INDEX ONOMASTIQUE :
Louis Amiel (75 & 11) * Pascal Amiel (11) * Autres condamnés au bagne de Cayenne * Général Ameil et ses descendants * Etienne Raymond Amiel (66) et autre ingénieurs publics * Louis Amiel architecte (66) * Jean-Baptiste Amiel en Espagne * Dionisio Amiel-Mignot en Espagne * Mr Amiel-Overwaele en Belgique * Alexis Amiel en Guyane Française * Jean-Baptiste Casimir Amiel à La Réunion * Vil Amiel historien d'art espagnol * Amiel exilé à Jersey * Jean-Baptiste Amiel journaliste ariégeois * Les Amiel Maires de Montesquieu-lauragais (31) * André Amiel sculpteur (31) * Les Amiel Chevaliers de la Légion d'Honneur nés av. 1900 * Amiel pseudonyme d'un Arago * Amiel grognards du Ier Empire * Major Amiel du Ier Empire * Un Amiel franc-maçon * Armand Amiel patron papetier près de Castres (81) * J-B Aug. Amiel de Mérindol & M-F. Amiel de Pailhès pensionnés* André Amiel père de Denys à Villegailhenc (11) * Augusta Amiel-Lapeyre mère de Denys et poétesse * Jacques-Auguste Amiel * Mme veuve Jean-François Amiel Editeur tarnais et autre papetier* Jean Martin ...Amiel Fouriériste (34) * Georges Amiel de St Girons * Romain Amiel à Valensolle (04) *

LOUIS AMIEL (75 et 11) : (voir aussi page des Amiel remarqués I; on a ici un article détaillé) :
Né en 1800 à Quillan cet homme aux racines audoises débute comme enseignant dans un établissement de Narbonne mais rapidement il part à Paris où une pension lui confie un poste d'éducation assez élevé mais prenant; il la laisse rapidement pour une place de précepteur chez le Prince de Beaufremont. Il accueillera la Révolution de 1830 avec satisfaction et se liera avec les chefs du parti orléaniste dont Guizot, ex-ministre de Louis-Philippe, grâce auquel il devient rédacteur d'un journal du Calvados. Il doit à ce poste soutenir un duel pour lequel il est blessé. Guizot le fait revenir à Paris et l'attache à la Commission de l'Histoire de France, au Ministère de l'Instruction Publique; ce travail d'éplucheur de l'histoire lui plut (Archives de Reims par ex. qu'il mit en ordre ou un commentaire sur "Le roman des oiseaux" de Gaces de La Vigne, article bibliographique sur un vieil ouvrage français traitant de la fauconnerie daté de 1359).
En 1834 il épouse sa cousine mais par une imprudence de jeune mère celle-ci va décéder et il va devoir seul élever son très jeune enfant; lui qui était si gai va devenir sombre. Alors que le temps parvenait à adoucir sa douleur domestique il se mit à écrire. Il devint un feuilletoniste, un chroniqueur, en un mot un conteur hors pair. Dès 1838 il publie par ex. dans le "Journal des demoiselles" (n° 10 d'octobre) une large page d'histoire sur le baptême du dauphin futur Louis XIII, ou dans une sorte de pot-pourri nommé 'Mosaïque' une leçon de morale sur l'injure, sa blessure et sa gravité; il faut dire que cette revue apprend aux jeunes filles de bonne famille comment se comporter en société ! Dans le n° précédent de la même revue il donne une autre page d'histoire, cette fois sur Pierre Corneille chez le Duc de Bouillon à propos de son salon littéraire.... Il a mis en forme des histoires qu'il a publié dans des journaux et revues plus généralistes comme "Le Constitutionnel" ou "Le Journal des Chasseurs". Ce dernier a par exemple publié:
- "Une chasse à l'ours dans les Pyrénées Orientales" en 1841: Cette chasse préparée par un fameux nemrod paysan de la Haute-Vallée de l'Aude, sur l'instigation de Louis, se déroula du côté de Gesse et Le Clat, zone où l'on trouvait encore à cette époque-là des ours sauvages, tout cela pour damer le pion à quelques francimans de ses connaissances, parisiens de surcroît qu'il avait malicieusement invité. Ses récits sont piquants et leur fond a toujours une part de vérité.
- "Une inondation dans les Pyrénées": En 1818 Limoux eut en effet à subir une des pires inondations de l'Aude de son histoire. Ce texte fut maintes fois repris pour ses qualités littéraires comme une parfait exemple du genre 'tableau'; illustrant la faiblesse de l'homme devant la puissance de la nature, cité de multiples fois depuis sa parution par des spécialistes de l'écriture tant au XIX qu'au XXème S. , on le trouve mentionné toujours de notre temps en 1991 par l'Université de Lausanne dans "Etudes de Lettres", en 1997 par F. Revaz de l'Université de Metz dans "Les Lettres d'Action", et encore en 2001 dans la revue "Pratiques" n° 109 à 112 du Collectif de Recherches et d'Expérimentation sur l'Enseignement du Français.
Ces feuilletons remarquables furent réunis en un volume, lequel fut diffusé dans les gares et il ne faut pas mésestimer pour ce temps leur valeur comme cela se fait de nos jours pour ce genre de publication; les voyages étaient alors assez longs, on lisait beaucoup !
On sait qu'il écrivit aussi en 1859 la 1ère biographie de son compatriote quillanais l'abbé "Félix Armand, curé de St Martin-Lys, sa vie, son oeuvre". Ces pauvres gens ne pouvaient accéder à Quillan qu'au prix de grands détours et efforts, les gorges de l'Aude étant en cet endroit alors encore infranchissables et personne ne pensait que cela pouvait être possible (cf. construction de la route impériale entre le Roussillon et le plateau de Sault via le col de St Louis par l'ingénieur Etienne Amiel). Ce curé osa percer la roche de ces gorges et réussit à y frayer un passage suffisant. Louis Amiel sera chargé, en 1853 par son ministère, des relations entre la ville de Quillan et le sculpteur Robinet lorsqu'il s'agira de dresser la statue du modeste curé. Toujours honoré à Quillan le brave curé a eu outre une nouvelle statue, une nouvelle biographie il y a peu de temps.
En 1860 il révèlera au instances parisiennes des "travaux historiques", grand chantier de prospection et de protection de notre patrimoine dont il était membre (voir plus haut), un trésor archéologique audois. Ayant souvent parcouru sa région d'origine et très au fait de vieilles périodes de notre histoire, il porta à leur connaissance la découverte du Château de Puivert, près de Chalabre, dans la petite région du Kerkorb au sud-ouest du département. Bien qu'en ruines, le site conserve encore une grande partie de son enceinte, sa porte monumentale, une très grande cour et surtout un beau donjon qui domine toute la région. Ce donjon abrite dans son étage noble ce que l'on nommera rapidement la "Salle des musiciens". C'est l'un des rares endroits où l'on peut avoir une idée de ce monde courtois des cours occitanes du haut moyen-âge, animé par les troubadours, une culture supérieure, riche en symboles, raffinée et si rare alors en Europe, une véritable et remarquable civilisation s'épanouissant de la Gascogne à la Provence, du Poitou aux Pyrénées. Louis Amiel a admirablement décrit, pour la première fois, toutes les petites consoles de musiciens sculptés jouant chacun d'un instrument différent, figurants d'un ensemble musical propre à ces siècles que l'on croyait assez obscurs (dans le nord de la France c'est certain!). Mr Amiel, par la communication qu'il fit par une note succincte adressée au Ministre de l'Instruction Publique alors en charge (et pour plus d'un siècle encore) des Beaux-Arts, attira avec succès l'attention de l'Etat afin qu'il se préoccupe de la protection de ce témoignage rare de l'histoire, sinon de la France, du moins de l'Occitanie. Un petit trésor visible bien que ce château soit privé, et que le Musée de Puivert a magnifié en faisant reproduire ces instruments en taille réelle et en faisant entendre en même temps aux visiteurs le son qu'ils émettaient, les musiques qu'ils jouaient harmonieusement dans la salle dite de l'Instrumentarium. Voici un large extrait de ce que Louis Amiel a composé sur cette découverte :
L'ornementation de la salle de l'étage supérieur ...se distingue par un caractère spécial; c'est toute une révélation des mœurs chevaleresques et galantes du Midi. Ici ce n'est plus une face unique du mur, mais la totalité du pourtour qui est occupée, non plus par de graves personnages, mais par une série de ménestrels et de jongleurs, penchés à mi-corps, sur la même ligne et jouant du 'rebec' ou du 'psaltérion', de la flûte ou du tambour; on dirait un immense orchestre mettant en branle des danseurs invisibles précise t-il, citant un passage de Claude Molinet énumérant les différents instruments usités au moyen-âge. C'est bel et bien la 1ère fois que l'on a la preuve de ce que l'on ne connaissait jusque-là que par les textes des troubadours et le résumé de leurs existences: Il y eut effectivement une cour d'amour en ce lieu, bien que l'on n'en connaisse pas exactement l'époque; jamais avant aucun historien n'en avait parlé !
(=> "Rapport de Mr Le Roux de Lancy...Comité Impérial des Travaux Historiques et des Sociétés Savantes" in "Revue des Sociétés Savantes des Départements" 2ème série T. III 1860).
- Il fut aussi un peu poète; il esquissa un poème sur les mois et décrivant les mœurs des oiseaux de la campagne avec vérité et par des expressions irréprochables mais il mourut avant d'avoir pu le publier; on a quand même de lui un poème sur "Le moucherolle" que je retranscris dans les accessoires pour ne pas alourdir la présente page.
- Historien parisien il n'en oublia pas pour autant ses origines: Il revint souvent à Quillan respirer l'air pur de ses jeunes années, randonner dans la Haute Vallée, redécouvrir son histoire et ses châteaux, ses traditions dont il s'inspira dans ses relations historiques et journalistiques. Il a enfin écrit une histoire de Quillan malheureusement non publiée mais dont le manuscrit est conservé aux Archives Départementales de l'Aude.
- Alors qu'il venait à Quillan pour l'inauguration de la statue de Félix Armand, fin 1863, il fut malade pendant le trajet, ce qui l'obligea à s'arrêter à Blois; c'est là qu'il décèdera le 27 décembre 1863 à 63ans. Son corps fut amené à Quillan où il repose.
- Sa ville natale a donné le nom de Louis Amiel à la rue qui relie la route de la Coopérative au chemin des Chapeliers, derrière la gare; voir notice sur cette rue.
(=> d'après notamment "Biographies Limouxines" notice XXXI "Louis Amiel de Quillan, Feuilletoniste" L. A. Buzairies; Limoux, Boute, 1865).
PASCAL AMIEL dit LA RIBOTTE (11) :
Cet audois né à Saint-Marcel en 1796 de Pierre Amiel et Gabrielle Arnaud, fut viticulteur à Capestang (34). Il fut l'une des nombreuses victimes à travers la France du coup d'état du 2 Décembre 1851 qui imposa Louis-Napoléon Bonaparte, le neveu du grand Napoléon, comme Empereur des Français. Comme beaucoup de français attachés à la République (IIème, 1848-1851) il osa ne pas accepter ce coup de force et le nouveau régime impérial le condamna en 1852 à la déportation au bagne de Cayenne, en Guyane Française, où il mourut vu son âge assez rapidement, des conséquences du traitement qui y était imposé aux forçats, le 6 Avril 1856.
(=> "Dictionnaire encyclopédique de l'Aude" G. Jean Carcassonne 2010).
Autres CONDAMNES AU BAGNE de CAYENNE :
Voici quelques autre condamnés au bagne de Cayenne :
- Barthélémy Amiel dit Flouret, né à Renneville (31) en 1838, fils de Guillaume et Marie Anduze, il était matelot; condamné en 1855, mort à Cayenne début 1865;
- Ernest Amiel, condamné en 1904;
- Henri, condamné en 1906;
- Pierre Antoine Amiel, né à Ferran (11) journalier, fils de Géraud et Elizabeth Chaland, il fut condamné en 1844 et mourut à St Augustin en Oct. 1856 à l'âge de 45 ans;
- Pierre Amiel dit Amiéli condamné en 1857 mort en Avril 1892 à Cayenne; on notera la graphie de son surnom dont l'expression n'est qu'une forme de son nom;
- Théodore Honoré Amiel condamné en 1903.
GENERAL AUGUSTE JEAN AMEIL (1775-1822) et ses descendants :
De son nom complet Auguste Jean Joseph Gilbert Ameil ce général sera l'ancêtre d'une famille qui donnera de nombreux officiers à la France durant longtemps, il participa à beaucoup de batailles durant l'épopée impériale et fit après Waterloo le bilan de sa vie de militaire: En 15 ans, 78 grandes batailles, 126 engagements mineurs, plus de 800 escarmouches, 4 sièges, 25 blessures, et 33 chevaux qu'il a monté et qui moururent au combat !! Concernant son patronyme, il est fréquent de le voir nommé Amiel dans les récits de guerre napoléoniens comme dans les correspondances militaires : c'est le cas par ex. dans une lettre de Oudinot au maréchal Berthier lors de la Campagne de Russie en 1812 (texte publié par G. Fabry en 1900), le futur général n'était alors "que" colonel du 24ème Régiment de Chasseurs à Cheval.
- Fils d'un avocat au parlement de Paris, mais d'une famille originaire de Bourges, et plus anciennement de la Bresse, noble en tous cas, il entrera "dans la carrière" comme simple soldat d'infanterie le 14 Juillet 1789 dit-on et ne dut tous ses grades qu'à ses actions d'éclat. Simple chef d'escadron en 1805 (major il fait parler de lui en 1806 voir notice Major Ameil plus bas) il sera Colonel en 1809 et Général de Brigade en 1812, une ascension fulgurante qui n'est pas en ce temps-là exceptionnelle. Mais quelque détail conservé de sa vie militaire montrent un personnage à fort caractère et sûr de lui; alors qu'il n'était toujours que major, il fit reparler de sa personne au début de 1809, mais il fut cette fois-ci à deux doigts d'être emprisonné pour une mauvaise discussion qui l'opposa à son colonel le duc d'Arenberg; Napoléon lui-même envoya à son ministre de la Guerre le 11 avril 1809 une dépêche afin qu'il soit déplacé au quartier général du général Montbrun et qu'ainsi il y "fasse oublier ses sottises" répétées; sans doute cette mise à l'écart lui fut-elle enfin profitable puisqu'il obtient la même année le grade de colonel ! Devenu général il commandera la 10ème Brigade de Cavalerie Légère composée de trois régiments de hussards, partie du 3ème Corps de Cavalerie qui prit part notamment à la Bataille de Leipzig en 1813. En 1814, Napoléon abdiquant il sollicite ou accepte la faveur des Bourbons revenant sur le trône. Fait Chevalier de St Louis il accompagne le Comte d'Artois (futur Charles X) à Lyon pour contrer Napoléon qui, par la voie des Alpes, veut rejoindre Paris, pour reconquérir son trône. Mais comme beaucoup d'anciens de la Grande Armée il ne peut que se ranger à nouveau sous le drapeau de l'Empereur revenu. Celui-ci l'enverra à Auxerre en mission; il y est arrêté sur ordre de Louis XVIII et emprisonné à la prison de l'Abbaye, à Paris. Il sera libéré peu après que Napoléon soit rentré aux Tuileries pour les Cent Jours et il participera au chant du cygne napoléonien, la Bataille de Waterloo. Il adresse alors au roi d'opérette revenu sur son trône, une lettre pour justifier sa conduite mais l'Ordonnance royale de Juillet le traduit devant un Conseil de Guerre puisqu'il avait trahi le descendant de l'ancien régime rétabli dans ses droits par les armées de l'Europe monarchique coalisée; il put fuir à temps et mena une courte vie d'errance en Europe. Alors qu'il s'apprêtait à partir pour la Suède se mettre sous la protection du Maréchal Bernadotte devenu roi de ce pays, il fut arrêté à Lunebourg (Princ. de Hanovre) et prévenu de haute trahison il est condamné à mort en Nov. 1816 mais la sentence ne sera pas exécutée. En effet, une ordonnance royale de 1821 lui appliquera l'amnistie accordée par une loi de Janv. 1816 et il pourra rentrer dans ses droits, titres et honneurs, mais pour peu de temps. Il fut fait Grand Officier de la Légion d'Honneur le jour-même de son décès le 16 Septembre 1822 (il aurait été en retraite le 24 Octobre suivant); Napoléon Ier l'avait fait Baron d'Empire (Lettres Patentes du 9 Mars 1810), titre qu'il retrouva et transmit à ses descendants jusqu'à nos jours; il était aussi, cela ne nous étonnera pas, Chevalier d'Ordres Royaux, français comme étrangers.
(=> "Biographie des célébrités militaires des armées...de 1789 à 1850" C. Mullié; Paris, Poignavant 18..).
- Plusieurs de ses descendants furent militaires (décorés de la Légion d'Honneur); parmi les plus récents barons représentants du nom figure un Commissaire de Bord, Chevalier de la Légion d'Hon., un président des Amis de Napoléon III et Jacques (1919-2011) passionné d'histoire, fervent généalogiste, l'un des fondateurs de la Fédération Française de Généalogie, dont il fut le président.
ETIENNE RAYMOND AMIEL et autre ingénieurs publics (66 et 11) :
- Cet ingénieur perpignanais, en charge des travaux publics, plus connu pour être le fondateur du prestigieux "Mas Amiel", eut dans son travail à trouver une solution, alors qu'il était l'architecte départemental, en 1793, pour franchir la formidable barrière (Falaise du Massif des Corbières) séparant l'Aude et les Pyrénées-Orientales, essentiellement pour des raisons stratégiques en cette période de Révolution Française. Il était en effet impossible de passer aisément (surtout avec des troupes et des canons) de la plaine du Roussillon à la vallée de l'Aude et à l'Ariège, le détour était imposé par le littoral et Narbonne. Le seul endroit possible était d'établir avec difficultés une route d'une largeur convenable passant par le Col de St Louis; ce passage avait déjà en 1719 été approuvé par le maréchal de Brunswick pour la simple transmission des messages entre Perpignan et Bayonne et un 1er aménagement avait déjà eu lieu vers 1780 (voir § suivant). Etienne Amiel trouva la solution à la très forte dénivellation jointe à l'étroitesse des lieux par un pont qui fait passer sa route dessus puis par de beaux virages tout aussitôt dessous en une sorte de boucle ou ellipse; cela fut une réalité en 1845, un exploit toujours noté et à admirer de nos jours (le paysage en plus est magnifique); la route reliant Bayonne à Perpignan en passant au ras des Pyrénées est ouverte en 1851, elle traverse depuis l'Ariège le Plateau de Sault audois à mille mètres d'altitude, plonge dans la vallée de l'Aude à Quillan avant enfin de gagner la plaine roussillonnaise par ce col, car il semblait impossible encore de vaincre le fameux "Défilé de Pierre-Lys", des gorges qui ne laissaient passer que le seul flot de l'Aude depuis toujours et seulement un sentier praticable depuis peu (voir Louis Amiel ci-dessus qui parla du curé Félix Armand qui osa le percer).
- Une quinzaine d'années plus tôt, un autre Amiel ingénieur est cité dans une délibération de la Sénéchaussée de Carcassonne agissant pour les Etats du Languedoc; cet ingénieur était inspecteur des travaux publics du Diocèse d'Alet sur lequel se situe la route; il dressa pour cette assemblée les plans pour construire les ponts de St Ferréol et St Julia situés peu avant le Col de St Louis ci-dessus, dans l'Aude, dans le cadre d'un premier aménagement de cette route stratégique. La même délibération examine aussi les plans des ponts à faire après ce col, entre St Louis et Caudiès de Fenouillèdes, dans la plaine roussillonnaise (cf. Délibération de la Sénéchaussée de Carcassonne du 29/12/1779, Etats du Languedoc, C7604, f°436 bis)..
LOUIS AMIEL, ARCHITECTE :
Fils de l'ingénieur Etienne Amiel précédent, il succède à son père comme Architecte de département des Pyrénées Orientales de 1815 à 1834; il abritera dans sa maison de Perpignan une imprimerie lithographique dont l'initiateur, le peintre Maurin n'obtiendra pas l'autorisation royale en 1817 puis fermera même un mois en 1823. Et c'est finalement Amiel lui-même qui deviendra lithographe. En 1824 il lithographiera les planches d'un ouvrage marquant pour la région, celles du "Voyage pittoresque dans les Pyrénées-Orientales" c'est le tout premier ouvrage qui montre les sites et monuments locaux, une œuvre qui annoncera le romantisme dans le Roussillon.
JEAN-BAPTISTE AMIEL en ESPAGNE
A la fin du XIXème S. en raison de droits élevés sur l'alcool et une crise de surproduction en France, l'industrie des liqueurs et eaux-de-vie va s'implanter en Espagne, très prés de la frontière. Plusieurs maisons sont connues, telle celle de Juan-Batista Amiel et Compagnie fondée en 1900 à San Sébastian mais dès 1904 c'est la faillite. La société est dissoute; pourtant Jean-Baptiste ne s'avoue pas vaincu et dès 1907 une reprise d'activité a lieu avec l'aide de son neveu. Ce nouvel essai constitué de trop maigres capitaux fut sans lendemain, le projet capota en quelques mois !
(=> "Méfiance cordiale. Les relations franco-espagnoles de la fin du XIXème S. à la 1ère guerre mondiale" J.M Delaunay Vol 3 L'Harmattan 2010).
DIONISIO AMIEL-MIGNOT en ESPAGNE :
Avec José Bellver Mateos il dépose un brevet d'invention en 1898, publié la même année dans "Industria e invenciones" T29 pour "refrescar instantàneamente toda clase de liquidos". Quelques années auparavant, le même Amiel déposa en compagnie de Bellver et Torella un brevet d'invention d'un "Appareil pour fabriquer, à l'abri de l'air, les cidres, vins et bières, et régler leur fermentation alcoolique". (cf. "L'Ingénieur Civil" n°76 du 1er Juin 1895). Par ces inventions on entrevoit les progrès scientifiques appliqués à la vie quotidienne, genre qui va se développer et grandement modifier la société au siècle suivant.

Mr AMIELS-OVERWAELE en BELGIQUE :
Avec la qualité de propriétaire, ce personnage fut l'un des dirigeants de l'Académie de Dessin, Peinture et Architecture d'Audenarde, en Flandre Orientale au début du XIXème. Cité surtout pour indiquer la présence ancienne de notre nom en Belgique non francophone, alors qu'existe la forme Ameel(s) adaptée à cette langue.
ALEXIS AMIEL en GUYANE FRANCAISE :
Alors que l'esclavage va être définitivement aboli en 1848 (supprimé par la Révolution de 1789 il avait été rétabli par le Premier Empire), c'est une pratique courante dans nos colonies, autant dans les Caraïbes qu'en Guyane ou à la Réunion. Alexis Amiel fut en Guyane, en plein XIXème S. l'un de ces propriétaires terriens qui exploita des esclaves jusqu'en 1848.
JEAN-BAPTISTE CASIMIR AMIEL à LA REUNION : Voir article sur les Amiel d'Aurignac (personnages remarqués I).
Cet homme est membre de la famille Amiel d'Aurignac dans la Haute-Garonne (région de St Gaudens). Il est né le 14 Ventôse An IX (soit le 5 Mars 1801) de Simon Amiel, officier de santé (plusieurs descendants seront médecins à Aurignac). Il arrive à l'Ile-Bourbon (ancien nom de La réunion) en 1824, élit domicile à St Louis, alors greffier il acquiert pas mal de terres et devient surtout propriétaire de 14 esclaves (suivant le recensement de 1847). C'est lui qui sera l'un des fondateurs de la Banque de La Réunion. Par là aussi l'on entrevoit qu'un monde se termine...enfin.
VIL AMEIL historien d'art espagnol :
Ce personnage dont ce qui paraît être le prénom est peut-être un diminutif de Vilar ou Villar, donc un partie de son patronyme (on connait beaucoup de localités en Espagne formées par la réunion de Villar et Amiel, cf. toponymie des Amiel) fut un historien d'art. Il a notamment dirigé un groupe de cette discipline et publié une 'Espagne monumentale' avant 1845.
JEAN-BAPTISTE AMIEL Journaliste ariégeois (09) :
Il s'agit là de cet exilé à Jersey, compagnon d'exil de Victor Hugo dont j'ai parlé dans la page personnages remarqués 1. Il signait ses articles "Amiel de l'Ariège" et créa une 'feuille' d'informations à Pamiers puis fut le rédacteur de 'L'Avenir de l'Ariège" journal intransigeant comme il en exista à la même époque dans beaucoup de départements frondeurs du sud de la France; souvent d'une durée limitée à quelques années voire seulement à quelques numéros, ils exprimaient généralement d'une manière radicale les opinions de leurs rédacteurs à l'exemple des feuillets imprimés durant la Révolution par les différents clubs de réflexion politique.
(=> "Histoire des Ariégeois" H.-L. Duclos , Didier 1886).
Les AMIEL Maires de MONTESQUIEU-LAURAGAIS (31) :
Le 1er Maire de cette commune dès la Révolution fut en 1790 (puis encore en 1799) Dominique Amiel. Quelques temps plus tard ce fut au tour de Emmanuel Amiel en 1808 qui le sera jusqu'en 1819; enfin en 1838, Auguste Amiel occupera la même fonction de 1838 à 1850: Belle succession pour les débuts de la démocratie dans cette localité lauragaise de la part de trois membres d'une même famille amielienne au cours de régimes très différents : Consulat puis Ier Empire lequel fut suivi de Restaurations successives de l'ancien régime et enfin de l'éphémère IIème République de 1848, décapitée par son seul président autoproclamé Empereur dès 1851.
ANDRE AMIEL SCULPTEUR (31) :
Il s'agit d'un sculpteur toulousain de la fin de ce siècle. Il a notamment sculpté en 1887 le profil de l'Abbé Lasserre curé d'Alet-les-Bains de 1876 à 1897.
Les AMIEL Chevaliers de la LEGION D'HONNEUR nés av. 1900 : date de nomination entre ( ) source : Base Léonore du Ministère de la Culture :
- Clément Adolphe, Lieutenant au 2ème Rég. de Cuirassiers né en 1830 à Ax-les-Thermes (1872)
- Adrien Marius né en 1888 à Oran (Algérie Française)
- Antoine, né en 1857 à Carcassonne, industriel à Chalabre (1937) de la famille de Jean-Louis Amiel (voir notice)
- Antoine, Célestin, né à Fanjeaux en 1894
- Antoine Firmin, Maréchal des Logis au 19ème Rég. d'Artillerie, né à Vicdessos (1871)
- Aristide François, s/s Lieutenant au 83ème Rég. d'Infanterie, né en 1892 à Pamiers (1921)
- Barthélémy Antoine, agent technique à la Dir. des Travaux de la Marine, né en 1866 à La Ciotat (1921)
- Charles Marie, Capitaine au 24ème Rég. de Dragons, né en 1841 à St Malo (1889)
- Cyprien Pierre Henri, Chef de bataillon au 15ème Rég. d'Infanterie né en 1859 à Bessan (Chevalier 1905), Officier en 1916 par Arrêté du Ministère de la Guerre
- Etienne Laurent, Lieutenant de Chasseurs à Cheval, né en 1787 à St Félix (31) (1815)
- François Isidore Léonard Victor, Chef d'Institution à Paris, né en 1807 à Villeneuve sur Tarn (1864) (voir notice)
- François Jacques, 1er Maître Mécanicien des Equipages de la Flotte, né en 1829 à Digne (1871)
- François Marius, né en 1893 à Cazenave (09)
- Georges Laurent né en 1895 à Carcassonne, Chef de Section Télégraphie Maritime (Chevalier 1938), Officier en 1951 Directeur Régional des P.T.T. à Limoges, décédé en 1963.
- Henri François né en 1907 à Paris
- Henri Jean Joseph né en 1891 à St Thébeuf (34)
- Henri Joseph François né en 1881 à Béziers
- Jean, né en 1888 à Carcassonne (le libraire-éditeur ?)
- Jean Baptiste Nicaise, né en 1783 au Plan (31) Gendarme à Cheval à la Compagnie de Gendarmerie Royale de la Haute-Garonne. Il fut Chevalier de l'Ordre Royal de la Légion d'Honneur en 1807 (??!) décédé au Plan en 1841
- Jean Martin Théodore Michel Frédéric Chef de Bataillon au 84ème de Ligne, né en 1812 à Béziers Officier en 1892 (voir notice plus bas).
- Jean Toussaint né en 1869 à Labastide de Bousignac (09) Contrôleur des P.T.T. Chevalier en 1889
- Joseph Emile Zéphirin né en 1824 à Curvale (81) Professeur des Universités de 1844 à 1895, industriel en Côte d'Or, il fut aussi un homme politique, Conseiller Général du canton de Seurre de 1871 à 1892 (1896) (voir notice)
- Joseph Henri né en 1878 à Brest
- Louis Elie Augustin, Lieutenant à la 22ème Comp. du 297ème Rég. d'Infanterie né en 1888 à Marseille (1920)
- Marie Guillaume Roch Denys né à Villegailhenc en 1894 (1936) il s'agit de l'écrivain de théâtre (voir notice)
- Marius Barthélémy né en 1869 à Toulon Ingénieur de 1ère classe des Travaux de la Marine (1926)
- Marius Raymond Baptiste Capitaine au 7ème Rég. d'Infanterie né en 1873 à Alzonne (1920)
- Michel, né en 1790 à La Ciotat, Caporal au 2ème Rég. d'Infanterie de la Garde Impériale (1814)
- Philippe Chef de Bataillon au 23ème Rég. d'Infanterie Coloniale né en 1875 à Pamiers (Chevalier 1900) Officier en 1915
- Salvy Marie né en 1897 à Alaigne (11) simple soldat au 98ème Rég. d'Infanterie (1939)
- Simon Marie, Président du Tribunal de Commerce de St Gaudens né en 1782 à Aulon (31) (1850) (voir notice des Amiel d'Aurignac)
AMIEL comme pseudonyme d'un ARAGO :
La famille célèbre des frères Arago était originaire d'Estagel, dans les Pyrénées-Orientales. Vous savez que le nom Amiel y est assez répandu; c'est sans doute ce qu'a remarqué aussi l'un de ces frères, Etienne. Son 1er pseudonyme (car il en eut pas mal) fut simplement Rago; c'est sous ce nom qu'il collabora avec Balzac. Ils se séparent et Arago devint un vaudevilliste, tour à tour romancier et journaliste ! Pour "Le Siècle" il écrivit des nouvelles sous plusieurs pseudo dont celui de Destagel; sous celui de Ernest Amiel il signa des articles dans "L'Avenir National" où il assurait une chronique théâtrale. Cet homme fut le maire de Paris pendant le désastreux siège de la capitale en 1870.
(=> "Dictionnaire des pseudonymes" G. d'Heylli; Paris Dentu 1887).
AMIEL Grognards du Ier Empire :
Ce sont de rares soldats napoléoniens trouvés; l'un dont je n'ai pas le prénom fut un soldat dragon lors de la Campagne de 1805 où il sera malheureusement tué; le second se nommait Jean-Gabriel Amiel, né à Toulouse en 1776, il suivit toute l'épopée de Napoléon Ier et poursuivit sa carrière sous la Restauration; finissant sa carrière comme fusilier vétéran à la 19ème compagnie, il est l'un des quelques 60 bénéficiaires d'une ordonnance du roi Louis-Philippe Ier de 1835, qui attribue à ces braves une pension de retraite; il fit selon l'état des services, 36 ans sous les drapeaux dont 6 de campagne (guerre).
(=> pour le 1er cité : "Historique du 9ème Régiment de Dragons" M. Martinet; Ed. Hamel, Paris 1886).
MAJOR AMEIL futur général mais tête brûlée :
Le futur Général et Baron du Ier Empire dont je trace la carrière dans un article ci-dessus n'était encore qu'au début de ses exploits. C'était à la fin de la Campagne de Prusse, en Novembre 1806. À la suite de la prise de Lübeck et de la reddition de Blücker qui ne garda que des débris de son armée (18000 prisonniers), le Major Ameil, du 5ème Régiment de Chasseurs à Cheval, à la tête d'un escadron de 80 cavaliers, poursuivant des détachements prussiens échappés, pénétra hors du territoire effectivement conquis et arriva jusqu'à l'Elbe. Il y fit quelques centaines de prisonniers (cf. Mémoires de Bourienne & "Le Moniteur" du 21 Nov. 1806). Surpris de cette violation de territoire méprisant les lois de la guerre de ce temps, les magistrats de la ville de Hambourg voulurent fermer leurs portes aux belligérants. Mais avant qu'ils en délibèrent les français et les prussiens poursuivis sont dans leurs murs et les français font encore une trentaine de prisonniers. Les villes de Hambourg et Brême seront les dernières conquêtes françaises de cette Campagne.
Dans ses Mémoires (Tome VIII, p.163) Bourienne fait un portrait peu flatteur du Major Ameil qu'il considère plus comme un chef de partisans qu'un Officier, un meneur de brigands dont les troupes avaient tout pillé sur leur passage, lui-même ne "songeant qu'à piller la banque" voler des valeurs. Et Bourienne lui-même serait parvenu à l'intimider en lui promettant le courroux certain de l'Empereur Napoléon. Il l'aurait enfin déterminé à quitter la ville après y avoir revendu son butin de guerre, notamment les chevaux pris aux hussards prussiens.
Cette retraite du Major Ameil coûta parait-il au Sénat de la ville la somme de 36.800 marks !
(=> "L'Allemagne française sous Napoléon Ier" G. Servières; Paris, Perrin 1904).
Un AMIEL Franc-Maçon à Paris :
Parmi d'autres signalés (notamment à Caen) cet Amiel est cité comme appartenant à la Loge de Paris dans un supplément à "La France maçonnique" de Leo Taxil en 1889 (réf . Téqui, Paris 1889). Une autre référence cite le nom plus précis de Louis-Paul Amiel, Maître-tailleur Boulevard de Strasbourg à Paris qui est indiqué comme Maître-maçon et appartient à la Loge "Les Admirateurs de l'Univers", située Rue Cadet, en 1895 (réf. "Revue religieuse politique & scientifique" n°16, Avril 1895, paris).
ARMAND AMIEL Patron papetier près de CASTRES (81) :
Descendant probablement de ces Amiel ouvriers-papetiers du même lieu dont je narre une grève en 1788 (cf. pages temps modernes). Ayant son moulin papetier aux Salvages, commune de Burlats, sur l'Agout, dans la région tourmentée et riche en eau du Sidobre, il exerce sa profession dans la 2ème moitié de ce siècle. Son papier à en-tête mentionne qu'il n'utilisait que du "pur chiffon". (=> "Polylexique méthodique - dictionnaire des Arts Graphiques" T. II Desormes & Basile 1897).
Jean-Baptiste Augustin AMIEL DE MERINDOL et Henriette Félicité AMIEL DE PAILHES pensionnés :
Sous le règne de Louis-Philippe Ier, Roi des Français (1830-1848), la noblesse reprit du poil de la bête si je puis dire et fut sinon rétablie dans ses prérogatives antérieures à la révolution, du moins généreusement compensée des malheurs qu'elle entraîna (et récompensée même).
- Jean-Baptiste Amiel de Mérindol, riche personnage de la fin de l'ancien régime, fut un créancier du Dauphin de France, père du roi Louis XVI. Il obtient une pension (n°144) d'un montant de 2400 F. au titre des dettes de l'ancienne liste civile, créance pour laquelle il avait obtenu une pension de 12.000 F. par arrêt du Conseil du Roi. La famille qui descend de lui est toujours connue de nos jours; s'y est ajouté une origine supplémentaire, ce sont maintenant les Chambellan Amiel de Mérindol.
- Henriette-Félicité Amiel de Pailhès, née Dornant, en tant que veuve d'un émigré de la vieille famille ariégeoise noble Amiel de Pailhès reçoit quant à elle la pension n°143 d'un montant de 900 F.
(=> "Liste générale des pensionnaires de l'ancienne liste civile avec....dressée en exécution de la loi du 23 Décembre 1831" Paris, Imprimerie Rotale 1833).
ANDRE AMIEL Père de Denys à VILLEGAILHENC (11) :
Peut-être apparenté au "maistre d'hostel" Pierre Amiel du XVIIème S (voir ce nom), en tous cas lointain parent d'Henri-Frédéric Amiel, André Amiel fils de Pierre et de Clérie Blaquières était une figure de Villegailhenc: Il jouait comme organiste lors des cérémonies à l'église et participait comme membre à la Société des Sciences Naturelles de Béziers et à la Société Archéologique, Scientifique & Littéraire de la même ville (au moins entre 1900 et 1932); il fit bien avant par exemple une communication d'acoustique sur "Des sons résultants" publiée dans le Bulletin de la Société en 1879-80. Avec son épouse Augusta Amiel-Lapeyre (voir ce nom) il fut le parrain d'une cloche de l'église de son village et président de la Société de Secours Mutuel locale. Il est surtout le père du dramaturge Roch Denys Amiel bien connu surtout pour avoir fait les beaux jours du Théâtre St Georges à Paris durant l'entre-deux guerres et même après. La maison qu'il habitait dans la localité et où est né Denys est de nos jours une agréable maison d'hôtes qui a gardé le nom d'Amiel. Les autres enfants de André et Augusta Amiel furent Pierre, Judette, Colette et Jean Amiel.
AUGUSTA AMIEL-LAPEYRE Mère de Denys AMIEL à VILLEGAILHENC :
Epouse d'André Amiel (ci-dessus) Mme née Lapeyre est connue pour avoir composé trois recueils de pensées. Trente ans durant et au crayon dans de tous petits carnets que l'on aurait plutôt utilisé alors pour noter les emplettes à faire ou des notes à propos des tracas du ménage, Augusta nota tout ce qui, bousculant son existence retirée dans le modeste village d'alors, s'imposait à elle comme clés de lecture de sa vie quotidienne. Ce faisant, elle a sensiblement débordé la pensée unique de son milieu privilégié, de son temps comme de sa condition. Ce thème poétique des pensées fut en faveur à son époque, il n'y a qu'à lire par ex. ce qu'a pu produire Henri-Frédéric Amiel sur ce thème. Le premier de ces recueils de pensées fut préfacé par le poète Francis Jammes, il lui permit d'être lauréate de l'Académie Française en obtenant le Prix Montoyon, un prix estimé; il l'évoquait ainsi : Une femme possédée par le génie de ses pensées au fond d'un village de l'Aude. Elle est arrivée à cette haute production sans effort au cours d'une vie couleur de feuille d'automne. Les yeux grands ouverts sur le ciel intérieur. Pour le second de ces recueils, le référent local audois de la Société des Gens de Lettres, le Dr Girou écrira ces quelques lignes à son propos ; Le petit livre remarquable, si lourd de pensées, 'Les Pensées Sauvages', de Mme Augusta Amiel-Lapeyre est de la même essence que la première série que préfaça Francis Jammes: maximes composées de résignation chrétienne, de douce philosophie et d'intime poésie.
(=> réf. Girou "Annuaire des Gens de Lettres" 1932, Ed. Figuière, Paris).
Voici quelques 'pensées' que j'ai sélectionnées en rapport avec notre sujet : Les heures qui peuvent contenir les plus grandes choses sont les plus courtes; L'amour est la nostalgie inconsciente du ciel; L'homme éveillé choisit ses rêves, celui qui dort les subit; Ceux qui ont la prétention de tout savoir n'ont pas souvent le talent de tout comprendre; Les "nouveaux riches" de la pensée puisent dans les trésors littéraires du passé; Ne dédaigne pas les phrases, les pensées qui semblent usées par le temps, fouille-les : elles te montreront la vérité en un relief puissant; Les portes des vieilles maisons, comme celle des vieux cœurs sont les plus accueillantes; et surtout celle-ci : Ensevelis sous les siècles, nous découvrons de temps à autre des prénoms anciens et les dépouilles de leur vétusté. Ainsi transformés nos petits-enfants les reçoivent. Et nos demeures retentissent de "noms nouveaux". Voilà une vision joliment poétique du travail que j'effectue ici, bien qu'elle ne soit pas vraiment conforme à l'onomastique patronymique.
JACQUES-AUGUSTE AMIEL :
Ce nom est noté comme sociétaire de la Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique (Sacem) en 1882.
(=> "Le Ménestrel", journal hebdomadaire n°33 du 16 Juillet 1882).
J-F & Veuve AMIEL Editeur tarnais (81) :
Jean- François Baptiste Amiel était un éditeur, imprimeur et libraire de Gaillac qui obtint son brevet (permis) d'édition en 1856. Celui-ci décédé sa veuve reprend son activité et éditera notamment des séries de cartes postales bien connues par les cartophiles de nos jours avant et autour de 1900.
JEAN MARTIN.....AMIEL Fouriériste (34) :
De son long prénom complet Jean Martin Théodore Michel Frédéric Prosper Amiel, il est né à Béziers le 20 Décembre 1812 et meurt à Paris le 6 Avril 1877. Il est le fils d'un propriétaire foncier biterrois et déroulera une carrière militaire exemplaire qui l'amènera au grade de Commandant; il sera élevé au grade de Chevalier (1853) puis Officier de la Légion d'Honneur (1862). Mais ce n'est pas pour ses faits d'armes qu'il doit être remarqué. Il sera surtout un ardent disciple de Fourier, surtout dès lors où il prend sa retraite d'officier de l'armée vers la fin du Second Empire. Il va alors s'installer à Montblanc (34) village très amielien comme on le sait par ailleurs et où se trouve sans nul doute des Amiel de sa famille.
Charles Fourier, philosophe utopiste, fut le théoricien socialiste français du premier tiers du XIXème S. Il préconisa une organisation sociale originale, communautaire, composée de sociétaires, le phalanstère, unité autonome de vie et de travail et écrivit une théorie sur le "Nouveau Monde Industriel & Sociétaire" en 1829. Amiel se passionnera pour ces idées nouvelles et à la suite de nombreux disciples de Fourier, il s'abonnera à plusieurs revues fouriéristes comme "La Science Sociale". En 1875 il quitte Montblanc pour Paris et il reçoit alors régulièrement "Le Bulletin du Mouvement Social". Il se prépare en 1877 à participer au banquet phalanstérien organisé pour le 9 Avril par l'Ecole Sociétaire quand il meurt inopinément trois jours avant.
Lors de ce banquet furent prononcés ces quelques mots à sa mémoire : "Un trait qui caractérise le Commandant Amiel vous permettra de juger de l'homme que nous avons perdu : A la noce d'une de ses parentes, entre tous les cadeaux qu'il offrit à la jeune mariée, il avait pris soin de joindre le traité sur l'association industrielle de Fourier". (cf. Archives de la Préfecture de Police de Paris, Ba 1035, rapport de police du 10 Avril 1877). Le fouriérisme passera de mode, mais nous en avons gardé quelques formes dont la coopération.
(=> d'après le Dictionnaire biographique du fouriérisme; notice internet Mai 2013, art. 1099, site charlesfourier.fr).
GEORGES AMIEL de ST GIRONS (09) :
Ecrivain ariégeois il collabora à l'hebdomadaire de St Girons "La Montagne" qui publiait contes, nouvelles et poésies.
ROMAIN AMIEL à VALENSOLE ('04) : (il finit sa carrière comme magistrat à Marseille et meurt en 1908 voir articles journaux)
Cet ancien Procureur de la République à Valensole en 1889 fut membre du sous-comité départemental de Digne formé comme partout en France pour l'organisation de l'incroyable Exposition Universelle de 1889; manifestation d'une ampleur rare refaisant de Paris le centre du monde en commémoration du 1er centenaire de la Révolution de 1789 qui apporta, du moins ce fut le souhait, le culte de la Liberté à tous sur la Terre, une utopie toujours actuelle.
(=> "L'Universelle Exposition de 1889 illustrée" Paris 1887).
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