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Le Nassi BEN AMIEL :
Le rabbinat au moyen-âge en Palestine était bien organisé; des "nessim" se propagèrent, dirigeant des Beth-Din : ainsi à Damas, en 1085 le nassi Ben Amiel Ben Azarya le préside. Le titre de 'nassi' signifie en hébreu 'prince'; de nos jours il peut qualifier un 'président'. Dans la religion juive c'est le titre honorifique du président du tribunal des affaires religieuses, le beth-din étant un tribunal religieux ordinaire local.
Les ABENAMIEL :
Les Abenamiel sont des 'fils d'Amiel'; c'est essentiellement au moyen-âge un nom sépharade qui est trouvé notamment dans les documents médiévaux du royaume de Murcie. On peut citer au XIVème S. Yahuda Abenamiel qui est un propriétaire juif espagnol de la région de Carthagène (Murcie).
SAMUEL BEN AMIEL :
C'était un juif lettré de Tolède qui vécut dans la 2ème moitié du XIIIème S. Judéo-espagnol donc il fut un commentateur de la Loi Juive dans cette ville jusqu'à sa mort, en 1291.
Quelques JUIFS DU LANGUEDOC de PROVENCE et de FRANCE :
On trouve certes plusieurs juifs narbonnais ou provençaux qui portent le prénom Amiel mais pour ce qui concerne le patronyme c'est plus difficile; il est vrai que ce n'était pas dans leurs traditions propres et souvent ce nom fut diversement écrit ou adapté. Voici toutefois quelques noms de ces juifs connus en Languedoc, Provence durant le moyen-âge :
A Escales, ce village audois du narbonnais qui fut très anciennement habité par une communauté juive on trouve le nom de Guillaume Amiel. Ailleurs dans la région on a les noms de Barthélémy Amiel, juif de Narbonne et de Raymond Amiel juif de Toulouse. La revue des Etudes Juives cite Sen Amiel à Narbonne au XIVème S. (rèf. REJ IX, 215), En Samiel à Perpignan en 1413 (rèf. REJ XIV, 72) ou Amyal de Tours en Dauphiné toujours au XIVème S. A Carpentras, ville juive s'il en est au moyen-âge, il y eut les Bonamie ou Bonamia, noms dont l'onomastique juive fait des dérivés d'Amiel via Ben ou Buen (Bon) Amiel (Amial).
A Narbonne on note Adélaïde Carbonel, fille d'Amiel, qui fit une donation aux templiers de Douzens le 10 avril 1173 d'une vigne au terroir de St Vincent à Carcassonne qu'elle tenait de quatre frères juifs nommés Caravita; mystère sur l'origine de cette relation. Quasiment un siècle plus tard le nom d'un autre Amiel cette fois catholique est cité dans cette ville mais me direz-vous que vient-il faire dans cette page consacrée aux juifs ? Amiel Mercier, c'est son nom, est lié à un problème concernant la juridiction à laquelle devaient être soumis ces juifs narbonnais du moyen-âge. Cet homme était chanoine de Lodève, près de Béziers et il fut appelé à être juge-arbitre le 20 avril 1276 à ce propos; les pouvoirs entre le vicomte narbonnais et l'archevêque étaient partagés; mais à qui devaient obéissance les juifs ? Il entendit les parties et le 13 mai suivant il rendit sa sentence en latin et en langue provençale (occitan) : Après avoir déclaré que les juifs étaient soumis au droit romain et que son jugement se fondait sur l'accord précédent il rendit une décision tendant plutôt à faire relever cette population spéciale de la justice vicomtale suivant leur résidence (permanente, déménagement, mariages et sort de l'épouse, délais...). (cf. "Les juifs du Languedoc antérieurement au XIVème S." G. Saigé, Paris, Picard, 1888).
Ailleurs en France on peut citer Amis Hérupé La Juye (le juif) à Provins en 1275 (rèf. REJ L,280) si l'on considère le rapprochement Amis- Amiel, voire un Bunemite en Bourgogne en 1315 (rèf Gauthier, 149) suivant ce qui est indiqué ci-dessus à propos des Bonamia; par contre on peut inclure sans crainte dans la parenté onomastique les Meliam, Milo, Amelin (cf. page onomastique). Je cite partiellement ces noms par ailleurs, dans les pages des périodes suivantes, comme aussi d'autres.
NB : REJ correspond à la Revue des Etudes Juives, suivi du n° de volume + page, trouvés dans :
(=> "Les noms des juifs de France au Moyen-Age" S. Serer, 1989)
ABRAHAM AMIELLO et ZAHIR AMIEL en ESPAGNE :
Abraham Amiello fut un juif aragonais qui vécut à Epila au XVème S.; on connait son nom par le testament conservé de son épouse rédigé en sa faveur en 1462, par lequel il reçoit d'elle ses biens propres sous réserve qu'il paye durant 10ans après sa disparition "quatro dineros annales para las lamparas de la sinagoga", à l'exemple des catholiques sans doute qui, souvent prévoyaient la même chose, la fourniture de chandelles étant en ce temps-là assez dispendieuse.
(=> "La villa aragonesa de Epila en el siglo XV" Marin).
Zahir Amiel fut lui un juif cité en Castille en 1330 (rèf. REJ vol. 140). (voir NB notice précédente).
Des juifs de GRASSE :
Au XIVème S. la place commerciale de Grasse, en Provence, attire les préteurs juifs à la fin du règne troublé de la Reine Jeanne. Cette activité dont ils détenaient le monopole en pratique est le motif de leur présence dans nombre d'actes notariés. On peut y lire notamment le nom de (du) Rabbin Mayre, "juif de Castellane habitant Grasse", avec celui de ses fils Jassono, Judéo et Amiel, dans les années 1377 à 1386 (cf. "Archives médiévales des notaires des Alpes-Maritimes" 1ère partie XIVème S. J. B. Lacroix).
Une famille juive AMIEL en PROVENCE :
Une famille juive nommée Amiel fut connue à Arles au XIVème S. En 1345 il est question dans des réclamations au sujet du bornage de l'étang littoral du Vaccarès de Guillaume et Jacques Amiel, fils de Charles Amiel, damoiseau d'Arles, et surtout "cresque des enfants, juif et neveu de Salomon..." (cf. "Revue des études juives", collectif, 1974). On remarquera que ces Amiel peut-être convertis au catholicisme ont des prénoms chrétiens bien qu'il soit affirmé que l'origine du père est juive; la signification de cresque me semble devoir se référer au verbe occitan traduisible en français par croître, désignant qu'il élevait, (éduquait) des enfants.
LEHO SAMIEL converti du Roussillon :
Les Archives Dép. des Pyrénées-Orientales (édition 1858) ont conservé une reconnaissance de dettes contractée en 1410 envers Leho Samiel et Ysach Salomon, qui étaient des juifs convertis; ce document est intéressant car ces hommes, selon les us de ce temps-là, convertirent avec leurs prénoms aussi leurs patronymes pour prendre des nominations plus catholiques : pour l'un Honoré Pera et l'autre (semblable toutefois) d'Honoré Serra !
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