Le MESSIE MENAHEM BEN AMIEL : Quelques explications et précisions supplémentaires : Voir aussi sur le même sujet la page "Amiel hébreux ancien testament".
Il y a eu dans l'histoire nombre de prévisions concernant le venue toujours attendue par le peuple juif de son "Messie" celui qui est depuis des siècles 'le sauveur des hommes'. Suivant les nombreux écrits inspirés sa venue est diversement annoncée et son action terrestre différente; son nom même, et nous savons combien cet élément peut être principal pour un juif comme pour d'autres peuples, fait l'objet d'appellations multiples.
Un texte apocalyptique (le Messie devant apparaître à la 'fin des temps') du 2ème quart du VIIème S. dit 'Livre de Zeroubavel' raconte sa venue par un véritable drame messianique. Il aurait été écrit lors de la victoire de l'empereur byzantin Héraclius sur les Perses en 628 qui entraîna des exactions à l'encontre des juifs dont leur éviction de Jérusalem et leur baptême forcé. C'est la 2ème annonce d'un messie consolateur, la 1ère datant du Ier S. sans doute (1ère version de l'histoire du laboureur et de sa vache racontée plus loin ici, donc dans sa 2ème version). On a vu que ce livre met en scène trois personnages agissant avec Dieu : deux Messies (et non pas un) et une femme. Les messies ont pour nom Menahem Ben Amiel, soit 'Le consolateur, fils de mon peuple (dit Dieu)' et Neh'Emyah Ben Shoushiel, la femme s'appelle Hefsibah, soit 'mon délice est en elle', un nom de reine biblique. On peut la voir soit comme la femme de Nathan le prophète, soit comme celle du roi Ezéchias; ce qui est remarquable c'est qu'elle joue dans cette vision, un rôle rarissime dans un tel genre littéraire, un rôle messianique important. Enfin elle est présentée ici comme la mère du Messie Ben Amiel, ce qui renforce encore sa position essentielle.
Mais pourquoi deux Messies? L'histoire apocalyptique raconte que Ben Shoushiel va tuer le roi d'Edom aidé de Hefsibah mais son action s'interrompant, elle devra être reprise par Ben Amiel toujours aidé de Hefsibah comme on va le voir. Efsibah est une femme décidément essentielle car elle détient (parce qu'elle l'a reçu) le fameux bâton de commandement en bois d'amandier qui a été donné il y a bien longtemps à Adam, celui qui désignera Aaron, celui qui fut transmis aux patriarches; c'est le bâton de berger des pasteurs que l'on verra dans les mains de Moïse, et dont les chrétiens récupéreront le symbole dans la crosse du pasteur, évêque du troupeau des hommes ou abbé régulier ayant en charge ses propres brebis, ses moines. Grâce à ce bâton miraculeux (voyez ce que j'en dis dans la page des symboles) elle tuera les rois ennemis d'Antioche et du Yemen.
Ensuite est racontée la lutte qui va s'engager avec un être étrange nommé Armilius ou Amulius, émanation du mal au nom à la forme très latine, c'est le roi de Rome, c'est Romulus, l'Antéchrist des chrétiens. Ce nom Amulius a été puisé peut-être dans la mythologie des origines de Rome comme on le verra dans la grande période suivante sur notre nom où il n'a pas non plus un très beau rôle. Dans cette apocalypse il veut soumettre les hommes, les juifs en particulier en les obligeant à ne plus croire en Dieu mais en lui: Il ose demander cela à Neh'Emyah, mais le 1er Messie lui répond : 'Je ne crois qu'en Dieu qui a donné la Torah à Moïse' et Armilius le tue. Tout serait-il donc perdu? Les juifs fuient, l'archange Michael implore Dieu et Jérusalem sera sauvée par Hefsibah à nouveau qui frappe toujours avec son bâton les ennemis. Enfin le deuxième Messie, fils de David, Menahem Ben Amiel, fils de Joseph (de la lignée de David), fils d'Hefsibah, vient sur un nuage, tue Armilius par le seul 'souffle de sa bouche' puis ressuscite Nehemyah avec l'aide de sa mère. L'ère messianique a alors commencé!
Ben Amiel devrait apparaître dans les échancrures des 'Falaises d'Arbel' dit le livre. Ces falaises sont imposantes; elles forment une sorte de canyon en Galilée, à peu de distance de Tibériade; on doit passer par là pour gagner Capharnaüm; le Messie des chrétiens, Jésus y est sans doute passé souvent. C'est un lieu remarquable, site de deux batailles, l'une datée de -160 entre les juifs Maccabées et les Séleucides, l'autre opposera bien plus tard, en +1187, les Croisés chrétiens et Saladin l'Arabe (bataille de Hattine qui mit fin au Royaume Latin de Jérusalem).
Site d'autant plus remarquable donc car il est l'endroit privilégié pour le retour du Messie. Ben Amiel serait né au temps où le roi de Babylone Nabuchodonosor II envahit Jérusalem, donc vers -597 ...selon certains, mais d'autres auteurs confondent sa lignée davidique avec le temps même du roi David, soit peu après l"an 1000 av. J.C. ? Placé au Paradis pour le temps fixé, tout comme Elie, il revient sur terre en ce site et y rencontre ce prophète et tous les Sages d'Israël; ensemble ils 'monteront à Jérusalem'. Le Talmud de Jérusalem fait une allusion bizarre à ce lieu par une histoire très simple pourtant lourde de sens que j'ai déjà évoqué par ailleurs: Un agriculteur labourait son champ à Biq'at Arbel. Soudain son boeuf se met à mugir. Un arabe passant par là entend le mugissement et dit au juif: 'Juif, juif! Détache ton boeuf et délies ta charrue car le Temple est détruit! Après quelque temps, le boeuf se remet à mugir. Le même arabe dit tout de go: 'Juif, juif! Attaches ton boeuf ainsi que ta charrue parce que le Messie le Roi est né! Le juif dit alors 'Quel est son nom?' Et l'arabe répondit 'Menahem ... de la capitale du roi de Judée, Bethléem'. Une précision qui peut désigner Jésus comme un autre fils de la lignée davidique, mais né à Bethléem.
Près de ces falaises il y a aujourd'hui encore les ruines d'une très vieille synagogue. En 1210 elle est visitée par un certain Shmuel Ben Shimshon qui écrit: 'Nous sommes allés à Arbel et il y a la grande synagogue...' Il avait entendu parler qu'à proximité d'Arbel avaient vécu les tribus des fils de Jacob et de Dina, leur sœur, que près des lieux de paissance de leurs troupeaux avait grandi un beau myrte dont nul ne se risquait à prendre une branche par peur de la punition divine, ni juif ni ismaëlite, que près de ce lieu encore 'ils disent que là est (repose) Seth, le fils du Premier Homme, Adam' ! On a pu donc écrire plus tard qu'en cet endroit se trouvaient les tombes de Jacob, Dina, Levi & Shimon et bien plus tôt celle de Seth. (cf. "Off the Beaten track in Israel, a guide to beautiful places" Ori Devir, Adams Books, N.Y. 1989). Un endroit très chargé en symboles donc.
Mais qui donc pourrait être ce Menahem Ben Amiel ben Joseph dont le nom est connu des études juives à Jérusalem comme à Ratisbonne dont on dit qu'il porte les espérances du peuple juif et qu'il doit arriver en cet endroit ? Une oeuvre d'un rabbin juif remarquable de la 1ère moitié du IIème S. de notre ère, Rabbi Eliezer Ben Hourcanos (plus connu sous le nom d'Hyrcan) l'un des plus grands sages du Talmud, oeuvre nommée 'Pirke' (leçon), parle dans son Chapitre XIX de sa venue et le nomme bien déjà ainsi également :" Certains disent que le nom du Messie, fils de Joseph est Menahem Ben Amiel". Un nom donc reconnu bien avant la rédaction du Livre de Zéroubavel et sans doute avant le Christ des Evangiles; le nom même de Zéroubavel faisant quant à lui référence à une période encore plus ancienne, située au VIème S. avant notre ère, Zeroubavel paraissant signifier 'engendré à Babylone'; Ben Amiel est, en tant que descendant de David, celui qui ramènera son peuple en Palestine, l'exil imposé par les Perses de 70 ans en ce lieu prenant fin en -522, on lui donne d'ailleurs effectivement le qualificatif de Messie. Son action biblique est commentée dans le Livre d'Esdras et dans celui qui suit, celui de Néhémie (nom qui ressemble au nom de l'autre messie indiqué dans l'histoire, Neh'Emyah). Il y aurait donc eu une transposition au VIIème S. de notre ère.
A l'issue de l'exil babylonien, au retour en Palestine, on a là, au VIème S. av. J-C. les prémices d'une nouvelle période favorable pour les juifs qui se concrétisera par la reconstruction du Temple. Et par la référence à celui qui fut le dernier roi de Judée et ce messie provisoire, analogiquement l'auteur du VIIème S. apr. J.C. indique que les temps de cette antiquité tardive sont à nouveau durs pour le judaïsme pré-médiéval, c'est une période d'aggravation des tensions politiques et de persécutions qui se profile pour plusieurs raisons : la victoire de l'empereur byzantin Heraclius sur les perses entraina indirectement des exactions à l'encontre des juifs, dont une (nouvelle) éviction de Jérusalem et leur baptême forcé dans toute la région, conséquence directe du christianisme mais aussi de l'expansion rapide, après cet épanouissement remarquable, d'une nouvelle religion monothéiste, aussi envahissante, celle de leurs cousins et proches voisins ismaéliens.... l'Islam; raisons suffisantes pour qu'un 'nouveau messie' soit le bienvenu chez les juifs. Là se situe essentiellement le motif de la rédaction de ce Livre de Zeroubavel, l'espoir d'une nouvelle Alyah (retour en Israël, après celle de Babylone) et d'une 2ème reconstruction du Temple, mais le messie Ben Amiel ne viendra pas ! Le "peuple de mon Dieu" va encore et toujours souffrir; il était bien loin de savoir que les vexations, bannissements, persécutions, éradications et holocauste se succéderaient durant tous les siècles suivants jusqu'à nos jours où enfin, à cause en grande partie, mais pas seulement, de l'holocauste par le régime nazi, la nation juive a pu renaître par la création de l'état d'Israël comme juste réparation des massacres que les allemands leur firent subir.
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