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Revision [17852]

Last edited on 2019-09-10 10:58:49 by JeanLouis
Additions:
Une fois colonisés, les gaulois des Gaules d'outre-Alpes devinrent de nouveaux citoyens romains lorsque le droit de cité puis le droit romain leur furent octroyés par leurs colonisateurs. Par l'ex. d'un Primus il y a tout lieu de penser que la citoyenneté romaine fut accordée à ce volque tectosage tolosate appartenant à l'aristocratie toulousaine, par le triumvir M. Aemilius Lepidus au cours de son proconsulat en Narbonnaise entre -43 et -40 (rèf. "Primores Galliarum: sénateurs et chevaliers romains originaires de Gaule de la fin de la Rép. au IIIème S." Y. Burnaud, Ed. latomus, 2007) . Comme souvent l'intégration de ces nouveaux citoyens gallo-romains est passée par l'adoption de noms individuels et familiaux nouveaux; à l'imitation des romains leur nom gaulois fut conservé souvent comme surnom (agnomen) ceci leur permettant de se choisir un nom principal plus adéquat avec leur nouvelle condition. Les noms des grandes familles de Rome, surtout celles de leurs gouverneurs ou autres grands personnages en mission chez eux fut la source principale de leurs références en la matière; par ex. Marcus Aemilius Lepidus, gouverneur de la Gaule Transalpine en -44/ -42 qui fit frapper des monnaies à son nom à Antipolis (Antibes). Souvent aussi c'est grâce à l'action de ces représentants de Rome que les habitants des cités obtinrent l'évolution de leur statut; prendre leur nom est un hommage normal et habituel. Enfin il faut ajouter le cas des esclaves affranchis, qui, comme à Rome, prirent le nom de leur émancipateur. C'est toute une cohorte de nouveaux affidés que se constituaient ainsi dans l'Empire naissant les vieilles et encore puissantes familles de Rome. On ne s'étonnera donc pas de trouver de nombreux Aemilii de cette sorte dans les provinces, notamment autour du Golfe du Lion, dans la Provincia narbonnaise, la région tôt romanisée des Gaules; mais bien que plus rare ailleurs le nom aemilien est attesté par exemple en Aquitaine (cf. Insc. Latines d'Aquitaine IIA), Charentes comme en Lyonnaise; dans cette dernière région, à Lugdunum même on a relevé sur les inscriptions les Aemilia suivantes : Aphrodisia, Callidia, Honorata, Lupula, Pedocilla, Secundilla, Valeria, Venusta, Zotica, ou les Aemilius : Caius, Sollectinus et Zoticus (cf. recueil des noms de famille de Lugdunum in L' histoire monumentale de la ville de Lyon de J. B. de Monfalcon Vol.7; Paris, Didot, 1866).
Deletions:
Une fois colonisés, les gaulois des Gaules d'outre-Alpes devinrent de nouveaux citoyens romains lorsque le droit de cité puis le droit romain leur furent octroyés par leurs colonisateurs. Comme souvent l'intégration de ces nouveaux citoyens gallo-romains est passée par l'adoption de noms individuels et familiaux nouveaux; à l'imitation des romains leur nom gaulois fut conservé souvent comme surnom (agnomen) ceci leur permettant de se choisir un nom principal plus adéquat avec leur nouvelle condition. Les noms des grandes familles de Rome, surtout celles de leurs gouverneurs ou autres grands personnages en mission chez eux fut la source principale de leurs références en la matière; par ex. Marcus Aemilius Lepidus, gouverneur de la Gaule Transalpine en -44/ -42 qui fit frapper des monnaies à son nom à Antipolis (Antibes). Souvent aussi c'est grâce à l'action de ces représentants de Rome que les habitants des cités obtinrent l'évolution de leur statut; prendre leur nom est un hommage normal et habituel. Enfin il faut ajouter le cas des esclaves affranchis, qui, comme à Rome, prirent le nom de leur émancipateur. C'est toute une cohorte de nouveaux affidés que se constituaient ainsi dans l'Empire naissant les vieilles et encore puissantes familles de Rome. On ne s'étonnera donc pas de trouver de nombreux Aemilii de cette sorte dans les provinces, notamment autour du Golfe du Lion, dans la Provincia narbonnaise, la région tôt romanisée des Gaules; mais bien que plus rare ailleurs le nom aemilien est attesté par exemple en Aquitaine (cf. Insc. Latines d'Aquitaine IIA), Charentes comme en Lyonnaise; dans cette dernière région, à Lugdunum même on a relevé sur les inscriptions les Aemilia suivantes : Aphrodisia, Callidia, Honorata, Lupula, Pedocilla, Secundilla, Valeria, Venusta, Zotica, ou les Aemilius : Caius, Sollectinus et Zoticus (cf. recueil des noms de famille de Lugdunum in L' histoire monumentale de la ville de Lyon de J. B. de Monfalcon Vol.7; Paris, Didot, 1866).


Revision [17851]

Edited on 2019-09-10 10:50:38 by JeanLouis
Additions:
Un décompte assez récent indique que le gentilice Aemilii bien que n'étant pas le plus fréquent, est cependant assez souvent trouvé en Narbonnaise; un sondage réalisé à partir des indices du Corpus Inscrip. Latin. XII pour toute la province et toutes périodes confondues montre en effet qu'il y a lieu de le placer en 4ème position avec pas moins de 95 occurrences (cf. Latomus, vol.50, 1991). Il arrive juste après les Aurelius, Fabius et Cornelius; ces quatre gentilices ont été à la fois ceux des proconsuls de la Provincia sous l'Empire et des sénateurs et chevaliers gallo-romains. C'est dans la Colonia Nemausus que des Aemilii furent les plus nombreux de toute la Provincia de Narbonnaise si l'on observe les inscriptions qui nous parlent d'eux. Le foyer suivant se situe à Aix, la ville de Narbonne ne venant qu'ensuite. Il se trouve à Nîmes plus de la moitié de l'ensemble des inscriptions les concernant. Ils sont présents toutefois en plusieurs autres lieux du vaste arc bordant la Méditerranée : En Languedoc oriental et central, en Provence occidentale comme orientale et même en moyenne vallée du Rhône, ce qui correspond peu ou prou aux présences actuelles des Amiel, témoignage d'une relative stabilité géographique des porteurs du patronyme via la romanisation occitane du nom latin, ceci sur plus de 2000 ans.
Deletions:
Un décompte assez récent indique que le gentilice Aemilii bien que n'étant pas le plus fréquent, est cependant assez souvent trouvé en Narbonnaise; un sondage réalisé à partir des indices du Corpus Inscrip. Latin. XII pour toute la province et toutes périodes confondues montre en effet qu'il y a lieu de le placer en 4ème position avec pas moins de 95 occurrences (cf. Latomus, vol.50, 1991). C'est dans la Colonia Nemausus que des Aemilii furent les plus nombreux de toute la Provincia de Narbonnaise si l'on observe les inscriptions qui nous parlent d'eux. Le foyer suivant se situe à Aix, la ville de Narbonne ne venant qu'ensuite. Il se trouve à Nîmes plus de la moitié de l'ensemble des inscriptions les concernant. Ils sont présents toutefois en plusieurs autres lieux du vaste arc bordant la Méditerranée : En Languedoc oriental et central, en Provence occidentale comme orientale et même en moyenne vallée du Rhône, ce qui correspond peu ou prou aux présences actuelles des Amiel, témoignage d'une relative stabilité géographique des porteurs du patronyme via la romanisation occitane du nom latin, ceci sur plus de 2000 ans.


Revision [17843]

Edited on 2019-09-09 16:02:37 by JeanLouis
Additions:
Et puis pour l'anecdote, il faut savoir qu'en ce temps-là chez ces romains, on savait entretenir de bonnes relations : les cadeaux c'était déjà bien connu, favorisent beaucoup de choses; ainsi on a gardé un souvenir gravé qui dit qu'Aemilius Moschus, affranchi de son état, offrit une statue d'une valeur de 4000 sesterces, ce qui, en passant, prouve encore une fois, que d'esclave, tout homme pouvait non seulement devenir citoyen, mais une riche citoyen !
Deletions:
Et puis pour l'anecdote, il faut savoir qu'en ce temps-là chez ces gallo-romains, on savait entretenir de bonnes relations : les cadeaux c'était déjà bien connu, favorisent beaucoup de choses; ainsi on a gardé à Narbonne un souvenir gravé qui dit qu'Aemilius Moschus, affranchi de son état, offrit une statue d'une valeur de 4000 sesterces, ce qui, en passant, prouve encore une fois, que d'esclave, tout homme pouvait non seulement devenir citoyen, mais une riche citoyen !


Revision [17842]

Edited on 2019-09-09 15:40:35 by JeanLouis
Additions:
Et puis pour l'anecdote, il faut savoir qu'en ce temps-là chez ces gallo-romains, on savait entretenir de bonnes relations : les cadeaux c'était déjà bien connu, favorisent beaucoup de choses; ainsi on a gardé à Narbonne un souvenir gravé qui dit qu'Aemilius Moschus, affranchi de son état, offrit une statue d'une valeur de 4000 sesterces, ce qui, en passant, prouve encore une fois, que d'esclave, tout homme pouvait non seulement devenir citoyen, mais une riche citoyen !
Deletions:
Et puis pour l'anecdote, il faut savoir qu'en ce temps-là chez ces romains, on savait entretenir de bonnes relations : les cadeaux c'était déjà bien connu, favorisent beaucoup de choses; ainsi on a gardé un souvenir gravé qui dit qu'Aemilius Moschus, affranchi de son état, offrit une statue d'une valeur de 4000 sesterces, ce qui, en passant, prouve encore une fois, que d'esclave, tout homme pouvait non seulement devenir citoyen, mais une riche citoyen !


Revision [17841]

Edited on 2019-09-09 15:38:42 by JeanLouis
Additions:
Et puis pour l'anecdote, il faut savoir qu'en ce temps-là chez ces romains, on savait entretenir de bonnes relations : les cadeaux c'était déjà bien connu, favorisent beaucoup de choses; ainsi on a gardé un souvenir gravé qui dit qu'Aemilius Moschus, affranchi de son état, offrit une statue d'une valeur de 4000 sesterces, ce qui, en passant, prouve encore une fois, que d'esclave, tout homme pouvait non seulement devenir citoyen, mais une riche citoyen !


Revision [17797]

Edited on 2019-08-31 14:57:32 by JeanLouis
Additions:
Une place spéciale doit être donnée à Aemilius Arcanus qui appartint à une famille narbonnaise d'origine romaine; véritable personnalité de la cité qui vécut dans la 1ère moitié du IIème S., âge d'or de la ville: Nous le connaissons grâce à la base d'une statue qui ornait la salle de réunion des Sévirs (dont il fut duumvir en +93), trouvée sur les fouilles du forum de Narbonne (CIL 4354), devant le temple de la triade capitoline, de nos jours place Bistan, : "Lucius Aemilius Moschus, Sévir augustal dédie le monument à Lucius Aemilius Arcanus de la tribu Papiria, Sevir des chevaliers romains, tribun militaire, honoré de toutes les fonctions municipales dans sa colonie, admis dans l'ordre sénatorial par l'empereur Hadrien dont il était l'ami, curion, questeur urbain, tribun du peuple, prêteur désigné". L'historien M. Gayraud indique qu'il a pu notamment veiller aux travaux du nouveau Capitole narbonnais qui fut aussi imposant que celui de Rome, sous cet empereur Hadrien (entre ~120 et 135). Il était bien destiné à une brillante carrière quand la mort le surprit; il appartenait à une de ces familles présentes dès la déduction coloniale (organisation territoriale de la colonie fondée en -118) qui se fit en -46 et -44 (son inscription à la tribu Papiria en est un fort indice); sa famille donna des magistrats au Ier S. comme cet ami de Martial, Lucius Aemilius Papius Arcanus du temps d'Hadrien, lui aussi aemilien narbonnais (noté dans la page compléments romanité II).
Le musée St Raymond de Toulouse, qui est par ailleurs le plus riche après Rome pour les bustes de l'antiquité romaine, conserve parmi les sarcophages paléo-chrétiens une urne cinéraire en marbre de D (?) Aemilius Romanus qui fut rapportée de Rome par le célèbre sculpteur toulousain du XVIIIème S. Lucas à la suite de son séjour en Italie pour s'imprégner de l'art antique. Elle est ornée de deux têtes de Jupiter Ammon (! cf. page hébreux) et de guirlandes et son inscription dit : D. M. D. AEMILIVS CASSIANUS FIL. PATRI PIISSIMO FECIT soit : "Aux dieux mânes de D (?) Aemilius Romanus, son fils D(?) Aemilius Cassianus a fait faire (cette urne) pour son père très pieux' .
Nous savons tout cela parce que Ausone lui-même parle de sa famille dans ses "Parentalia", œuvre qui a été conservée; voici ce qu'il dit par exemple sur sa mère Aemilia née ~293 et décédée en 344: "Aemilia Aeonia mater" ("Parent." IV) ce qui confirme son nom et dans un autre document "proxima tu, genetrix Aeonia, sanguine mixto Tarbellae matris patris et Haeduici" ("Lectori" 5;6) où il indique qu'il est 'proche de toi, ma mère Aeonia, mais mon sang maternel de Tarbes est mélangé à celui de mon père Eduen', car son père venait de loin (voir § suivant). On sait encore que son père fut Préfet d'Illyrie sous l'empereur Valentinien (qui régna de 364 à 375) et qu'il mourut à l'âge très respectable pour cette époque de 88ans, alors qu'il était encore en pleine santé physique et intellectuelle d'après son fils.
Le grand-père d'Ausone d'après certains aurait pu être un druide, ou au moins être lié au milieu druidique et éventuellement donc aussi médecin. Il est certain que ce noble Eduen était un savant astrologue qui fut obligé de dissimuler ses dons et son savoir (Aus. "Parent." IV, 17,18). Car ce genre de connaissances était alors un privilège des pontifes et des augures romains, une science gauloise que dut pratiquer son propre père qui se nommait Argicius, l'aïeul d'Ausone donc. Caecilius fut exilé pour avoir, dans sa ville d'Autun révoltée, résisté à Victorinus en 269 (Aus. "Parent." IV, 9,12) dont le but était pourtant de pallier la carence romaine dans la défense du Rhin. Donc ce noble gaulois avait activement pris parti pour Rome contre la Gaule, ce dont se vanta Ausone après la réunification avec l'empire. Voilà donc cet Eduen, peut-être noble de la caste druidique, astrologue à n'en pas douter, tenir et passer dans le clan de Rome. Il se replie alors dans le sud de la Gaule, celle qui est et restera romaine encore longtemps, à Dax où il s'y mariera comme on l'a vu avec la daxoise vertueuse mais peu riche Aemilia. On peut penser qu'Aemilia Hilaria tenait la science médicale, dont elle fit son métier, de son père. Mais elle étudia véritablement son art à ce que l'on peut se risquer à appeler 'l'université' de Bordeaux; bien sûr le gent féminine y fut rare alors mais c'est bien une preuve que les femmes pouvaient accéder au savoir; à part son cas on connait pour son époque 3 autres praticiennes qui eurent le titre de "medica" (médecin) ou d'obstetrix (sage-femme), elles ont exercé à Metz, Lyon et Nîmes et à Trèves pour la sage-femme. Aemilia Hilaria mourut âgée pour l'époque, à 63 ans. Ses sœurs semblent avoir aussi dépassé l'âge de 60 ans, ce qui est très exceptionnel, l'âge moyen alors étant de 33,7 ans! Ausone nous dit enfin que son grand-père gagnait durement sa vie ("Parent." IV, 13,16) et pourtant il put faire de son petit-fils un grand rhéteur, on ne sait pas comment, peut-être le père d'Ausone, y est-il pour beaucoup ?
On appelle "signum" ou sceau-matrice un artefact en bronze de petite taille, de forme rectangulaire et qui comporte sur son avers, dans un cadre, des lettres en relief (en caractères latins) formant une inscription, matrice destinée à être imprimée en relief sur un matériau meuble (terre à cuire). Sur le revers, un anneau de préhension permet de réaliser cette impression et de suspendre l'objet; il s'y trouve en général aussi un symbole et les initiales de son propriétaire. Parmi tous les noms gentilices utilisés en Narbonnaise dans ce cadre figure celui d'Aemilius en Provence et à Carcassonne ceux d'Albucius et Aurelius. Ce mot désignera au moyen-âge l'utilisation dans une même famille d'un nom insigne (mot forgé sur la même racine de 'signe').
Deletions:
Une place spéciale doit être donnée à Aemilius Arcanus qui appartint à une famille narbonnaise d'origine romaine; véritable personnalité de la cité qui vécut dans la 1ère moitié du IIème S., âge d'or de la ville: Nous le connaissons grâce à la base d'une statue qui ornait la salle de réunion des Sévirs (dont il fut duumvir en +93), trouvée sur les fouilles du forum de Narbonne (CIL 4354), devant le temple de la triade capitoline, de nos jours place Bistan, : "Lucius Aemilius Moschus, Sévir augustal dédie le monument à Lucius Aemilius Arcanus de la tribu Papiria, Sevir des chevaliers romains, tribun militaire, honoré de toutes les fonctions municipales dans sa colonie, admis dans l'ordre sénatorial par l'empereur Hadrien dont il était l'ami, curion, questeur urbain, tribun du peuple, prêteur désigné". L'historien M. Gayraud indique qu'il a pu notamment veiller aux travaux du nouveau Capitole narbonnais qui fut aussi imposant que celui de Rome, sous cet empereur Hadrien (entre ~120 et 135). Il était bien destiné à une brillante carrière quand la mort le surprit; il appartenait à une de ces familles présentes dès la déduction coloniale (organisation territoriale de la colonie fondée en -118) qui se fit en -46 et -44 (son inscription à la tribu Papiria en est un fort indice); sa famille donna des magistrats au Ier S. comme cet ami de Martial, Lucius Aemilius Papius Arcanus du temps d'Hadrien, lui aussi aemilien narbonnais noté dans la page compléments romanité II).
Le musée St Raymond de Toulouse, qui est par ailleurs le plus riche après Rome pour les bustes de l'antiquité romaine, conserve parmi les sarcophages paléo-chrétiens une urne cinéraire en marbre de D (?) Aemilius Romanus qui fut rapportée de Rome par le célèbre sculpteur toulousain du XVIIIème S. Lucas à la suite de son séjour en Italie pour s'imprégner de l'art antique. Elle est ornée de deux têtes de Jupiter Ammon et de guirlandes et son inscription dit : D. M. D. AEMILIVS CASSIANUS FIL. PATRI PIISSIMO FECIT soit : "Aux dieux mânes de D (?) Aemilius Romanus, son fils D(?) Aemilius Cassianus a fait faire (cette urne) pour son père très pieux' .
Nous savons tout cela parce que Ausone lui-même parle de sa famille dans ses "Parentalia", œuvre qui a été conservée; voici ce qu'il dit par exemple sur sa mère Aemilia née ~293 et décédée en 344: "Aemilia Aeonia mater" ("Parent." IV) ce qui confirme son nom et dans un autre document "proxima tu, genetrix Aeonia, sanguine mixto Tarbellae matris patris et Haeduici" ("Lectori" 5;6) où il indique qu'il est 'proche de toi, ma mère Aeonia, mais mon sang maternel de Tarbes est mélangé à celui de mon père Eduen, car son père venait de loin (voir § suivant). On sait encore que son père fut Préfet d'Illyrie sous l'empereur Valentinien (qui régna de 364 à 375) et qu'il mourut à l'âge très respectable pour cette époque de 88ans, alors qu'il était encore en pleine santé physique et intellectuelle d'après son fils.
Le grand-père d'Ausone d'après certains aurait pu être un druide, ou au moins être lié au milieu druidique et éventuellement donc aussi médecin. Il est certain que ce noble Eduen était un savant astrologue qui fut obligé de dissimuler ses dons et son savoir (Aus. "Parent." IV, 17,18). car ce genre de connaissances était alors un privilège des pontifes et des augures romains, une science gauloise que dut pratiquer son propre père qui se nommait Argicius, l'aïeul d'Ausone donc. Caecilius fut exilé pour avoir, dans sa ville d'Autun révoltée, résisté à Victorinus en 269 (Aus. "Parent." IV, 9,12) dont le but était pourtant de pallier la carence romaine dans la défense du Rhin. Donc ce noble gaulois avait activement pris parti pour Rome contre la Gaule, ce dont se vanta Ausone après la réunification avec l'empire. Voilà donc cet Eduen, peut-être noble de la caste druidique, astrologue à n'en pas douter, tenir et passer dans le clan de Rome. Il se replie alors dans le sud de la Gaule, celle qui est et restera romaine encore longtemps, à Dax où il s'y mariera comme on l'a vu avec la daxoise vertueuse mais peu riche Aemilia. On peut penser qu'Aemilia Hilaria tenait la science médicale dont elle fit son métier de son père. Mais elle étudia véritablement son art à ce que l'on peut se risquer à appeler l'université de Bordeaux; bien sûr le gent féminine y fut rare alors mais c'est bien une preuve que les femmes pouvaient accéder au savoir; à part son cas on connait pour son époque 3 autres praticiennes qui eurent le titre de "medica" (médecin) ou d'obstetrix (sage-femme), elles ont exercé à Metz, Lyon et Nîmes et à Trèves pour la sage-femme. Aemilia Hilaria mourut âgée pour l'époque, à 63 ans. Ses sœurs semblent avoir aussi dépassé l'âge de 60 ans, ce qui est très exceptionnel, l'âge moyen alors étant de 33,7 ans! Ausone nous dit enfin que son grand-père gagnait durement sa vie ("Parent." IV, 13,16) et pourtant il put faire de son petit-fils un grand rhéteur, on ne sait pas comment, peut-être le père d'Ausone, y est-il pour beaucoup ?
On appelle "signum" ou sceau-matrice un artefact en bronze de petite taille, de forme rectangulaire et qui comporte sur son avers, dans un cadre, des lettres en relief (en caractères latins) formant une inscription, matrice destinée à être imprimée en relief sur un matériau meuble (terre à cuire). Sur le revers, un anneau de préhension permet de réaliser cette impression et de suspendre l'objet; il s'y trouve en général aussi un symbole et les initiales de son propriétaire. Parmi tous les noms gentilices utilisés en Narbonnaise dans ce cadre figure celui d'Aemilius en Provence et à Carcassonne ceux d'Albucius et Aurelius.


Revision [17376]

Edited on 2019-06-28 12:02:44 by JeanLouis
Additions:
Cet Aemilius aquitain et toulousain fut dit-on l'homme le plus éloquent de son siècle; il joignit aussi beaucoup de goût et d'aptitude pour les belles-lettres et eut des connaissances très étendues en mathématiques et en astronomie. Et Ausone suivit ces traces, devenant lui aussi rhéteur, professeur, ayant eu un fils de l'empereur Valentinien comme élève (Gratien), mais également écrivain, poète, préfet et même consul ! Son nom est à relier avec un palais (Palatium Aemilianum) qu'il posséda semble t-il dans les Pyrénées; ce lieu proche de Cauterets étant devenu un foyer d'ascètes chrétiens, j'en parle dans la partie toponymie.
Deletions:
Cet Aemilius aquitain et toulousain fut dit-on l'homme le plus éloquent de son siècle; il joignit aussi beaucoup de goût et d'aptitude pour les belles-lettres et eut des connaissances très étendues en mathématiques et en astronomie. Et Ausone suivit ces traces, devenant lui aussi rhéteur, professeur, ayant eu un fils de l'empereur Valentinien comme élève (Gratien), mais également écrivain, poète, préfet et même consul !


Revision [17375]

Edited on 2019-06-28 11:27:48 by JeanLouis
Additions:
Notre nom latin fait partie des 11 gentilices considérés comme "républicains" et il figure parmi les plus fréquemment attestés dans la province comme dans les autres provinces occidentales d'après les travaux concordants de R. Syme, E. Badian et Y. Burnand. L'émergence très nette de ces gentilices s'explique par de solides liens de clientèle avec les grands personnages de l'Etat à cette époque républicaine et aux débuts de l'Empire. Elle peut indiquer que la naturalisation s'est effectuée par une voie différente du droit latin selon l'auteur. Ces gentilices dont particulièrement les Aemilii apparaissent, comme on le verra, dans la dénomination des notables nîmois; leur importance indique l'ampleur de la romanisation des notables indigènes dès le Ier S. avant notre ère, et jusqu'en 90.
(=> "Une histoire provinciale : La Gaule Narbonnaise de la fin du IIème S. av. J-C au IIIème S. ap. J-C" M. Christol, Ed. de la Sorbonne, Paris, 2010).
On pense que la grande majorité d'entre eux ont reçu leur gentilice via un magistrat de la république Romaine. E. Badiau ("Foreign Clientelae", p.310) parle de trois personnages : Marcus Aemilius Lepidus, le consul de -78, Lépide le Triumvir et Marcus Aemilius Scaurus. Le plus probable étant Lépide proconsul en Transalpine et Espagne Citérieure en -44 & -43 et dont on sait que sa famille avait des clients en ces mêmes régions. Y. Burnand ("Primores" III, 1, p.101-102) privilégie cette influence et indique que les porteurs du gentilice ont souvent aussi son prénom, sauf à Nîmes; mais il y a toutefois une exception notable, celle du seul sénateur nîmois aemilien connu, qui s'appelait de son prénom Marcus. D'autres historiens penchent pour le patronage de Lucius Aemilius Paullus, frère aîné de Lépide, consul en -50, en raison de son prénom trouvé à Nîmes de nombreuses fois. Quant à Marcus Aemilius Scaurus, consul en -115, s'il fut tribun militaire en Hispanie, il semble n'avoir pas eu de liens clientélistes en Gaule Transalpine.
-1- L'apogée de cette famille onomastique nîmoise se situe entre l'époque des empereurs flaviens et le milieu du IIème S. Presque la moitié des porteurs du gentilice sont des affranchis, anciens esclaves de la famille du sénateur Marcus pour pas mal d'entre eux; celle d'une Aemilia est toutefois indiquée femme de Navus. La famille de ce sénateur semble quand même avoir pour origine locale un Lucius Aemilius Silus dont le très beau tombeau datant du milieu du Ier S. fut découvert sur la route de Beaucaire; c'est en tous cas avec lui que l'on a l'un des plus précoces témoignages du gentilice aemilien et le 1er Lucius. Les autres prénoms trouvés sont 4 Q; 4 Sex., 4T., 1C. 1Cn et 1 Iulius.
Deletions:
Il fait partie des 11 gentilices considérés comme "républicains" parmi les plus fréquemment attestés dans la province et aussi les autres provinces occidentales d'après les travaux concordants de R. Syme, E. Badian et Y. Burnand. Leur émergence très nette s'explique par de solides liens de clientèle avec les grands personnages de l'Etat à cette époque républicaine et aux débuts de l'Empire. Elle peut indiquer que la naturalisation s'est effectuée par une voie différente du droit latin selon l'auteur. Ces gentilices dont particulièrement les Aemilii apparaissent, comme on le verra, dans la dénomination des notables nîmois et leur importance indique l'ampleur de la romanisation des notables indigènes dès le Ier S. avant notre ère, et dans les premières décennies du Ier S., jusqu'après 90.
(=> "Une histoire provinciale : La Gaule Narbonnaise de la fin du IIème S. av. J-C au IIIème S. ap. J-C" M. Christol, Ed. de la Sorbonne, Paris, 2010).
On pense que la grande majorité d'entre eux ont reçu leur gentilice via un magistrat de la république Romaine. E. Badiau ("Foreign Clientelae", p.310) parle de trois personnages : Marcus Aemilius Lepidus, le consul de -78, Lépide le Triumvir et Marcus Aemilius Scaurus. Le plus probable étant Lépide proconsul en Transalpine et Espagne Citérieure en -44 & -43 et dont on sait que sa famille avait des clients en ces mêmes régions. Y. Burnaud ("Primores" III, 1, p.101-102) privilégie cette influence et indique que les porteurs du gentilice ont souvent aussi son prénom, sauf à Nîmes; mais toutefois il y a une exception notable, celle du seul sénateur nîmois aemilien connu, qui s'appelait de son prénom Marcus. D'autres historiens penchent pour le patronage de Lucius Aemilius Paullus, frère aîné de Lépide, consul en -50, en raison de son prénom trouvé à Nîmes de nombreuses fois. Quant à Marcus Aemilius Scaurus, consul en -115, s'il fut tribun militaire en Hispanie, il semble n'avoir pas eu de liens clientélistes en Gaule Transalpine.
-1- L'apogée de cette famille nîmoise se situe entre l'époque des empereurs flaviens et le milieu du IIème S. Presque la moitié des porteurs du gentilice sont des affranchis, anciens esclaves de la famille du sénateur Marcus pour pas mal d'entre eux; celle d'une Aemilia est toutefois indiquée femme de Navus. La famille de ce sénateur semble quand même avoir pour origine locale un Lucius Aemilius Silus dont le très beau tombeau datant du milieu du Ier S. fut découvert sur la route de Beaucaire; c'est en tous cas avec lui que l'on a l'un des plus précoces témoignages du gentilice aemilien et le 1er Lucius. Les autres prénoms trouvés sont 4 Q; 4 Sex., 4T., 1C. 1Cn et 1 Iulius.


Revision [17374]

Edited on 2019-06-28 11:15:08 by JeanLouis
Additions:
Il y a lieu de distinguer deux parties des Gaules devenues romaines, celle qui fut anciennement romanisée, celle du sud et qui acceptera assez bien la colonisation, de celles du nord, celles qui feront l'objet de la Guerre des Gaules de César et qui, très gauloises et donc celtisées, auront des velléités d'indépendance pendant longtemps. On remarquera en effet que César met ce vaste territoire entre Atlantique et Rhin-Alpes, au pluriel, car il y eut plusieurs Gaules, ce que ne dit pas explicitement le "roman national" français du grand Michelet: Gaule Aquitaine, Gaule Celtique, Gaule Belgique. Tacite raconte dans son Histoire (Livre IV) comment plusieurs peuples de la Celtique et de la Belgique, alliés à des Germains, menés par des Julius gaulois tels Julius Classicus ou Julius Civilis et autre Tutor essayèrent de soulever les peuples dits gaulois pour les romains, en vérité il faut les nommer celtes, pour tenter d'établir un 'empire gaulois' dans les années 68-70; de nos jours Jean-François Kahn vient de raconter savoureusement tout cela dans sa série "L'invention des français" (T. I : "Du temps de nos folies gauloises"; Fayard, 2013) mais l'un comme l'autre ne parlent pas de cette Narbonnaise tôt romanisée, pour César ce n'est pas l'objet de son livre et pour Khan ce ne l'est pas non plus ! Parmi tous les peuples d'entre Océan, Rhin et Alpes, certains ne rejoignirent pas la rébellion. On sait que les peuples du sud-est ne furent même pas concernés; une assemblée des délégués des cités gauloises eut lieu à Reims et la plupart de ceux-là refusèrent de se joindre aux rebelles, proclamant ainsi leur intégration acceptée dans l'empire. Les rebelles furent écrasés courant 70; les chefs se réfugièrent en Germanie indépendante; seul Tutor se cacha de nombreuses années mais finit par être pris et exécuté en 79. C'est au cours de ces péripéties indépendantistes avortées des peuples du nord (et plusieurs Aquitains qui s'y sont ralliés) que se situe le personnage d'Aemilius Longinus (encore un Longinus, voir page sur les premiers chrétiens). Ce soldat servait dans la Ière Légion de Gaule; il la quitta et déserta pour passer au service de l'indépendantiste Classicus. Sur ordre de ce dernier il tua le général romain Dillius Vocula; Classicus le récompensa en le nommant officier mais il n'en profita pas longtemps car il croisa des romains qui l'éliminèrent. Enfin tout cela ne fut finalement que très bref; l'un des chefs qui fut pris, un certain Valentin répondit au centurion qui lui lançait // A quoi a servi tout le courage que tu as su déployer, puisque ta patrie est au pouvoir des romains ?// ces derniers mots d'une grande fierté et d'une évidente lucidité// C'est justement cela qui me console de mourir !//. La romanité va déployer désormais sur la Gaule la puissance de ses ailes.
Deletions:
Il y a lieu de distinguer deux parties des Gaules devenues romaines, celle qui fut anciennement romanisée, celle du sud et qui acceptera assez bien la colonisation, de celles du nord, celles qui feront l'objet de la Guerre des Gaules de César et qui, très gauloises et donc celtisées, auront des velléités d'indépendance pendant longtemps. On remarquera en effet que César met ce vaste territoire entre Atlantique et Rhin-Alpes, au pluriel, car il y eut plusieurs Gaules, ce que ne dit pas explicitement le "roman national" français du grand Michelet: Gaule Aquitaine, Gaule Celtique, Gaule Belgique. Tacite raconte dans son Histoire (Livre IV) comment plusieurs peuples de la Celtique et de la Belgique, alliés à des Germains, menés par des Julius gaulois tels Julius Classicus ou Julius Civilis et autre Tutor essayèrent de soulever les peuples dits gaulois pour les romains, en vérité il faut les nommer celtes, pour tenter d'établir un 'empire gaulois' dans les années 68-70; de nos jours Jean-François Kahn vient de raconter savoureusement tout cela dans sa série "L'invention des français" (T. I : "Du temps de nos folies gauloises"; Fayard, 2013) mais l'un comme l'autre ne parlent pas de cette Narbonnaise tôt romanisée, pour César ce n'est pas l'objet de son livre et pour Khan ce ne l'est pas non plus ! Parmi tous les peuples d'entre Océan, Rhin et Alpes, certains ne rejoignirent pas la rébellion. On sait que les peuples du sud-est ne furent même pas concernés; une assemblée des délégués des cités gauloises eut lieu à Reims et la plupart de ceux-là refusèrent de se joindre aux rebelles, proclamant ainsi leur intégration acceptée dans l'empire. Les rebelles furent écrasés courant 70; les chefs se réfugièrent en Germanie indépendante; seul Tutor se cacha de nombreuses années mais finit par être pris et exécuté en 79. C'est au cours de ces péripéties indépendantistes avortées des peuples du nord (et plusieurs Aquitains qui s'y sont ralliés) que se situe le personnage d'Aemilius Longinus (encore un Longinus, voir page sur les premiers chrétiens). Ce soldat servait dans la Ière Légion de Gaule; il la quitta et déserta pour passer au service de l'indépendantiste Classicus. Sur ordre de ce dernier il tua le général romain Dillius Vocula; Classicus le récompensa en le nommant officier mais il n'en profita pas longtemps car il croisa des romains qui l'éliminèrent. Enfin tout cela ne fut finalement que très bref; l'un des chefs qui fut pris, un certain Valentin répondit au centurion qui lui lançait // A quoi a servi tout le courage que tu as su déployer, puisque ta patrie est au pouvoir des romains ?// ces derniers mots d'une grande fierté // C'est justement cela qui me console de mourir !//. La romanité va déployer désormais sur la Gaule la puissance de ses ailes.


Revision [17329]

Edited on 2019-06-19 10:55:42 by JeanLouis
Additions:
Il est très intéressant de parler de ces premiers Amiel encore gallo-romains car les témoins épigraphiques sont nombreux dans cette première province d'au-delà les Alpes.
- __Dès les débuts de la romanisation __:
Il fait partie des 11 gentilices considérés comme "républicains" parmi les plus fréquemment attestés dans la province et aussi les autres provinces occidentales d'après les travaux concordants de R. Syme, E. Badian et Y. Burnand. Leur émergence très nette s'explique par de solides liens de clientèle avec les grands personnages de l'Etat à cette époque républicaine et aux débuts de l'Empire. Elle peut indiquer que la naturalisation s'est effectuée par une voie différente du droit latin selon l'auteur. Ces gentilices dont particulièrement les Aemilii apparaissent, comme on le verra, dans la dénomination des notables nîmois et leur importance indique l'ampleur de la romanisation des notables indigènes dès le Ier S. avant notre ère, et dans les premières décennies du Ier S., jusqu'après 90.
(=> "Une histoire provinciale : La Gaule Narbonnaise de la fin du IIème S. av. J-C au IIIème S. ap. J-C" M. Christol, Ed. de la Sorbonne, Paris, 2010).
- __Et durant toute la présence romaine __:
Un décompte assez récent indique que le gentilice Aemilii bien que n'étant pas le plus fréquent, est cependant assez souvent trouvé en Narbonnaise; un sondage réalisé à partir des indices du Corpus Inscrip. Latin. XII pour toute la province et toutes périodes confondues montre en effet qu'il y a lieu de le placer en 4ème position avec pas moins de 95 occurrences (cf. Latomus, vol.50, 1991). C'est dans la Colonia Nemausus que des Aemilii furent les plus nombreux de toute la Provincia de Narbonnaise si l'on observe les inscriptions qui nous parlent d'eux. Le foyer suivant se situe à Aix, la ville de Narbonne ne venant qu'ensuite. Il se trouve à Nîmes plus de la moitié de l'ensemble des inscriptions les concernant. Ils sont présents toutefois en plusieurs autres lieux du vaste arc bordant la Méditerranée : En Languedoc oriental et central, en Provence occidentale comme orientale et même en moyenne vallée du Rhône, ce qui correspond peu ou prou aux présences actuelles des Amiel, témoignage d'une relative stabilité géographique des porteurs du patronyme via la romanisation occitane du nom latin, ceci sur plus de 2000 ans.
Deletions:
Il est très intéressant de parler de ces premiers Amiel encore gallo-romains car les témoins épigraphiques sont nombreux dans cette première province d'au-delà les Alpes. Un décompte assez récent indique que le gentilice Aemilii bien que n'étant pas le plus fréquent, est cependant assez souvent trouvé en Narbonnaise; un sondage réalisé à partir des indices du Corpus Inscrip. Latin. XII pour toute la province et toutes périodes confondues montre en effet qu'il y a lieu de le placer en 4ème position avec pas moins de 95 occurrences (cf. Latomus, vol.50, 1991). C'est dans la Colonia Nemausus que des Aemilii furent les plus nombreux de toute la Provincia de Narbonnaise si l'on observe les inscriptions qui nous parlent d'eux. Le foyer suivant se situe à Aix, la ville de Narbonne ne venant qu'ensuite. Il se trouve à Nîmes plus de la moitié de l'ensemble des inscriptions les concernant. Ils sont présents toutefois en plusieurs autres lieux du vaste arc bordant la Méditerranée : En Languedoc oriental et central, en Provence occidentale comme orientale et même en moyenne vallée du Rhône, ce qui correspond peu ou prou aux présences actuelles des Amiel, témoignage d'une relative stabilité géographique des porteurs du patronyme via la romanisation occitane du nom latin, ceci sur plus de 2000 ans.


Revision [17159]

Edited on 2019-05-14 11:51:25 by JeanLouis
Additions:
Le musée St Raymond de Toulouse, qui est par ailleurs le plus riche après Rome pour les bustes de l'antiquité romaine, conserve parmi les sarcophages paléo-chrétiens une urne cinéraire en marbre de D (?) Aemilius Romanus qui fut rapportée de Rome par le célèbre sculpteur toulousain du XVIIIème S. Lucas à la suite de son séjour en Italie pour s'imprégner de l'art antique. Elle est ornée de deux têtes de Jupiter Ammon et de guirlandes et son inscription dit : D. M. D. AEMILIVS CASSIANUS FIL. PATRI PIISSIMO FECIT soit : "Aux dieux mânes de D (?) Aemilius Romanus, son fils D(?) Aemilius Cassianus a fait faire (cette urne) pour son père très pieux' .
Deletions:
Le musée St Raymond de Toulouse, qui est par ailleurs le plus riche après Rome pour les bustes de l'antiquité romaine, conserve parmi les sarcophages paléo-chrétiens une urne cinéraire de D (?) Aemilius Romanus qui pourrait toutefois provenir de Rome : "D M D(?) Aemili Romani / D(?) Aemilius Cassianus / fil(ius) patri piissimo / fecit" soit 'Aux dieux mânes de D (?) Aemilius Romanus, son fils D(?) Aemilius Cassianus a fait faire (cette urne) pour son père très pieux'.


Revision [17151]

Edited on 2019-05-12 15:59:54 by JeanLouis
Deletions:
**De la préhistoire à l'histoire dans les pays d'Aude** : (en un très très court résumé!)
-1- **Préhistoire : Le paléolithique** :
On a retrouvé dans l'Aude sur les hauteurs de Carcassonne du matériel lithique dont des percuteurs d'~1.500.000 ans, ce qui donne une indication sur la très vieille occupation humaine de la région entre Pyrénées et Massif Central. Et puis plus près de nous, il y a quand même 450.000 ans voire comme cela vient d'être prouvé par une dent, 560.000 ans, vécut en limite du Massif des Corbières, l'homme de Tautavel, ce plus vieil européen, du côté de Tuchan, dans une grotte de la petite vallée du Verdouble entaillée dans la frange sud des Corbières maritimes, dont les restes sont donc exceptionnels; après des restes de l'homme de Néanderthal (entre -90.000 et -35.000 ans) constitués de racloirs et couteaux de pierre, on trouve des traces humaines moins rares dès le paléolithique supérieur (-50.000 ans) en un temps où le paysage était alors steppique, où l'on chassait mammouths, aurochs, rhinocéros mais aussi rennes et où l'on vivait toujours dans des grottes (Grotte de Bize-Minervois entre 60.000 et 40.000 ans), cohabitant avec l'ours des cavernes. Cet homme c'est alors l'homo sapiens (connu surtout vers -35.000 ans et jusque vers -10.000, notre ancêtre direct avec ses outils en os finement ciselés; dans l'Aude il est représenté par l'homme moderne de la Grotte de la Cruzade à Gruissan, sans doute le plus vieil sapiens d'Europe (30.000 ans). Il est encore prédateur, chasseur, cueilleur mais il commence à réaliser de notables progrès dans l'aménagement de son habitat, par ses gravures de la Grotte d'Aldène (Minervois) de même époque que les peintures de la Grotte Chauvet (Ardèche), ou celles, plus proches, de Niaux en Ariège et dans la technique de la pierre encore seulement taillée. Viendront les étapes solutréennes (pointes de flèches en forme de feuille de laurier), le magdalénien vers le 12ème millénaire et ses gravures pariétales, ici celles de la Grotte Gazel à Sallèles-Cabardés, au nord proche de Carcassonne (la plus vaste et la plus ornée du midi méditerranéen pour cette époque). Une dernière glaciation (pour le moment encore) et un changement climatique l'accompagnant font fuir les derniers magdaléniens et peu de temps plus tard, vers -6000 ans, ce sera après de plus courtes périodes le temps des premiers paysans du néolithique.
Ces courtes périodes du paléolithique puis mésolithique laisseront alors en effet la place à ce qu'il est normal d'appeler la "révolution néolithique" à partir du 5ème millénaire avant notre ère (~4000ans après le moyen-orient !). L'aventure humaine franchit alors une telle évolution (enfin) que cela aura des répercussions pendant plusieurs millénaires, jusqu'à l'âge des métaux. La référence audoise étant l'Abri de Font-Juvénal à Conques-sur-Orbiel (nord immédiat de Carcassonne) occupé du néolithique ancien à l'âge du bronze soit sur 6000 ans, site permettant de saisir selon les paléontologues les "pulsations de l'anthropisation" (évolution du milieu suivant l'activité humaine)....
-2- **Protohistoire I : Le néolithique** :
Les steppes s'effacent enfin au profit de forêts de bouleaux, puis de pins et de noisetiers, puis encore de chênes, d'ormes et de tilleuls. Alors qu'auparavant les hommes ont toujours été seulement des cueilleurs, des prédateurs et des nomades, ils vont se mettre à élever, cultiver, produire leur nourriture, cette révolution en entrainant une autre, celle de la sédentarisation. Leurs habitats précédemment provisoires vont devenir plus pérennes et l'on va passer de l'esprit de meute à celui d'une organisation sociale, la collectivité ou la communauté d'intérêt et de vie, la tribu. Il faut préciser quand même que cette révolution est parvenue jusqu'ici, aux confins de l'ouest de l'Europe, vers -5000 soit plusieurs millénaires après sa naissance dans le Proche-Orient vers -9000, via progressivement les terres des rives septentrionales de la Mer Méditerranée, l'évolution climatique y étant sans doute pour beaucoup aussi. C'est à la période chasséenne vers -3500 ou vers -2500 seulement, au néolithique final, qu'a lieu la véritable révolution pastorale et agricole définitive (le philosophe Michel Serres dit que nous venons il y a peu d'y mettre un terme avec la dépopulation agricole rurale du XXème S.). Enfin tout est en place pour un véritable peuplement, la machine est lancée, on passe alors à la pierre polie, les poteries - nouveauté technique nécessaire à la conservation des grains comme à la cuisine, plus tard à l'inhumation - qui sont de type cardial (du nom de la coquille avec laquelle on imprime des décorations sur les flancs de l'objet), c'est la civilisation en marche, un phénomène qui va s'accélérer, une accélération sans fin d'ailleurs, que nous pouvons encore observer de nos jours d'une façon hyperbolique. Va pouvoir venir ensuite l'âge des métaux, qui, en de courtes périodes en comparaison des très longues périodes d'évolution précédentes, va grandement apporter son lot d'innovations essentielles correspondant au travail de chaque nouveau métal.
-3- **Protohistoire II : L'âge des métaux** :
Le chalcolithique ou âge du cuivre (-2300 à -1500) qui clôt cette période cruciale s'accompagne de l'érection des incroyables mégalithes monolithes qui parsèment toujours le paysage audois (20 menhirs dont celui de Conozouls, le plus grand du sud de la France par exemple, 80 dolmens recensés, de nombreuses tombes collectives dont le beau tumulus de Crussols à Laure-Minervois ou le dolmen des Fées, en occitan Mourrel de las Fados, plus longue allée couverte du sud de la France datant du vérazien); période recouverte en partie par celle du bronze ancien (-1800 à -1500) où les armes mais aussi la production céramique se perfectionnent (le côté belliqueux semble éternel, voyez ce qu'en dit le philosophe René Girard); ici c'est la période du vérazien qui doit être notée, du nom d'une commune de la vallée de l'Aude (Grotte de la Valette à Véraza) et aussi des tous premiers habitats de plein-air ! Le bronze moyen qui suit (-1500 à -1250) confirme que l'élevage de moutons, bœufs, porcs, se conjugue parfaitement avec la chasse et la pêche (et ce semble toujours le cas) comme avec encore et toujours la protection des armes (ex. épée de Jugnes trouvée à Port-la-Nouvelle, haches à rebords, bracelets produits sur place). Vient le bronze final (-1250 à -700) où l'on verra les roues de char comme celles trouvés à Fa (haute vallée de l'Aude) et donc les premières routes, des poignards, de multiples traces d'habitats comme aussi de nombreuses sépultures. La clôture de cet âge final des métaux revient à l'âge du fer qui laissera enfin la place à l'Histoire.
-4- **L'histoire pointe son cadre ici vers la fin de l'Age du Bronze** :
Tout est disposé dès lors pour voir les plus vieux peuples connus dans la région : ce sont des ligures nommés Elysiques; ils sont là vers -900; on a leur trace avec leurs oppida de la basse vallée de l'Aude; ils commercèrent avec les navigateurs phéniciens, étrusques et grecs. Puis viendront les Ibères, vers le VI ou Vème S., ces voisins d'outre-Pyrénées vont se mêler à eux harmonieusement, apportant langue, écriture et monnaie. Ces ibéro-ligures furent prospères, vivant de pêche, du commerce dont celui du sel. Les celtes ou gaulois finalement n'arriveront qu'au milieu du IIIème S.! et ne coloniseront la région que pendant un peu plus d'un siècle et demi : ce sont deux peuples parents, les Volques Tectosages et les Volques Arécomiques. On les connait peu, souvent les sources historiques confinent au mythe comme à la légende, par exemple l'épopée des Tectosages en Asie où ils fondèrent Ancyre et pillèrent le trésor de Delphes à leur passage en Grèce, trésor fabuleux qui deviendra le fameux or maudit du lac de Toulouse, ville qu'ils ont fondé aussi. Ces peuples celtiques, des champs d'urnes (incinération des morts), emmenant leurs troupeaux l'épée de fer à leur côté, après leur épopée en Asie, s'installent en partie, vers -270-260 dans la région, les Arécomiques entre Béziers et le Rhône, les Tectosages entre Garonne et Orb; au-delà du Rhône, sur toute la côte et jusqu'en Italie sont les Ligures. Ces frustes vont mettre à sac la région, démolissant notamment les belles oppida; pourtant le commerce continuera, des peuplades celtes de moindre importance numérique s'installeront dans l'intérieur, dans la haute vallée de l'Aude, les Atacini (d'où le nom d'Atax et de la cité d'Axat au débouché des premières cataractes du fleuve que les romains nommeront Aldae), dans les Corbières les Redones (avec leur cité de Rennes) et la culture celte, gauloise, si étrangère aux mœurs locales et si peu pérenne, n'aura que peu de prise en raison de la forte hellénisation littorale ou ibérisation intérieure des populations. Quant à Hannibal, il semble qu'il n'ait fait que passer, avec fracas sans doute !
**Un mot sur les ibères** : Très présents de ce côté des Pyrénées au moins à compter du Vème S. av. JC; c'est à cette époque que leur culture a commencé à l'emporter largement sur les influences grecques et étrusques (ligures). Les peuples locaux étaient encore attachés à l'héritage ancestral remontant à l'âge du bronze comme la langue, les croyances, la vie quotidienne ou les pratiques funéraires et ces coutumes étaient finalement assez proches de celles des ibères au contact desquels ils se révèleront très réceptifs. Il faut dire que c'est en Ibérie que l'on a localisé, dans le sud-ouest de la péninsule une civilisation de l'âge du bronze très en avance sur les autres peuples de l'Europe, celle d'El Argar (de - ~2500 à - ~ 1500) où certains voient déjà un 1er proto-état et aussi une 1ère "révolution populaire" qui la détruisit. Ce rapprochement naturel trans-pyrénéen sera indiscutable aux IV-IIIème S. selon ce que l'on constate pour l'écriture des contrats, qui se fera au détriment du grec (cf. Yves Solier). Pour ce qui est de leurs facultés commerciales on sait qu'ils échangèrent des produits autant miniers qu'agricoles. Carsac, la première Carcassonne des origines, au sud de l'antique Cité, contrôle cette économie, au contact des mondes grec, étrusque, phénicien et donc ibérique. A ce sujet, l'érudit local Gaston Jourdanne, dans sa "Contribution au folklore de l'Aude" (1899) se fait l'écho de la légende de Melkarth le géant phénicien: venu du Liban actuel, bien avant la fameuse guerre de Troie (dont une autre légende parlant d'Enée fait du héros grec un autre fondateur de la ville !) l'Hercule tyrien aurait "apporté la civilisation sur les rivages de la Méditerranée Occidentale et se serait arrêté au milieu de la plaine audoise, fondant Carcassonne dont le nom dériverait alors de Carthage (!), l'un des comptoirs phéniciens du rivage africain". Il est en tous cas certain que ces échanges de la haute antiquité expliquent beaucoup l'essor économique de la péninsule ibérique mais aussi son essor artistique dont témoigne l'emblématique buste de la "Dame d'Elche" (du V ou IVème S. av. J-C. trouvée près d'Alicante). Malheureusement cette belle civilisation nous échappe encore car nous n'avons toujours pas décodé son système d'écriture.
**Un mot sur les Volques** : Ce sont surtout les Tectosages qui, de Toulouse leur capitale, viendront se mêler aux Ibères audois, s'installant dans la vaste plaine ouest-est mais aussi dans la vallée au sud proche de Carcassonne. Ils sont venus d'Aquitaine; César (et les auteurs latins avec lui) dira que ces Aquitains d'origine ne sont pas de vrais Gaulois, qu'ils n'avaient pas une langue et une apparence physique comparable aux autres peuples des Gaules mais bien des caractères les rapprochant des Ibères (ah ces gens du sud !). Dans leur territoire entre Garonne et Méditerranée ils s'inscriront dans le commerce des ibères, avec l'Ibérie et l'Italie dont notamment des échanges vinaires contre des esclaves, des métaux des mines locales et le bois pyrénéen par flottage sur l'Aude; ces échanges actifs bien avant la colonisation de -120 font penser qu'une alliance celtibère avec les latins est tout à fait possible et même vraisemblable.
**Les celtibères** : Désormais celtisés mais demeurant plus ibères que celtes, pas très gaulois donc mais civilisés eux (!), ces celtibères vont s'installer un siècle environ avant l'arrivée des romains sur des mamelons bien situés et défendables comme à Pech-Maho, à Montlaurès, à Ensérune (basse plaine de l'Aude) au Mont-Milan (clin d'œil à notre nom avant l'heure ?!); on a trouvé à Cruzy au nord de ce territoire, une curieuse pierre gravée datable du Vème S. avant notre ère et comportant des signes d'une écriture de ces celtibères; ne connaissant pas leur langue, ce ne sont que des hypothèses mais il semble bien que l'on puisse y lire au moins deux noms, ceux de Kulesare et de son père Arkiteibas, on aurait donc là les deux plus vieux appellatifs humains du coin; les celtibères faisaient du commerce avec les grecs (installés à Leucate, nom d'origine grecque relatif à la blancheur des falaises) ainsi qu'avec les Ligures voisins; ces héritiers des ibères civilisés par les phéniciens et mâtinés légèrement de celtes Volsques commerçaient avec eux en Ibérie : des artefacts ibères ont été trouvés dans la vallée de l'Aude; Avienus dira qu'ils étaient belliqueux (quel peuple ne devait pas l'être ?) mais ces vieux audois étaient surtout parfaitement organisés, tenaient solidement leur territoire et veillaient à leur indépendance. Ils resteront longtemps ainsi dans le bassin des basses plaines de l'Aude et on les connait à Carcassonne comme près de Limoux (La Lagaste); les plus littoraux d'entre eux verront d'abord passer Hannibal se rendant en Italie batailler avec les romains au IIème S. av. J.C. via la voie héracléenne (voie mythique du dieu Héraclès revenant de Gibraltar, qui deviendra la Via Domitia des romains, la N9 française et enfin l'A9 européenne) puis enfin les romains qui les coloniseront sans aucune difficulté (en tous cas aucune trace de lutte armée n'a été mentionnée par les auteurs antiques, si cela avait été le cas, ils n'auraient pas manqué de relever une victoire certaine); il semble toutefois que leurs cités perchées furent détruites au passage d'Hannibal le barbare de Carthage, ceci expliquant peut-être cela sans compter ce qui a été dit plus haut sur le commerce avec Rome. Nous voilà prêts en tous cas à entrer de plain-pied dans la modernité...antique, via Naro (sans aucun jeu de mots), du nom des Neroncen, ces habitants de Montlaurès, qui sera la nom primitif de la future 2ème Rome, Narbonne.
Le géographe Strabon a bien confirmé une ibérisation des celtes venus dans la région conforme à ce qu'en ont dit César et des latins et non une celtisation des ibères. Diodore de Sicile précise d'ailleurs que les Celtes et les Ibères habitent la Gaule du sud vers -90 mais qu'ils sont alors en voie de romanisation, autre confirmation d'une intégration rapide (1/4 de siècle à peine après la victoire romaine à Valence) qui n'étonnera aucun historien de la région ou pas. Selon la plupart, on peut affirmer que la région du Golfe du Lion, qui porta le nom de Sinus Gallicus, la "courbure gauloise" pour Rome, était exclue du monde celte ou gaulois traditionnellement compris - des mercenaires de ce "golfe gaulois" furent d'ailleurs recrutés pour combattre les peuples gaulois par César ! - et personne ne s'étonnera que ces "marginalisés" des bords de la Méditerranée aient pu, sans grande difficulté, accepter ce que Rome apporta en premier en Gaule, la plus ancienne haute civilisation que l'on y connaisse. Les monnaies trouvées sur le territoire audois confirment quant à elles, faute de mieux, une circulation monétaire aux II et Ier S. av. J. C. autant à l'intérieur que sur la côte.
NOTA : Pour ce qui concerne l'arrivée des romains en Gaule (en -121) voir la partie République Romaine.


Revision [17145]

Edited on 2019-05-12 15:28:13 by JeanLouis
Additions:
Ainsi Henry Miller décrit-il le Languedoc dans une lettre du samedi 24 juin 1933 ("Correspondance passionnée" Anaïs Nin, La Cosmopolite, Stock); bien que César n'ait eu que peu à voir avec la région déjà romanisée lors de sa venue colonisatrice (il y leva seulement quelques troupes) et que les druides n'y aient eux aussi pas laissé de souvenirs, ces quelques mots évoquent une longue histoire et une certaine exception...
Je mets particulièrement en avant dès cette époque la région audoise, où siège la métropole de Narbonne, la "2ème Rome" comme la considérèrent les romains, seule partie de ce Languedoc en contact avec l'Aquitaine, région baignée par le seul fleuve digne de ce nom de la région, dotée d'une plaine alluviale qui sera dès lors exploitée par nos colonisateurs en de vastes villas. Enfin c'est aussi l'épicentre futur de la très forte présence de notre nom, entre Hérault-Gard, Tarn, Haute-Garonne, Ariège et Pyrénées-Orientales, la Provence étant toutefois aussi à considérer dans ce cadre méditerranéen.
-8- Voici les surnoms de ces Aemilius nîmois : Anicetus, Berenicianus, Dyonisius, Daccus, Diodes, Trophimas, Firmus, Diadumenus, Dioclès, Hermas, Gamus, Gamicus, Festus, Asyncritus, Dionysius, Postumus, Dublius, Severinus, Achilleus; des surnoms dans lesquels on retrouve des sources grecques souvent. Les Aemilia sont aussi nombreuses, il y a une Aemiliana et un Aemilianus, donc comme surnoms également.
(=> source, pour les 5 premiers surnoms : "Collection topographique de Nîmes" in "Inscriptions antiques de Nîmes" F & E Germer-Durand, A. Allmer, Ed. Privat, Toulouse, 1893; source autres surnoms cf. rèf. précédente "Notables nîmois...").
Deletions:
Ainsi Henry Miller décrit-il le Languedoc dans une lettre du samedi 24 juin 1933 ("Correspondance passionnée" Anaïs Nin, La Cosmopolite, Stock); bien que César n'ait eu que peu à voir avec la région déjà romanisée lors de sa venue colonisatrice (il y leva quelques troupes) et que les druides n'y aient eux aussi pas laissé de souvenirs, ces quelques mots évoquent une longue histoire et une certaine exception...J
Je mets particulièrement en avant dès cette époque la région audoise, siège de la métropole de Narbonne, la "2ème Rome" comme la considérèrent les romains, seule partie de ce Languedoc en contact avec l'Aquitaine, région baignée par le seul fleuve digne de ce nom de la région, dotée d'une plaine alluviale qui sera dès lors exploitée par nos colonisateurs en de vastes villas. Enfin c'est aussi l'épicentre futur de la très forte présence de notre nom, entre Hérault-Gard, Tarn, Haute-Garonne, Ariège et Pyrénées-Orientales, la Provence étant toutefois aussi à considérer dans ce cadre.
-8- Voici les surnoms de ces Aemilius nîmois : Trophimas, Firmus, Diadumenus, Dioclès, Hermas, Gamus, Gamicus, Festus, Asyncritus, Dionysius, Postumus, Dublius, Severinus, Achilleus; des surnoms dans lesquels on retrouve des sources grecques souvent. Les Aemilia sont aussi nombreuses, il y a une Aemiliana et un Aemilianus, donc comme surnoms également.


Revision [17144]

Edited on 2019-05-12 15:17:13 by JeanLouis
Additions:
**Des "SIGNUM" au nom des AEMILII** :
On appelle "signum" ou sceau-matrice un artefact en bronze de petite taille, de forme rectangulaire et qui comporte sur son avers, dans un cadre, des lettres en relief (en caractères latins) formant une inscription, matrice destinée à être imprimée en relief sur un matériau meuble (terre à cuire). Sur le revers, un anneau de préhension permet de réaliser cette impression et de suspendre l'objet; il s'y trouve en général aussi un symbole et les initiales de son propriétaire. Parmi tous les noms gentilices utilisés en Narbonnaise dans ce cadre figure celui d'Aemilius en Provence et à Carcassonne ceux d'Albucius et Aurelius.


Revision [16910]

Edited on 2019-01-16 17:31:44 by JeanLouis
Additions:
On saura par exemple que sa tante Aemilia Hilaria ou plutôt Hilarius eut ce surnom d'origine grecque qui est un sobriquet car elle eut dès la naissance (Parentalia VI) un curieux défaut, celui de péter, ce qui ne manqua pas d'amuser jusqu'à lui attribuer cette faculté plaisante dans sa dénomination; elle eut aussi dès sa jeunesse une sorte de vivacité mâle, une virilité inappropriée pour son sexe qui lui donnait "tout l'air d'un garçon" ('redebbat verum non dissimulanter ephebum') qui fit qu'elle resta vierge toute sa vie et qu'elle n'eut aucun complexe pour exercer une métier strictement alors masculin, celui de médecin, pendant 36ans (Parent. VI). Sa tante Aemilia Dryadia (surnom venant du grec ou du sabin et faisant bien sûr référence aux Dryades, rattachant sa famille aux druides gaulois) malheureusement mourra jeune, au moment de se marier mais le jeune Ausone bénéficiera de sa tendresse maternelle qu'elle n'eut pas le temps de prodiguer à sa propre progéniture. Quant à sa propre mère on sait qu'elle vécut sa longue vie auprès de Julius sans que rien ne troubla jamais leur union, qu'elle fut donc digne de son mari (Edyll, II,37). Ausone eut aussi des frères et soeurs : Aemilia Melania sa sœur aînée née vers 309 mourut à un an alors que lui venait à la vie, Julia Dryadia qui vécut 60ans et fut l'épouse d'un sénateur bordelais nommé Pomponius Maximus, et Avitianus, jeune étudiant en médecine qui n'eut pas le temps d'exercer son art et mourut dans la fleur de l'âge. On sait encore qu'Aemilia Corinthia Maura (Maura désignant parait-il son teint basané), sa grand-mère, dirigea ses premiers pas avec une sévérité mêlée de douceur et que sa tante Aemilia Hilaria, docteur mûrie par l'expérience, lui donna de sages conseils (Parent, VI,11; XXIX, 9). Son grand-père, Caecilius, l'astrologue gaulois, voulut tirer son horoscope mais cela étant interdit par les romains, il le tint caché, et ce fut sa mère Aemilia Eonia qui le découvrit plus tard (Parent IV, 19 et suiv.), le brave homme avait bien vu que l'étoile de son petit-fils était propice à une brillante destinée. Ausone eut semble t-il au moins une fille nommée Aemilia. Il reste à revenir plus en détail sur ce grand-père maternel et surtout sur l'autre grande figure de la famille, le rhéteur et oncle d'Ausone, Aemilius Magnus Arborius.
Deletions:
On saura par exemple que sa tante Aemilia Hilaria ou plutôt Hilarius eut ce surnom d'origine grecque qui est un sobriquet car elle eut dès la naissance (Parentalia VI) un curieux défaut, celui de péter, ce qui ne manqua pas d'amuser jusqu'à lui attribuer cette faculté plaisante dans sa dénomination; elle eut aussi dès sa jeunesse une sorte de vivacité mâle, une virilité inappropriée pour son sexe qui lui donnait "tout l'air d'un garçon" ('redebbat verum non dissimulanter ephebum') qui fit qu'elle resta vierge toute sa vie et qu'elle n'eut aucun complexe pour exercer une métier strictement alors masculin, celui de médecin, pendant 36ans (Parent. VI). Sa tante Aemilia Dryadia (surnom venant du grec ou du sabin et faisant bien sûr référence aux Dryades, rattachant sa famille aux druides gaulois) malheureusement mourra jeune, au moment de se marier mais le jeune Ausone bénéficiera de sa tendresse maternelle qu'elle n'eut pas le temps de prodiguer à sa propre progéniture. Quant à sa propre mère on sait qu'elle vécut sa longue vie auprès de Julius sans que rien ne troubla jamais leur union, qu'elle fut donc digne de son mari (Edyll, II,37). Ausone eut aussi des frères et soeurs : Aemilia Melania sa sœur aînée née vers 309 mourut à un an alors que lui venait à la vie, Julia Dryadia qui vécut 60ans et fut l'épouse d'un sénateur bordelais nommé Pomponius Maximus, et Avitianus, jeune étudiant en médecine qui n'eut pas le temps d'exercer son art et mourut dans la fleur de l'âge. On sait encore qu'Aemilia Corinthia Maura (Maura désignant parait-il son teint basané), sa grand-mère, dirigea ses premiers pas avec une sévérité mêlée de douceur et que sa tante Aemilia Hilaria, docteur mûrie par l'expérience, lui donna de sages conseils (Parent, VI,11; XXIX, 9). Son grand-père, Caecilius, l'astrologue gaulois, voulut tirer son horoscope mais cela étant interdit par les romains, il le tint caché, et ce fut sa mère Aemilia Eonia qui le découvrit plus tard (Parent IV, 19 et suiv.), le brave homme avait bien vu que l'étoile de son petit-fils était propice à une brillante destinée. Il reste à revenir plus en détail sur ce grand-père maternel et surtout sur l'autre grande figure de la famille, le rhéteur et oncle d'Ausone, Aemilius Magnus Arborius.


Revision [16731]

Edited on 2018-07-24 16:27:07 by JeanLouis
Additions:
(=> "Narbonne et le Narbonnais" E. Dellong Carte Archéologique de la Gaule 11/1, C.I.D, Paris, 2003; "Le pouvoir en Gaule Romaine" L. Lamoine, Histoires Croisées, Presses Univ. Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2009).
**D. AEMILIUS ROMANUS et TOLOSA** :
Le musée St Raymond de Toulouse, qui est par ailleurs le plus riche après Rome pour les bustes de l'antiquité romaine, conserve parmi les sarcophages paléo-chrétiens une urne cinéraire de D (?) Aemilius Romanus qui pourrait toutefois provenir de Rome : "D M D(?) Aemili Romani / D(?) Aemilius Cassianus / fil(ius) patri piissimo / fecit" soit 'Aux dieux mânes de D (?) Aemilius Romanus, son fils D(?) Aemilius Cassianus a fait faire (cette urne) pour son père très pieux'.
Deletions:
(=> "Narbonne et le Narbonnais" E. Dellong Carte Archéologique de la Gaule 11/1, C.I.D, Paris, 2003; "Le pouvoir en Gaule Romaine" L. Lamoine, Histoires Croisées, Presses Univ. Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2009).


Revision [16727]

Edited on 2018-07-24 15:42:19 by JeanLouis
Additions:
Une place spéciale doit être donnée à Aemilius Arcanus qui appartint à une famille narbonnaise d'origine romaine; véritable personnalité de la cité qui vécut dans la 1ère moitié du IIème S., âge d'or de la ville: Nous le connaissons grâce à la base d'une statue qui ornait la salle de réunion des Sévirs (dont il fut duumvir en +93), trouvée sur les fouilles du forum de Narbonne (CIL 4354), devant le temple de la triade capitoline, de nos jours place Bistan, : "Lucius Aemilius Moschus, Sévir augustal dédie le monument à Lucius Aemilius Arcanus de la tribu Papiria, Sevir des chevaliers romains, tribun militaire, honoré de toutes les fonctions municipales dans sa colonie, admis dans l'ordre sénatorial par l'empereur Hadrien dont il était l'ami, curion, questeur urbain, tribun du peuple, prêteur désigné". L'historien M. Gayraud indique qu'il a pu notamment veiller aux travaux du nouveau Capitole narbonnais qui fut aussi imposant que celui de Rome, sous cet empereur Hadrien (entre ~120 et 135). Il était bien destiné à une brillante carrière quand la mort le surprit; il appartenait à une de ces familles présentes dès la déduction coloniale (organisation territoriale de la colonie fondée en -118) qui se fit en -46 et -44 (son inscription à la tribu Papiria en est un fort indice); sa famille donna des magistrats au Ier S. comme cet ami de Martial, Lucius Aemilius Papius Arcanus du temps d'Hadrien, lui aussi aemilien narbonnais noté dans la page compléments romanité II).
Deletions:
Une place spéciale doit être donnée à Aemilius Arcanus qui appartint à une famille narbonnaise d'origine romaine; véritable personnalité de la cité qui vécut dans la 1ère moitié du IIème S., âge d'or de la ville: Nous le connaissons grâce à la base d'une statue qui ornait la salle de réunion des Sévirs (dont il fut duumvir en +93): "Lucius Aemilius Moschus, Sévir augustal dédie le monument à Lucius Aemilius Arcanus de la tribu Papiria, Sevir des chevaliers romains, tribun militaire, honoré de toutes les fonctions municipales dans sa colonie, admis dans l'ordre sénatorial par l'empereur Hadrien, curion, questeur urbain, tribun du peuple, prêteur désigné". L'historien M. Gayraud indique qu'il a pu notamment veiller aux travaux du nouveau Capitole narbonnais qui fut aussi imposant que celui de Rome, sous l'empereur Hadrien (entre ~120 et 135). Il était bien destiné à une brillante carrière quand la mort le surprit; il appartenait à une de ces familles présentes dès la déduction coloniale (organisation territoriale de la colonie fondée en -118) qui se fit en -46 et -44 (son inscription à la tribu Papiria en est un fort indice); sa famille donna des magistrats au Ier S. comme cet ami de Martial, Lucius Aemilius Papius Arcanus du temps d'Hadrien, lui aussi aemilien narbonnais noté dans la page compléments romanité II).


Revision [16622]

Edited on 2018-05-09 17:26:47 by JeanLouis
Additions:
**Un mot sur les ibères** : Très présents de ce côté des Pyrénées au moins à compter du Vème S. av. JC; c'est à cette époque que leur culture a commencé à l'emporter largement sur les influences grecques et étrusques (ligures). Les peuples locaux étaient encore attachés à l'héritage ancestral remontant à l'âge du bronze comme la langue, les croyances, la vie quotidienne ou les pratiques funéraires et ces coutumes étaient finalement assez proches de celles des ibères au contact desquels ils se révèleront très réceptifs. Il faut dire que c'est en Ibérie que l'on a localisé, dans le sud-ouest de la péninsule une civilisation de l'âge du bronze très en avance sur les autres peuples de l'Europe, celle d'El Argar (de - ~2500 à - ~ 1500) où certains voient déjà un 1er proto-état et aussi une 1ère "révolution populaire" qui la détruisit. Ce rapprochement naturel trans-pyrénéen sera indiscutable aux IV-IIIème S. selon ce que l'on constate pour l'écriture des contrats, qui se fera au détriment du grec (cf. Yves Solier). Pour ce qui est de leurs facultés commerciales on sait qu'ils échangèrent des produits autant miniers qu'agricoles. Carsac, la première Carcassonne des origines, au sud de l'antique Cité, contrôle cette économie, au contact des mondes grec, étrusque, phénicien et donc ibérique. A ce sujet, l'érudit local Gaston Jourdanne, dans sa "Contribution au folklore de l'Aude" (1899) se fait l'écho de la légende de Melkarth le géant phénicien: venu du Liban actuel, bien avant la fameuse guerre de Troie (dont une autre légende parlant d'Enée fait du héros grec un autre fondateur de la ville !) l'Hercule tyrien aurait "apporté la civilisation sur les rivages de la Méditerranée Occidentale et se serait arrêté au milieu de la plaine audoise, fondant Carcassonne dont le nom dériverait alors de Carthage (!), l'un des comptoirs phéniciens du rivage africain". Il est en tous cas certain que ces échanges de la haute antiquité expliquent beaucoup l'essor économique de la péninsule ibérique mais aussi son essor artistique dont témoigne l'emblématique buste de la "Dame d'Elche" (du V ou IVème S. av. J-C. trouvée près d'Alicante). Malheureusement cette belle civilisation nous échappe encore car nous n'avons toujours pas décodé son système d'écriture.
Deletions:
**Un mot sur les ibères** : Très présents de ce côté des Pyrénées au moins à compter du Vème S. av. JC; c'est à cette époque que leur culture a commencé à l'emporter largement sur les influences grecques et étrusques (ligures). Les peuples locaux étaient encore attachés à l'héritage ancestral remontant à l'âge du bronze comme la langue, les croyances, la vie quotidienne ou les pratiques funéraires et ces coutumes étaient finalement assez proches de celles des ibères au contact desquels ils se révèleront très réceptifs. Il faut dire que c'est en Ibérie que l'on a localisé, dans le sud-ouest de la péninsule une civilisation de l'âge du bronze très en avance sur les autres peuples de l'Europe, celle d'El Argar (de - ~2500 à - ~ 1500) où certains voient déjà un 1er proto-état et aussi une 1ère "révolution populaire" qui la détruisit. Ce rapprochement naturel trans-pyrénéen sera indiscutable aux IV-IIIème S. selon ce que l'on constate pour l'écriture des contrats, qui se fera au détriment du grec (cf. Yves Solier). Pour ce qui est de leurs facultés commerciales on sait qu'ils échangèrent des produits autant miniers qu'agricoles. Carsac, la première Carcassonne des origines, au sud de l'antique Cité, contrôle cette économie, au contact des mondes grec, étrusque, phénicien et donc ibérique. A ce sujet, l'érudit local Gaston Jourdanne, dans sa "Contribution au folklore de l'Aude" (1899) se fait l'écho de la légende de Melkarth le phénicien; venu du Liban actuel, bien avant la fameuse guerre de Troie (dont une autre légende parlant d'Enée fait du héros grec un autre fondateur de la ville !) Melkarth aurait "apporté la civilisation sur les rivages de la Méditerranée Occidentale et se serait arrêté à Carcassonne dont le nom dériverait alors de Carthage (!), l'un des comptoirs phéniciens du rivage africain". Il est en tous cas certain que ces échanges de la haute antiquité expliquent beaucoup l'essor économique de la péninsule ibérique mais aussi son essor artistique dont témoigne l'emblématique buste de la "Dame d'Elche" (du V ou IVème S. av. J-C. trouvée près d'Alicante). Malheureusement cette belle civilisation nous échappe encore car nous n'avons toujours pas décodé son système d'écriture.


Revision [16621]

Edited on 2018-05-09 17:20:38 by JeanLouis
Additions:
**Un mot sur les ibères** : Très présents de ce côté des Pyrénées au moins à compter du Vème S. av. JC; c'est à cette époque que leur culture a commencé à l'emporter largement sur les influences grecques et étrusques (ligures). Les peuples locaux étaient encore attachés à l'héritage ancestral remontant à l'âge du bronze comme la langue, les croyances, la vie quotidienne ou les pratiques funéraires et ces coutumes étaient finalement assez proches de celles des ibères au contact desquels ils se révèleront très réceptifs. Il faut dire que c'est en Ibérie que l'on a localisé, dans le sud-ouest de la péninsule une civilisation de l'âge du bronze très en avance sur les autres peuples de l'Europe, celle d'El Argar (de - ~2500 à - ~ 1500) où certains voient déjà un 1er proto-état et aussi une 1ère "révolution populaire" qui la détruisit. Ce rapprochement naturel trans-pyrénéen sera indiscutable aux IV-IIIème S. selon ce que l'on constate pour l'écriture des contrats, qui se fera au détriment du grec (cf. Yves Solier). Pour ce qui est de leurs facultés commerciales on sait qu'ils échangèrent des produits autant miniers qu'agricoles. Carsac, la première Carcassonne des origines, au sud de l'antique Cité, contrôle cette économie, au contact des mondes grec, étrusque, phénicien et donc ibérique. A ce sujet, l'érudit local Gaston Jourdanne, dans sa "Contribution au folklore de l'Aude" (1899) se fait l'écho de la légende de Melkarth le phénicien; venu du Liban actuel, bien avant la fameuse guerre de Troie (dont une autre légende parlant d'Enée fait du héros grec un autre fondateur de la ville !) Melkarth aurait "apporté la civilisation sur les rivages de la Méditerranée Occidentale et se serait arrêté à Carcassonne dont le nom dériverait alors de Carthage (!), l'un des comptoirs phéniciens du rivage africain". Il est en tous cas certain que ces échanges de la haute antiquité expliquent beaucoup l'essor économique de la péninsule ibérique mais aussi son essor artistique dont témoigne l'emblématique buste de la "Dame d'Elche" (du V ou IVème S. av. J-C. trouvée près d'Alicante). Malheureusement cette belle civilisation nous échappe encore car nous n'avons toujours pas décodé son système d'écriture.
Deletions:
**Un mot sur les ibères** : Très présents de ce côté des Pyrénées au moins à compter du Vème S. av. JC; c'est à cette époque que leur culture a commencé à l'emporter largement sur les influences grecques et étrusques (ligures). Les peuples locaux étaient encore attachés à l'héritage ancestral remontant à l'âge du bronze comme la langue, les croyances, la vie quotidienne ou les pratiques funéraires et ces coutumes étaient finalement assez proches de celles des ibères au contact desquels ils se révèleront très réceptifs. Il faut dire que c'est en Ibérie que l'on a localisé, dans le sud-ouest de la péninsule une civilisation de l'âge du bronze très en avance sur les autres peuples de l'Europe, celle d'El Argar (de - ~2500 à - ~ 1500) où certains voient déjà un 1er proto-état et aussi une 1ère "révolution populaire" qui la détruisit. Ce rapprochement naturel trans-pyrénéen sera indiscutable aux IV-IIIème S. selon ce que l'on constate pour l'écriture des contrats, qui se fera au détriment du grec (cf. Yves Solier). Pour ce qui est de leurs facultés commerciales on sait qu'ils échangèrent des produits autant miniers qu'agricoles. Carsac, la première Carcassonne des origines, au sud de l'antique Cité, contrôle cette économie, au contact des mondes grec, étrusque, phénicien et donc ibérique. Ces échanges expliquent beaucoup l'essor économique de la péninsule ibérique mais aussi son essor artistique dont témoigne l'emblématique buste de la "Dame d'Elche" (du V ou IVème S. av. J-C. trouvée près d'Alicante). Malheureusement cette belle civilisation nous échappe encore car nous n'avons toujours pas décodé son système d'écriture.


Revision [16620]

Edited on 2018-05-09 17:02:24 by JeanLouis
Additions:
Ainsi Henry Miller décrit-il le Languedoc dans une lettre du samedi 24 juin 1933 ("Correspondance passionnée" Anaïs Nin, La Cosmopolite, Stock); bien que César n'ait eu que peu à voir avec la région déjà romanisée lors de sa venue colonisatrice (il y leva quelques troupes) et que les druides n'y aient eux aussi pas laissé de souvenirs, ces quelques mots évoquent une longue histoire et une certaine exception...J
Je mets particulièrement en avant dès cette époque la région audoise, siège de la métropole de Narbonne, la "2ème Rome" comme la considérèrent les romains, seule partie de ce Languedoc en contact avec l'Aquitaine, région baignée par le seul fleuve digne de ce nom de la région, dotée d'une plaine alluviale qui sera dès lors exploitée par nos colonisateurs en de vastes villas. Enfin c'est aussi l'épicentre futur de la très forte présence de notre nom, entre Hérault-Gard, Tarn, Haute-Garonne, Ariège et Pyrénées-Orientales, la Provence étant toutefois aussi à considérer dans ce cadre.
Deletions:
Ainsi Henry Miller décrit-il le Languedoc dans une lettre du samedi 24 juin 1933 ("Correspondance passionnée" Anaïs Nin, La Cosmopolite, Stock); bien que César n'ait eu que peu à voir avec la région déjà romanisée lors de sa venue colonisatrice (il y leva quelques troupes) et que les druides n'y aient eux aussi pas laissé de souvenirs, ces quelques mots évoquent une longue histoire et une certaine exception...


Revision [16567]

Edited on 2018-04-03 17:16:56 by JeanLouis
Deletions:
j


Revision [16566]

Edited on 2018-04-03 17:09:14 by JeanLouis
Additions:
D'après les épigraphies de Narbonnaise dont faisait partie autant la Provence que la vallée du Rhône, les gentilices Aemilii (au nombre de quasiment 100) et Attii (100) sont les plus nombreux relevés. Notons ici que ces deux gentilices sont à l'origine de deux noms individuels types au moyen-âge dans la région : Amelius bien sûr mais aussi At, Aton, lesquels constitueront au XIème S. les patronymes Amiel, Denamiel... et At, Dat, Denat, toujours portés de nos jours dans le Midi. A part Nîmes que l'on voit ci-dessus qui en constitue une concentration, la région d'Apt et Aix, en Provence côté ouest, est à remarquer pour les traces des Aemilii dans la vieille colonie sénatoriale de Gaule. Sont-ils à relier à ceux qui semblent résider à Cucuron et exercer leurs fonctions à Aix (Cucuron est situé entre ces deux cités à environ 20km au sud d'Apt et 40 au nord d'Aix ? (cf. "Pouvoir et religion dans un paysage gallo-romain : les cités d'Apt et d'Aix" R. Haussler; Romanisation et épigraphie, Lattes, 2001). Il faut remarquer enfin que côté est, dans les Alpes maritimes, hors Vintimille et accessoirement la principauté de Monaco, les Aemilii y sont quasiment inconnus !
Deletions:
D'après les épigraphies de Narbonnaise dont faisait partie autant la Provence que la vallée du Rhône, les gentilices Aemilii (au nombre de 80) et Attii (100) sont les plus nombreux relevés. Notons ici que ces deux gentilices sont à l'origine de deux noms individuels types au moyen-âge dans la région : Amelius bien sûr mais aussi At, Aton, lesquels constitueront au XIème S. les patronymes Amiel, Denamiel... et At, Dat, Denat, toujours portés de nos jours dans le Midi. A part Nîmes que l'on voit ci-dessus qui en constitue une concentration, la région d'Apt et Aix, en Provence, est à remarquer pour les traces des Aemilii dans la vieille colonie sénatoriale de Gaule. Sont-ils à relier à ceux qui semblent résider à Cucuron et exercer leurs fonctions à Aix (Cucuron est situé entre ces deux cités à environ 20km au sud d'Apt et 40 au nord d'Aix ? (cf. "Pouvoir et religion dans un paysage gallo-romain : les cités d'Apt et d'Aix" R. Haussler; Romanisation et épigraphie, Lattes, 2001).


Revision [16565]

Edited on 2018-04-03 17:03:27 by JeanLouis
Additions:
Il est très intéressant de parler de ces premiers Amiel encore gallo-romains car les témoins épigraphiques sont nombreux dans cette première province d'au-delà les Alpes. Un décompte assez récent indique que le gentilice Aemilii bien que n'étant pas le plus fréquent, est cependant assez souvent trouvé en Narbonnaise; un sondage réalisé à partir des indices du Corpus Inscrip. Latin. XII pour toute la province et toutes périodes confondues montre en effet qu'il y a lieu de le placer en 4ème position avec pas moins de 95 occurrences (cf. Latomus, vol.50, 1991). C'est dans la Colonia Nemausus que des Aemilii furent les plus nombreux de toute la Provincia de Narbonnaise si l'on observe les inscriptions qui nous parlent d'eux. Le foyer suivant se situe à Aix, la ville de Narbonne ne venant qu'ensuite. Il se trouve à Nîmes plus de la moitié de l'ensemble des inscriptions les concernant. Ils sont présents toutefois en plusieurs autres lieux du vaste arc bordant la Méditerranée : En Languedoc oriental et central, en Provence occidentale comme orientale et même en moyenne vallée du Rhône, ce qui correspond peu ou prou aux présences actuelles des Amiel, témoignage d'une relative stabilité géographique des porteurs du patronyme via la romanisation occitane du nom latin, ceci sur plus de 2000 ans.
Deletions:
Il est très intéressant de parler de ces premiers Amiel encore gallo-romains; c'est dans la Colonia Nemausus que des Aemilii furent les plus nombreux de toute la Provincia de Narbonnaise si l'on compare le nombre très important d'inscriptions qui nous parlent d'eux. L'autre foyer se situe à Aix, la ville de Narbonne venant ensuite. Il se trouve à Nîmes plus de la moitié de l'ensemble des inscriptions les concernant. Ils sont présents toutefois en plusieurs autres lieux du vaste arc bordant la Méditerranée : En Languedoc oriental et central, en Provence occidentale comme orientale et même en moyenne vallée du Rhône, ce qui correspond peu ou prou aux présences actuelles des Amiel, témoignage d'une relative stabilité géographique des porteurs du patronyme via la romanisation occitane du nom latin, ceci sur plus de 2000 ans.


Revision [16564]

Edited on 2018-04-03 16:50:00 by JeanLouis
Additions:
La présence à Narbonne de Fabii et d'Aemilii, notamment de la famille Arcani, est attestée antérieurement au Ier S. de notre ère (cf. Narbonne : Archéologie & histoire n°45, partie 1 p.201, Fédé. Hist. du Languedoc Méditerr. & du Roussillon, 1973); on ne s'étonnera pas que l'épigraphie des épitaphes gallo-romaines de la capitale de la Provincia puisse donc fournir, elle aussi de nombreux Aemilii. En voici quelques uns sans date de leur existence indiquée (dans la référence le 1er chiffre donné indique le n° du Corpus des Inscriptions Latines, Volume XII et le second le n° de l'Hist. Générale du Languedoc, Vol. XV) : Caïus Aemilius Disocorus, mort à 19ans fils de Musidia Juventina qui éleva la stèle (4550 & 249); Caïus Aemilius Philonicus, Aemilia Secunda son épouse et Satriena leur fille (4552 & 797); Aemilius Luci, fils ou affranchi de Lucius Tigandus (4553 & 251); Aemilia Laïs, affranchie de Caïus (?), "Aemilius Eutyches son époux "a fait ériger ce tombeau" (4556 & 245); Cnaeus Aemilius Eros affranchi (4551 & 250); Lucius Aemilius Aqutus affranchi de Philomusus (?) (4549 & 247); Lucius Aemilius Vér...(?) fils de Marcus (5976 & 252) stèle comportant un bas-relief montrant deux personnages en toge représentés côte à côte, probablement le défunt et son père; ...? Aemilius ...? sur un morceau trouvé dans une vigne, en très mauvais état, Domaine de St Hyppolite, avec beaucoup d'autres fragments antiques (4375 & 248); Lucius Aemilius Philomusus Sevir augustal (4376 & 105).
Deletions:
L'épigraphie des épitaphes gallo-romaines de la capitale de la Provincia fournit de nombreux Aemilii. En voici quelques uns sans date de leur existence indiquée (dans la référence le 1er chiffre donné indique le n° du Corpus des Inscriptions Latines, Volume XII et le second le n° de l'Hist. Générale du Languedoc, Vol. XV) : Caïus Aemilius Disocorus, mort à 19ans fils de Musidia Juventina qui éleva la stèle (4550 & 249); Caïus Aemilius Philonicus, Aemilia Secunda son épouse et Satriena leur fille (4552 & 797); Aemilius Luci, fils ou affranchi de Lucius Tigandus (4553 & 251); Aemilia Laïs, affranchie de Caïus (?), "Aemilius Eutyches son époux "a fait ériger ce tombeau" (4556 & 245); Cnaeus Aemilius Eros affranchi (4551 & 250); Lucius Aemilius Aqutus affranchi de Philomusus (?) (4549 & 247); Lucius Aemilius Vér...(?) fils de Marcus (5976 & 252) stèle comportant un bas-relief montrant deux personnages en toge représentés côte à côte, probablement le défunt et son père; ...? Aemilius ...? sur un morceau trouvé dans une vigne, en très mauvais état, Domaine de St Hyppolite, avec beaucoup d'autres fragments antiques (4375 & 248); Lucius Aemilius Philomusus Sevir augustal (4376 & 105).


Revision [16561]

Edited on 2018-04-03 16:25:24 by JeanLouis
Additions:
Dans l'église Ste Marie-et-St Véran de Fontaine-de-Vaucluse l'autel a été taillé au VIème S. dans la dalle funéraire antique d'un notable romain du Ier S. dont on peut encore lire le nom sur la face inférieure; c'est celui de Sextus Aemilius Negrinus. C'est dans la cathédrale Ste Anne d'Apt qu'est conservée la stèle funéraire de T. Camillius Aemilianus, quatuovir et flamine de la cité décrite ci-dessus. Enfin, à St Saturnin-les-Apt a été trouvé avant 1870, une dédicace de la famille Aemilii à une divinité inconnue, inscription située à la base d'un petit autel visible au Musée lapidaire d'Avignon.
Deletions:
Dans l'église Ste Marie-et-St Véran de Fontaine-de-Vaucluse l'autel a été taillé au VIème S. dans la dalle funéraire antique d'un notable romain du Ier S. dont on peut encore lire le nom sur la face inférieure; c'est celui de Sextus Aemilius Negrinus. C'est dans la cathédrale Ste Anne d'Apt qu'est conservée la stèle funéraire de T. Camillius Aemilianus, quatuovir et flamine de la cité décrite ci-dessus.


Revision [16560]

Edited on 2018-04-03 14:06:50 by JeanLouis
Additions:
D'après les épigraphies de Narbonnaise dont faisait partie autant la Provence que la vallée du Rhône, les gentilices Aemilii (au nombre de 80) et Attii (100) sont les plus nombreux relevés. Notons ici que ces deux gentilices sont à l'origine de deux noms individuels types au moyen-âge dans la région : Amelius bien sûr mais aussi At, Aton, lesquels constitueront au XIème S. les patronymes Amiel, Denamiel... et At, Dat, Denat, toujours portés de nos jours dans le Midi. A part Nîmes que l'on voit ci-dessus qui en constitue une concentration, la région d'Apt et Aix, en Provence, est à remarquer pour les traces des Aemilii dans la vieille colonie sénatoriale de Gaule. Sont-ils à relier à ceux qui semblent résider à Cucuron et exercer leurs fonctions à Aix (Cucuron est situé entre ces deux cités à environ 20km au sud d'Apt et 40 au nord d'Aix ? (cf. "Pouvoir et religion dans un paysage gallo-romain : les cités d'Apt et d'Aix" R. Haussler; Romanisation et épigraphie, Lattes, 2001).
- **A Aix-en-Provence et Cucuron (13)** : Dans cet autre "bastion de l'Empire", la cité majeure d'Aix qui commandait avec Apt le passage pour la vallée du Rhône, on connait au moins deux frères aemiliens cités dans une inscription donnant aussi les noms de leurs père et mère "Sexto Aemilio Paullo patri" (et) "Aemilia Quinti filiae Regillae matri" et d'un 3e frère "Sexto Aemilio Paullino frati"; ces deux frères se nommaient : C. Aemilius Vastus & T. Aemilius Burrus; ils sont membres d'une famille de notables locaux et ils sont peut-être les mêmes que ceux d'une inscription trouvée à Cucuron mais sans leurs surnoms; ici fut ajouté l'indication "vivir" à C. Aemilius. il peut s'agir des mêmes personnages car au début du Ier S. qui est celle de ces inscriptions (Insc. Lat. de Narb. ILN 3-43 & 3-206), l'onomastique n'indique souvent que des dénominations raccourcies. Un chercheur a trouvé que ces Aemilii furent des gaulois de souche dont la citoyenneté romaine leur fut sans doute accordée par M. Aemilius Lepidus dont on a déjà vu qu'il fut gouverneur de Transalpine dans les années -40. Il s'agit en tous cas de notables aixois qui, s'ils font carrière à la ville, tiennent cependant à se faire inhumer dans le mausolée familial lequel, comme de coutume, est situé dans leur maison de campagne, à Cucuron, dans l'arrière pays de la Durance. (cf. article de H. Lavagne in Gallia 1990 vol. 47 p.202). A Cucuron on a relevé d'autres inscriptions d'Aemilii locaux et de la même époque, ceux de Titus et Gaius Aemilius.
j
Deletions:
D'après les épigraphies de Narbonnaise dont faisait partie autant la Provence que la vallée du Rhône, les gentilices Aemilii (au nombre de 80) et Attii (100) sont les plus nombreux relevés. Notons ici que ces deux gentilices sont à l'origine de deux noms individuels types au moyen-âge dans la région : Amelius bien sûr mais aussi At, Aton, lesquels constitueront au XIème S. les patronymes Amiel, Denamiel... et At, Dat, Denat, toujours portés de nos jours dans le Midi. A part Nîmes que l'on voit ci-dessus qui en constitue une concentration, la région d'Apt, en Provence est à remarquer pour les traces des Aemilii dans cette vieille colonie de Gaule. Sont-ils à relier à ceux qui semblent résider à Cucuron et exercer leurs fonctions à Aix (Cucuron est situé entre ces deux cités à environ 20km au sud d'Apt et 40 au nord d'Aix ? (cf. "Pouvoir et religion dans un paysage gallo-romain : les cités d'Apt et d'Aix" R. Haussler; Romanisation et épigraphie, Lattes, 2001).
- **A Aix-en-Provence et Cucuron (13)** : On connait au moins deux frères aemiliens cités dans une inscription donnant aussi les noms de leurs père et mère "Sexto Aemilio Paullo patri" (et) "Aemilia Quinti filiae Regillae matri" et d'un 3e frère "Sexto Aemilio Paullino frati"; ces deux frères se nommaient : C. Aemilius Vastus & T. Aemilius Burrus; ils sont membres d'une famille de notables locaux et ils sont peut-être les mêmes que ceux d'une inscription trouvée à Cucuron mais sans leurs surnoms; ici fut ajouté l'indication "vivir" à C. Aemilius. il peut s'agir des mêmes personnages car au début du Ier S. qui est celle de ces inscriptions (Insc. Lat. de Narb. ILN 3-43 & 3-206), l'onomastique n'indique souvent que des dénominations raccourcies. Un chercheur a trouvé que ces Aemilii furent des gaulois de souche dont la citoyenneté romaine leur fut sans doute accordée par M. Aemilius Lepidus dont on a déjà vu qu'il fut gouverneur de Transalpine dans les années -40. Il s'agit en tous cas de notables aixois qui, s'ils font carrière à la ville, tiennent cependant à se faire inhumer dans le mausolée familial lequel, comme de coutume, est situé dans leur maison de campagne, à Cucuron, dans l'arrière pays de la Durance. (cf. article de H. Lavagne in Gallia 1990 vol. 47 p.202). A Cucuron on a relevé d'autres inscriptions d'Aemilii locaux et de la même époque, ceux de Titus et Gaius Aemilius.


Revision [16559]

Edited on 2018-04-03 11:05:00 by JeanLouis
Additions:
- **A Apt (84)** : Cette cité tenait un rang distingué sous l'Empire. Beaucoup de familles romaines y avaient leur résidence. "On lit plus d'une fois dans les inscriptions les noms des familles qui avaient produit quelques uns des grands hommes dont les actions avaient illustré la République Romaine. Une pierre (qui était) conservée dans la grotte de Ste Anne sur laquelle a été représenté l'Albogalérus ou bonnet sacerdotal, l'aiguière, et le lituus ou bâton augural, offre un monument certain de l'ordre religieux d'Apt qui résolut d'élever un monument pour honorer Titus Camullius Aemilianus, flamine, quartuumvir ou l'un des quatre premiers magistrats, élu parmi d'autres pour rendre la justice. (cf. "Antiquités et inscriptions des villes de Die, Orange, Vaison, Apt & Carpentras" J-C martin, Orange, 1818).
Dans l'église Ste Marie-et-St Véran de Fontaine-de-Vaucluse l'autel a été taillé au VIème S. dans la dalle funéraire antique d'un notable romain du Ier S. dont on peut encore lire le nom sur la face inférieure; c'est celui de Sextus Aemilius Negrinus. C'est dans la cathédrale Ste Anne d'Apt qu'est conservée la stèle funéraire de T. Camillius Aemilianus, quatuovir et flamine de la cité décrite ci-dessus.
Deletions:
- **A Apt (84)** : Cette cité tenait un rang distingué sous l'Empire. Beaucoup de familles romaines y avaient leur résidence. "On lit plus d'une fois dans les inscriptions les noms des familles qui avaient produit quelques uns des grands hommes dont les actions avaient illustré la République Romaine. Une pierre (qui était) conservée dans la grotte de Ste Anne sur laquelle a été représenté l'Albogalérus ou bonnet sacerdotal, l'aiguière, et le lituus ou bâton augural, offre un monument certain de l'ordre religieux d'Apt qui résolut d'élever un monument pour honorer Titus Camulius Aemilianus, flamine, quartuumvir ou l'un des quatre premiers magistrats, élu parmi d'autres pour rendre la justice. (cf. "Antiquités et inscriptions des villes de Die, Orange, Vaison, Apt & Carpentras" J-C martin, Orange, 1818).
Dans l'église Ste Marie-et-St Véran de Fontaine-de-Vaucluse l'autel a été taillé au VIème S. dans la dalle funéraire antique d'un notable romain du Ier S. dont on peut encore lire le nom sur la face inférieure; c'est celui de Sextus Aemilius Negrinus. A Apt la cathédrale Ste Anne conserve la stèle funéraire de T. Camillius Aemilianus, quatuovir et flamine de la cité.


Revision [16558]

Edited on 2018-04-03 11:00:37 by JeanLouis
Additions:
- **En Provence** :
- **A Apt (84)** : Cette cité tenait un rang distingué sous l'Empire. Beaucoup de familles romaines y avaient leur résidence. "On lit plus d'une fois dans les inscriptions les noms des familles qui avaient produit quelques uns des grands hommes dont les actions avaient illustré la République Romaine. Une pierre (qui était) conservée dans la grotte de Ste Anne sur laquelle a été représenté l'Albogalérus ou bonnet sacerdotal, l'aiguière, et le lituus ou bâton augural, offre un monument certain de l'ordre religieux d'Apt qui résolut d'élever un monument pour honorer Titus Camulius Aemilianus, flamine, quartuumvir ou l'un des quatre premiers magistrats, élu parmi d'autres pour rendre la justice. (cf. "Antiquités et inscriptions des villes de Die, Orange, Vaison, Apt & Carpentras" J-C martin, Orange, 1818).
- **A Aix-en-Provence et Cucuron (13)** : On connait au moins deux frères aemiliens cités dans une inscription donnant aussi les noms de leurs père et mère "Sexto Aemilio Paullo patri" (et) "Aemilia Quinti filiae Regillae matri" et d'un 3e frère "Sexto Aemilio Paullino frati"; ces deux frères se nommaient : C. Aemilius Vastus & T. Aemilius Burrus; ils sont membres d'une famille de notables locaux et ils sont peut-être les mêmes que ceux d'une inscription trouvée à Cucuron mais sans leurs surnoms; ici fut ajouté l'indication "vivir" à C. Aemilius. il peut s'agir des mêmes personnages car au début du Ier S. qui est celle de ces inscriptions (Insc. Lat. de Narb. ILN 3-43 & 3-206), l'onomastique n'indique souvent que des dénominations raccourcies. Un chercheur a trouvé que ces Aemilii furent des gaulois de souche dont la citoyenneté romaine leur fut sans doute accordée par M. Aemilius Lepidus dont on a déjà vu qu'il fut gouverneur de Transalpine dans les années -40. Il s'agit en tous cas de notables aixois qui, s'ils font carrière à la ville, tiennent cependant à se faire inhumer dans le mausolée familial lequel, comme de coutume, est situé dans leur maison de campagne, à Cucuron, dans l'arrière pays de la Durance. (cf. article de H. Lavagne in Gallia 1990 vol. 47 p.202). A Cucuron on a relevé d'autres inscriptions d'Aemilii locaux et de la même époque, ceux de Titus et Gaius Aemilius.
Deletions:
- **D'Aix à Cucuron (13)** :
- **A Apt** : Cette cité tenait un rang distingué sous l'Empire. Beaucoup de familles romaines y avaient leur résidence. "On lit plus d'une fois dans les inscriptions les noms des familles qui avaient produit quelques uns des grands hommes dont les actions avaient illustré la République Romaine. Une pierre (qui était) conservée dans la grotte de Ste Anne sur laquelle a été représenté l'Albogalérus ou bonnet sacerdotal, l'aiguière, et le lituus ou bâton augural, offre un monument certain de l'ordre religieux d'Apt qui résolut d'élever un monument pour honorer Titus Camulius Aemilianus, flamine, quartuumvir ou l'un des quatre premiers magistrats, élu parmi d'autres pour rendre la justice. (cf. "Antiquités et inscriptions des villes de Die, Orange, Vaison, Apt & Carpentras" J-C martin, Orange, 1818).
- **A Aix-en-Provence** : On connait au moins deux frères aemiliens cités dans une inscription donnant aussi les noms de leurs père et mère "Sexto Aemilio Paullo patri" (et) "Aemilia Quinti filiae Regillae matri" et d'un 3e frère "Sexto Aemilio Paullino frati"; ces deux frères se nommaient : C. Aemilius Vastus & T. Aemilius Burrus; ils sont membres d'une famille de notables locaux et ils sont peut-être les mêmes que ceux d'une inscription trouvée à Cucuron mais sans leurs surnoms; ici fut ajouté l'indication "vivir" à C. Aemilius. il peut s'agir des mêmes personnages car au début du Ier S. qui est celle de ces inscriptions (Insc. Lat. de Narb. ILN 3-43 & 3-206), l'onomastique n'indique souvent que des dénominations raccourcies. Un chercheur a trouvé que ces Aemilii furent des gaulois de souche dont la citoyenneté romaine leur fut sans doute accordée par M. Aemilius Lepidus dont on a déjà vu qu'il fut gouverneur de Transalpine dans les années -40. Il s'agit en tous cas de notables aixois qui, s'ils font carrière à la ville, tiennent cependant à se faire inhumer dans le mausolée familial lequel, comme de coutume, est situé dans leur maison de campagne, à Cucuron, dans l'arrière pays de la Durance. (cf. article de H. Lavagne in Gallia 1990 vol. 47 p.202). A Cucuron on a relevé d'autres inscriptions d'Aemilii locaux et de la même époque, ceux de Titus et Gaius Aemilius.


Revision [16557]

Edited on 2018-04-03 10:55:07 by JeanLouis
Additions:
- **D'Aix à Cucuron (13)** :
- **A Apt** : Cette cité tenait un rang distingué sous l'Empire. Beaucoup de familles romaines y avaient leur résidence. "On lit plus d'une fois dans les inscriptions les noms des familles qui avaient produit quelques uns des grands hommes dont les actions avaient illustré la République Romaine. Une pierre (qui était) conservée dans la grotte de Ste Anne sur laquelle a été représenté l'Albogalérus ou bonnet sacerdotal, l'aiguière, et le lituus ou bâton augural, offre un monument certain de l'ordre religieux d'Apt qui résolut d'élever un monument pour honorer Titus Camulius Aemilianus, flamine, quartuumvir ou l'un des quatre premiers magistrats, élu parmi d'autres pour rendre la justice. (cf. "Antiquités et inscriptions des villes de Die, Orange, Vaison, Apt & Carpentras" J-C martin, Orange, 1818).
- **A Aix-en-Provence** : On connait au moins deux frères aemiliens cités dans une inscription donnant aussi les noms de leurs père et mère "Sexto Aemilio Paullo patri" (et) "Aemilia Quinti filiae Regillae matri" et d'un 3e frère "Sexto Aemilio Paullino frati"; ces deux frères se nommaient : C. Aemilius Vastus & T. Aemilius Burrus; ils sont membres d'une famille de notables locaux et ils sont peut-être les mêmes que ceux d'une inscription trouvée à Cucuron mais sans leurs surnoms; ici fut ajouté l'indication "vivir" à C. Aemilius. il peut s'agir des mêmes personnages car au début du Ier S. qui est celle de ces inscriptions (Insc. Lat. de Narb. ILN 3-43 & 3-206), l'onomastique n'indique souvent que des dénominations raccourcies. Un chercheur a trouvé que ces Aemilii furent des gaulois de souche dont la citoyenneté romaine leur fut sans doute accordée par M. Aemilius Lepidus dont on a déjà vu qu'il fut gouverneur de Transalpine dans les années -40. Il s'agit en tous cas de notables aixois qui, s'ils font carrière à la ville, tiennent cependant à se faire inhumer dans le mausolée familial lequel, comme de coutume, est situé dans leur maison de campagne, à Cucuron, dans l'arrière pays de la Durance. (cf. article de H. Lavagne in Gallia 1990 vol. 47 p.202). A Cucuron on a relevé d'autres inscriptions d'Aemilii locaux et de la même époque, ceux de Titus et Gaius Aemilius.
Deletions:
- **A Aix et à Cucuron (13)** :
On connait à Aix-en-Provence au moins deux frères aemiliens cités dans une inscription donnant aussi les noms de leurs père et mère "Sexto Aemilio Paullo patri" (et) "Aemilia Quinti filiae Regillae matri" et d'un 3e frère "Sexto Aemilio Paullino frati"; ces deux frères se nommaient : C. Aemilius Vastus & T. Aemilius Burrus; ils sont membres d'une famille de notables locaux et ils sont peut-être les mêmes que ceux d'une inscription trouvée à Cucuron mais sans leurs surnoms; ici fut ajouté l'indication "vivir" à C. Aemilius. il peut s'agir des mêmes personnages car au début du Ier S. qui est celle de ces inscriptions (Insc. Lat. de Narb. ILN 3-43 & 3-206), l'onomastique n'indique souvent que des dénominations raccourcies. Un chercheur a trouvé que ces Aemilii furent des gaulois de souche dont la citoyenneté romaine leur fut sans doute accordée par M. Aemilius Lepidus dont on a déjà vu qu'il fut gouverneur de Transalpine dans les années -40. Il s'agit en tous cas de notables aixois qui, s'ils font carrière à la ville, tiennent cependant à se faire inhumer dans le mausolée familial lequel, comme de coutume, est situé dans leur maison de campagne, à Cucuron, dans l'arrière pays de la Durance. (cf. article de H. Lavagne in Gallia 1990 vol. 47 p.202). A Cucuron on a relevé d'autres inscriptions d'Aemilii locaux et de la même époque, ceux de Titus et Gaius Aemilius.


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