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Additions:
- Claude Simon n'a donc pas beaucoup connu sa mère (il a douze ans quand elle disparait) mais elle a pris place, avec sa famille paternelle dans beaucoup de ses romans; il partira avec elle à la recherche de son père dans "La route des Flandres" récit qui se superpose avec sa propre expérience de la guerre et il la campera d'une façon saisissante dans son ultime écrit "Le Tramway", la voyant heureuse et sereine à Madagascar, puis après leur retour en France avec lui et encore lors d'un intermède dans le Jura chez la famille de son père; mais bien rapidement sa figure se transformera en celle d'une mère souffrante et à l'agonie; elle est là encore dans "L'acacia" d'une façon directe, on la voit apprendre la mort de son mari au champ d'honneur, il la compare à une sorte d'appareil photo, un art qu'il maitrisait d'ailleurs tout autant que celui de la peinture. De ces quelques dernières années malheureuses pour sa mère ont été étudiées les lettres qu'elle écrivit entre 1914 et 1916 à sa sœur Jeanne. A la mort de sa mère chérie, Claude sera élevé par sa tante, grandira entre l'hôtel familial de Perpignan et la résidence d'été "Les Aloès" de la route de Canet-en-Roussillon. Toujours en filigrane dans ses romans, les références familiales seront de plus en plus importantes au fil du temps, de même que son enfance, surtout à partir des années 1980. La saga familiale proprement dite se déroule depuis "Le vent" édité en 1957 , dans "L'herbe" où elle est le personnage de Sabine ou "Le jardin des plantes", pour culminer dans sa dernière œuvre "Le tranway" dont je viens de parler. Cette mère qui est dans "L'Acacia" comme on l'a dit est aussi là dans "Histoire" même si, alors, l'ascendant sera pris progressivement dans ces œuvres par le côté masculin sur les membres féminins de son clan familial (dans "Histoire" outre sa mère, sa grand-mère a également un rôle notable). Son chef d'oeuvre restera toutefois "Les Géorgiques" (1981) roman monumental basé sur les documents historiques retrouvés de l'ancêtre maternel dont le titre même nous rappelle que Claude Simon fut aussi un latiniste éminent, admirateur de Virgile ou d'Apulée, rénovateur de la manière antique adaptée au nouveau roman de la 2ème moitié du XXème S. Chez lui, la construction graduelle de la famille romanesque ne témoigne pas seulement d'une "écriture à base de documents réels et d'histoires familiales où la part du romanesque se réduit progressivement" mais aussi "de l'importance de l'enquête, de la recherche de l'énigme familiale" (cf. "Le roman face à l'histoire : essai sur Claude Simon et Danilo Kis" Alex. Prstojevic, L'Harmattan, Paris, 2005).
Deletions:
- Claude Simon n'a donc pas beaucoup connu sa mère (il avait douze ans quand elle disparait) mais elle a pris place, avec sa famille paternelle dans beaucoup de ses romans; il partira avec elle à la recherche de son père dans "La route des Flandres" récit qui se superpose avec sa propre expérience de la guerre et il la campera d'une façon saisissante dans son ultime écrit "Le Tramway", la voyant heureuse et sereine à Madagascar, puis après leur retour en France avec lui et encore lors d'un intermède dans le Jura chez la famille de son père; mais bien rapidement sa figure se transformera en celle d'une mère souffrante et à l'agonie; elle est là encore dans "L'acacia" d'une façon directe, on la voit apprendre la mort de son mari au champ d'honneur, il la compare à une sorte d'appareil photo, un art qu'il maitrisait d'ailleurs tout autant que celui de la peinture. De ces quelques dernières années malheureuses pour sa mère ont été étudiées les lettres qu'elle écrivit entre 1914 et 1916 à sa sœur Jeanne. A la mort de sa mère chérie, Claude sera élevé par sa tante, grandira entre l'hôtel familial de Perpignan et la résidence d'été "Les Aloès" de la route de Canet-en-Roussillon. Toujours en filigrane dans ses romans, les références familiales seront de plus en plus importantes au fil du temps, de même que son enfance, surtout à partir des années 1980. La saga familiale proprement dite se déroule depuis "Le vent" édité en 1957 , dans "L'herbe" où elle est le personnage de Sabine ou "Le jardin des plantes", pour culminer dans sa dernière œuvre "Le tranway" dont je viens de parler. Elle est là encore dans "Histoire" et "L'Acacia" même si, alors, l'ascendant sera pris progressivement dans ces œuvres par le côté masculin sur les membres féminins de son clan familial (dans "Histoire" outre sa mère, sa grand-mère a un rôle notable). Son chef d'oeuvre restera toutefois "Les Géorgiques" (1981) roman monumental basé sur les documents historiques retrouvés de l'ancêtre maternel dont le titre même nous rappelle que Claude Simon fut aussi un latiniste éminent, admirateur de Virgile ou d'Apulée, rénovateur de la manière antique adaptée au nouveau roman de la 2ème moitié du XXème S. Chez lui, la construction graduelle de la famille romanesque ne témoigne pas seulement d'une "écriture à base de documents réels et d'histoires familiales où la part du romanesque se réduit progressivement" mais aussi "de l'importance de l'enquête, de la recherche de l'énigme familiale" (cf. "Le roman face à l'histoire : essai sur Claude Simon et Danilo Kis" Alex. Prstojevic, L'Harmattan, Paris, 2005).


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