AMIEL AICART Parfait cathare :
Était-ce son nom-prénom ou son prénom-nom voire son "nomen proprium" entier ? Personne à ce jour ne s'est posé la question. La plupart du temps on le nomme ainsi mais aussi Amiel tout court. Le personnage est cité dans beaucoup d'écrits concernant la fin de l'épopée cathare, se terminant avec la prise le 16 mars 1244 de la citadelle cathare de Monségur dans les montagnes ariégeoises. L'histoire de cette ultime prise militaire de la croisade, dont l'issue immédiate fut la condamnation au bûcher des irréductibles derniers parfaits cathares, du moins l'Eglise le supposait-elle, par l'évêque de Narbonne, Pierre Amiel, est bien connue des nombreux ésotéristes de tout poil qui en font leur choux gras depuis la fin du XIXème S. Connus aussi des historiens comme Jean Duvernoy, Anne Brenon ou Michel Roquebert, tous citent le nom d'Amiel Aicart avec ceux de Hugo et Poitevin, noms des trois cathares qui reçurent la mission d'évacuer en secret la veille de la reddition de la citadelle, le "trésor" (monétaire ou spirituel, en tous cas d'une grande valeur pour eux) de l'église des bonshommes.
C'est par le témoignage d' Arnaud Roger de Mirepoix (sur les dires d'Alzeu de Massabrac cf. Fonds Doat, T. XXII, p.129) , le commandant des forces militaires occitanes, seigneur de Monségur, interrogé par l'inquisition, que l'on connait ce détail précis de la suite des évènements de l'hiver 1243-1244; c'est aussi ce que dit Béranger de Lavelanet le 21 Avril 1244. A la fin février il fut conclu une trêve de deux semaines à l'issue de laquelle les troupes protégeant la citadelle auraient la vie sauve ainsi que ceux des cathares qui se convertiraient mais aucun ne reniera sa foi. La trêve semble avoir eu pour principal but de mettre à l'abri les documents essentiels de la philosophie des parfaits ainsi que/ou leurs moyens matériels, un stratagème que Roger de Mirepoix lui-même aurait mis au point pour cette évacuation et protection des trésors cathares. Amiel Aicart dont tout porte à croire qu'il fut parfait (certains dirent qu'il fut même un évêque cathare) aurait bel et bien donné le Consolament à Raymond de Ventenac après que celui-ci ait remis des dépôts cathares entre les mains de Pierre-Roger de Mirepoix. Et là on peut citer Michel Roquebert, qui, dans son ouvrage majeur, "L'Epopée Cathare" (Vol. 2 Ed. Perrin 2001) attribue à Amiel Aicart la fonction de trésorier de l'église des hérétiques albigeois comme le fit bien avant Napoléon Peyrat; il est vrai que son nom (complet) apparait toujours en 1ère position dans 3 des 4 témoignages de l'époque ainsi qu'ensuite, chez tous les auteurs qui en ont parlé. C'est à lui principalement que l'on attribue notamment la charge de son trésor monétaire qui était assez conséquent. Aidé de ses acolytes il l'a probablement emporté de nuit, par un sentier secret, sans doute très escarpé, hors des passages surveillés par les français, dans une des innombrables grottes de la région, du côté d'Ornolac, peut-être pour beaucoup dans l'immense grotte de Lombrives. Cette cavité, la plus grande grotte d'Europe, aux multiples connexions avec d'autres anfractuosités naturelles, à plusieurs niveaux aussi, comportant de nombreux signes énigmatiques gravés, renommée par des histoires fabuleuses comme réelles (Pyrène mythologique, emmurés cathares de 1328 ?) pourrait avoir en effet, très bien caché Amiel Aicart ou lui avoir permis de fuir. Certains disent qu'il aurait vécu là dans la 2ème moitié du XIIIème S., continuant à prêcher la religion à laquelle il avait voué son existence; d'autres le voient plutôt ayant fui auprès des cathares de Cremone, en Italie. L'évêque cathare de Crémone aurait demandé à son collègue de Montségur, Bertrand d'en Marty, que deux cathares lui soient envoyés dont peut-être lui ?. Si rien ne prouve qu'il fut évêque de l'église des bonshommes, il en fut à n'en pas douter ce que l'on peut appeler un patriarche, en des temps où l'église de Rome et la convoitise royale française mettaient la main sur l'immense territoire languedocien et ses habitants.
Mais les cathares ne furent pas complètement éradiqués à cette occasion; plusieurs d'entre eux reprendront le flambeau jusqu'au premier quart du XIVème S.
Et puis il faut laisser place au rêve; le nom de Graal est régulièrement évoqué par nombre de gens sérieux; la fameuse coupe dans laquelle le Christ aurait bu lors de la Cène, ou calice de son sang répandu pour le Salut définitif des hommes, ce vase sacré aurait-il fini par échouer dans cette région, protégé et célébré par ceux qui pouvaient s'appeler parfaits entre eux ? La coupe du Fils de Dieu faisait-elle partie de ce "trésor" ? Le saura-t-on un jour ? C'est l'Abbé Glory qui put écrire, quoique catholique et fidèle à Rome, en 1943, que "L'évêque cathare Amiel Aicart serait venu cacher Le symbole du Paradis, le Graal, dans Lombrives.". Michel Bertrand ajoutera, dans "Le soleil des cathares" paru en 1982 qu'en effet ce ne peut être que là car l'on sait par de vieux mythes que l'immense grotte est aussi le tombeau d'Hercule; on pourrait ajouter qu'elle est aussi le tombeau de sa douce Pyrène qu'il n'a pu sauver de la mort, mais dont on se souviendra par le nom donné à la chaîne montagneuse, les Pyrénées !
Inutile de préciser que beaucoup d'Amiel, non pas de sa descendance, puisque les parfaits ne pouvaient en avoir, mais sans doute de sa parenté, vivent toujours du côté de Lombrives, vers Ornolac, Ussat, dans la vallée de Vicdessos ou à Tarascon-sur-Ariège...
AMIEL de RIEUX : (ici donné comme ex. voir article page Amiel moyen-âge tardif 1)
Prêtre de l'église catholique, en poste à Unac où il était vicaire perpétuel, ce brave homme nommé aussi de Rivis ou de Rivière, se laissa entrainer vers le catharisme et fut convaincu du chef d'hérésie en 1325 sur sa propre confession par Jacques Fournier (cf. son registre d'inquisition publié par Jean Duvernoy en 1978). On sait de lui qu'il possédait un "livre d'homélies" duquel il extrayait ses propres interprétations hérétiques qu'il prêchait lors de ses prônes en présence de son curé, du seigneur local et grande quantité de peuple de sa paroisse. Ce que fera de même le fameux Pierre Clergue à Montaillou; mais lui, eut en main, le "livre de la sainte foi des hérétiques" que lui avait prêté le parfait Pierre Autié. Un exemple de ce galimatias hétérodoxe que put dire Amiel de Rives : Lors d'un culte dominical il n'hésite pas à nier la résurrection de la chair, ce que doit pourtant croire tout catholique (homélie en occitan bien sûr): Tu dois savoir, dit Amiel à sa troupe d'ouailles qu'il tutoie comme s'il s'adressait à un seul d'entre eux qu'au jugement dernier, tu ressusciteras en chair et en os. Tu entendras donc, en corps et en âme, ton jugement, ton âme ira au paradis ou en enfer; (le purgatoire salutaire n'avait pas encore été inventé !) tandis que ton corps retournera au sépulcre et redeviendra poussière...Voilà conclut-il en poussant l'estocade vers son auditoire effrayé et qui ne bronche pas Voilà ce que j'ai lu dans un livre !..
(=> "Montaillou, village occitan, de 1294 à 1324" Emm. Leroy-Ladurie; Folio Histoire, 2016).
AMIEL DE VILLARS :
Cet homme était apparemment un chevalier de la région de Toulouse. Son topo-patronyme pose un problème cependant : Il ne semble pas s'agir du lieu de Villariès (canton de Fronton 31) qui se disait en latin Villareriis mais plutôt de Villars, paroisse rurale du diocèse toulousain, appelé St Petri de Villaribus. Son nom est ainsi cité en latin, Amelius de Villaribus (ou de Villario, Villariis) une paroisse que l'on ne peut de nos jours identifier. Par une bulle papale du 13 mai 1297 cet Amiel devint chanoine de Bazas; il fut le neveu d'un Arnaud de Villars qui, lui, fut chanoine de Cahors en 1296, ceci expliquant peut-être cela !
On cite aussi un autre (?) Amiel de Villars qui fut seigneur d'un Villars situé près de St Daunès, en Quercy.
AMIEL Abbé de LOC-DIEU puis de DALON (19) :
Un Amiel est en effet le 2ème Abbé de l'abbaye corrézienne de Dalon, dont il jette les bases de l'église abbatiale en 1159; mais auparavant il fut élu le 11 juillet 1144 comme second abbé de l'abbaye bénédictine de Loc-Dieu (cf. Mém. de la Soc. des Lettres, Sc. & Arts de l'Aveyron T. 9, Rodez, Batery, 1867). Pour bâtir Loc-Dieu on sait qu'il fit faire des quêtes par ses moines chez les propriétaires nobles des environs; il alla frapper lui-même à la porte des seigneurs qui passaient pour être plus riches que généreux, de plus il sévissait alors l'une des multiples guerres contre les anglais et au sud le catharisme commençait à s'étendre; les seigneurs ne donnaient souvent que ....des regrets mais il s'en trouva cependant deux qui grâce à leur dons permirent de commencer les travaux : Oalric seigneur de Parisot cède en 1146 ses droits sur le village de Grez (vicus situé tout près de Loc-Dieu) d'une valeur conséquente; Guillaume de Najac seigneur de Savignac donne en 1147 de nombreuses terres de bois et pâturages placés au N. de la nouvelle abbaye. Dom Amelius put bénir la première pierre de consécration. Mais il devait alors être assez âgé puisqu'il est dit que fatigué et découragé, craignant de manquer de ressources pour continuer l'œuvre, il se démit de sa charge et se retira à Dalon d'où il venait et où il mourut. C'est dans cette abbaye que mourut aussi, un peu plus tard, en 1195, l'un des plus célèbres troubadours occitans, Bertrand de Ventadour.
(=> "Mémoires de la Soc. des lettres, Sc. & Arts de l'Aveyron" T.XI, p.381).
PONTIUS AMELIS de GAP :
Pontius ou Poncius, Pons Amiel est en 1210 chartreux en la Chartreuse de Durbon, dans le diocèse de Gap.
RAYMOND DE AMILIANO et la Faculté de Droit de TOULOUSE :
La Faculté célèbre de Droit est créée en 1229 à Toulouse avec deux maîtres; elle en eut rapidement six en 1251. On connait les noms de ceux-ci; parmi eux se trouve Maître Raymond de Amiliano qui était aussi Archidiacre d'Agen. Cela ne peut étonner, tant la religion catholique occupait toute la société; les disciplines théologiques étaient dans le cursus des étudiants.
(=> "Mém. de l'Ac. des Sc. Inscr. & Belles-Lettres de Toulouse" 7ème série T. X; Douladoure, toulouse, 1878).
AMELIUS Abbé d'AURILLAC :
Amelius ou Amèle fut Abbé de la célèbre abbaye bénédictine St Géraud d'Aurillac, dans le Cantal, dans la 2ème moitié du XIème S. Moins d'un siècle plus tôt fut formé dans cette vieille abbaye, antérieure à Cluny, Gerbert, futur pape Sylvestre II, le pape de l'An Mil (999 à 1003). En 1061 le pape Nicolas II met St Géraud sous la protection directe du St Siège sur la demande expresse d'Amelius, car les seigneurs d'Escorailles ravageaient alors les terres de l'abbaye, un privilège qui fut renouvelé par son successeur Alexandre II en 1068. Cette abbaye d'Aurillac occupa en Auvergne une position sans rivale avec pas moins de 65 prieurés en dépendant, jusqu'à la fondation de La Chaise-Dieu au sein de l'ordre clunisien. Autre trace de son action, Amelius écrit vers 1065 à l'abbé Hugues de Cluny, Cluny étant devenue la capitale spirituelle de l'Europe, pour lui confier la réforme de son prieuré de Cayrac, près de Montauban. Cet établissement fondé au IXème S. n'était encore qu'une "petite celle" selon le "Tabularium Moissiacense" (table des actes de Moissac) mais il deviendra l'un des meilleurs revenus de l'abbaye; consacrée sous les vocables de St Pierre & St Géraud en référence à son établissement maître cantalien, le prieuré de Cayrac constituera même l'un des plus importants revenus ecclésiastiques du Quercy au XIVème S. Malheureusement les guerres de religion y ont tout détruit; il n'en reste que des lambeaux éparpillés de sculptures qui évoquent toutefois un cadre remarquable. Dans une autre missive où il s'intitule "le dernier de ses moines" Amelius s'avoue ainsi incapable de maintenir la discipline de la règle au prieuré de Chavraix, près de Brioude, dont les religieux menaient "une vie dévergondée" ! On a gardé quelques traits de caractère de l'abbé Amelius : On dit qu'il était à la fois rigide observateur de la règle bénédictine mais tout autant doux envers ses moines; on lui reprochait d'être prodigue. Il mourut selon ce que l'on peut lire à un âge avancé, vers 1070 et fut enseveli "vers la chapelle du St Sauveur" en l'église de l'abbaye.
(=> "Mémoires de l'Académie des Sc. Belles-Lettres & Arts de Clermont-Ferrand" T. XVII; Thibaud, Clermont-Ferrand, 1875).
NB : Une remarque sur le toponyme Scorailles : on a là une adaptation romane du latin Scaurus dont nous avons vu qu'il s'agit d'une des familles romaines (et donc gallo-romaines) de la gens Aemilia. Il en est de même avec Paulhan (34): ce village est situé au bord de la 1ère voie romaine de Gaule, la Via Domitia qui longeait le littoral du Golfe du Lion; la tradition lui donne pour origine la propriété d'un légionnaire romain du nom (surnom plutôt) de Paulianus, ce qui l'apparente, du moins symboliquement, à la gens Aemilia.
DOM AMELIUS et l'abbaye de CHAMBONS (07) :
C'est ce religieux qui fonda en 1152 l'abbaye cistercienne de Chambons près de Borne, en Ardèche car il était abbé de celle de Loc-Dieu (voir article ci-dessus) dont cette nouvelle abbaye fut la fille comme l'on dit; installée grâce à un don de terres initial du seigneur local de Borne, Guillaume de Randon, elle a fonctionné durant tout l'ancien régime, jusqu'à ce que la révolution de 1789 vienne la saccager; ce n'est plus que des ruines depuis.
FULCONIS AMELIS en MAYENNE :
Le cartulaire du prieuré de St Michel de l'Abbayette, situé dans le diocèse du Mans en Mayenne, qui dépendait de la prestigieuse Abbaye du Mont St Michel, ce mont que "le Couesnon dans sa folie a mis en Normandie" cite un Fulconis Amelis (Foulques).
Des AMELIUS à MÂCON :
Le cartulaire de St Vincent de Mâcon dit "Le livre enchaîné" contient les noms de plusieurs Amelius. Deux ne sont indiqués que par leur signature Amelii et Amelini mais trois par leur nom accolé à d'autres : "Achardus, Amelius et Flotbertus levita, emptores" (des diacres, acheteurs ?); Amelius (ou Annelius ?) et Achardus fili Leutberge donatricis (fils de la donatrice Leutberge); Amelius et Leodegarius frates, testes (frères qui attestent un acte, qui en sont témoins) notés au milieu du XIIème S.
(=> "Cartulaire de St Vincent de Mâcon" M-C Roget, Acad. de Mâcon, Imp. Protat, 1864).
Des AMEILH Abbés de RIOM :
En Auvergne, l'abbaye St Amable de Riom (63) eut deux Ameilh comme abbés : Jean Ier Ameilh de 1247 à 1256 fut le 11ème de la série, et Etienne III Ameilh fut le 16ème en 1289; bien plus tard on notera en 1512 Jean IV "Ami" (?) qui fut le dernier abbé régulier (selon la règle régissant cette abbaye).
(=> "Le clergé de France...." T. III Abbé H. des Tems; Brunet, Paris, 1775).
Le TOMBEAU d'ETIENNE AMIEL à CLERMONT-FERRAND :
Un autre Etienne Amiel est connu dans la même région à la même époque; on peut toujours voir sa tombe à la cathédrale de Clermont-Ferrand, dans le cloître, près de la porte de la chapelle St Nicolas (ou Ste Chapelle). Son tombeau en pierre représente un chanoine avec cette inscription tout autour : Hic jacet Dominus* Stephanus Amelii Dominus Sancti Nicolai Clermont qui obiit pridie nonas septembris M° CC° LXXX° VI° ; et encore Anima ejus resquiescat in pace soit : Ici repose (gît) Maitre (Dom) Etienne Amiel Abbé* de St Nicolas de Clermont qui mourut la veille des nones (5ème jour du mois) de Septembre de l'an 1286; Que son âme repose en paix.
* Le titre de Dom que j'ai traduit par Abbé ici, était attribué au prêtre chargé de desservir spécifiquement cette chapelle St Nicolas; on l'appelait "Le Dom de St Nicolas".
Cet abbé avait-il des liens familiaux avec les abbés de Riom cités juste avant ?
(=> "Epitaphes et inscriptions des principales églises de Clermont-Ferrand..." Dr. E. Roux; Bellet, Clermont-Ferrand, 1904).
Des AMELII (ou AIMELIUS) de L'ABBAYE de LAGRASSE :
- Une procédure en justice devant le juge royal de Carcassonne en 1270 à propos du terroir de Cépian fait l'objet d'une dispute entre le monastère et des nommés Amiel, écrite "en vieilles lettres" selon Doat (vol. 254 fol. 1088 v°).
- Rogerius Amelii, moine de Lagrasse est indiqué dans au moins deux actes : En 1286 lors de la réception d'un nouveau religieux et en 1288 pour l'élection de l'Abbé Pierre du Puy à la tête du monastère St André de Sureda, succursale de Lagrasse en Catalogne.
- Bien avant, un Amelii prêtre est indiqué dans un acte de Sulpicius, qualifié de lévite, qui soumet le monastère ariégeois de Camon à celui de Lagrasse. Il semble que le nom de Sulpicius corresponde à celui, plus usité de Simplicius, cet acte date de 959 (cf. la dynastie Amelius de ce vieux temps).
(=> "Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse de Carcassonne" Vol. II M. Mahul; Paris, 1859).
- Le cartulaire de l'abbaye édité par Cl. Pailhès (Paris, 2000) permet d'en connaître d'autres : Amelius de Circio, seigneur de Parazols (acte de 1125, Arch. Dép. Aude, H252); Amelius qui était bayle (maire) de Pesilha (Pezilha, 66); Amelius de Palairac (acte de 1262, Arch. Dép. Aude, H661). Dans ce cartulaire, comme dans celui de Sylvanès, le nom Amelius s'y écrit aussi Aimelius. C'est le cas aussi dans celui d'Aniane (34) où un Aimelius de Gatigis fut moine au début du XIIème S., moine est cité également dans une bulle du pape Honorius II datée d'entre ~1125-1129.
(=> "Cartulaire d'Aniane et de Gélone..." P. Alaus, L. Cassan & E. J. M. Meynial; Imp. Soc. Archéol. de Montpellier 1905).
Les AMIEL dans le Cartulaire des TEMPLIERS de DOUZENS :
Un nombre important d'Amiel sont cités dans le Cartulaire de cette Commanderie audoise située entre Corbières et Minervois, dans la riche plaine entre Carcassonne et Narbonne. La longue liste de 26 noms ne peut prendre place ici. Se reporter à la page dossiers spéciaux. Je citerai seulement et pour parler de la fameuse arrestation des chevaliers opérée sur ordre du roi Philippe le Hardi par son ministre Pierre de Nogaret (natif du Lauragais en passant !) le nom de frater Johannes Amelii Carcassonensis aussi nommé Aymelii un frère Amiel chevalier carcassonnais, qui fut comme beaucoup soumis à l'inquisition (1309). Notons à ce propos aussi que, apparemment, certains lieux appartenant à l'ordre (la Commanderie audoise du Bézu par exemple) n'ont pas été inquiétés !
RAIMOND AMELII TEMPLIER et les CONTROVERSES :
Le nom de ce Chevalier du Temple, qui fut Commandeur du Temple de Pézenas, est cité dans une controverse religieuse, comme il s'en tint tant alors, datée du 11 septembre 1246. Les templiers sont rarement indiqués lors de l'hérésie albigeoise, les chevaliers n'ayant pas pris part à la croisade à ce qu'il semble, mais ils furent appelés quand même à soutenir les points de vues doctrinaux de Rome lors de ces disputes orales entre tenants de l'orthodoxie et théologiens "déviants" cathares ou autres, qui se tinrent souvent durant tout la 1ère moitié du XIIIème S. La plupart ont rassemblé ici catholiques et cathares; chaque partie argumentait sur un point de doctrine précédemment choisi devant la masse des fidèles et des 'juges' étaient chargé après délibérations de désigner la partie qui avait remporté la lutte rhétorique. La controverse de Montréal (11) est restée célèbre; elle dura plus d'une semaine et les juges ne purent départager qui, de l'orthodoxie ou de sa réfutation l'avait emporté ! Une autre est restée aussi dans l'histoire, celle plus connue par le "Miracle du feu" qui l'a conclue, au terme de laquelle une ordalie fut effectuée dans la pièce où eurent lieu les débats en jetant au feu les comptes-rendu écrits des deux parties dans la cheminée, demandant ainsi l'avis et le jugement divin; les écrits des catholiques furent projetés par trois fois dans les airs, Dieu ne voulant pas qu'ils soient brûlés et ce qui prouvait donc leur vérité, alors que les écrits cathares subirent la destruction; cette ordalie termina ainsi une controverse qui eut lieu à Fanjeaux en 1207 entre le parfait cathare Guilhabert de Castres et Dominique de Guzman, futur créateur de l'ordre éponyme et saint, alors que la lutte contre l'hérésie n'en était qu'aux prêches et à la prédication. La poutre sur laquelle vinrent se poser ces écrits fut conservée et elle est toujours visible à Fanjeaux (église) de nos jours.
AMIEL HOSPITALIER de CAIGNAC molesté :
Les rapports entre d'une part les ordres religieux propriétaires-exploitants terriens et d'autre part l'ordre séculier des Chevaliers de St Jean de Jérusalem eux aussi propriétaires-exploitants terriens furent parfois difficiles. Un document du XIIIème S. (on n'a pas la date précise) du cartulaire de la Commanderie Hospitalière de Caignac (09) le montre bien. On y voit s'opposer les religieux de l'abbaye de Boulbonne qui ont, dit le texte, "près de Mazères, tourné en dérision et en scandale les droits de l'Hôpital"...."armés de bâtons et d'épées" ajoute le commandeur "ils ont mis le feu à une grange de l'Hôpital.....deux hospitaliers, Arnaud de Casals et Amiel, ont été frappés à coup de lance". Où comment piétiner sur la terre d'autrui...bonjour l'amour chrétien !
Les AMIEL dans le Cartulaire de ST SERNIN de TOULOUSE :
St Sernin de Toulouse consacrée au martyre du gallo-romain St Saturnin fut durant tout le moyen-âge une grande abbaye, située de plus sur un Chemin de St Jacques on pouvait y prier devant un nombre considérable de reliques, ce qui fit de ce lieu, non seulement la plus grande église romane mais aussi l'endroit le plus riche en reliques en France et donc assura sa prospérité. Les dons de terres, églises, droits féodaux affluèrent ici comme ailleurs. Le Cartulaire de St Sernin fourmille d'actes déjà avant 1200; et l'on trouve pour cette période un nombre conséquent d'Amelius régionaux dans ces donateurs. J'ai ici et là plusieurs fois nommé de tels personnages en relation avec ce lieu insigne, s'il le fallait en voici d'autres: Une Amelia pour commencer, indiquée "uxor Wmi Ademari", femme de Willelmi Ademari (Guillaume Adhémar), que l'on voit citée dans un acte de 1118 du pape Urbain II, pontife qui consacra la 1ère pierre de la Basilique St Sernin en 1096; une donation fut faite au chapitre en 1156 par Amelius de La Rue et son frère, attribuant à St Sernin leurs droits sur 'l'honneur' (récompense foncière synonyme de fief) de la seigneurie de La Rue (acte 224) par devant Ugue qui en était l'abbé (ce nom de La Rue que l'on trouve dans toutes les régions de France pour désigner une seigneurie semble indiquer ici celle située en Dordogne de nos jours, lieu qui était en relation avec un proche Millac par ailleurs); enfin en 1176 (acte 602) Amelius Dalbars, Vierne son épouse et leur fils Raimundus Amelius donnent la 'tasque' (mot du sud équivalent au 'champart' du nord, = taxe) qu'ils avaient sur le 'Casal Gaubert' à St Sauveur, près de Villemur-sur-Tarn (31). Beaucoup d'autres encore: Amelius filius Bertrandi (Amelius Bertrandi), Amelius Aldradus, Amelius de Sa Rua (de la Rue, fils du précédent vu plus haut), Amelius Auterius (Authier), Amelius Cervionarii, Amelius Englivinus... Amelius Faber, Amelius de Fossat (en Ariège), A. Francus (le franc?), A. Geraldus, A. de Solario, A. Tolosanus (de Toulouse), Amelius Ugo de Verfuel (Hugo de Verfeil, près de Lavaur, à ne pas confondre avec un Ugo Amelius dont le nom va de pair avec celui de son frère (?) Bernardus Raimundus Amelius tous deux indiqués dans plusieurs actes dont un daté de mars 1174)) et Amelius abbas Fuxencis (abbé de Foix), tous personnages d'avant 1200 !
(=> "Cartulaire de l'abbaye St Sernin de Toulouse (844-1200)" C. Douais).
There are no comments on this page.
Valid XHTML :: Valid CSS: :: Powered by WikkaWiki