Des AMELII à CARCASSONNE au XIème - XIIème S. :
Alors qu'un Poncius Amieli est noté dans une charte de Lagrasse concernant le vicariat de Malves, in Carcassona Civitate, un acte de l'évêque de Carcassonne Arnaldus, datée de 1095, cite de nombreux Amelii carcassonnais : Poncio filio Amelii (le même ?) Ameli de Carcassona (qui semble être un seigneur local), Père Ameli, Bernardi Amelii, un Amelii tout court, Amelii Carbonelli, Amelii Faber, Père Amei, Amei, Stevan (sic) Amelii, Ameli Cornel, Stephano Ameli, Raimon Amei, Guillem Amei de Serad, tous concernés par des dons de terres au bénéfice de la cathédrale St Celse et St Nazaire de Carcassonne (qui était dans la Cité, de nos jours basilique).
(=> "Mémoires de la Soc. des Arts & Sc. de Carcassonne" Vol. I; Pomiès, Carcassonne, 1849).
Par un échange de terres entre le prévôt de N-D (de l'Abbaye) de Carcassonne et les chanoines de la même cathédrale daté de 1116, on apprend que Stefanus (Etienne) Amelii et Poncius (Pons) Amelii possédaient des terres à Vila Alba (Villalbe, communauté au sud-ouest proche). (parchemin Arch. Dép. Aude G76, n°1bis).
Les AMIEL à FANJEAUX et sa région et le CATHARISME :
On a pu voir que le nom Amiel quand il est proche de l'hérésie, est aussi souvent trouvé dans la région de Fanjeaux, en Lauragais audois, surtout dans les premières décennies du XIIIème S. Les idées cathares s'implantent profondément dans les maisons de Fanjeaux et alentour, féodales comme paysannes, on y entend les prêches de l'évêque Guilhabert de Castres et de parfaits moins célèbres, cet homme reconnu dirigeant lui-même les maisons hérétiques des communautés à Castelnaudary comme à Fanjeaux. C'était encore un temps béni si je puis dire pour le catharisme. Il faut citer ici l'une des multiples "disputes" (confrontations pacifiques d'idées) qui eurent lieu en Lauragais comme celle qui opposa cathares et vaudois (autre hérésie du temps) qui eut lieu vers 1206; Pons Amiel qui était notaire de Miraval-Lauragais dit 37 ans après, en 1243, y avoir assisté : c'est la preuve que ces joutes verbales furent non seulement nouvelles mais aussi remarquables, correspondant à l'esprit local et passionnantes pour les auditeurs. Des auditeurs qui étaient bel et bien questionnés par la théologie : Bernard Amiel qui était un "escholier", comprendre étudiant, jeune, témoigne que passant un jour par le chemin qui longeait l'hôpital de Laurac-le-Grand, il entendit deux truands (des mendiants) recueillis sans doute dans cet asile de mendicité, qui discutaient sur l'Eucharistie et la valeur de l'hostie consacrée, de la présence réelle du corps du Christ donc. Voilà une preuve de l'esprit libre en matière religieuse qui régnait alors dans ce coin, qui avait pénétré les couches les plus humbles s'il en est de la société; personne alors ne craignait d'émettre dans les lieux publics, des doutes sur les dogmes, ô combien sacrés et intouchables de Rome, et celui-ci touchant à la présence réelle était crucial (on le saura quelques siècles plus tard avec le protestantisme). Il suffisait que quelques membres influents cathares introduisirent ces idées, elles seront ensuite acceptées souvent collectivement, hommes et femmes, parents et enfants et se transmettront par l'éducation d'une génération à l'autre; les exemples sont nombreux dont la famille du seigneur Raymond Amiel de Fanjeaux ou celle d'Amiel du Mortier de Lacassaigne chez les nobles, des Amiel plus simples à Miraval, Pexiora, Bram, Villasavary, Mas-Stes-Puelles notamment. Mabilia qui était l'épouse d'Amiel du Mortier déclara en 1246 qu'avant 1215 elle avait vu à Fanjeaux et ailleurs les hérétiques vivre en toute liberté et qu'elle était en relation avec plusieurs nobles dames parfaites chez qui elle allait, sortes de couvents de femmes hérétiques, et que souvent elle réunissait chez elle d'autres dames de Fanjeaux. On sait que tôt les albigeois s'organisèrent en communautés de vie notamment dans le comté de Foix attenant quasiment au Lauragais une fois passé la Piège, ces "hospicia hereticorum" comme les appelait en latin l'église romaine, étaient visitées par les seigneurs locaux qui apportaient leur aide, c'est le cas de Guillaume Amiel de Pailhers dans les années 1205-1220. Il est certain que cette religion égalitariste ne connut pas les classes sociales, elle les pénétra toutes, des plus humbles aux plus élevées. Ce n'est pas du tout un hasard si le futé et futur St Dominique de Guzman s'installa rapidement à Fanjeaux, rayonnant depuis ce centre névralgique sur la région lauragaise, Sœur Sourire il y a un demi-siècle en fit même un tube international "en tous chemins en tous lieux, il ne parle que de Dieu..." ! Du coté cathare c'est quand même là aussi qu'Esclarmonde, sœur du comte de Foix tint à être officiellement "hérétiquée"; Dominique répondra depuis le lieu emblématique du 'Seignadou', la plate-forme fanjuvéenne dominant la plaine, par la vision de trois boules de feu représentant la Trinité, qui vinrent se poser au lieu de Prouille, Dieu lui désignant ainsi l'endroit où il voulait voir sa gloire, catholique bien sûr, resplendir; il lui confirmera son aval pour ses thèses théologiques lors d'un retentissant miracle d'une ordalie par le feu par lequel les écrits du sage Dominique furent divinement sauvés et cela par trois fois alors que ceux de ses détracteurs cathares y périrent, lors d'une dispute à Fanjeaux même; le grand Fra Angelico en fit le sujet de l'une de ses peintures. Enfin Dominique installera à Prouille ses premières femmes cathares repenties, leur réunion en une communauté devenant l'embryon de son ordre éponyme qu'il créera officiellement quelque temps plus tard à Toulouse où le siège est demeuré depuis.
(=> "Etudes & doc. sur l'histoire religieuse, économique et sociale du Languedoc au moyen-âge" par Jean Guiraud, prof. à l'Univ. de Besançon, Paris, Pitard, 1907 ; "Cartulaire de N-D de Prouille" précédé d'une étude sur l'albigéisme languedocien aux XII et XIIIèmes S., T. I)
EN RAMONS AMELS scribe toulousain :
On a conservé de sa main des actes passés par le comte de Toulouse Raymond ou par l'évêque de la même ville datant du début du XIIIème S. En 1206, il rédige par exemple en langue romane (c-à-d en occitan), et signe de ce nom amielien aussi vernaculaire, une charte comportant une 'endenture' (marge coupée par une ligne brisée) pour le partage de deux serves entre un homme et une femme par laquelle les deux seigneurs se garantissent réciproquement la possession de leur dot (il faut sans doute comprendre l'autorité sur leur progéniture). La signature du scribe Amiel (car c'est bien ainsi que ce nom est traduit en français par les chartistes) est suivi de "qui cartam istam scripsit" soit "qui a écrit cette charte". (cf. Bibliothèque de l'Ecole des Chartes T. IV, Paris, 1847-48).
PIERRE AMIEL DE BRAU (11) :
Ce personnage dont on ne sait rien sinon qu'il est un limouxin (Brau est un toponyme de la commune de Cournanel près de Limoux) est cité dans l'enquête inquisitoriale effectuée par l'Inquisition de Toulouse en 1244, suite au meurtre, impensable alors, des inquisiteurs en tournée alors qu'arrivés en fin de journée le 28 mai 1242, et endormis dans une salle du château d'Avignonet, ils se reposaient de la fatigue de leur tournée inquisitoriale. Ce meurtre sordide pour les catholiques, pleinement justifié pour les seigneurs faydits, ayant entraîné ou précipité le siège de la citadelle cathare de Monségur, dont la reddition allait conduire au Traité de Paris, et finalement à la mainmise du roi de France sur toute la région languedocienne et à la destruction programmée du catharisme.
GUILLAUME AMIEL Viguier (11) :
Cet homme est indiqué dans les actes comme Viguier de la ville de Limoux en 1191 & 1193. A ne pas confondre avec le viguier royal qui ne sera mis en place qu'au XVIème S., ce viguier-ci est le représentant du seigneur, ici du vicomte de Carcassonne, il agit selon ses ordres en ses lieu et place.
Les AMIEL de LIMOGES - BERNARDET-ELIE AMIEL Bienfaiteur des lépreux (87) :
Déjà en Août 934 une donation à l'église de Limoges comportant 12 signataires indique celui d'un Amelius. Plus tard Amiel ou Ameilh, d'Amelius sera un nom connu bien connu en Limousin et à Limoges; une très ancienne famille de marchands y est installée dès le XIIème S.; elle habite encore au XIIIème S. le "château" de Limoges et le bourg St Martin si l'on en croit le Livre de Raison d'Etienne Benoist daté de 1426 (publié par L. Guibert; H. Ducourtieux, 1882).
Bernardet-Elie Amiel est probablement de cette famille, en tous cas c'est un brave homme; il concède en 1217 la moitié du Bois "deu Botardeu" à Dieu, en la personne du prêtre Jean de Vatavespres, et aux pauvres lépreux de la Maison-Dieu (hôpital); ce lieu étant destiné à devenir une maladrerie, à la condition que "les malades devront observer pour l'avantage commun certaines règles" de vie.
(=> Fonds des archives de l'Hôpital de Limoges, B10 publié par A. Leroux in Chartes & Chroniques p.66; "Les lépreux et les léproseries de Limoges" L. Guibert; Limoges, Duciurtieux & Gout 1905).
Par un acte du XVIème S. on sait qu'en janvier 1531 le siège de l'administration municipale de Limoges (Consulates castri) fut transféré dans une maison de la rue Fontgrouleu; maison qui avait appartenu à la famille Amiel (depuis Hélie Amiel le Vieux) "inter quandam domum que fuit Helie Amelii senioris, in quanunc tenetur Consulates castri, ...". Le prénom Elie (Hélie) est marqueur de cette famille Amiel de Limoges.
Enfin les Chroniques de St Martial de Limoges sont riches de nombreux Amiel. Voici ceux qui sont cités pour l'année 1226 : Bartholomeus et Stephanus Amiels, Helias Amiel dont le prénom deviendra marqueur, Hugo Amiels.
(=> pour ce dernier § : "Chroniques de St Martial de Limoges" Société de l'Histoire de France, Vol. 167; Renouard, Paris, 1874).
BERNARD AMIEL Commerçant-Boucher de NARBONNE (11) :
Le nom de Bernard Amiel apparait plusieurs fois au début du XIIIème S. dans les actes de la ville. C'est un riche bourgeois et notable narbonnais qui parvient par sa fortune à acquérir des biens dans la ville et en dehors même des seigneuries !.
Par un acte du 6 des ides de décembre 1205 il rachète pour 9000 sols melgoriens le Moulin de la Clotte qui était là où est la promenade du Bourg, près du Pont des Marchands, ce qui prouve bien en passant que l'Aude coulait encore alors en ville. Il le mettra dans la corbeille de mariage de son fils qui se marie le 8 des calendes de mai 1221 et là on sait par l'acte que ce moulin était sur le pont et avait deux roues. Il lui attribue aussi "trois des quatre (boutiques) qu'il avait acquises, deux desquelles sont dudit moulin, plus deux mas audit Narbonne, au bourg" ! mais suite à des difficultés fianacières le 4 des ides de juillet 1241 le juge narbonnais adjugea à Agnès, son épouse, pour sureté et hypothèque de sa dot, entre autres biens, le moulin et ses deux boutiques. Agnès meurt et ses héritiers avec Bernard veuf vendront ledit moulin et les deux boutiques pour toujours 9000 sols melgoriens à l'abbaye de Fontfroide le 5 des ides de décembre 1246.
Il parvient à racheter la seigneurie de Villedaigne dont il est peut-être originaire (à ~10km à l'ouest de la ville) et devient ainsi en 1211 feudataire de Simon de Montfort, le baron du nord qui s'est arrogé les terres des seigneurs faydits occitans par la croisade. Bernard Amiel reçut en octobre 1214, par sentence arbitrale, une soulte de 5000 sous melgoriens (de Melgueil) afin de le dédommager soit de la perte de revenus sur le commerce de viande de porc qu'il dut subir, en raison de l'attribution de la leude (droit de vente) sur ces produits à l'archevêque de Narbonne, selon les uns, soit pour le dédommager d'avoir du livrer sa seigneurie nouvelle à l'archevêque en 1213, selon d'autres. On retrouve une dernière fois ce nom en 1224 dans un acte où il est partie prenante pour l'attribution du château de Gaussan (au sud-ouest près de Fontfroide) à Pierre Amiel, le nouvel archevêque narbonnais, dont rien n'indique qu'il fut de sa famille, mais ?
(=> "Livre vert de l'Archevêché de Narbonne" publié par P. Laurent; Paris, Picard 1886).
PIERRE AMIEL Propriétaire carcassonnais :
Le 3 des calendes de mars 1260, Guillaume Perrin, seigneur de la Balme et Vairac (lieux-dits de Camburat 46) fit, en présence de son père, un acte de laudime (droit et/ou consentement du seigneur lors d'une vente foncière) en faveur de Pierre Amiel, d'une maison située au faubourg de Carcassonne. Comme quoi les gens du moyen-âge ne se confinaient pas dans leur cadre local du moins les seigneurs.
(=> "Dict. Univ. de la Noblesse de Fr." T.2 M. de Courcelles; paris 1820-22).
AMILIANUM DE MURETO, de Muret (31) :
Les registres inquisitoriaux créés et surtout connus pour pourchasser l'hérésie cathare ont également servi à pourchasser toutes les autres déviances à caractère religieux de la société, et il en est une qui a bien traversé tous les siècles, je veux parler de la sorcellerie et des diverses croyances dans le "sort " bon comme mauvais. On sait ainsi par ces registres que l'on croyait communément qu'une fourmilière placée dans les fondations d'une maison était censée porter bonheur; ces animaux minuscules si industrieux étaient considérés comme utiles et même bénéfiques par la sagesse populaire ce qui ne pouvait qu'irriter l'Eglise jusqu'à assimiler ce genre de croyance à des superstitions des âges antiques. On attachera de la même façon des pouvoirs aux "mouches à miel", que l'on n'a appelé abeilles que fort tard, voyez ce que j'en dis dans le chapitre sur le symbolisme et le Monde des Amiel. Le témoignage occitan enregistré d'un certain Guiral Godafre, cordonnier de son état est révélateur de ce sujet : Il dit qu'il a entendu "Amilianum de Mureto dicente : Pel ventre de Dieu encarra vos ysshira mal de las formigas que mezeret a la pevazo !" soit "Amiel de Muret qui disait: Ventredieu ! Il vous viendra encore du mal de ces fourmis que vous avez mises dans les fondations ! Un témoignage qui montre bien que celui-là croyait au pouvoir occulte de ces petits animaux, malfaisant pour lui, sans doute bon catholique..
(=> d'après "Actes de sorcellerie concernant la maison" in "De l'abri au palais : la symbolique de la maison à travers les archives" (La maison au moyen-âge dans le midi de la France) A. Charnay; Mém. Soc. Archeo. du Midi de la Fr. , Hors-série 2002, Toulouse).
PIERRE AMIEL Donateur du Temple de VAOUR (82) :
Pierre Amiel sans être noble ni bourgeois possède quelques biens; on sait seulement qu'il est un homme libre; il laisse pour héritière sa sœur Gaucelma, qui, en 1292 confirmera les donations faites de son vivant par son frère à la Commanderie Templière de Vaour. Une donation remarquable pour un homme de sa condition prouvant que, nonobstant ses obligations civiles vis-à-vis de sa sœur, il sut faire preuve de générosité pour ses garanties religieuses dans l'au-delà.
(=> "Bulletin de la Société Archéol. du Tarn & Garonne" T. LXI 1933; Montauban, Forestié, 1934).
BERNARDUS AMELII / IOANNEM AMELII à CARCASSONNE (11) :
Bernard Amiel fut consul de Carcassonne à la fin de l'épopée cathare, en 1328-1329 selon le registre GGG (n°110 r°) de l'Inquisition de Carcassonne (Manusc. du Fonds Doat XXVII).
Jean Amiel apparait, lui, dans le f°120 v° du même registre comme magistrat de l'Inquisition.
Deux PONS AMIEL notaires en LAURAGAIS :
Le notaire de Miraval (de nos jours Mireval-Lauragais) du nom de Pons Amiel racontera que sur la place de Laurac-le-Grand, la vieille cité lauragaise qui a donné son nom au pays, Ysarn de Castres, hérétique reconnu, engagea en 1208 une 'disputatio' publique, sorte de conférence contradictoire, avec Bernard Prim, vaudois, tenant d'une autre vision de la religion différente de celle des cathares; et ce Pons Amiel n'est pas le même qu'un homonyme de la même région, lui aussi notaire, mais à Bram, cité proche de Laurac, et il vécut un siècle plus tard, au début du XIVème S donc. Ils furent sans doute parents, issus de la même lignée familiale car le plus ancien est nommé "le vieux".
GUILHEM AMELIER Troubadour toulousain :
Une difficulté se présente pour ce poète occitan du moyen-âge : En effet ce nom qui a toute sa place dans ces recensions a été porté par deux personnages tout à fait différents pour plusieurs raisons; d'abord ils semblent ne pas avoir vécu à la même époque, l'un étant donné au XIIème S. quand l'autre a vécu au milieu et fin du XIIIème; bien entendu le plus connu est le second pourquoi ? Il a vécu à une époque où ce genre d'activité fut plus répandu et les œuvres mieux conservées et puis surtout son nom est un peu différent quand même; il est régulièrement nommé Anelier et non Amelier; je soupçonne une erreur de transcription involontaire d'un scribe historien français mais sans pouvoir le démontrer, Amelier étant un dérivé d'un plus exact Amelher, cet amandier dont provient, selon une origine, notre nom Amiel. Il y aura donc deux personnages d'à peu près ce nom et celui qui nous intéresse ici bien entendu n'est pas le plus connu, c'est le 1er cité qui, lui, s'est bien nommé Amelier. Sa notoriété souffrira de l'usurpateur involontaire Anelier et il sera bien difficile de parler de lui : peu d'auteurs pour savoir qui il fut.
Voici la seule et courte biographie que lui a consacré l'auteur du dictionnaire ci-après indiqué : Troubadour du XIIème S., il a laissé des 'sirventes' (satires) adressées au Comte d'Astarac, contre les mœurs de son siècle, sur la décadence de la noblesse et de la jonglerie (sans doute parle t-il là des joutes poétiques) sur la tyrannie et l'avarice des grands (seigneurs), contre le clergé et les moines (ce qui est encore possible alors et ne le sera plus du temps du siècle suivant en raison de l'inquisition); ces pièces plus hardies que spirituelles, bien senties donc et sans détours, peuvent servir à faire connaître les mœurs de ce temps.
Guilhem Anelier, lui, est surtout connu pour une Histoire de la Guerre de Navarre en 1276-77 narrée en un poème versifié. Curieusement parmi ses poèmes (mais il se peut qu'il faille l'attribuer plus justement à notre Amelier !) se trouve un "El nom de Dieu, qu'es païre omnipotens" rappelant sans le vouloir, par l'erreur d'une inversion de lettres "le" 'nom de Dieu, lui qui est (notre) père omnipotent', celui que nous avons amplement raconté dans la partie Amiel nom hébreu et juif ! En effet 'el' occitan se traduit par 'lui' et non pas 'le' comme en espagnol ! Quand 'le' se dit en occitan [lou] et s'écrit 'lo' !!
(=> écrit grâce à la "Biographie universelle, ancienne et moderne" T. II, p.35, par une société de gens de lettres; Paris, Michaud, 1811; notice cependant reprise dans "France, Dictionnaire encyclopédique" de Philippe Le Bas, T.I, Lib. F. Didot, Paris, 1840 et entre temps dans "Biographie Toulousaine ou Dictionnaire historique des personnages ....de la ville de Toulouse" par une société de gens de lettres, T. I, Michaud, Paris, 1823).
Des AIMELIUS et AMELII dans le Cartulaire de SYLVANES (12) :
On connait par ce cartulaire de l'abbaye de Sylvanès, les Aimelius suivants : Aimelius filius Guillelme et frater Guilelmi de Reisac, Aimelius Sigerii, Aimelius de Valles. Cette manière romane d'écrire le nom dérive de certaines notations tardives de la littérature latine écrivant 'ai' pour 'ae', ce qui ramène finalement aux sources même du latin. Encore à la Renaissance, Scaliger, dans son Index des Inscriptions de Grüter, conservera cette vieille graphie. Se trouvent dans ce cartulaire aussi les noms de Guidonis Amelii de Pauligno (Guy Amiel de Paulin), d'Amelii Calvet et de Raimundus Amelii.
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