INDEX ONOMASTIQUE :
Des Amiel Franc-maçons * Léonie Amiel épouse Job * Charles Martial Hilarion Amiel chanoine * Jean Amiel ingénieur ariégeois * Les Amiel et le Siège de Paris en 1870-71 * Paul-Hyacinthe Amiel * Des Amiel musiciens * Emile Amiel professeur des universités & conseiller général * Jean-Baptiste Amiel banquier parisien et promoteur immobilier * Jeanna Amiel mère d'un évêque * Des Amiel instituteurs de la laïque * Antoine-Palmouli Amiel & autre limouxin * Auguste Amiel un jeune criminel * Victor-Emmanuel & Laurent Amiel deux frères politisés *



Des AMIEL Franc-Maçons :
La franc-maçonnerie développée au XVIIIème S., maitre d'œuvre en partie de la Révolution Française, moteur de nombreux changements institutionnels et sociaux au XIXème S., s'implanta partout en France et en Europe, avant de conquérir le monde entier; bien que cultivant une certaine discrétion, voire secret, concernant ses activités et surtout ses affidés, le temps passant l'histoire peut parvenir à connaitre ici ou là les noms de ses membres, morts s'entend. On a vu quelques Amiel qui furent maçons au XVIIIème S., il y en eut aussi au XIXème : P. Amiel est par exemple Vénérable de la Loge de Rodez en 1818; plus tard on verra dans la même loge Jules Amiel (de la même famille ?) en 1856; un ? Amiel & Célestin Amiel, de Pamiers, furent membres de la Loge Union & Progrès, de St Gaudens, à la fin du siècle.
(=> P. V. de séance de la Soc. des Lettres, Sc. & Arts de l'Aveyron, 1924).
LEONIE AMIEL épouse JOB : (1837 - 1871)
Job n'a rien à voir avec le personnage biblique, loin de là: ce dernier était très pauvre tandis que l'époux de Léonie fut très riche.
Et puis Job c'est en réalité le nom d'une entreprise très florissante qui, pendant plus d'un siècle permit à une famille roussillonnaise de se hisser au rang de capitaine d'industrie entre le milieu du XIXème et le milieu du XXème S. Ce curieux nom lui vient de son fondateur Joseph Bardou, un simple boulanger ariégeois qui devint curieusement fabricant de papier à cigarettes à Perpignan, J. B. en abrégé; dans le carton qui contenait le précieux papier tout comme dans ses publicités, J.B. mettait une sorte de losange entre ses initiales faisant penser à une lettre 'o' d'où la marque éponyme de Job. Je ne sais pas si ce papier fit le tour de la terre, mais il est certain qu'il fut très diffusé et son fils Pierre qui reprit l'affaire en 1849 sut employer toutes les ressources publicitaires de l'époque pour développer la marque. Il est à l'origine de la fortune familiale et dirigera l'entreprise de 1853 à 1892. En 1857 il se mariera avec Léonie Amiel, fille d'un confiseur perpignanais qui allait lui donner trois enfants, deux filles et un fils, ce dernier continuant l'épopée familiale. Léonie Amiel devenue Léonie Bardou recevra de son époux une garantie viagère en cas de prédécès de Pierre d'une valeur de 12.000 F; mais c'est elle qui décèdera la 1ère, en 1871; Pierre (1826-1892) chargera sa belle-soeur Henriette Amiel d'élever ses trois enfants à l'hôtel familial de Perpignan (Hôtel Pams). Il faut dire que c'est un véritable empire que ce papier léger, transparent même, décliné en plusieurs couleurs et goûts ! dans lequel tout français va pouvoir rouler ses cigarettes, car il y en aura à tous les prix, la pipe va avoir une sérieuse concurrence. Pierre Bardou saura par de multiples innovations techniques, par la modernisation de l'outillage, par son paternalisme aussi, orienter la production vers une manufacture industrielle. L'accession de la famille au rang des plus importantes de la région eut pour conséquence l'acquisition de nombreuses propriétés et la construction de plusieurs châteaux, aujourd'hui témoins de ce que put être cette belle réussite, appartenant désormais à l'histoire. Un inventaire de 1871 indique que leur hôtel particulier comportait douze pièces dont deux salles à manger, deux bibliothèques, un oratoire et une chapelle, une galerie et cour intérieure, six cent soixante neuf côtes de mobilier et décoration, une collection impressionnante d'oeuvres d'art, ainsi qu'un "musée" d'objets de culte. Cet hôtel dont Léonie tenait les rênes était situé 18 rue St Sauveur; il est connu de nos jours sous le nom d'Hôtel Pams, du nom d'épouse de l'une des deux filles de Léonie qui en hérita, Mr Pams étant un homme politique local. Il y eut aussi la construction dans un style néo-gothique mêlé à du néo-renaissance du château d'Aubiry, près de Céret, dans la dernière décennie du XIXème S., sur une commande de Justin Bardou-Job, le fils ainé, dans une monumentalité propre à ces derniers élans d'un style architectural reposant entièrement sur la gloire passée (Second Empire), et dont les plans sont dus à un architecte danois, Dorph Petersen. Plus modeste, si l'on peut dire, est le château de Valmy, à Argelès-sur-Mer lieu de villégiature sur la côte, ou le château Ducup, près de Perpignan. En 1901 Eugène fit bâtir le château d'En Bardou à Elne qui sera transformé lors de la 2ème guerre mondiale en maternité par la Croix-Rouge Suisse et où naitront entre 1939 et 1946 de nombreux enfants de femmes juives vouées à la déportation ou d'exilées républicaines de la Retirada espagnole fuyant le franquisme. A ces constructions il faut ajouter des terroirs de chasse, Fontdame et Moli Estramé, où l'on prenait du gibier d'eau, près des Etangs de Salses et Leucate, des domaines et métairies agricoles (les riches se sont souvent mêlé d'agriculture moderne à cette époque) à Alenya ou Bompas, des salines même ont été acquises à St Laurent-de-la-Salanque, sans compter une dizaine de maisons de rapport à Perpignan! Madame Veuve Bardou (Justin meurt en 1892) aura eu plus qu'une vieillesse dorée, même s'il a fallu partager avec les autres membres de la famille.
(=> d'après "Une famille d'industriels à travers les arts. Exemple de la famille Bardou-Job à Perpignan" Plaquette de l'Académie de Montpellier- Cours d'Histoire-Géographie; article de E. Praca dans la Semaine du Roussillon" du 01/11/2007; Association pour la promotion de l'Histoire dans les P.O).
CHARLES MARTIAL HILARION AMIEL Chanoine :
Il nait à Assac en 1801 et y mourra en 1890. Ordonné prêtre en Avril 1825, il devint chapelain métropolitain d'Albi, aumônier du Préfet du Tarn (la religion catholique était quasiment la religion d'état). Parvenu au titre de chanoine honoraire d'Auch (32) il terminera sa carrière comme chanoine honoraire de St Flour (15); sans doute assez âgé il démissionnera et se retirera dans son village de naissance où il décèdera après une belle existence. La poétesse tarnaise Eugénie de Guérin, (bien connue avec Maurice) parle de lui dans une lettre écrite à son amie Louise de Bayne datée du 25 Août 1833, en des termes peu flatteurs : A cette époque-là le jeune prêtre n'était alors que simple curé de campagne, affecté à la cure de Labastide-Rouairoux; mais il se disait dans le monde provincial tarnais, à tort comme souvent, qu'il était fort possible que ce petit curé suive l'évêque d'Albi lors de sa nouvelle affectation au siège épiscopal de St Flour, où il deviendrait son Grand Vicaire. Il faut préciser que le Vicaire remplace l'évêque lorsque celui-ci est empêché mais aussi lui succède à sa mort, en général. C'était lui prêter un destin bien trop élevé; le brave Amiel resta Chanoine toute sa longue vie.
JEAN AMIEL Ingénieur ariégeois :
Cet ingénieur du Génie Civil demeurant à Tarascon eut par décision du préfet de l'Ariège la concession de la construction du chemin de fer à voie étroite qui reliait la gare de Tarascon-sur-Ariège, localité desservie par la ligne dite du Midi, à Saurat via les localités de Arignac et Bedeilhac-et-Beynat (J. Off. du 23 Août 1881). Il peut s'agir de Jean-Baptiste Amiel, dit "Amiel de l'Ariège" républicain farouche opposant au coup d'état de Louis-Napoléon en 1851, qui fut réhabilité par la loi de Juillet 1881 (voir notice sur ce sujet).
Les AMIEL et le SIEGE de PARIS 1870-1871 :
Le siège de Paris par les Prussiens, conséquence et suite de la Défaite de Sedan et de la chute du Second Empire, fut horrible pour les Parisiens; toute forme de communication comme d'approvisionnement furent interrompus durant plusieurs mois de l'hiver 1870-71; on mangea alors les animaux du Jardin des Plantes, les rats qui pullulent depuis toujours dans la capitale et les communications se firent par divers moyens comme les pigeons voyageurs, les ballons (dont celui de Gambetta) ou encore la curieuse invention de boules en fer contenant des missives et livrées au flot de la Seine (les boules dites de Moulins). Un recueil d'un genre de ces communications, celui utilisé pour le transport par pigeon voyageur, a été constitué; ces messages mis sur support photographique miniaturisé pour pouvoir être fixés aux pattes des pigeons font penser plutôt à des télégrammes, nécessité oblige; d'ailleurs c'est le terme de dépêche qui est souvent employé pour les désigner. Voici les noms de quelques Amiel que l'on peut y trouver. De Quimper un Amiel signe le message suivant : "Lambert 87 R. Lafayette - Bien portants, avons lettres 19 Novembre, pas reçu cartes. Amiel" dans lequel on trouve en tête l'adresse du destinataire et son nom, en fin le nom de celui qui l'envoie; ce message fut envoyé via Bordeaux le 1er Décembre 1870. Ecrit depuis Tours le 5 décembre et toujours via Bordeaux un envoi plus énigmatique mais sans doute explicite pour le destinataire parisien, daté du 16 Décembre 1870 : "Taillandier, instruction publique, excellentes nouvelles famille dumesnil, magnabal, tardif, mourier graziani, bailleul, resbecq, rendu, amiel", sorte de message collectif encore destiné à rassurer ceux qui sont coincés à Paris. Composé depuis Toulouse le 16 Décembre, ce texte a aussi été acheminé via Bordeaux le 28 Décembre 1870, c'est une demande très claire cette fois : "Commandant dépôt 66e ligne, amiel baptiste, soldat, 4e compagnie, 2e bataillon, est-il au dépôt. reponse lettre - Bénard pantaléon, toulouse". Toujours via Bordeaux, ce message écrit depuis Angoulême le 16 Janvier 1871, envoyé de Bordeaux le 22 janvier "Amiel 146 rue St Honoré. reçois souvent lettre toujours Angoulême tous bien portants - Thérèse Auriol". J'ai respecté l'orthographe de ces textes; souvent on omet les majuscules pour les noms propres, quelques accents, le nom de Paris est bien sûr inutile, cela allant de soi. La préoccupation principale c'est l'état de santé des proches et leur lieu de résidence, qu'ils soient de la famille ou qu'il s'agisse de connaissances. On remarquera aussi que même les services de l'armée employaient le même réseau; ce système sera notamment réemployé lors des deux conflits mondiaux, un service de pigeons-voyageurs est encore entretenu par l'armée française de nos jours. Enfin il faut souligner le temps que mirent ces messages pour être acheminés jusqu'à Paris, en supposant encore qu'ils soient bien parvenus, non pas de la faute des fidèles pigeons mais plutôt de leur interception disons 'carabinée' par les prussiens.
(=> "Recueil des dépêches télégraphiques reproduites par la photographie adressées à Paris au moyen de pigeons-voyageurs pendant l'investissement de la capitale" T. VI, Tours Bordeaux 1870-1871).
On sait qu'après ce siège et la défaite française qui fit perdre pour un temps l'Alsace et la Lorraine par la signature de l'Armistice, il y eut des tentatives toutes rapidement avortées de socialisme par la proclamation locale de quelques Communes Libres; ce mouvement organisé au printemps 1871 correspondant au "temps des cerises" de la chanson populaire, incita les habitants de ces localités (dont Paris) à l'insurrection contre la toute nouvelle IIIème république et son gouvernement, issu d'une Assemblée Nationale pourtant élue au suffrage universel mais dans les faits très monarchiste; on se souvient aussi des expériences institutionnelles précédentes à ce sujet qui n'ont pas laissé des envies de revanche (soulèvement populaire de juin 1848 récupéré par Napoléon nouvel empereur par ex.). Des Appels à la révolution des ouvriers et employés, de tous les sans-grade et à l'autogestion furent affichés; l'un de ces appels fut placardé sur la porte du "Café Amiel", 'près la Taverne' (?) (cf. Journal Débats Pol. & Littér. du 6 Juin 1871) et la Commune de Paris dura ainsi deux mois jusqu'à son écrasement par les institutionnels durant la "Semaine sanglante" fin Mai 1871. L'Assemblée de la République ne le deviendra réellement que plus de neuf ans plus tard en déménageant enfin de Versailles à Paris; la peur du peuple ayant incité les représentants à s'en méfier durant toutes ces années, comme les rois auparavant. Mais elle restera encore fortement monarchiste durant plusieurs années encore comme on a eu l'occasion de le dire.
PAUL-HYACINTHE AMIEL :
Paul-Hyacinthe Amiel (1835-1910) était sous-caissier à la Banque de France à Paris. Lors des évènements décrits ci-dessus de la Commune, il semble qu'il accomplit convenablement sa tâche puisqu'il reçoit une médaille de la Banque de France "pour avoir assuré la défense de Paris" il faut comprendre sans doute qu'il ne se mêla pas de politique et ne fut pas du côté des insurgés, alors qu'il n'était encore qu'un jeune employé. Les directeurs de la banque on dû trouver le temps long à ce moment-là ! A la fin de sa vie, et l'année de son décès, il reçoit en 1910 la médaille du centenaire de la Banque nationale. Il fut membre de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France de 1874 à sa mort.
Des AMIEL Musiciens :
Il existait encore des Amiel de Tréville, descendants de la grande famille de marchands d'origine lauragaise, devenus bourgeois et souvent capitouls toulousains du moyen-âge au début de la Renaissance; en 1891! un L. (Louis ?) Amiel de Tréville écrit les paroles d'une 'buscarelle'; cette vieille famille qui parvint à s'anoblir parait être partie en Algérie lors de la colonisation de ce pays, dans la 1ère moitié du XIXème S.
Un H.E. (Henri-Emile ?) Amiel a, lui, écrit les paroles de "Le sommeil de la nature", dont la musique fut composée par F. Masini en 1863.
(=> "Journal général de la Librairie de la France ou Bibliographie de la France" 1814-1971; Pillet, Paris).
EMILE AMIEL Professeur des Universités et Conseiller Général : 1824-1897
Né à Villeneuve-sur-Tarn où son père Martial était propriétaire au lieu de Curvalle, commune de Villeneuve, il se nommait plus exactement Joseph Emile Zéphirin, sa mère fut Marie Rose Feral; il fut élève du Lycée Bonaparte à Paris où il obtint de nombreux prix comme cela se faisait alors. Peut-être Isidore Amiel, qui fut un maître de pension à Paris et qui est natif aussi de la même cité tarnaise fut-il de ses parents ? Quoi qu'il en soit ses brillantes études lui permirent de devenir professeur des universités. Mais le Professeur Joseph Emile Zéphirin Amiel, qui épousa Alice, la future correspondante et amie de Sully Prudhomme, dut quitter en 1855 l'enseignement des Lettres qu'il assurait à Paris depuis 1844 comme professeur agrégé, pour s'établir à Seurre, en Côte-d'Or, et y diriger l'entreprise de son beau-père décédé; on sait qu'il continua à enseigner avec un poste à l'Université de Dijon. Il fit aussi au même endroit de la politique : étiqueté républicain, d'abord délégué cantonal pendant longtemps, il fut enfin élu Conseiller Général de ce département de 1871 à 1892; en 1888 il sera élevé au grade d'Officier de l'Instruction Publique. (cf. "L'Education Nationale" n°30 du 22 Juillet 1888) et en 1896 il sera fait Chevalier de la Légion d'Honneur. Alice née en 1827 décèdera précocement à Seurre en 1880. Il a aussi écrit quelques ouvrages d'érudition universitaire dont "L'Eloquence sous les Césars" (1864), une étude sur Juste Lipse (1884) et une sur Erasme (1889).
JEAN-BAPTISTE AMIEL Banquier parisien et Promoteur immobilier :
C'est par les origines du premier "Théâtre du Prince Impérial" bâti sous le IIème Empire que le nom de cet Amiel apparait. Un adage affirmait qu'en ce temps-là le français était connu pour être un actionnaire, du moins dans la classe aisée. Partant de ce principe Mr Amiel fonda en 1863 la "Société du Boulevard du Temple" suite aux percements de Haussman et la souscription des parts de cette société fit florès; lorsque elle fut close, Mr Amiel se souvint qu'il était le petit-fils du comédien Amiel connu à la fin de l'Ancien Régime et devenu co-directeur du Théâtre des Variétés : Au lieu de construire des maisons il construisit un théâtre un peu spécial, "un théâtre-cirque, qui semblait voué aux pièces militaires, à la voix du canon et à la fusillade à perpétuité" suivant un commentaire de l'époque. C'était, selon le ton ironique de l'article, parait-il, une très grande salle, au moins par ses dimensions ! On y présentait en effet des spectacles équestres et des pièces patriotiques; il fut reconstruit dès 1869. C'est après maintes tribulations le "Théâtre de la Gaieté Lyrique" de nos jours. (cf. article paru dans "Le Gaulois" n° 256 du 13 Décembre 1869).
On trouve aussi un autre banquier parisien nommé Amiel dans le même temps, mais, sans pouvoir l'affirmer, je pense toutefois qu'il s'agit du même. Il se nommait Jean-Baptiste Amiel : d'abord directeur de la succursale de Marseille de la Banque Hottinguer de 1837 à 1840, il devint à cette dernière date et jusqu'en 1857 le seul associé de Jean-Henri Hottinguer, président de cette banque parisienne qui joua un rôle important alors sur le marché des changes et participa aux entreprises commerciales du Havre notamment, ce fut une banque bien placée, parait-il, dans le marché du coton.(cf. "Régents et gouverneurs de la Banque de France sous le IIème Empire" A. Plessis, Lib. Droz, Genève, 1985).
JEANNE AMIEL Mère d'un évêque :
Jeanne Amiel est une audoise; épouse de Jean Dours, gendarme alors affecté à la Brigade d'Alzonne (11) sous Napoléon Ier elle donna naissance dans cette commune le 4 Février 1809 à Jean Jules Dours leur fils. Ce prénom est celui qui se trouve en tête de tous les mandements du prélat mais son véritable prénom fut apparemment Jean-Pierre Jacques. Affecté ensuite dans les Pyrénées-Atlantiques c'est là que le jeune enfant passera une enfance studieuse. Il deviendra proviseur du Lycée de Laval, puis Recteur de l'Académie du Puy-de-Dôme et en 1853 inspecteur de l'Académie de Paris. Mais il fut aussi un religieux important, à cette époque-là et surtout sous le IIème Empire, les deux états n'étaient pas incompatibles. Il fut Chanoine de plusieurs diocèses et par Décret Impérial d'Octobre 1863, Napoléon III le nomma Evêque de Soissons pour services rendus à l'enseignement. Il fut sacré dans cette fonction civile & religieuse dans la cathédrale de Laon en 1864. Il fut fait Officier de la Légion d'Honneur dès 1867 selon les uns et même avant, en 1845, durant son poste de proviseur du Collège Royal de Laval selon d'autres. Il participa au 18ème centenaire de St Pierre (dont j'ai parlé à l'occasion de la vénération exceptionnelle du siège même de St Pierre, 1867) et surtout au Concile Vatican I mais il y fut surpris d'apprendre que des prêtres de son diocèse avaient rédigé une pétition à l'attention des Pères conciliaires demandant qu'ils définissent l'infaillibilité du pape, ce qui le mit en fureur et avança son retour en France. Sur ce il dut affronter la guerre de 1870-71, sa santé en fut affectée, il dut démissionner de son poste; retourné dans les Pyrénées de sa jeunesse, il y mourut fin 1876 mais son corps repose avec ses prédécesseurs à Soissons, dans le caveau des évêques.
(=> "La France Pontificale..." M. H. Fresquet métropole de Reims; Paris, repos, 1864) et Dictionnaire de l'Aude s/s la direction de G. Jean 2012).
Des AMIEL Instituteurs de la Laïque :
L'éducation nationale est une tâche prioritaire à mettre en place à la fin du XIXème S., la laïcité étant dans l'air. C'est à ce moment-là que furent votées les lois Ferry organisant dans chaque commune de France l'éducation primaire; on construisit partout jusqu'aux coins les plus reculés des "Maisons d'Ecole", souvent jointes aux Mairies, pour assurer cette mission. Il fallut aussi des "missionnaires laïques" ce que furent les braves instituteurs de la IIIème République; une véritable armée civile vint apporter ainsi les bases de la lecture, de l'écriture, de l'arithmétique et de la géométrie, celles des sciences naturelles, et des arts, sans oublier l'histoire et la géographie jointe à la morale et l'éducation physique, le tout surtout en langue française uniquement, à chaque enfant riche ou pauvre du pays, dans les 36.000 communes. Dans l'Aude j'ai trouvé quelques Amiel parmi les noms de ces valeureux instituteurs : Amiel père à Conilhac-de-la-Montagne, Amiel E(?) à Gincla ou Amiel A(?) à Villelongue (d'Aude) en 1881.
ANTOINE-PALMOULI AMIEL un garçon méritant; et un autre AMIEL limouxin :
Antoine-Palmouli Amiel dont le second prénom semble bien son surnom relatif à son travail de garçon meunier, était de Ercé, dans les Pyrénées ariégeoises; le 30 mai 1854 il sauva de la mort certaine et au péril de ses jours, un jeune enfant sur le point de se noyer. Ce valeureux jeune reçut la Médaille d'Argent des Actes de Courage et de Dévouement. (cf. "Le Journal de Toulouse" n° 189 du 31 juillet 1854).
A Limoux, dans le même genre d'action, quelques années plus tôt, un ferblantier Amiel dont le prénom n'est pas indiqué, se distingua lui aussi par un acte de courage et de dévouement qui fut jugé digne d'une médaille d'argent. (cf. Le Moniteur Public, cité par le Journal Littéraire & Politique de Toulouse du 20 juin 1851).
AUGUSTE AMIEL un jeune criminel :
Celui-ci était garçon-cordonnier à Toulouse; âgé de 23 ans lui aussi était ariégeois de naissance mais il avait un caractère batailleur: il blessa mortellement d'un coup de couteau, au cours d'une virée bien arrosée dans Toulouse, le 12 mai 1835, un quidam. Traduit en cour d'assises, il fut reconnu coupable mais sans avoir eu l'intention de tuer; le jury considéra qu'il voulut se protéger par cet acte et il ne fut condamné qu'à 1 an de prison alors qu'il risquait les travaux forcés.
(=> "Journal Politique et Littéraire de la Haute-Garonne" du 17 juillet 1835).
VICTOR-EMMANUEL & LAURENT AMIEL deux frères politisés :
On peut même dire très politisés; pourtant cela se passe dans les lointaines vallées ariégeoises si isolées encore au XIXème S. Les frères Victor-Emmanuel et Laurent Amiel demeurent hostiles au régime de Napoléon III en 1853; par de faux documents ils vont essayer de renverser non le régime impérial qui est bien loin mais la municipalité plus proche et légitimiste de Mérens. Devant le tribunal bien qu'ils reconnaissent leur antipathie pour cette municipalité, ils nient être allé jusqu'à faire signer des faux pour attaquer leurs adversaires; soutenus par la veuve de leur avocat sans doute décédé durant leur procès, ils seront finalement acquittés.
(=> "Journal de Toulouse, Politique & Littéraire des 9 & 10 mai 1853).
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