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Le Wiki des AMIELs
"L'histoire n'est que la géographie dans le temps, .... la géographie n'est que l'histoire dans l'espace"
Elisée Reclus (XIXème S.)

TOPONYMIE AMIELIENNE DANS L'URBANITE:
Outre les toponymes plus topographiques listés et commentés dans cette unité, les Amiel ont aussi donné leur nom à nombre de lieux réalisés par l'homme dans les villes, villages, de voies de communications et autres biens construits ou aménagés; la science si neuve de l'onomastique a commencé récemment d'étudier ces domaines particuliers et s'est notamment préoccupé de les classifier; je ne résiste pas à vous donner quelques types propres : ceux qui désignent seulement la géographie physique comme les reliefs, montagnes et vallées sont des oronymes et il y en a dans les pages qui suivent concernant notre nom; les hydronymes concernent tous les cours d'eau et pour la liste qui suit et concernant beaucoup de voies de communication on parlera d'odonymes. Récemment on a ajouté les régionymes (des régions ou pays), les micro-toponymes (ceux des lieux-dits), et ceux qui dépendent des langues usitées comme allonymes, endonymes et exonymes !
Voici donc un florilège d'odonymes amieliens qui ne prétend pas à être exhaustif:
- les "Rues Amiel"à : St-Alban (31, avec le prénom Bernard), Blagnac (31), Fenouillet , Beauzelle (31, avec Jean), Amplaing (09, avec Philippe), Salon-de-Provence (13), Genève (Suisse, avec le prénom d'Henri-Frédéric bien sûr, quartier St Jean, près du centre-ville et de la gare), Fanjeaux (11, avec le qualificatif de Courtine, il s'agit peut-être de la famille Amiel du Mortier, voir partie historique cathare), Allemagne-en-Provence (et le prénom de Marcel, 04), Quillan (11, avec Louis)... ou Wadelincourt (Champagne-Ardennes) avec le prénom de Maurice, Béziers (au nom d'Henri, le général).
- la rue de "L'Amiel" à Venelles (13),
- la rue "Le Sarrat d'Amiel" à Courtauly (11), la rue "Miramiel" à St Paul de la Réunion (quartier Boucan Canot),
- la rue "Rivière d'Amiel" à Penne d'Albigeois (81),
- les "Impasses Amiel" (!): Toulon (83), Béziers (34), Chalon-sur-Saône (71, avec le prénom Pierre)..
- un "Boulevard Amiel" : cette rue de St Alban citée plus haut a reçu récemment cette promotion!
- une "Avenue du Commandant Amiel" à Malestroit (56),
- deux "Chemin Amiel": l'un dédié à Denys Amiel (écrivain de théâtre), à La Gaude (06) où il vécut et mourut, et l'autre à Arthés (81) au nom d'Edouard Amiel (cf. ci-dessous Lotissement), différents des :
- deux "Chemin des Amiel": l'un à Bagneux (03) qui mène au quartier homonyme, l'autre à Lisle-sur-Tarn (81),
- et du "Chemin d'Amiel" à Ambleville (95) menant au Moulin d'Amiel situé à Omerville;
Passons aux ensembles construits :
- trois "Quartier Amiel": à Luzenac (09), Penne (81) et Bagneux (03),
- le quartier de "L'Amiel" à Gargas (31),
- le "Quartier de Pouzamiel" à Pomas (11) fait lui, référence à l'ancien lieu-dit du même nom qui a donné naturellement son nom à l'ensemble pavillonnaire de ce village limouxin et signifie en occitan "puits (d') Amiel".
- un "Stade Aimé Amiel" à Arzens (11) du nom du créateur en 1959 de l'un des premiers clubs de football de l'Aude, un "Gymnase Lucien Amiel" à Saverdun (09) du nom de son ancien maire, un espace sportif "Gilbert Amiel" à St Paul-Trois-Châteaux, du nom de celui qui fonda les clubs de judo et les Archers du Tricastin.
- un stade de tennis "Josy Amiel" du nom de la créatrice, formatrice, capitaine de l'équipe féminine, arbitre régionale de ce nom à Vinon-sur-Verdon (83).
- un "Lotissement Edouard Amiel" à Arthès (81) (ancien maire il y a ~50 ans, père du maire contemporain), un autre dénommé "Lotissement Amiel-Caillau" créé à Castelnaudary (11) à partir de 1953-54 et situé au bas de l' Allée du Cassieu, en direction de ce qui fut la ferme des Fontanilles, depuis quartier de cette ville,
- la "Résidence Amiel" (peu documentée toutefois) à Riom (63),
- l' "Hôtel Amiel-Caupert" situé à Aurignac (31) mérite une mention spéciale: Il s'agit là d'un bel immeuble régional avec des éléments datant des XIV, XVèmes S. et de la Renaissance, (tour, cave voûtée, canal de drainage, rambarde, contreforts nord-est) classé M. H. , désormais fermé et propriété municipale, qui a été pressenti un temps pour abriter le nouveau 'Musée de l'aurignacien' mais à propos duquel il a été préféré une construction neuve et plus adéquat.
- l' "Hôtel Amiel" à Lourdes (65),
- une "Place André Amiel": dédiée à ce résistant ariégeois de la 2ème guerre mondiale, à Orlu (09), puis maire de cette commune.
- les "Villas Amiel" avec sa rue homonyme, quartier résidentiel proche du centre-ville de Perpignan (66) honorant deux architectes de la ville au début du XIXème S. Louis & Raymond Amiel (cf. ces noms).
- la "Villa Amiel" de Versailles (78) qui fait l'objet d'une notice par ailleurs, celles de Sospel (06) et une à Johannesbourg (Afrique du Sud).
- la "Maison Amiel" de Villegailhenc (11) demeure familiale de Denys Amiel cité plus haut; l' "Oustau d'Amiel" (oustau = maison en occitan) commerce situé 2614, route de Montpellier à Nîmes (30) et une à Oloron-Ste-Marie (64) où un incendie a lieu en 1852.
- la "Maison Amiel" datant du XVIIIème S., en torchis, située au 3bis de la rue Bernard Amiel à St Alban (31),
- la "Maison Amiel" d'Aulon (31), étude des notaires locaux qui possède un linteau de la fin du XVIIIème S., celle d'Albi (manufacture de meubles) rue Neuve-Ste-Cécile, ou encore
- la "Maison Amiel" répertoriée et faisant l'objet d'une notice d'architecture à Agde (34) à l'angle des rues Hoche et République, sur sa façade figure un écusson de la communauté agathoise formé de quatre fasces ondées en réemploi.
- le "Foyer Jean Amiel" de Coustouges (11) du nom de l'ancien maire qui, pendant 44 ans (dont 38 comme Maire) oeuvra pour le bien de sa commune (eau, assainissement, rues, chemins, réseau électrique ...);
- la "Salle des Libertés Louis Amiel" à Perpignan (66, rue Bartissol), une autre dénommée "Salle Raymond Amiel" à Lorette (42) inaugurée il y a quelques années et destinée à la jeunesse;
- un "Immeuble Amiel" existait à St Gaudens (31), il est en passe d'être détruit (été 2017); il y a encore des "Immeubles Amiel" à Béziers (34);
- deux cliniques portent notre nom, l'une qui rend hommage au mutualiste national que fut Jean Amiel située à Ennery (95) et une autre à Libreville (Gabon); le bâtiment contemporain de néonatalogie du CHU de Tours, situé à Bretonneau (37) a reçu (2018) le nom de Professeur Claudine Amiel-Tison, récemment disparue (cf. notice);
Sans oublier les ensembles domaniaux :
- les "Domaines Amiel" dont un à Beaulon (03), l'ancien domaine viticole de ce nom à Bédarieux (34),
- le "Clos Aemilian" cru de St Emilion, grand vignoble du Bordelais, dont le nom évoque un saint aemilien venu vivre ermite là, sans oublier le fameux
- "Mas Amiel" universellement connu et reconnu (66) objet d'une notice aussi, à ne pas confondre avec le "Mas d'Amiel" des Amiel de Montblanc (34) !
- tout comme le "Clos d'Amiel" domaine viticole de Luzech (vin de Cahors 46), est à ne pas confondre avec
- le "Clos Amiel" partie de la résidence du Parc de Cassan, créée dans les années 1970 à la lisière de la forêt de L'Isle-Adam (95) en souvenir peut-être de cet Amiel de L'Isle du moyen-âge qui utilisa et popularisa ce surnom;
Et puis tous ces lieux de par le monde :
- une "Calle Amiel" existe à Cadiz (Andalousie, Espagne), une "casa " ou "Hostal Amiel" à Figueres (Catalogne, Espagne) et un restaurant "L'Amiel" au village de Pau, en Ampourdan, près de Rosas, toujours en Catalogne espagnole.
- un "Hôtel Grünsberg-Amiel" à Zurich (Suisse).
- les "Résidence Amiel" à Liège (Belgique) et Lausanne (Suisse);
- le "Puits Amiel" proche de Hai El Badr, à Alger (Algérie) ainsi nommé du temps où l'Algérie était française mais ce nom lui est resté;
- le "Théâtre Amiel" du mime J-P Amiel à Lausanne;
- "Amiel Court" voie du quartier de Cromwell Valley, ville de Towson, comté de Baltimore, état du Maryland (Usa); autre, nom d'un lieu-dit rural de Fort White, en Floride (Usa);
- une "Amiel Way", longue voie rurale de Linden et de Valley Springs (Californie), au S-E de Sacramento et à l'E. de San Francisco, au pied des Rocheuses, desservant des ranchs.
- une "Amiel Street" à Springale (Australie, nom d'un quartier de Victoria, dans la banlieue est de Melbourne); une autre ainsi qu'une "Amiel Terrace" à Londres (G.B.), rue qui fait référence à Isaac Amiel, juif, pompier, tué le 10 mai 1941;
- une "Rue Joseph Amiel" à El Jadida (Maroc) ainsi qu'une synagogue autrefois au même lieu (voir courte notice); une "Maison Amiel" à Fès encore en 1920.
- Amiel Town, la "ville Amiel", quartier de Gayle, en Jamaïque,
- New-Amiel, village de jeunes colons juifs originaires d'Afrique en Israël,
- un "Amiel Center" à Tel-Aviv (Israël), immeuble abritant des entreprises situé 34, Kibbutz Gulayot Street ou le "Khan Amiel Center" à Eilat (au nord d'Israël), une "Harav Amiel Street" à Tel-Aviv (nord), des cafés Amiel dont une chaîne nommée "Amiel's" de "Coffee Shop & Bakery" à San Francisco, Madrid, New-York et Copenhague....et une toute jeune Cafeteria Amiel (2016) à Vienne (Autriche) au logo retro !
- au nord du Portugal, la cave viticole dénommée Quinta do Amiel aussi orthographié Ameal,
- un nombre important d'institutions éducatives juives de tous niveaux comme the "Amiel Rambam Elementary School" de Tel-Aviv, "The Amiel Early Childood Centre", Centre de la Petite Enfance Amiel de l'Académie Solomon Schechter à Montréal (Québec), les cours de préparation à l'enseignement dans les écoles de la diaspora comme "Beren-Amiel" ou "Strauss-Amiel" dispensés en Israël, "The Amiel Institute" de formation rabbinique et séminaires en Israël, "The Amiel Center for Jewish Leadership in the Diaspora" qui forme aussi les rabbins disséminés à l'étranger sans oublier les Yeshivot (Belgique, Israël) portant le nom du grand rabbin Moshe Avigdor Amiel dont je parle dans la biographie que je lui consacre (voir dossier spécial) ou les synagogues portant notre nom dont celle qui était à El Jadida (Maroc) et d'autres toujours en activité, à Antwerpen (Anvers, Belgique) dénommée Beth Hamedrash Rav Amiel ou à Hopeville (Usa) du nom de Beth Amiel.
- au moins une église catholique, Amiel Christian Church à Garland au Texas (Usa) ainsi qu'une école, Amiel Christian School à Mesquita toujours au Texas;
- mais aussi une école adventiste "Colegio Adventista Amiel" à Nueva Helvecia Colonia (Uruguay), ville nouvelle créée en 1862 par des immigrants européens, suisses notamment; le nom de cet établissement lui vient-il d'Henri-Frédéric Amiel, j'en doute; la référence religieuse ferait plutôt penser à la signification hébraïque ?
- enfin les toponymes liés au monument national de Fort-Amiel à Newcastle (Transvaal, Afrique du Sud): "Amiel Park" et "Amiel Road" confirmant le nom du quartier très aéré dominant la ville.
Nota : Un inventaire à la Prévert (encore une fois !) pour clore cette liste :
Rions un peu pour commencer: inutile de chercher une Amiel's Island sur une carte; car les dénommées "Amiel's Island Fire" ne sont ni une 'île' ni 'un feu sur une île' nommée Amiel mais une spécialité "gourmande" canadienne du Québec de sauces épicées dont le nom Amiel leur vient de son créateur un certain Amiel Leblanc qui les mit au point dans sa province de l'Ile du Prince Edouard sous ce titre générique. Vous aurez remarqué qu'il a mis ainsi en avant non pas son nom mais son prénom ce pour quoi je me devais de lui rendre ainsi hommage (entre nous Leblanc c'est un peu ...fade et anonyme !). Dans le domaine de la religion, plusieurs organisations évangéliques du Brésil font référence au nom biblique comme "Amiel : Associaçäo de Pastores Evangélicos de Sete Lagos" près de Rio de Janeiro, "Amiel-Se : Aliança das Mocidades de Igreja Evangelica Livre - Sudeste", le "Grupo de Jovenes Amiel" de la "Paroquia Menino Jesus de Jordanopolis - San Bernardo do Campo (Etat de Sao Paulo) voire une curieuse et improbable "Amiel : Associaçäo dos Motoristas Independentes da Bahia" dont on ne voit pas trop la relation avec l'acronyme!
On pourrait aussi se pencher sur les toponymes proches d'Amiel comme les nombreuses Via Amelio d'Italie ou celui de Lamiel avec une rue à Grisolles (82) ou une salle à Offremont (68) voire une course cycliste du nom de "Challenge Henri Lamiel" nommé ainsi en 1906 et qui existe toujours, c'est le Paris-Camembert ! ou la compétition catalane d'athlétisme de Sabadell dénommée "Mémorial Natalia Amiel".... Quant aux deux rues nommées Miramiel situées l'une à Fraisses (42) et St Gilles-les-Bains (Réunion) pour l'autre, peut-être faudrait-il voir cela de plus près ? mirer c'est regarder en français comme en espagnol; il y a en Espagne une "Raja de Miramiel" à Fraella (municipalité de Granen, Huesca, Aragon) ce toponyme désignant un chaos de rochers remarquables situé sur une éminence depuis laquelle la vue est large et....à voir !

SUR LA PREPOSITION "EN" en LAURAGAIS :
La préposition "En" est souvent utilisée devant les noms de personnes comme devant les noms de domaines agricoles en Lauragais et ce depuis le moyen-âge. Selon Lucien Ariès qui a étudié ces noms cette habitude viendrait et serait l'abréviation du mot latin Dominus, le maître ou le seigneur; au féminin le correspondant est "Na", pour Domina. Mais il ajoute que ce "En" se confond aussi avec la préposition latine "In" qui a le sens de : en, dans, sur, et par extension "chez" et là on a la signification exacte de ce terme en toponymie : appeler un domaine En Rey, En Boyer ou En Amiel c'est vouloir dire, encore de nos jours, Chez Rey, Chez Boyer ou Chez Amiel.

SUR LES ORIGINES DE SUFFIXES TOPONYMIQUES :
Concernant les toponymes relatifs aux Aemilius, les suffixes des noms romans puis occitans ou français ont été déduits des suffixes des déclinaisons du latin : Aemiliacus donnera les Amilly, Amillis, Millac et autres toponymes en -ac, tandis que Aemiliavus donnera Millau, Milhaud, bien que tous deux dérivés du gentilice unique Aemilius, Amilius en bas latin (avec ou sans aphérèse du A), Amelius dans les langues romanes.

LES SUFFIXES EN -EIN et -AIN D'ORIGINE WISIGOTHIQUE ? :
On trouve des toponymes en -ein et -ain dans le sud de la France et en Espagne : les noms en -ein sont même une curiosité de la vallée pyrénéenne de Sentein en Ariège mais ils sont aussi connus en Aquitaine, en Gascogne particulièrement et en Navarre espagnole où ils côtoient ceux en -ain. Pour le dérivé d'Amiel, la forme Amelein est plutôt trouvée versant du nord-pyrénéen alors que Amalain est du versant sud-ouest. Ces suffixes à connotation germanique ont sans doute été amenés par les wisigoths; il s'agit peut-être d'autres notations des noms en -ens dont j'ai parlé pour indiquer ce que ce peuple avait laissé en Septimanie. Les toponymistes ne sont pas d'accord pourtant : si Albert Dauzat considère qu'il s'agit bien d'y voir l'adaptation régionale du suffixe wisigoth -ing (il cite pour cela Aucazein p.34 & Irazein p.362 dans sa Toponymie Gén. de la France, Lib. Guénégaud, Paris, 1979), par contre son collègue Ernest Nègre, s'appuyant sur les travaux de Bec, considère qu'il s'agit là d'un suffixe pré-celtique -enn(u) bien plus ancien (cf. sa propre Toponymie Gén. de la France, Lib. Droz, 1990-98). Il est certain en tous cas que l'on a là une curiosité qui s'étend, plus ou moins concentrée, de l'Aquitaine au Haut-Languedoc et déborde sur le côté sud des Pyrénées, le plus typique peut-être étant Tonneins dans la vallée de la Garonne, réunissant les noms en -ens à ceux en -ein. Et ces toponymes se retrouvent dans les patronymes : des provinces cantabriques jusqu'en Ariège du moins pour les Amelein. On peut sans doute penser que les deux origines sont probables : ceux des toponymes des montagnes pyrénéennes, régions reculées, étant plutôt d'origine ancienne et pré-celtique tandis que ceux des plaines sont d'origine wisigothique : il est prouvé par ex. que Tonneins s'est appelé et écrit Toninge en 1253, suffixe qui désigne une propriété tout simplement.

SUR LE SUFFIXE EN -O OU -OS EN AQUITAINE :
Ce suffixe trouvé par ex. dans Amillao a été utilisé pour désigner les noms de domaines aquitano-romains et sont comparables aux noms gallo-romains en -acum. Il s'agit de voir en Amillao, par dissimilation, un domaine d'Aemilius ou Aemilianus. On a le petit village basque d'Espagne Amillano qui s'écrit bien Amillao dans la langue basque (municipalité d'Allin, communauté de Navarre au sud-ouest des Pyrénées). Enfin ce suffixe peut rappeler aussi une forme équivalente en langue portugaise, utilisée également pour des noms propres.

SUR DIVERS MEILLAC OU MEILLY voire MEILLAY(-é):
Divers Meilhac (12, 19, 87) ou Meillac (33, 35, 65), peut-être Meuilley (en Bourgogne), Meilly (42) et les Milly de la moitié nord (zone non-occitane) ressortent le plus souvent du latin Ameliacus désignant un domaine (-acus) d'un Amelius (Aemilius) par suite d'aphérèse, d'agglutination-réduction et d'adaptation à la langue, au moyen-âge.
Mr d'Arbois de Jubainville a bien montré cette origine il est vrai en la rattachant à celle de Millau (12) dont il savait toutefois qu'elle relevait d'un Aemilius latin sous une forme romanisée. Certains adjoignent à l'origine latine aemilienne les plus risqués Meillay et Meillé.

SUR LES MILLAS, MILHAS :
Même si l'origine de ces nombreux toponymes est latine (la terminaison en -acum s'étant traduite en -as comme pour d'autres cas, Nébias (11) par exemple), leur relation avec un domaine d'un Aemilius ne pourrait être qu'exceptionnelle: En effet il faut voir dans ces noms soit une mesure d'itinéraire par un miliaire romain soit la culture intensive du millet.

SUR LE PROBLEME DE MILIANOPOLIS :
On verra que ce fut le nom ancien de la ville de Watreford en Irlande comme on trouve encore de nos jours ce nom à l'origine d'autres villes dans le monde mais il en est au moins une, ancienne pour laquelle on se perd en conjectures. C'est par un acte du chartrier de Pons que l'on a connaissance d'un "episcopus Milianensis (ou) Melianensis" (in Arch. historiques de la Saintonge & de l'Aunis, A. Joly d'Aussy; Saintes & Paris, 1881). Il semble qu'il ne s'agisse pas de voir là la ville d'Irlande car la même mention est trouvée dans une notice des évêques d'Afrique (du nord bien sûr), ce qui pour certains pourrait correspondre à Tigavastre, en Maurétanie Césarienne (disparue) ou représenter Milianah de la province de Tenez en actuelle Algérie.
Cet évêque serait venu de bien loin soit du nord soit du sud dans la région de Pons ? Peut-être faut-il regarder plus près et de plus près : Il est certain qu'il s'agit de voir là une Emilianopolis, une 'ville d'Emile' avec apocope initiale; ce Milianopolis initial aurait pu être abrévié en Milenoble ! Un Milenoble qui est indiqué dans le même chartrier (Motreuil 1881) ou Milian-nopolis littéralement, tout comme Gratia-nopolis a donné Grenoble. Un Milenoble dont on a perdu la trace, inexistant de nos jours, mais qui se localisait probablement en Charente....

SUR LES AMELIA ANGLO-SAXONS ET D'AILLEURS :
C'est par le prénom qu'Amelia est surtout diffusé dans la toponymie particulièrement aux USA mais pas seulement. Voici un florilège de ces diverses utilisations :
- Aux USA :
° Amelia Buttle, sommet en Oregon (Comté de Malheur) et un autre en Californie (Comté de Humbolt)
° Amelia Church, quatre lieux de ce nom,
° Amelia County, en Virginie,
° Amelia Creek, et un autre en Australie,
° Amelia Gas Field, champ gazier de Louisiane,
° Amelia House, hôpital du Comté de Pottawatamie dans l'Iowa,
° Amelia Island, île de la côte orientale de Floride,
° Amelia Lake...
° et dix localités Amelia.
- Au Canada :
° Amelia Burgh : district du Haut-Canada, le plus occidental du Comté du Prince Edouard, sur le Lac Ontario.
° Amelia : pointe méridionale de la Baie des Iles, sur la côte occidentale de l'Archipel du Roi Georges, côte nord-ouest de l'Amérique Septentrionale.
- ailleurs :
* des localités Amelia en Angola, Brésil, Cuba, République Dominicaine, Equateur, Indonésie, Italie, Mexique, Pérou, Afrique du Sud
* Amelia Polder aux Pays-Bas
* Amelia Canyon au fond de la Baie de Pemba au Mozambique (Afrique de l'est).
* Amelia Bay en Tanzanie.
Le prénom masculin Amelius fut très porté chez les mêmes; on peut citer notamment Lord Amelius Beauclerk, amiral de la royal Navy (1771-1846); nommé souvent simplement Lord Amelius, c'est par cette origine que l'on a les toponymes de Point Amelius ou Amelius Island en Alaska (prestige du nom-prénom toujours). Amelius Lockwood fut, lui, connu comme un membre conservateur du Parlement Britannique de 1892 à 1917.

SUR LES TOPONYMES FORMES SUR AMELIUS dans diverses langues :
- Amelich : localité russe d'Asie Centrale au nord de Novossibirsk
- Ameliopolis et Emilianopolis: ces deux localités voisines sises dans l' Etat de Sâo Paulo au Brésil sont des communautés relativement nouvelles de peuplement dans une vaste région agricole proche du fleuve Paraná et des sources de son affluent le Rio de Peixe. Leurs plans ressemblent beaucoup aux villeneuves et villefranches de notre moyen-âge bâties par volonté royale (plan orthonormé).
- Ameliapolder : terre gagnée sur la mer du Nord, aux Pays-Bas (et Ameland dont je parle par ailleurs)
- peut-être peut-on indiquer ici plusieurs localités du nom d'Amial au Portugal: régions de Lisbonne, Leira, Coimbra, Aveiro et Viseu
- Amiele : localité du Congo- Kinshasa, région centrale des Plateaux
- Amilo au Portugal, province d'Aveiro
- Amyel en Ouganda, au nord de Kampala près de Pader; ce lieu possède un remarquable et énorme monolithe comme implanté, s'élevant en forme d'immense molaire au-dessus de la plaine et très justement nommé Amyel Tooth (dent) ou Amyel Ciff (falaise escarpée)
- de nombreuses localités nommées Emilia : Argentine, Cuba, Equateur, Pologne, Italie, des toponymes aux Philippines ou au Groenland (région d'Ostgronland)
- Emiliamajor : une ville principale (?) émilienne de Hongrie
- de nombreuses localités nommées Emiliano, à Cuba, au Paraguay, en Argentine et surtout en Pologne (sous la forme Emilianow avec huit localités et une Emiljanowka); avec Emilianopolis, autre 'ville d'Emilien', le Mexique célèbre en Emilien son héros Emiliano Zapata (toujours le prestige du (pré)nom); on trouve Emilie en Jamaïque, Emilien en Guadeloupe; des fermes et deux localités du nom d'Emilienhaf en Allemagne, sans compter les Emily, Emilio, quelques Emilin et un lac Emilinwara en Russie !

NB : A tous ces oronymes et autres mots en -ymes concernant la toponymie s'ajoutent évidemment ceux concernant directement les hommes dont j'ai indiqué les appellations dans la partie histoire. Et à propos des lieux qui sont nommés d'après les patronymes de ceux qui en ont été les premiers occupants ou les propriétaires ancestraux, on parlera de métonymie onomastique. La métonymie toponymique concernera pour sa part la dénomination d'après le lieu d'origine de ces premiers occupants.

Un lieu disparu : TEMPLE AMIEL :
Avant la IIème guerre mondiale il a existé à Manille (Philippines) un lieu nommé "Temple Amiel" dénommé ainsi d'après un certain Amiel Bacharach dont on sait seulement qu'il exploitait un service de "jitneys" (taxis à prix modique et parcours fixe connus alors aux Usa) dans Taft Avenue proche de ce "temple". Ce pays d'innombrables îles de l'Asie du sud était alors une colonie américaine autonome sur la voie de l'indépendance. On peut donc penser que cet Amiel fut américain mais quid de ce temple ? Ce fut en vérité une synagogue, cet Amiel américain fut donc un juif pratiquant. Et c'est par le témoignage d'un autre membre de cette communauté, déposé aux Archives du Musée Mémorial de l'Holocauste des Etats-Unis, que l'on apprend que c'est à la fin de 1944 que ce 'temple' juif fut détruit. Il avait été auparavant repris par les japonais qui y avaient stocké des torpilles et ces munitions ont sauté pendant la bataille avec les américains, emportant également le lieu de culte. Seuls sont restés debout les murs extérieurs du bâtiment. Jusqu'au rabbin qui habitait à côté qui dut partir. Ce fut, selon toujours le même témoignage, la seule synagogue qui ait été détruite pendant la 2ème guerre mondiale, aux Philippines s'entend sans doute.
(=> collections du US Holocaust Mem. Museum, enregistrement du témoignage de Franck Ephraim - Tape 1 Side A 28 févr. 1997; RG-50.106*0068.01.08).

Un village très amielien : MONTBLANC (34) : (voir compléments page des lieux languedociens autres que Aude.)
Si beaucoup de toponymes nous parlent directement de notre patronyme, certains autres parlent des Amiel comme lieux où ce nom a particulièrement prospéré. Dans l'Aude ce pourrait être Bellegarde-du-Razès, dans l'Hérault c'est Montblanc, village au nord-est de Béziers. Le nom Amiel y a été tellement porté depuis longtemps et toujours aujourd'hui qu'une étude sur ce sujet précis a même fait l'objet d'une publication : "Evolution d'une famille paysanne en Languedoc du XVI au XXème S. : les Amiel de Montblanc, Hérault" de Guy Vibarel parue en 1970.
Si vous lisez attentivement mes fiches vous trouverez quelques Amiel remarquables en relation avec cet endroit, notamment un toponyme d'ailleurs ! Pour illustrer mes dires je vous présente ci-après une courte illustration à travers les conseils municipaux de Montblanc du XXème S.
En 1900 Paul & Jean Amiel sont élus au Conseil communal et Jean est même le seul adjoint au maire. En 1908 ce sont Louis & Charles Amiel qui siègent et Jean devient répartiteur pour une association communale de prévention des inondations des riverains de la Thongue, la rivière locale. Charles Amiel est réélu en 1912 mais il part à la guerre en 1914 (porté absent avec plusieurs autres) tout comme Louis Amiel. Charles revient en 1918 et il est réélu en 1925 puis c'est Adrien Amiel qui devient conseiller municipal en 1929. Adrien est réélu plusieurs fois, en 1935, ensuite après la 2ème Guerre Mondiale, en 1945 et 1947. Le suivant n'entrera au conseil qu'en 1977 ce sera un nouveau Jean Amiel; il sera réélu en 1983 et sera le 4ème adjoint au maire. En ce début de 21ème S. Aymeric Amiel se présentera en 2008 mais ne sera pas élu !
(=> "Montblanc hier, Montblanc aujourd'hui Un siècle de vie municipale 1900-1999" mairie de Montblanc).

Des "MAISON AMIEL" à vocation commerciale :
Il n'est pas question ici de citer les innombrables maisons de commerces tenues par des Amiel, simplement de noter quelques curiosités. A commencer par la "Maison Amielou" au charmant diminutif rarement employé, c'est une maison de vacances située au centre du village d'Esparron-de-Verdon tout comme il existe une "Maison Amiel" locative à Prades (66). Le village de Montfort (04) situé à mi-chemin de Forcalquier et de Digne en a deux : Maison Amiel et Amiel-Haut et elles sont communales. Je ne peux passer sous silence la "Maison Amiel" d'Aulus-les-Bains aux activités multiples qui au XXème S. fit le bonheur des curistes de la station thermale comme des habitants et de la famille de ce nom, toujours présente dans la région (cf. page Amiel XXème S.).
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