RECIT DE LA VITA DE SAINT EMILION :
Outre les deux articles consacré au grand saint bordelais (dans la page des saints aemiliens et dans celle de toponymie) je pense utile de vous relater l'histoire de sa vie telle qu'elle se trouve dans un petit livre décrivant "L'Office de St Emilien, Confesseur, qui se dit le 16 Novembre dans le Diocèse de Bordeaux", une histoire merveilleuse écrite sur le modèle de celles de Grégoire de Tours ou d'autres hagiographes.
Emilian, Emilion généralement, mais encore Immilion était originaire de Vannes, en Bretagne; il entra comme domestique du comte du pays. Très animé par la charité et comme il était "fournier" ou boulanger, il profitait de son emploi pour porter aux indigents du pain pris à la cuisine de son maître. Le comte prévenu de ses chapardages le questionna un jour sur ce qu'il portait caché sous son vêtement. Emilion répondit sans broncher qu'il cachait du bois et montra en effet des morceaux de bois; un bois en lequel s'étaient transformé les pains d'une façon miraculeuse. Et ces morceaux de bois tout aussi miraculeusement reprirent leur consistance première lorsqu'il voulut les distribuer. Il s'agit là d'un miracle analogue à celui de St Pierre Pascal à Valence dans lequel le pain se transforme en roses ou à celui bien connu attribué à Ste Germaine de Pibrac, cette jeune bergère de la région toulousaine qui au XVIème S. partageait, elle, son propre pain avec les pauvres et qui, lors d'un contrôle semblable de sa marâtre dut ouvrir son tablier, lequel ne contenait lui aussi que des roses.
Emilion fut dès lors, malgré le miracle destiné à protéger sa vie, objet de suspicion; il préféra partir de cet emploi et quitta la région. Il se dirigea vers le sud, vers l'Espagne, mais, épuisé de fatigue, il s'arrêta dans un monastère de Saintonge où il occupa à nouveau l'emploi de boulanger. Ses confrères jaloux de sa fonction, bien rapidement attribuée, lui enlevèrent un jour ses instruments de boulangerie servant à enfourner et défourner ses pains, afin que ceux-ci soient trop cuits ou même brûlés, lui attirant ainsi la réprimande voire les foudres du prieur : Emilion sans se décontenancer entra lui-même dans le four brûlant, y déposa ses pains à cuire et les retira cuits sans aucune difficulté ! Mais le saint homme poursuivait toujours son idée de vivre dans une profonde retraite, il quitta à nouveau cet emploi et vint se fixer en plein désert dans ce qui était encore la Forêt de Combis, dans le territoire Burdigalensis, la région de Bordeaux. Dans les flancs du rocher qui dépassait des arbres, il s'aménagea un simple ermitage que l'on montre encore. Trahi par la renommée de ses miracles et son "odeur de sainteté" naissante, sa célébrité notoire, il ne put continuer à conserver sa solitude : on vint de partout alentour pour s'instruire de ses préceptes de sagesse et de foi, recevoir de lui un "soulagement aux difficiles tribulations des choses humaines". Après avoir constamment été attentif à la misère des hommes et avoir contribué à les apaiser par une multitude de miracles en tous genres, il mourut nous dit sa vie, en 767.
On ne sait pas trop quand ses disciples creusèrent la fameuse église monolithe, en tous cas avant le IXème S. Cette église ouverte dans la même roche que son ermitage, magnifique édifice souterrain d'un seul tenant, comporte un gros pilier de soutènement sur lequel est gravée une curieuse dédicace à "Semilionis", mot unique désignant sans séparation entre le S de Saint et son nom, l'ermite des origines Emilion, le suffixe -is indiquant expressément la dédicace du sanctuaire si visité de nos jours.
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