaire fit signer à ce dernier un acte de confirmation le 10 des kalendes d'août (21 juillet 1260). S'en était fini alors des Amiel d'Auriac.
Mais ce personnage, fils aîné de Bernard, hérita surtout du fief ancien de St Pancrace qui était à sa famille depuis deux siècles quand son frère, Armengaud, eut la seigneurie de Roquefort toujours dans les Corbières et Pons, le cadet, celle de Glabanel (idem). Ce dernier eut une très mauvaise réputation basée sur sa conduite déplorable digne des plus grands malfaiteurs et assassins de l'époque; une longue légende court encore sur son compte à ce sujet (cf. réf. de l'article). Les diverses possessions familiales citées entouraient un domaine important, celui de La Palme qui relevait de l'abbaye de Lagrasse. Et il faut dire que la vie entre ces seigneurs n'était pas exempte de rapines, occupations autoritaires, luttes de pouvoir diverses pour s'accaparer des terres. Amelius d'Auriac ne dérogera pas à cette fâcheuse habitude en s'emparant (à nouveau) à partir "de 1284 des terres de La Palme relevant de l'abbaye. Et l'abbé, acculé par ces invasions incessantes n'eut d'autre choix que d'accepter le paréage conjoint du fief de La Palme (qui était pourtant un bien ecclésiastique depuis au moins 814) faisant ainsi "des seigneurs d'Auriac des co-seigneurs en titre de ce lieu proche de la mer par ses étangs particuliers (et le produit de ses pêches).
(=> "L'Aude mystérieuse" article "Pons d'Auriac le voleur d'âmes" pp. 99-101 M. Falguera TDO Ed. Pollestres 2016).
PONS AMIEL DE LORDAT :
Le nom de ce personnage est cité à propos de la Commanderie Templière de Pexiora (11) (Puysubran à cette époque, le 'mont supérieur'). Un procès l'opposa en 1260 aux templiers touchant à la seigneurie d'une partie du territoire de La Salvetat de Villefranche (peut-être l'actuelle Villefranche-de-Lauragais (31)). Il était le beau-frère du nouveau seigneur de Fanjeaux, le français Bertrand de l'Isle. Son nom de Lordat lui vient-t-il de la terre de Lordat au territoire de Bram proche de Pexiora ? Le patronyme 'de l'Isle' correspond à un toponyme franciman, il s'agit de L'Isle-Adam qui eut un de ses seigneurs nommé Ameil de l'Isle.
PIERRE AMIEL DE LORDAT :
Bien qu'il ait vécu dans la même période que le précédent Amiel de Lordat, il ne s'agit pas d'une erreur de prénom. De cet Amiel ci on sait qu'il vendit tous ses droits sur Lordat en pays d'Ariège (toponyme homonyme) et son château au Comte de Foix le 7 des Kalendes de Juillet 1253 (soit le 25 Juin) et qu'il obtient vers 1267 du comte Roger Bernard la remise et concession du lieu de Prades avec ses vassaux, terres, possessions, bois et appartenances tout comme son père les tenait. Pierre Amiel de Lordat qualifié de chevalier par l'un de ses fils ne vivait plus en 1284.
Des AMIEL du Cartulaire de l'ABBAYE DE CONQUES :
* On trouve dans le Cartulaire de cette abbaye aveyronnaise tant visitée de nos jours les noms de plusieurs donateurs du nom d'Amiel. Par exemple dans cette charte datée de Novembre, An de l'Incarnation 1083 et de la Passion 1050 (soit bien 1083 ans après la naissance du Christ ou 1050 ans après sa mort) :
- Géraud Amiel, sa femme et ses enfants donnent avec Bernard Aton et Aton Mafre en alleu l'église de St Jean de Monteilz (Montels appelé aussi St Jean du Causse, paroisse rurale de Castelnau-de-Montmirail) avec le fief en dépendant;
- Plusieurs autres Amiel avaient des droits sur ce fief, les sépultures qui y étaient faites et les offrandes reçues dont Amiel Baldin et Amiel Mancip (on voit par ces deux noms que l'on porte encore dans cette région des prénoms doubles).
- Ce dernier Amiel Mancip fut seigneur de Bournazel dans le Rouergue vers 1050; on connait le nom de son épouse, Garsenda; elle est citée avec lui et un Durand de Raymond pour le don qu'ils font à Conques de l'église de Monteils (Doat, t. 143, Conques, Ier, f°166); il se peut qu'ils soient parents, on note un descendant éventuel, peu probable toutefois, Amiel de Raymond en 1170 à Bois-Sire-Amé (région de Bourges). Amiel Mancip étant feudataire de Aton Mafre cité au début, il détient des droits aussi sur le Mas de Vilars (Vialars toujours à Castelnau-de-Montmirail) que Aton donne également à l'abbaye.
- Enfin précisons que ces Mafre paraissent proches des Amiel par les seigneurs de Penne d'Albigeois (voir page précédente) ainsi que par les seigneurs et chevaliers de Montaigut (seigneurie voisne de Montmirail) au cours du XIIème S.
* C'est en réalité pas moins d'une vingtaine de noms qui figurent dans le cartulaire de cette abbaye certes avec des orthographes différentes parmi lesquels : Amilius (~997 - 1004); Ameliz noté par Meyer-Lübke (Rom. Nam. II); une quinzaine d'Amelius tout court; trois Amil et quand même une dizaine d'Amel ou Amels(z). La Revue Internationale d'Onomastique (Vol. 10-11, 1958) parle bien de l'origine latine (et grecque) d'Amelius et cite des exemples mais met en avant aussi la possibilité d'hypocoristiques formés par la population de langue romane sur le fameux thème germanique ou plutôt wisigoth d'Amali. De même l'Historiches Deutsches Vornamenbuch (Ed. De Gruyter 1996) de W. Seibicke donne également l'identité Amelius-Amilius-Amalius via bien sûr Amali.
Les NOBLES de FANJEAUX après la Croisade :
Le "saisimentum" état des barons, chevaliers, nobles du comté de Toulouse (que j'ai cité ailleurs) établi en 1271 alors que se met en place l'administration à la française sur tout le Languedoc après la défaite occitane, indique pour le "château de Fanjeaux" les nobles Raymundus Amelii (celui dont une courtine des remparts portait le nom?) et Amelius de Mortelio (du Mortier, famille rencontrée durant le siècle). On peut ajouter que la même année un Guillelmus Amelii fut lui consul de Montauriol, petite communauté proche de Laurac et de Fanjeaux.
Les AMELII du Cartulaire de VIGEOIS (19) : (voir notice sue Amiel de Monac, abbé de Vigeois page précédente)
Plusieurs Amelii sont notés dans le cartulaire de cette abbaye limousine; outre l'abbé de ce nom on note au moins un simple moine mais aussi un Amelii de Carreiras qui est indiqué comme 'militum' (fol° 40) dans un acte concernant l'église de Comborn, à Orgnhac près de Vigeois, en Corrèze rédigé entre 1101 & 1104. On sait par ailleurs que son épouse se nommait Almos. Un Amelius de Comborn a fondé quelques années plus tard, en 1119 avec Géraud de Salles l'église de l'abbaye de Grandmont. Le nom de Carreiras correspond à Charrières, village de la commune de St Moreil (23). Un siècle plus tard vers 1210-1220 le nom de Bartolomeu Amelii est cité comme moine de St Martial de Limoges, les deux abbayes ayant des rapports étroits.
(=> "Bulletin de la Soc. Archéol. & Histor. du Limousin" T. LIII; Limoges, Ducourtieus & Gout, 1903).
AMIEL DE BELFORT :
Ce personnage fut seigneur de Belfort-en-Quercy vers 1220; son nom figure dans le registre d'inquisition de Raymond Jean d'Albi; il parait qu'il était de la descendance des Amiel de Penne en Albigeois.
Les AMIEL "EN POSEVOL" :
Le porteur le plus anciennement connu de ce patronyme est ....si l'on se conforme à la graphie, une dame. Dans le 2ème quart du XIIème S. des personnages pieux décident de former une communauté dans le diocèse de Rodez. Ils reçoivent ou acquièrent des biens dont " le lieu de Bonavale et la manse d'Amela Possevol où se trouve la font d'Alsona" et autres manses. C'est là l'embryon de la future Abbaye de Chancelade dont les premiers moines en titre se mettront sous l'obéissance de l'évêque de Rodez Pierre II en 1155. Vous noterez bien que son patronyme est à ce moment là Posevol.
(=> Bulletin de la Société Hist. & Archéol. du Périgord T. CXXXIV - 2007 - 3ème livraison).
Le second de ce nom est Amiel En Posevol; il vivait fin XIII - début XIVème S. et son patronyme est alors affublé d'un déterminant que l'on connait bien, celui de "En" ou Em" et son patronyme peut quelques fois être écrit Emposevol(s) ou Empossevol: il était le fils d'un précédent Amiel dont on n'a pas plus de précision sur son nom, lequel était hommager en 1259, descendant probable d'Amela. Ces Amiel furent successivement seigneurs de Paulhac, en Rouergue. Avec son frère ils rendent le samedi après l'Epiphanie de 1306 les dîmes qu'ils avaient usurpées dans le diocèse d'Albi, une vieille pratique dont on usait donc encore à cette époque.
(=> "Les châteaux de l'ancien Rouergue" Vol. II H. Yzarn de Freissinet de Valady; Imp. carrère, 1935).
L'un de leurs ancêtres est cité dans une 'acapte' (redevance) en Albigeois en 1120 dans l'acte de laquelle on lit Amels et Amel pour Amiel, preuve s'il en faut que ces noms sont équivalents alors. C'est un peu plus compliqué pour essayer d'expliquer ce curieux patronyme de Posevol. Par une erreur de taille mais c'était au début du XXème S., période où la patronymie faisait ses débuts, de sérieuses revues évoquent comme origine le latin 'impossibilem' car ils lisent le nom Emposse-v(-b)ol ce qu'ils traduisent évidemment par 'incapable' ! Ils se réfèrent à la revue "Romania" censé en connaitre un rayon sur les origines latines comme son nom l'indique (n° de juillet 1909, T. XXXVII p.386, Notes étymologiques et lexicog. de A. Thomas). Tout ce beau monde se met le doigt dans l'œil car à y regarder de plus près (!) il y a bien lieu de lire ce nom "En ou Em Posevol" comme nous y incite d'ailleurs le patronyme antérieur d'Amela ! Cette famille là ne fut pas du tout celle d' "incapables" mais de "capables" bien au contraire, un surnom quasiment unique. Pourquoi l'avoir doté de ce déterminant En ou Em surtout connu en Lauragais ? S'agissait-il de préciser de quel "capable" on parlait et traduisible par "de chez" ou "qui est membre de la communauté des Amiel dit capables" ? Un mystère qui est loin d'être résolu probablement ! Si quelqu'un est 'capable' de résoudre ce problème onomastique, qu'il nous l'indique.... "impossible" de toute façon n'est pas français !
Une famille AMELIO à LE FOSSAT (31) :
Au 3ème quart du XIème S. une famille Amelii (est-ce une branche d'autres Amiel plus connus ?) détenait une part de l'église de St Médard (canton de Le Fossat); les noms d'Arnaldus Emelius et son père (?) Rodgerio Amelio de qui il la tient sont indiqués (remarquons l'équivalence des deux orthographes); notons qu'une autre part de cette église est aux mains des Villemur, ces Amiel de Pailhès ariégeois qui en se liant aux Villemur furent leurs successeurs. Ce n'est sans doute pas fortuit.
(=> "Les pays de Garonne vers l'an Mil. la société et le droit" P. Ourliac; Privat, Toulouse, 1993).
GUILLAUME AMIEL de COURTAULY : (11) complément
Le suzerain Guillaume III de Béziers et Carcassonne donne en 1173 tous ses droits sur Courtauly à un "castlan", un châtelain du nom de Guillaume Amiel à charge pour lui de garder pour ce seigneur le château de Monthaut deux mois par an.
GUILLAUME AMIEL DE MONTREDON (11) :
Vers 1225-1230 un seigneur (en partie) de Montredon, près de Narbonne, possédait en ce lieu des droits. Un procès l'opposera pour la juridiction du lieu aux Templiers de Douzens en 1230, avec d'autres ayants-droit et qui aboutira à une transaction entre les parties. Il est vrai que l'un de ses ascendants avait donné une maison et de la terre de ce lieu à ces chevaliers du Temple, lesquels en firent une maison de leur obédience.
(=> "Histoire du Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte" A. du Bourg, 1883).
AMELIUS seigneur de CHARENTE :
Il y eut dans la région de Rochefort en Aunis (17) au milieu du XIème S. un rare seigneur pour cette région nommé Amelius. On ne le connait que par quelques mentions comme la donation qu'il fait en son nom et au nom de son frère, vers 1075 ou 1085 à l'abbaye de St Cyprien, dans le Poitou, de la moitié de la dîme de la paroisse St Pierre de Preuilli avec ses droits de pacage et d'usage des forêts, de pêche dans ses eaux, et de sauvegarde dû par les habitants de Luray. Il portait le surnom de "de Rochefort" et parait avoir eu le prénom de Pontius; sa fille Marie, épousa un ami de la famille de son père nommé Ramnulfe.
(=> "Les châtelains du Poitou et l'avènement du régime féodal XI-XIIIème S" M. Garaud; Soc. des Antiquaires de l'Ouest, 1967).
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