Le Wiki des AMIELs
Sa devise inscrite sur sa tombe : "AIME ET RESTE D'ACCORD".
"Le plus beau poème, c'est la vie".
N. B. : C'est un peu en imitant son habitude de noter dans ses carnets, les couvertures de ses cahiers, des pensées profondes qu'il tirait de ses états d'âme comme de ses lectures et réflexions, ses "Allerley" comme ses "Tout y va" de valeur, que je liste ici tout une série de phrases et quelques vers qui, il me semble, résument bien ce qu'il put cogiter dans son for intérieur durant des dizaines d'années quasi maladives d'introspection comme de ses regards sur le monde et la vie.
-*- De Victor Hugo, le génie de la langue française de son temps il aurait dit "qu'il possédait toutes les langues contenues dans notre idiome".
-*- "Penser, c'est se recueillir dans son impression, la dégager en soi et la projeter dans un jugement personnel. C'est là aussi se délivrer, s'affranchir, se conquérir".
-*- "S'il y a conflit entre le monde naturel et le monde moral, entre la réalité et la conscience, c'est la conscience qui doit avoir raison".
-*- "La vie d'une mère s'attache à la vie de son enfant comme un parfum".
-*- "Il y a maintenant plusieurs écrivains de mon nom:
Isidore Amiel, chef d'institution (Le Livre des Adultes 1867)
L. Amiel (L'Eloquence sous les Césars)"
écrit sur la dernière page du cahier de Juin 1868, avant des citations diverses à son habitude.
NDLR: Le premier indiqué dirigeait une école-pension à Paris, fut un ardent républicain et le père du second dont le prénom est non pas L. mais E, d'Emile, professeur de lettres des universités à Paris, puis chef d'entreprise et conseiller général de la Côte d'Or . Voir ces deux noms (page des Amiel du XIXème S.).
-*- Quelques années plus tôt il cite dans son Journal toujours, au moins deux autres Amiel avec qui il entretient quelques relations mais qui ne sont pas de sa famille. Ces Amiel genevois comme lui, il les distingue en les nommant par leur quartier : Amiel de la Monnaie et Amiel de la Terrassière. Comme quoi notre nom est bien suisse également.
-*- "On ne fait pas l'histoire du présent, par respect pour les vivants, qui n'ont pas tout dit, et par respect pour l'histoire, qui réclame une impartialité et un détachement complets".
-*- "L'histoire de la création c'est ... la biographie de Dieu" Journal Intime 3 Mai 1860
-*- "Rien n'est à nous" (court poème):
" Tu dis: ' cette pensée est à moi'. Non, mon frère,
Elle est en toi, rien n'est à nous.
Tous l'ont eue ou l'auront. Ravisseur téméraire,
Au domaine commun bien loin de la soustraire,
Rends-là comme un dépôt: partager est si doux!"
-*- "Il était là, dans ces jours de tempête
Où notre étoile, en un noir tourbillon,
S'évanouit, alors que la conquête
D'un trait de sang raya notre vieux nom." (extrait de "l'Ormeau de Plainpalais" vieil arbre abattu en Août 1838).
-*- La faim n'est plus, nous avons un royaume
Un ciel plein d'or vient de s'ouvrir sur nous" (extrait de "l'embarras des richesses" 1839).
-*- "Il est, bien loin de l'Italie,
Un lieu cher à mon souvenir,
C'est là qu'a commencé ma vie
Et c'est là que je veux mourir;

Petit sur la carte du monde,
Dans mon destin, il est bien grand;
Perle, j'ai caché dans cette onde
Tout mon passé, tout mon présent.
.../...
Mais on s'attache à tout rivage
Qui nous garde quelque tombeau;
Là, dorment sous un noir feuillage
Ceux dont s'entoura mon berceau." (extrait de "Petit toit" écrit à Naples en 1842).
-*- " Oui, l'art est grand! Ses bois sacrés
Te sont ouverts; courage, adepte!
Comme néophyte il t'accepte,
Tu peux franchir tous ses degrés
.../...
Sois constant, si tu te sens fort;
Travaille! Dans l'art, rien sans peine!
Mais ta peine peut être vaine,
Le talent n'est point dans l'effort." (extrait de "L'épreuve du talent" dédié à Mr Théophile Gautier, à Montreux 1853).
-*- Sa femme de ménage avait l'habitude de répéter souvent cette phrase "Le bon Dieu ne veut pas qu'on soit heureux" et pour le philosophe cette idée simple mais profonde résumait toute la philosophie chrétienne, car si on était heureux il n'y aurait plus de raison de penser à lui et son existence serait bien compromise; effectivement même un pseudo-bonheur comme l'actuel, fait de divertissements permanents divers et de technologies illusoires, le prouve parfaitement.
-*- Pour exprimer la beauté des choses il disait que c'était "l'emparadisement" de la matière. Ce n'est pas le seul mot qu'il forgea comme on l'a vu mais c'est l'un des plus beaux.
-*- Quelques proverbes de son invention :
Fais le bien, et laisse dire.
Le doigt sur la blessure, c'est une douleur de plus.
L'encouragement fait tout.
Il faut porter sa vie et non pas la subir.
-*- Voici enfin un florilège (choisi) de ses pensées, maximes et aphorismes :
* J'aime la vie libre, aux larges horizons, loin de tous les médisants qui rabaissent l'âme.
* Le meilleur chemin pour traverser la vie est le plus grand.
* L'histoire de la formation des idées est ce qui rend l'esprit libre.
* L'homme n'accomplit sa destinée qu'à la sueur de son visage, et n'avance qu'à reculons.
* Le moi se pose en s'opposant. (affirmation de soi).
* L'inconstance perd tout, en ne laissant mûrir aucune semence.
* La plus légère économie de mauvaise humeur a son prix.
* Sans bonhomie, pas d'abandon; sans abandon pas de bien-être; sans bien-être, pas d'intimité.
* On n'a le droit de dédaigner que ce que l'on possède.
* La vérité ne doit pas seulement vaincre, elle doit gagner.
* Toute fiction s'expie, car la vérité se venge.
* L'adoration de l'apparence se paye.
* Une erreur est dangereuse suivant le degré de vérité qu'elle contient.
* Si les riches d'esprit sont économes, les pauvres sont toujours prodigues.
* Toujours espérer, comme Dieu; toujours aimer, c'est là le devoir.
* Le doute sur l'amour finit par faire douter de tout.
* Les gens superficiels sont bien heureux: Le liège ne se noie pas.
* Celui qui redoute trop d'être dupé ne pourra plus être magnanime. (cité par le comte de Mun à l'Académie Française).
* La clémence touche plus souvent le coupable que le châtiment.
* Ecoute Salomon ou Pythagore et fuis, comme la lèvre des courtisanes, les langueurs de la paresse et le sourire de la volupté .../... Mieux vaut, pour vaincre Rome, le lit de camp que le lit de roses .../... Même pour St Paul... mieux vaut porter le cilice que manquer la couronne.
* Pour comprendre et pour être heureux, oublie-toi.
* L'irréparable ne se répare pas, ce qui a été détruit reste détruit.
* Le possible d'aujourd'hui est l'impossible de demain.
* Le coup d'oeil c'est la moitié la plus évidente du génie, si la patience, selon Buffon, est l'autre moitié.
* Emploie ta jeunesse et ne l'use pas. Apprends à trouver ton allure et à ne dépenser que le revenu de tes forces.
* Dans le ciel de l'intelligence, il n'est pour chaque pensée qu'un instant zénithal...saisis-le pour le fixer et l'éterniser...cet instant est celui de l'idéal.
* La nature morale comme la nature physique tend à l'équilibre.
* Tout besoin en général est une humiliation, presqu'une ignominie.
* Combien ceux qui peuvent supporter la critique et qui l'implorent de vrai coeur, sont moralement supérieurs à ceux qui ne peuvent l'un et qui ne font pas l'autre.
* Commence, c'est bien; poursuis, c'est mieux; achève, c'est ce qu'il faut.
* Je suis homme, à mon âme il faut, avec le ciel, la terre aussi pour vivre.
* Une puissance de l'esprit : La réimplication (qu'il définit ainsi NDLA) :
Faculté que très peu connaissent et que presque personne n'exerce. C'est pouvoir se simplifier graduellement et sans limites; pouvoir revivre réellement les formes évanouies de la conscience et de l'existence;- par exemple, se dépouiller de son époque et rebrousser en soi sa race jusqu'à redevenir son ancêtre.../...plus encore...jusqu'à l'état élémentaire....se condenser en soi jusqu'à la virtualité des limbes.
* Savoir être prêt, c'est savoir partir,
Savoir être prêt, c'est savoir finir,
Savoir être prêt, c'est au fond savoir mourir.
* L'humanité-ruche et la société-manufacture sont un triste idéal et l'idéal ne saurait être triste...Nous passerons par la ruche mais nous n'y resterons pas. (à propos de la lecture critique de "De la démocratie en Amérique" de Tocqueville, 1850).
* L'Industrialisme et l'Utilitarisme sont deux agents actifs d'abrutissement.
* La bonne question à un inconnu que l'on désire connaître est celle-ci : "Qu'admirez-vous?"
* On ne peut se faire que peu d'amis, même en y mettant beaucoup de soin, tandis qu'on peut se faire infiniment d'ennemis presque sans y prendre garde.
* Renonce au bonheur, et tu seras heureux. (NDLA Mais quand même :)
* La vrai nom du bonheur c'est la sérénité.
* Le bonheur est dans l'union, et l'union implique la confiance parfaite.
* Le coeur droit ne garantit pas l'esprit juste, et si pauvreté n'est pas vice, vertu n'est pas toujours raison.
* Repousser sa croix c'est l'appesantir.
* Le principe de la politesse et du tact est la bonté. La bonté est le principe du tact, et le respect pour autrui, la première condition du savoir-vivre.
* Entre partout et ne t'enferme nulle part (à propos de l'esprit NDLA).
* Ce que l'on ne comprend pas on n'a pas le droit de le juger: le critique a d'abord à se critiquer lui-même.
* Juger, c'est chercher le vrai et se préoccuper du juste.
* Si la pensée est le travail de l'esprit, la mémoire en est le capital.
* La logique de l'erreur est plus parfaite que celle de la vérité: les mauvaises doctrines sont plus fécondes que les bonnes.
* La vie est trop courte pour que l'on puisse poursuivre à la fois le multiple et le simple, le plaisir et la gloire, le joli et le grand.
* La vie consiste à répéter le type humain et la ritournelle humaine comme l'on fait et le feront des milliers de tes semblables.
* La vie est l'apprentissage du renoncement progressif de la réduction continuelle de nos prétentions, de nos espérances, de nos forces, de notre liberté.
* Tout semble changer quand nous changeons.
* L'homme n'est que ce qu'il devient, mais il ne devient que ce qu'il est.
* L'homme qui ne se décide qu'avec une parfaite clarté ne se décide jamais.
* Revois deux fois pour voir juste, ne vois qu'une fois pour voir beau.
* L'humanité ne commence dans l'homme qu'avec le désintéressement.
* Nous ne sommes jamais plus mécontents des autres que lorsque nous sommes mécontents de nous.
* Plus on aime, plus on souffre.
* Dis-moi ce que tu crois être et je te dirai ce que tu n'es pas.
* Le devoir est la nécessité volontaire.
* L'héroïsme est un luxe qui n'est pas à la portée des faibles.
Du recueil "Jour à Jour, pensées intimes' les deux suivantes, encore sur le devoir :
* Le devoir que tu as deviné te lie dès l'instant où tu l'as deviné.
* Le devoir est d'être utile non comme on le désire mais comme on le peut.
* Rien ne ressemble à l'orgueil comme le découragement.
* La rêverie est la dimanche de la pensée. (Mais :)
* Tous nos rêves s'envolent au chant du coq de la réalité.
* Un paysage quelconque est un état d'âme. (c'est de loin la plus citée sur internet mais aussi dans les livres, études ...).
* Le bonheur, c'est d'être consolé, le courage, c'est d'être résigné.
* L'humilité c'est la capacité de savoir être satisfait.
* Le beau est supérieur au sublime parce qu'il est permanent et ne rassasie pas; tandis que le sublime est relatif, passager et violent.
* On comprend les femmes comme la langue des oiseaux, d'intuition ou pas du tout.
* Le mariage tel qu'il est, est une chose singulière, mais après tout on n'a pas trouvé mieux. (!)
* L'inachevé n'est rien.
* L'approche est toujours plus belle que l'arrivée.
* Ce que l'homme redoute le plus c'est ce qui lui convient.
* Ce que nous devons aux autres, ce n'est pas notre soif et notre faim, mais notre gourde et notre pain.
* Faire aisément ce qui est difficile aux autres, voilà le talent; faire ce qui est impossible au talent, voilà le génie.
* L'indifférence morale est la maladie des gens cultivés.
* La vérité est le secret de l'éloquence et de la vertu, la base de l'autorité morale, c'est le plus haut sommet de l'art de la vie".
* Qu'est-ce qu'un esprit cultivé? Celui qui peut regarder d'un grand nombre de points de vue.
* Le mariage doit être une éducation mutuelle et infinie.
* Le philosophe est l'homme à jeun dans l'ébriété universelle.
* Apparu, disparu, c'est toute l'histoire d'un homme.
* Le temps n'est que l'espace de nos souvenirs.
* Le monde est à la volonté bien plus qu'à la sagesse.
* L'héroïsme est le triomphe de l'âme sur la chair.
* On ne guérit pas un malade qui se croit en santé.
* La France a toujours cru qu'une chose dite était une chose faite.
* Les Français n'ont jamais eu le culte direct de l'idéal. (visiblement il n'apprécia pas la superbe du pays d'origine de ses ancêtres paternels, du moins celle des "vrais" français, ceux du nord de la Loire).
* Un erreur est d'autant plus dangereuse qu'elle contient plus de vérité.
* Le nombre fait loi mais le bien n'a rien à faire avec le chiffre.
* Avant de donner un conseil il faut l'avoir fait accepter ou mieux, l'avoir fait désirer.
* Celui qui se laisse pousser par le courant, sans idéaux ni convictions, devient quelque chose qui bouge plutôt qu'un être vivant.
* L'imagination est la faculté qui donne du relief, de l'éclat, du mordant à la pensée.
* La poésie vaut infiniment mieux que la réalité.
* La vie sans poésie et la vie sans infini c'est comme un paysage sans ciel, on y étouffe.
* De tous les points de la terre on est aussi près du ciel et de l'infini.
* Le néant peut seul bien cacher l'infini.
* Ce n'est pas ce qu'il a, ni même ce qu'il fait, qui exprime directement la valeur d'un homme, c'est ce qu'il est.
* Mille choses avancent, quatre-vingt-dix-neuf reculent, c'est là le progrès.
* Les progrès du progrès vont de progrès en progrès.
* L'influence d'un mot dit à son heure, n'est-elle pas incalculable?
* L'inconstance perd tout en ne laissant mûrir aucune semence.
* Chaque vie se fait son destin.
* Je ne tiens à moi que dans la mesure où d'autres y tiennent.
* Je n'ai jamais aimé à faire de ma vie une place publique, et de mon coeur un carrefour banal.
* L'espoir est seulement l'amour de la vie. (citation reprise en anglais en devanture du café "The Hope" à Brighton GB).
* Rien n'est plus caché à nos yeux que l'illusion dans laquelle nous vivons chaque jour.
Conscient du déclin de son existence comme tout un chacun, il écrivit ceci : "J'entends distinctement tomber les gouttes de ma vie dans le gouffre dévorant de l'éternité".
Enfin son épitaphe : "Bien doué de la nature, favorisé des circonstances, il travailla toute sa vie à se préparer à vivre, et il allait vivre enfin, quand il mourut".
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