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**LA CREATION DU COMTE DE FOIX ET LES AMELII** :
- **Les Amelii et leurs lignages **:
Mme Hélène Debax, professeur d'histoire à l'Université de Toulouse-Le Mirail, dans une note (n°92, p.36) de son ouvrage "La féodalité languedocienne XI-XIIèmes S." (Presses Univ. du Mirail, 2003), indique que, en ces temps féodaux, en Languedoc, //se pose le **problème insoluble ** de la lignée qu'il est d'usage d'appeler les Amelii, en ce qui concerne les lignages familiaux de cette époque dans les régions du sud//. Elle note et explique cet embarras : Ils sont liés aux fondateurs de Lézat et de Mas-Grenier, apparaissent fréquemment dans le cartulaire de Lézat; ils s'appellent Amelius Simplicius, Guilhelmus, Raimundus Guilhelmus (fils du précédent), Ato Amelius, Simplicius Ato, les quatre frères Amelius Géraud, Raimond Amelius, Géraud Amelius et Guilhem Amelius....(réf. Lézat 121; 188; 189; 327; 571; 572; 579; 583; 721; 839; 1135 !); trois d'entre eux se disent marquis....!! Elle conclue sa note ainsi ://Ce n'est pas un conflit entre le pouvoir et la société ... mais bien l'affrontement de divers regroupements familiaux, tous liés à des comtes et des vicomtes mais qu'il est impossible aujourd'hui de reclasser//. Ou quand la science historique avoue sa faiblesse et renonce; n'ayant surtout pas la prétention de dénouer ce sac de nœuds des lignages régionaux qui repousse tant les historiens, nous nous bornerons à ce constat et nous ne nous risquerons donc pas à en chercher plus. Tout juste pouvons-nous noter que les principes de nomination commencent alors à se mettre en place mais ils sont encore bien flous; il semble qu'il devienne usuel de transmettre un nom d'usage familial mais celui-ci n'a pas encore de position bien définie et il semble que la notion de patronyme bien qu'elle se dessine déjà soit loin d'être acquise.
- **Les Amelii et le comté de Foix **:
La haute vallée de l'Ariège est au début du Xème S. un des éléments sud du Comté de Toulouse.Sa gestion publique est alors l'affaire des comtes de Carcassonne aux dépens des toulousains. Au cours du XIème S. se dessine autour de cette vallée un nouveau comté, celui de Foix bien sûr, issu d'un partage de celui de Carcassonne. Il se mettra en place lentement dans le cadre de l'enracinement des pouvoirs civils et religieux tout au long de ce XIème S.
Et ce qui caractérise ce 1er comté de Foix, c'est la nouveauté du pouvoir particulier de la branche de la famille carcassonnaise des Trencavel, qui s'en émancipe. Et il faut dire aussi que les droits cédés ici par Rotger le Vieux étaient d'une récente acquisition puisqu'ils dépendaient jusque là, comme on l'a dit, des comtes toulousains. On peut comprendre donc qu'ils fussent mal assis d'autant que les familles seigneuriales locales étaient d'origine toulousaine. Par ex. au N. du comté de Foix, dans la vallée de La Lèze, la plupart des 'nobiles' appartenaient à la famille des Amelius issue de vicomtes présents auprès des Carcassonnais au Xème S. : on peut citer par ex. Amelius Simplicius I qui dominait le "ministerium" de Cortinés entre Garonne et Lèze, à l'ouest de Lézat dont on reparlera, avec quelques autres toujours cités avec lui; en 955 l'église Ste Marie de Rieux-Volvestre qui est proche, lui est vendue avec ses terres par l'évêque de Toulouse Hugues puis, en 990 ou 1000 son fils Aemilius Simplicius II la lèguera à l'abbaye de Lézat ! Des liens réguliers sont confirmés par nombre d'actes rédigés dans la 2ème moitié de ce siècle. Des liens autant sensibles autour de l'abbaye de Montolieu que le vicomte Amelius fonda au nord-ouest de la cité de Carcassonne. Il est probable d'ailleurs qu'ils réitérèrent le même acte en fondant aussi celle de Lézat, sous la direction cette fois des vicomtes suivants, car ces derniers ne figurent bizarrement dans aucun acte alors que la fondation est sur leur territoire ariégeois. Il se peut aussi dans cette lutte d'influence que le comte de Toulouse ait été peu doté dans cette région du piémont ariégeois, ce qui aurait facilité l'expansion carcassonnaise.
Les pouvoirs des nouveaux comtes de Foix vont donc se mettre en place localement très lentement en raison du peu de fidélités locales et anciennes au sein d'un groupe aristocratique bien enraciné, composé essentiellement par les membres nombreux et bien dispersés dans toutes les vallées et la plaine ariégeoise, appartenant par de multiples branches à la vieille famille dynastique des Aemilii-Amelii de sensibilité toulousaine. Enfin comme si tout cela ne suffisait pas il y a lieu de compléter le tableau par les concurrences territoriales des Cerdans (catalans) au sud et surtout le déroulement et les conséquences désastreuses au XIIIème S. de la croisade albigeoise. Le pouvoir comtal suzerain de Foix, notamment avec le fameux Gaston Phoebus, ne sera bien organisé, efficace et puissant qu'au XIVème S. (et ce quand même jusqu'au XVIIème S.). Et le temps des Amelii sera alors définitivement terminé pour ce qui concerne leurs pouvoirs ariégeois.
(=> "La mise en place des habitats agglomérés en Sabarthès (Hte Ariège) au moyen-âge central" Fl. Guillot in "Habitats et Peuplement dans les Pyrénées au moyen-âge et à l'époque moderne" Réseau Pyrénées, Presses Univ. Méridiennes 2010; chap. "Le Comté de Foix XI-XVème S." in partie "Des toponymes et des fortifications" S. Bourdoncle, de "Fortifications médiévales des Pyrénées" Ed. In Extenso s/s la direc. de Fl. Guillot, Canens 31, 2013).
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