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Revision [18234]

Last edited on 2019-12-12 12:04:20 by JeanLouis
Additions:
Le nom Amelius est présent dès le début du VIIIème S dans la vaste zone entre Pyrénées et Rhin, en Francie occidentale. En effet le vieux nom latin Aemilius est déjà relevé sous cette nouvelle forme dite romane parmi les graffiti d'époque mérovingienne tracés sur l'autel de l'église de Minerve (34) et, bien loin de là, on le trouve par ex. inscrit parmi les noms des témoins d'un diplôme daté de 706 dans le pays de Liège, en Belgique; entre ces lieux bien éloignés on peut relever des Amelius dans le centre de cette Francie. Voici deux exemples concernant deux régions du centre de cette Francie: Dans la vallée moyenne de la Loire, à l'est de Bourges, Baugy est cité dans un acte de 818 de l'abbaye de St Benoît-sur-Loire et on y apprend que ce lieu était déjà administré par un commis du seigneur local, Nivelon, un carolingien comte de Vexin; ce commis appelé "avoué" était alors en prise avec un certain Amelius qui tentait de conserver sa mainmise sur des biens de la "villa" de Baugy, s'opposant au pouvoir délégué à l'avoué Foulchard; il était donc un personnage majeur de cette région. Enfin dans une charte datée de février 906 Elisagar, Adalgarde son épouse et leur fils Amelius vendent à Isarn prêtre de Ste Radegonde de Poitiers, leur alleu de la villa Alexandre du pagus de Poitiers; là aussi on voit que cette famille amelienne était importante déjà dans ce coin.
Deletions:
Le nom Amelius est présent dès le début du VIIIème S dans la vaste zone entre Pyrénées et Rhin, en Francie occidentale. En effet le vieux nom latin Aemilius est déjà relevé sous cette nouvelle forme dite romane parmi les graffiti d'époque mérovingienne tracés sur l'autel de l'église de Minerve (34) et, bien loin de là, on le trouve par ex. inscrit parmi les noms des témoins d'un diplôme daté de 706 dans le pays de Liège, en Belgique; entre ces lieux bien éloignés on peut relever des Amelius dans le centre de cette Francie comme dans cette charte datée de février 906 par laquelle Elisagar, Adalgarde son épouse et leur fils Amelius vendent à Isarn prêtre de Ste Radegonde de Poitiers, leur alleu de la villa Alexandre du pagus de Poitiers.


Revision [18233]

Edited on 2019-12-11 11:18:39 by JeanLouis
Additions:
Grégoire le Grand, né vers 540 fut pape de 590 à 604. Docteur et Père de l'église, l'un des quatre pères de l'Eglise d'Occident (avec St Ambroise, St Augustin et St Jérôme), c'est le pape qui fit passer l'Eglise Romaine de l'Antiquité au Moyen-Age; son nom a été donné à une nouvelle manière musicale de louer Dieu, le chant grégorien qui fut créé en ce temps-là vers Metz. Dans son entourage les membres de la gens Aemilia furent très présents et il est certain qu'il appartint à l'une des dernières puissantes familles romaines. On sait que sa tante Aemilia, comme lui, devint sainte mais ce n'est pas tout. Grégoire semble avoir été selon beaucoup d'auteurs parent du pape précédent Félix III et frère d'un autre nommé Agapitus (Agapet) ce qui n'est pas rien. On peut voir là une sorte de dynastie, cela prouve en tous cas que le gouvernement suprême de l'Eglise appartenait alors à une certaine aristocratie (déjà pourrait-on ajouter si l'on songe aux grandes familles italiennes de la Renaissance). Félix III serait même apparu à la tante Aemilia, c'est ce que raconte la Vita de Grégoire Ier; d'ailleurs Grégoire appelle son prédécesseur (curieusement d'ailleurs) "mon arrière-arrière-grand-père" ou "mon ancêtre". Ce n'est qu'au milieu du XIXème S. que J. B. de Rossi identifia ce Félix III suite à la découverte sous le pavement de la Basilique Romaine de St Paul (hors-les-Murs) d'une tombe collective. Cette tombe rappelle les noms de la famille diaconale de Félix dont les noms de Paula "clarissima Femina", fille du diacre Félix morte en 484 et Aemiliana "sacra virgo" morte en 489, des noms très aemiliens. Avec Gordiana, Tarsilla et Aemiliana on a les sœurs du père de Grégoire qui se nommait Gordien; cet homme fut un sénateur "régionnaire" très religieux mais selon certains non noble. Avec les Gordiens les Aemiliens sont bien encore au devant de la scène romaine, suivant les nouveaux puissants qui ne sont plus les empereurs mais les papes, la situation en vue n'étant plus spécifiquement politique mais plutôt religieuse, et franchement chrétienne même, en cette fin de la romanité occidentale. (cf. "The popes and the papacy in the early middle ages. 476-752" J. Richards; Rontledge & Kegan Paul Ltd, 1979).
Deletions:
Grégoire le Grand, né vers 540 fut pape de 590 à 604. Docteur et Père de l'église, c'est le pape qui fit passer l'Eglise Romaine de l'Antiquité au Moyen-Age; il donna son nom involontairement à une nouvelle manière musicale de louer Dieu, le chant grégorien; et, dans son entourage les membres de la gens Aemilia furent très présents; il est certain qu'il appartint à l'une des dernières puissantes familles romaines. On sait que sa tante Aemilia, comme lui, devint sainte mais ce n'est pas tout. Grégoire semble avoir été selon beaucoup d'auteurs parent du pape précédent Félix III et frère d'un autre nommé Agapitus (Agapet) ce qui n'est pas rien. On peut voir là une sorte de dynastie, cela prouve en tous cas que le gouvernement suprême de l'Eglise appartenait alors à une certaine aristocratie (déjà pourrait-on ajouter si l'on songe aux grandes familles italiennes de la Renaissance). Félix III serait même apparu à la tante Aemilia, c'est ce que raconte la Vita de Grégoire Ier; d'ailleurs Grégoire appelle son prédécesseur (curieusement d'ailleurs) "mon arrière-arrière-grand-père" ou "mon ancêtre". Ce n'est qu'au milieu du XIXème S. que J. B. de Rossi identifia ce Félix III suite à la découverte sous le pavement de la Basilique Romaine de St Paul (hors-les-Murs) d'une tombe collective. Cette tombe rappelle les noms de la famille diaconale de Félix dont les noms de Paula "clarissima Femina", fille du diacre Félix morte en 484 et Aemiliana "sacra virgo" morte en 489, des noms très aemiliens. Avec Gordiana, Tarsilla et Aemiliana on a les sœurs du père de Grégoire qui se nommait Gordien; cet homme fut un sénateur "régionnaire" très religieux mais selon certains non noble. Avec les Gordiens les Aemiliens sont bien encore au devant de la scène romaine, suivant les nouveaux puissants qui ne sont plus les empereurs mais les papes, la situation en vue n'étant plus spécifiquement politique mais plutôt religieuse, et franchement chrétienne même, en cette fin de la romanité occidentale. (cf. "The popes and the papacy in the early middle ages. 476-752" J. Richards; Rontledge & Kegan Paul Ltd, 1979).


Revision [18211]

Edited on 2019-11-25 17:26:03 by JeanLouis
Additions:
Ce 1er évêque amielien, car il y en eut un 2ème vers l'an 1000 (~ 965 à 980), dont le siège est à Tarbes (64)) fut acclamé vers 585; 3ème connu pour ce temps lointain très lacunaire (on ignore tous ses successeurs sauf un jusqu'au Xème S.), il appartenait comme la plupart de ces dignitaires religieux à l'aristocratie d'origine gallo-romaine. Il voyagea beaucoup, on signale sa présence à plusieurs conciles provinciaux du VIème S. souvent éloignés, à Paris, Mâcon (585) et à l'assemblée de Braine dans le Soisonnais (~588). C'est à celui de Mâcon que l'on parla pour la 1ère fois de la "dîme ecclésiastique" qui devait être destinée à la nourriture des pauvres et au rachat des captifs (on sait ce qu'il advint pour des siècles de cet impôt, quant au rachat des captifs heureusement il y eut d'autres moyens). C'est encore à ce concile que fut rendue obligatoire l'observation du repos du dimanche (que l'on cherche maintenant à éradiquer de nos jours !). Il est aussi connu par un fait divers de l'époque qui fit toutefois grand bruit alors, et le mot n'est pas trop fort car tout part d'un cataclysme comme on va le voir. C'est le grand historien et religieux de l'époque Grégoire de Tours qui parle de lui en deux endroits de son Histoire des Francs; une première fois dans son Livre IX (c. VI, p. 396) où il dit qu'il assista au concile de Braine dans le Soissonnais et qu'à cette époque-là, vers 585 ou 587 un aventurier du nom de Désidérius remplissait alors l'église de scandale : il portait de fausses reliques et exigeait pour elles de grands honneurs, trompait le monde par ses simagrées; chassé de Tours par Grégoire lui-même qui en était l'évêque, il vint insulter l'évêque de Paris qui le fit emprisonner. Passons au 2ème passage de l'histoire : Dans le Decem Libri, dixième livre cette fois de son Historia Francorum, Grégoire indique que, dans les années 580 se produisit un effroyable tremblement de terre dans les Pyrénées, ressenti de Bordeaux jusqu'en Espagne, qui "fit jaillir de toutes parts d'énormes blocs de rochers qui roulèrent jusqu'au fond des vallées" selon ce qu'il relate. Ce fort caprice de la terre est certain car il est corroboré par l'écrit d'un espagnol Maxime de Saragosse qui le place précisément en 583. Une conséquence directe en fut la peste et sa propagation, les malheureux non content d'avoir perdu le peu qu'ils avaient, leurs habitats et leurs proches, errèrent et affluèrent de partout. L'évêque de Bigorre, Amelius, où fut sans doute l'épicentre du séisme en appela d'abord à Dieu et à ses saints. Un pauvre bougre, proche de l'évêque, entendit cet appel; il serait venu (revenu plutôt comme on va le voir) d'Espagne porteur de reliques des saints Vincent et Félix, (Historia Francorum IX, 6). De son côté Amelius décida vu l'ampleur de la catastrophe humanitaire d'en appeler aux autorités de Paris, comme on le fait encore de nos jours. Il partit demander des secours à la royauté et son domestique le suivit mais comme le dit la suite, de loin. Ce domestique c'est bien sûr ce pauvre type un peu simplet proche de l'évêque; c'est le même également que le Désidérius du livre IX. Reparti d'Espagne, sur son chemin de retour en Bigorre, après avoir franchi les Pyrénées, arrivant enfin à Tarbes, l'homme simplet apprend que son évêque est en route pour Paris; il décide de marcher sur ses pas, avec les fameuses fausses reliques. Mais, enivré par la mission salvatrice prêtée aux objets saints et magiques qu'il porte, il se fit passer pour guérisseur, et causa des troubles (les reliques alors c'était très important) à Tours comme on l'a vu mais encore à Paris comme on l'a vu aussi. Présenté à une réunion épiscopale vu l'importance (apparente) de ce qu'il amenait, il fut démasqué par notre évêque bigourdan qui reconnut en ce phénomène un de ses familiers (famulus dit le texte soit serviteur pour être plus précis) lequel s'était enfui de Bigorre et il le ramena avec lui. Comme si tout cela ne suffisait pas des troubles politiques nécessitèrent aussi l'intervention diplomatique d'Amelius de Bigorre des deux côtés des Pyrénées, entre la reine franque Frédégonde et le roi wisigoth Goswinthe dont il fut l'agent diplomatique; sans compter enfin avec les querelles internes aux deux familles royales ! (d'après l'étude du texte original de Grégoire de Tours : Historiam Decem Libri, Liv. V ch. 33 & 34 Année 580, MGH Scriptores Rerunt Merowing. T. I, 1885 et "Essai historique sur la Bigorre" T. I, A. Davezac-Macaya, Bagnères-de-Bigorre, Dossum, 1823).
Deletions:
Ce 1er évêque amielien, car il y en eut un 2ème vers l'an 1000 (~ 965 à 980), dont le siège est à Tarbes (64)) fut acclamé vers 585; 3ème connu pour ce temps lointain très lacunaire, il appartenait comme la plupart de ces dignitaires religieux à l'aristocratie d'origine gallo-romaine. Il voyagea beaucoup, on signale sa présence à plusieurs conciles provinciaux du VIème S. souvent éloignés, à Paris, Mâcon (585) et à l'assemblée de Braine dans le Soisonnais (~588). C'est à celui de Mâcon que l'on parla pour la 1ère fois de la "dîme ecclésiastique" qui devait être destinée à la nourriture des pauvres et au rachat des captifs (on sait ce qu'il advint pour des siècles de cet impôt, quant au rachat des captifs heureusement il y eut d'autres moyens). C'est encore à ce concile que fut rendue obligatoire l'observation du repos du dimanche (que l'on cherche maintenant à éradiquer de nos jours !). Il est aussi connu par un fait divers de l'époque qui fit toutefois grand bruit alors, et le mot n'est pas trop fort car tout part d'un cataclysme comme on va le voir. C'est le grand historien et religieux de l'époque Grégoire de Tours qui parle de lui en deux endroits de son Histoire des Francs; une première fois dans son Livre IX (c. VI, p. 396) où il dit qu'il assista au concile de Braine dans le Soissonnais et qu'à cette époque-là, vers 585 ou 587 un aventurier du nom de Désidérius remplissait alors l'église de scandale : il portait de fausses reliques et exigeait pour elles de grands honneurs, trompait le monde par ses simagrées; chassé de Tours par Grégoire lui-même qui en était l'évêque, il vint insulter l'évêque de Paris qui le fit emprisonner. Passons au 2ème passage de l'histoire : Dans le Decem Libri, dixième livre cette fois de son Historia Francorum, Grégoire indique que, dans les années 580 se produisit un effroyable tremblement de terre dans les Pyrénées, ressenti de Bordeaux jusqu'en Espagne, qui "fit jaillir de toutes parts d'énormes blocs de rochers qui roulèrent jusqu'au fond des vallées" selon ce qu'il relate. Ce fort caprice de la terre est certain car il est corroboré par l'écrit d'un espagnol Maxime de Saragosse qui le place précisément en 583. Une conséquence directe en fut la peste et sa propagation, les malheureux non content d'avoir perdu le peu qu'ils avaient, leurs habitats et leurs proches, errèrent et affluèrent de partout. L'évêque de Bigorre, Amelius, où fut sans doute l'épicentre du séisme en appela d'abord à Dieu et à ses saints. Un pauvre bougre, proche de l'évêque, entendit cet appel; il serait venu (revenu plutôt comme on va le voir) d'Espagne porteur de reliques des saints Vincent et Félix, (Historia Francorum IX, 6). De son côté Amelius décida vu l'ampleur de la catastrophe humanitaire d'en appeler aux autorités de Paris, comme on le fait encore de nos jours. Il partit demander des secours à la royauté et son domestique le suivit mais comme le dit la suite, de loin. Ce domestique c'est bien sûr ce pauvre type un peu simplet proche de l'évêque; c'est le même également que le Désidérius du livre IX. Reparti d'Espagne, sur son chemin de retour en Bigorre, après avoir franchi les Pyrénées, arrivant enfin à Tarbes, l'homme simplet apprend que son évêque est en route pour Paris; il décide de marcher sur ses pas, avec les fameuses fausses reliques. Mais, enivré par la mission salvatrice prêtée aux objets saints et magiques qu'il porte, il se fit passer pour guérisseur, et causa des troubles (les reliques alors c'était très important) à Tours comme on l'a vu mais encore à Paris comme on l'a vu aussi. Présenté à une réunion épiscopale vu l'importance (apparente) de ce qu'il amenait, il fut démasqué par notre évêque bigourdan qui reconnut en ce phénomène un de ses familiers (famulus dit le texte soit serviteur pour être plus précis) lequel s'était enfui de Bigorre et il le ramena avec lui. Comme si tout cela ne suffisait pas des troubles politiques nécessitèrent aussi l'intervention diplomatique d'Amelius de Bigorre des deux côtés des Pyrénées, entre la reine franque Frédégonde et le roi wisigoth Goswinthe dont il fut l'agent diplomatique; sans compter enfin avec les querelles internes aux deux familles royales ! (d'après l'étude du texte original de Grégoire de Tours : Historiam Decem Libri, Liv. V ch. 33 & 34 Année 580, MGH Scriptores Rerunt Merowing. T. I, 1885 et "Essai historique sur la Bigorre" T. I, A. Davezac-Macaya, Bagnères-de-Bigorre, Dossum, 1823).


Revision [18210]

Edited on 2019-11-25 17:23:31 by JeanLouis
Additions:
Toutefois c'est bien dans le sud de la future France que ce nom Amelius sera le plus présent : Un Amelius est déjà noté au concile d'Agde qui eut lieu en 506; il représentait son évêque métropolitain de Narbonne dans cette assemblée provinciale présidée par le futur St Césaire, alors évêque d'Arles. Agde eut d'ailleurs au IX et Xèmes S. deux évêques de ce nom Amelius et tant d'autres; dans les cartulaires des abbayes aussi on le trouve très souvent; à Conques (12) comme à St Victor de Marseille (13), à St Sernin de Toulouse ou à Lézat et Le Mas d'Azil en Ariège... mais encore dans ceux de Savigny (69) ou de Beaulieu (19), zones du centre du pays. Dans ce dernier endroit il faut dire que l'église de l'abbaye de ce beau lieu (!) avait un autel consacré à un St Amelius régional dont je parle par ailleurs. Souvent la forme latine persistera ici ou là mais la forme romane finira par s'imposer, et de forme romane à la forme occitane il n'y aura qu'un pas.
Deletions:
Toutefois c'est bien dans le sud de la future France que ce nom Amelius sera le plus présent : Agde eut au IX et Xèmes S. deux évêques de ce nom et tant d'autres; dans les cartulaires des abbayes aussi on le trouve très souvent; à Conques (12) comme à St Victor de Marseille (13), à St Sernin de Toulouse ou à Lézat et Le Mas d'Azil en Ariège... mais encore dans ceux de Savigny (69) ou de Beaulieu (19), zones du centre du pays. Dans ce dernier cas il faut dire que l'église de l'abbaye de ce beau lieu (!) avait un autel consacré à un St Amelius régional dont je parle par ailleurs. Souvent la forme latine persistera ici ou là mais la forme romane finira par s'imposer, et de forme romane à la forme occitane il n'y aura qu'un pas.


Revision [18189]

Edited on 2019-11-18 10:10:56 by JeanLouis
Additions:
**AEMILIUS dans le POITOU dont l'un des plus anciens documentés et autre à ST HILAIRE de POITIERS** : (86,87)
C'est indirectement, par la vente de ses biens à Charroux (sud de Poitiers) que l'on a connaissance de cet Amelius : en effet il cède dans le dernier quart du VIIIème S. ses nombreux biens au comte de Limoges Rotger et à son épouse Eufrasie alors que se crée à peine le royaume carolingien d'Aquitaine. Il possédait dans ce lieu des bâtiments, terres, prés, pâturages, vignes, forêts et même cours d'eau; il vend avec les "colons et serfs" qui s'y trouvent, progéniture comprise bien sûr !
(=> "Histoire des rois et ducs d'Aquitaine et des comtes de Poitou" Vol. I p.54 A-D de la Fontenelle de Vaudoré & Dufour, Paris 1842).
Plus généralement le nom Aemilius est bien présent dans cette région poitevine au Xème S.; on le voit associé avec celui de Petronus en 959 parmi les fidèles du comte Guillaume dit Tête d'Etoupe; puis plusieurs Amelia sont connues à partir du XIème S. dont Amelia de Blanzac, épouse de Jourdan V de Chabanais (~1090 - 1119) dont leur fille Mathilde épousera Adémar de La Rochefoucauld et Amelia épouse d'Itier, seigneur de Barbezieux (1068-1083) ou encore Amelia, épouse du vicomte Cadelon III d'Aulnay (en Charente). (cf. "La noblesse du midi carolingien...." Ch. Settipani; Prosopographie et généalogie, Vol. 5; Hockley, G-Bret. 2004).
Deletions:
**AEMILIUS dans le POITOU dont un à ST HILAIRE de POITIERS** : (86,87)
Plus généralement le nom Aemilius est bien présent dans cette région poitevine au Xème S.; on le voit associé avec celui de Petronus en 959 parmi les fidèles du comte Guillaume dit Tête d'Etoupe; puis plusieurs Amelia sont connues à partir du XIème S. dont Amelia de Blanzac, épouse de Jourdan V de Chabanais (~1090 - 1119) dont leur fille Mathilde épousera Adémar de La Rochefoucauld et Amelia épouse d'Itier, seigneur de Barbezieux (1068-1083) ou encore Amelia, épouse du vicomte Cadelon III d'Aulnay (en Charente). (cf. "La noblesse du midi carolingien...." Ch. Settipani; Prosopographie et généalogie, Vol. 5; Hockley, G-Bret. 2004).


Revision [18153]

Edited on 2019-11-07 11:30:17 by JeanLouis
Additions:
Dans la même région et la même époque sont aussi cités dans les actes : Amelius de Domairac, Amelius Duridéos, Amelius de St Caprais, Amelius Gaufred.


Revision [18144]

Edited on 2019-11-06 14:11:02 by JeanLouis
Additions:
Toutefois c'est bien dans le sud de la future France que ce nom Amelius sera le plus présent : Agde eut au IX et Xèmes S. deux évêques de ce nom et tant d'autres; dans les cartulaires des abbayes aussi on le trouve très souvent; à Conques (12) comme à St Victor de Marseille (13), à St Sernin de Toulouse ou à Lézat et Le Mas d'Azil en Ariège... mais encore dans ceux de Savigny (69) ou de Beaulieu (19), zones du centre du pays. Dans ce dernier cas il faut dire que l'église de l'abbaye de ce beau lieu (!) avait un autel consacré à un St Amelius régional dont je parle par ailleurs. Souvent la forme latine persistera ici ou là mais la forme romane finira par s'imposer, et de forme romane à la forme occitane il n'y aura qu'un pas.
Deletions:
Toutefois c'est bien dans le sud de la future France que ce nom Amelius sera le plus présent : Agde eut au IX et Xèmes S. deux évêques de ce nom et tant d'autres; dans les cartulaires des abbayes aussi on le trouve très souvent; à Conques (12) comme à St Victor de Marseille (13), à St Sernin de Toulouse ou à Lézat et Le Mas d'Azil en Ariège... mais encore dans ceux de Savigny (69) ou de Beaulieu (19), zones du centre du pays. Souvent la forme latine persistera ici ou là mais la forme romane finira par s'imposer, et de forme romane à la forme occitane il n'y aura qu'un pas.


Revision [18130]

Edited on 2019-11-04 16:31:29 by JeanLouis
Additions:
Sa très longue prélature exceptionnelle qui permit et fonda d'ailleurs la richesse patrimoniale de l'évêché d'Uzès jointe à l'allégeance de sa famille dans le clan Boson (il y a un lien tout à fait possible avec cet Amelius qui intervient en 908 (HGL T. V, n°119) aux côtés de l'abbé Boson en faveur de l'abbaye de Montolieu) en fait un dignitaire religieux essentiel de Septimanie; il assiste d'ailleurs à plusieurs conciles. Le clan Boson est une famille qui compte alors beaucoup dans le Gard, dans la région de Béziers par le vicomte de Béziers-Agde de ce nom et en Provence; Boson en est le duc, son fils Louis L'Aveugle, en sera le roi et même Empereur d'Occident au début du Xème S. Son frère Rainaldus tenait, de leurs parents communs, avant 910/911, une tour dans la 'villa' de Caux, à proximité du vieux castrum de Mèze, dans le "comitatus" d'Agde. Déjà en 896 Amelius reçoit pour son église, comprendre diocèse, un 1er diplôme de Louis roi de Provence. En 903, il reçoit encore du même Louis la "Cour de Fretus" avec son église St Rémi dans le comté d'Avignon (sauf s'il y a méprise avec ce qui est dit de Amelius évêque d'Avignon indiqué ci-après. Il est présent pourtant aussi aux côtés de l'archevêque de Narbonne en 909 ceci indiquant que bien que fidèle au roi de Provence, il développait cependant ses propres réseaux aux marges orientales de la Septimanie. Selon le cartulaire de Gellone (n°279), Rainaldus avec son épouse Agilburgis cédèrent pour leur part à l'église d'Uzès et à son évêque Amelius, frère du déposant, des biens dans les comtés d'Uzès et d'Agde en 910; date discutée toutefois, le nom du roi seulement indiqué Louis étant vague, certains lui préférant celle de 824, ce qui correspondrait mieux au contexte mais nous ramènerait à Amelius Ier d'Uzès. Toujours est-il que au seuil du Xème S. les pouvoirs se territorialisent : ainsi dans la "cité" de Nîmes, en Uzège, s'affirme effectivement la puissance de l'évêque Amiel, entré dans la fidélité royale; parmi la série de donations reçues de lui figure notamment, on l'a indiqué, la seigneurie de St Rémy, ce qui peut faire accroire pour certains que ces Amelius descendraient de Rémi et d'Amelius comte romain de Laon de la fin du Vème S. Amelius II s'affrontera aussi sur le littoral autour de St Gilles avec l'évêque de Nîmes. Il fera élire avec le concours du Vicaire des Gaules, Métropolitain d'Arles et abbé d'Aniane Rostaing et surtout l'assentiment de Louis l'Aveugle, son propre neveu Gérard au siège archi-cathédral de Narbonne en 911, sans attendre le jour fixé pour l'élection et l'assemblée générale des évêques de Septimanie et pour cause, car les rumeurs n'allaient pas dans son sens ! Celui qui aurait dû occuper le siège mit trois ans pour se faire reconnaitre et obtenir le pallium, symbole de sa fonction, en 914, "l'indigne évêque" était enfin détrôné !
Cet évêque est cité dans un diplôme de l'empereur Louis l'Aveugle, roi de Provence, qui lui donne la concession de la "Curtis Ferrus" cour seigneuriale située dans le comté d'Avignon, avec son église St Rémi, daté précisément du 17 septembre 903 mais là il y a peut-être erreur avec ce qui est indiqué pour Amelius II évêque d'Uzès, ci-dessus ? Voilà un évêque qui n'est pas connu en tous cas de l'incontournable Gallia Christiana, que l'on peut placer entre Rotfredus dont la dernière mention est en 879, et Remigius dont les seules mentions sont autour de 910. Pourtant les auteurs de la Gallia Christiana ont évoqué un certain Haïmo qui aurait été sur ce siège en 893 mais déclarant tout aussitôt que "cela n'est point basé sérieusement", comment ne pas faire la relation entre cet Haimo (notation raccourcie) et Aimilius ou Aemilius en latin, Amelius roman ? Ce d'autant plus que la période de Rémigius n'est pas prouvée non plus ?? et que l'on ne peut ignorer l'influence d'un clan d'Améliens en bas Languedoc comme indiqué dans les articles précédents.
Deletions:
Sa très longue prélature exceptionnelle qui permit et fonda d'ailleurs la richesse patrimoniale de l'évêché d'Uzès jointe à l'allégeance de sa famille dans le clan Boson (il y a un lien tout à fait possible avec cet Amelius qui intervient en 908 (HGL T. V, n°119) aux côtés de l'abbé Boson en faveur de l'abbaye de Montolieu) en fait un dignitaire religieux essentiel de Septimanie; il assiste d'ailleurs à plusieurs conciles. Le clan Boson est une famille qui compte alors beaucoup dans le Gard, dans la région de Béziers par le vicomte de Béziers-Agde de ce nom et en Provence; Boson en est le duc, son fils Louis L'Aveugle, en sera le roi et même Empereur d'Occident au début du Xème S. Son frère Rainaldus tenait, de leurs parents communs, avant 910/911, une tour dans la 'villa' de Caux, à proximité du vieux castrum de Mèze, dans le "comitatus" d'Agde. Déjà en 896 Amelius reçoit pour son église, comprendre diocèse, un 1er diplôme de Louis roi de Provence. En 903, il reçoit encore du même Louis la "Cour de Fretus" avec son église St Rémi dans le comté d'Avignon. Il est présent pourtant aussi aux côtés de l'archevêque de Narbonne en 909 ceci indiquant que bien que fidèle au roi de Provence, il développait cependant ses propres réseaux aux marges orientales de la Septimanie. Selon le cartulaire de Gellone (n°279), Rainaldus avec son épouse Agilburgis cédèrent pour leur part à l'église d'Uzès et à son évêque Amelius, frère du déposant, des biens dans les comtés d'Uzès et d'Agde en 910; date discutée toutefois, le nom du roi seulement indiqué Louis étant vague, certains lui préférant celle de 824, ce qui correspondrait mieux au contexte mais nous ramènerait à Amelius Ier d'Uzès. Toujours est-il que au seuil du Xème S. les pouvoirs se territorialisent : ainsi dans la "cité" de Nîmes, en Uzège, s'affirme effectivement la puissance de l'évêque Amiel, entré dans la fidélité royale; parmi la série de donations reçues de lui figure notamment, on l'a indiqué, la seigneurie de St Rémy, ce qui peut faire accroire pour certains que ces Amelius descendraient de Rémi et d'Amelius comte romain de Laon de la fin du Vème S. Amelius II s'affrontera aussi sur le littoral autour de St Gilles avec l'évêque de Nîmes. Il fera élire avec le concours du Vicaire des Gaules, Métropolitain d'Arles et abbé d'Aniane Rostaing et surtout l'assentiment de Louis l'Aveugle, son propre neveu Gérard au siège archi-cathédral de Narbonne en 911, sans attendre le jour fixé pour l'élection et l'assemblée générale des évêques de Septimanie et pour cause, car les rumeurs n'allaient pas dans son sens ! Celui qui aurait dû occuper le siège mit trois ans pour se faire reconnaitre et obtenir le pallium, symbole de sa fonction, en 914, "l'indigne évêque" était enfin détrôné !
Cet évêque est cité dans un diplôme de l'empereur Louis l'Aveugle, roi de Provence, qui lui donne la concession de la "Curtis Ferrus" cour seigneuriale située dans le comté d'Avignon, avec son église St Rémi, daté précisément du 17 septembre 903. Voilà un évêque qui n'est pas connu de l'incontournable Gallia Christiana, que l'on peut placer entre Rotfredus dont la dernière mention est en 879, et Remigius dont les seules mentions sont autour de 910. Pourtant les auteurs de la Gallia Christiana ont évoqué un certain Haïmo qui aurait été sur ce siège en 893 mais déclarant tout aussitôt que "cela n'est point basé sérieusement", comment ne pas faire la relation entre cet Haimo (notation raccourcie) et Aimilius ou Aemilius en latin, Amelius roman ? Ce d'autant plus que la période de Rémigius n'est pas prouvée non plus ?? et que l'on ne peut ignorer l'influence d'un clan d'Améliens en bas Languedoc comme indiqué dans les articles précédents.


Revision [18129]

Edited on 2019-11-04 16:27:17 by JeanLouis
Additions:
Sa très longue prélature exceptionnelle qui permit et fonda d'ailleurs la richesse patrimoniale de l'évêché d'Uzès jointe à l'allégeance de sa famille dans le clan Boson (il y a un lien tout à fait possible avec cet Amelius qui intervient en 908 (HGL T. V, n°119) aux côtés de l'abbé Boson en faveur de l'abbaye de Montolieu) en fait un dignitaire religieux essentiel de Septimanie; il assiste d'ailleurs à plusieurs conciles. Le clan Boson est une famille qui compte alors beaucoup dans le Gard, dans la région de Béziers par le vicomte de Béziers-Agde de ce nom et en Provence; Boson en est le duc, son fils Louis L'Aveugle, en sera le roi et même Empereur d'Occident au début du Xème S. Son frère Rainaldus tenait, de leurs parents communs, avant 910/911, une tour dans la 'villa' de Caux, à proximité du vieux castrum de Mèze, dans le "comitatus" d'Agde. Déjà en 896 Amelius reçoit pour son église, comprendre diocèse, un 1er diplôme de Louis roi de Provence. En 903, il reçoit encore du même Louis la "Cour de Fretus" avec son église St Rémi dans le comté d'Avignon. Il est présent pourtant aussi aux côtés de l'archevêque de Narbonne en 909 ceci indiquant que bien que fidèle au roi de Provence, il développait cependant ses propres réseaux aux marges orientales de la Septimanie. Selon le cartulaire de Gellone (n°279), Rainaldus avec son épouse Agilburgis cédèrent pour leur part à l'église d'Uzès et à son évêque Amelius, frère du déposant, des biens dans les comtés d'Uzès et d'Agde en 910; date discutée toutefois, le nom du roi seulement indiqué Louis étant vague, certains lui préférant celle de 824, ce qui correspondrait mieux au contexte mais nous ramènerait à Amelius Ier d'Uzès. Toujours est-il que au seuil du Xème S. les pouvoirs se territorialisent : ainsi dans la "cité" de Nîmes, en Uzège, s'affirme effectivement la puissance de l'évêque Amiel, entré dans la fidélité royale; parmi la série de donations reçues de lui figure notamment, on l'a indiqué, la seigneurie de St Rémy, ce qui peut faire accroire pour certains que ces Amelius descendraient de Rémi et d'Amelius comte romain de Laon de la fin du Vème S. Amelius II s'affrontera aussi sur le littoral autour de St Gilles avec l'évêque de Nîmes. Il fera élire avec le concours du Vicaire des Gaules, Métropolitain d'Arles et abbé d'Aniane Rostaing et surtout l'assentiment de Louis l'Aveugle, son propre neveu Gérard au siège archi-cathédral de Narbonne en 911, sans attendre le jour fixé pour l'élection et l'assemblée générale des évêques de Septimanie et pour cause, car les rumeurs n'allaient pas dans son sens ! Celui qui aurait dû occuper le siège mit trois ans pour se faire reconnaitre et obtenir le pallium, symbole de sa fonction, en 914, "l'indigne évêque" était enfin détrôné !
Deletions:
Sa très longue prélature exceptionnelle qui permit et fonda d'ailleurs la richesse patrimoniale de l'évêché d'Uzès jointe à l'allégeance de sa famille dans le clan Boson (il y a un lien tout à fait possible avec cet Amelius qui intervient en 908 (HGL T. V, n°119) aux côtés de l'abbé Boson en faveur de l'abbaye de Montolieu) en fait un dignitaire religieux essentiel de Septimanie; il assiste d'ailleurs à plusieurs conciles. Le clan Boson est une famille qui compte alors beaucoup dans le Gard, dans la région de Béziers par le vicomte de Béziers-Agde de ce nom et en Provence; Boson en est le duc, son fils Louis L'Aveugle, en sera le roi et même Empereur d'Occident au début du Xème S. Son frère Rainaldus tenait, de leurs parents communs, avant 910/911, une tour dans la 'villa' de Caux, à proximité du vieux castrum de Mèze, dans le "comitatus" d'Agde. Selon le cartulaire de Gellone (n°279) ce Rainaldus avec son épouse Agilburgis cédèrent à l'église d'Uzès et à son évêque Amelius, frère du déposant, des biens dans les comtés d'Uzès et d'Agde en 910; date discutée toutefois, le nom du roi seulement indiqué Louis étant vague, certains lui préférant celle de 824, ce qui correspondrait mieux au contexte mais nous ramènerait à Amelius Ier d'Uzès. Toujours est-il que au seuil du Xème S. les pouvoirs se territorialisent : ainsi dans la "cité" de Nîmes, en Uzège, s'affirme effectivement la puissance de l'évêque Amiel, entré dans la fidélité royale; il reçoit de Louis L'Aveugle une série de donations dont la seigneurie de St Rémy (ce qui peut faire accroire pour certains que ces Amelius descendraient de Rémi et d'Amelius comte romain de Laon de la fin du Vème S.). Amelius II s'affrontera aussi sur le littoral autour de St Gilles avec l'évêque de Nîmes. Il fera élire avec le concours du Vicaire des Gaules, Métropolitain d'Arles et abbé d'Aniane Rostaing et surtout l'assentiment de Louis l'Aveugle, son propre neveu Gérard au siège archi-cathédral de Narbonne en 911, sans attendre le jour fixé pour l'élection et l'assemblée générale des évêques de Septimanie et pour cause, car les rumeurs n'allaient pas dans son sens ! Celui qui aurait dû occuper le siège mit trois ans pour se faire reconnaitre et obtenir le pallium, symbole de sa fonction, en 914, "l'indigne évêque" était enfin détrôné !


Revision [18127]

Edited on 2019-11-04 16:02:07 by JeanLouis
Additions:
Ce 1er évêque amielien, car il y en eut un 2ème vers l'an 1000 (~ 965 à 980), dont le siège est à Tarbes (64)) fut acclamé vers 585; 3ème connu pour ce temps lointain très lacunaire, il appartenait comme la plupart de ces dignitaires religieux à l'aristocratie d'origine gallo-romaine. Il voyagea beaucoup, on signale sa présence à plusieurs conciles provinciaux du VIème S. souvent éloignés, à Paris, Mâcon (585) et à l'assemblée de Braine dans le Soisonnais (~588). C'est à celui de Mâcon que l'on parla pour la 1ère fois de la "dîme ecclésiastique" qui devait être destinée à la nourriture des pauvres et au rachat des captifs (on sait ce qu'il advint pour des siècles de cet impôt, quant au rachat des captifs heureusement il y eut d'autres moyens). C'est encore à ce concile que fut rendue obligatoire l'observation du repos du dimanche (que l'on cherche maintenant à éradiquer de nos jours !). Il est aussi connu par un fait divers de l'époque qui fit toutefois grand bruit alors, et le mot n'est pas trop fort car tout part d'un cataclysme comme on va le voir. C'est le grand historien et religieux de l'époque Grégoire de Tours qui parle de lui en deux endroits de son Histoire des Francs; une première fois dans son Livre IX (c. VI, p. 396) où il dit qu'il assista au concile de Braine dans le Soissonnais et qu'à cette époque-là, vers 585 ou 587 un aventurier du nom de Désidérius remplissait alors l'église de scandale : il portait de fausses reliques et exigeait pour elles de grands honneurs, trompait le monde par ses simagrées; chassé de Tours par Grégoire lui-même qui en était l'évêque, il vint insulter l'évêque de Paris qui le fit emprisonner. Passons au 2ème passage de l'histoire : Dans le Decem Libri, dixième livre cette fois de son Historia Francorum, Grégoire indique que, dans les années 580 se produisit un effroyable tremblement de terre dans les Pyrénées, ressenti de Bordeaux jusqu'en Espagne, qui "fit jaillir de toutes parts d'énormes blocs de rochers qui roulèrent jusqu'au fond des vallées" selon ce qu'il relate. Ce fort caprice de la terre est certain car il est corroboré par l'écrit d'un espagnol Maxime de Saragosse qui le place précisément en 583. Une conséquence directe en fut la peste et sa propagation, les malheureux non content d'avoir perdu le peu qu'ils avaient, leurs habitats et leurs proches, errèrent et affluèrent de partout. L'évêque de Bigorre, Amelius, où fut sans doute l'épicentre du séisme en appela d'abord à Dieu et à ses saints. Un pauvre bougre, proche de l'évêque, entendit cet appel; il serait venu (revenu plutôt comme on va le voir) d'Espagne porteur de reliques des saints Vincent et Félix, (Historia Francorum IX, 6). De son côté Amelius décida vu l'ampleur de la catastrophe humanitaire d'en appeler aux autorités de Paris, comme on le fait encore de nos jours. Il partit demander des secours à la royauté et son domestique le suivit mais comme le dit la suite, de loin. Ce domestique c'est bien sûr ce pauvre type un peu simplet proche de l'évêque; c'est le même également que le Désidérius du livre IX. Reparti d'Espagne, sur son chemin de retour en Bigorre, après avoir franchi les Pyrénées, arrivant enfin à Tarbes, l'homme simplet apprend que son évêque est en route pour Paris; il décide de marcher sur ses pas, avec les fameuses fausses reliques. Mais, enivré par la mission salvatrice prêtée aux objets saints et magiques qu'il porte, il se fit passer pour guérisseur, et causa des troubles (les reliques alors c'était très important) à Tours comme on l'a vu mais encore à Paris comme on l'a vu aussi. Présenté à une réunion épiscopale vu l'importance (apparente) de ce qu'il amenait, il fut démasqué par notre évêque bigourdan qui reconnut en ce phénomène un de ses familiers (famulus dit le texte soit serviteur pour être plus précis) lequel s'était enfui de Bigorre et il le ramena avec lui. Comme si tout cela ne suffisait pas des troubles politiques nécessitèrent aussi l'intervention diplomatique d'Amelius de Bigorre des deux côtés des Pyrénées, entre la reine franque Frédégonde et le roi wisigoth Goswinthe dont il fut l'agent diplomatique; sans compter enfin avec les querelles internes aux deux familles royales ! (d'après l'étude du texte original de Grégoire de Tours : Historiam Decem Libri, Liv. V ch. 33 & 34 Année 580, MGH Scriptores Rerunt Merowing. T. I, 1885 et "Essai historique sur la Bigorre" T. I, A. Davezac-Macaya, Bagnères-de-Bigorre, Dossum, 1823).
Deletions:
Ce 1er évêque amielien, car il y en eut un 2ème en l'an 1000, dont le siège est à Tarbes (64)) fut acclamé vers 585; 3ème de la série, il voyagea beaucoup, on signale sa présence à plusieurs conciles provinciaux du VIème S. souvent éloignés, à Paris, Mâcon (585) et à l'assemblée de Braine dans le Soisonnais (~588). C'est à celui de Mâcon que l'on parla pour la 1ère fois de la "dîme ecclésiastique" qui devait être destinée à la nourriture des pauvres et au rachat des captifs (on sait ce qu'il advint pour des siècles de cet impôt, quant au rachat des captifs heureusement il y eut d'autres moyens). C'est encore à ce concile que fut rendue obligatoire l'observation du repos du dimanche (que l'on cherche maintenant à éradiquer de nos jours !). Il est aussi connu par un fait divers de l'époque qui fit toutefois grand bruit alors, et le mot n'est pas trop fort car tout part d'un cataclysme comme on va le voir. C'est le grand historien et religieux de l'époque Grégoire de Tours qui parle de lui en deux endroits de son Histoire des Francs; une première fois dans son Livre IX (c. VI, p. 396) où il dit qu'il assista au concile de Braine dans le Soissonnais et qu'à cette époque-là, vers 585 ou 587 un aventurier du nom de Désidérius remplissait alors l'église de scandale : il portait de fausses reliques et exigeait pour elles de grands honneurs, trompait le monde par ses simagrées; chassé de Tours par Grégoire lui-même qui en était l'évêque, il vint insulter l'évêque de Paris qui le fit emprisonner. Passons au 2ème passage de l'histoire : Dans le Decem Libri, dixième livre cette fois de son Historia Francorum, Grégoire indique que, dans les années 580 se produisit un effroyable tremblement de terre dans les Pyrénées, ressenti de Bordeaux jusqu'en Espagne, qui "fit jaillir de toutes parts d'énormes blocs de rochers qui roulèrent jusqu'au fond des vallées" selon ce qu'il relate. Ce fort caprice de la terre est certain car il est corroboré par l'écrit d'un espagnol Maxime de Saragosse qui le place précisément en 583. Une conséquence directe en fut la peste et sa propagation, les malheureux non content d'avoir perdu le peu qu'ils avaient, leurs habitats et leurs proches, errèrent et affluèrent de partout. L'évêque de Bigorre, Amelius, où fut sans doute l'épicentre du séisme en appela d'abord à Dieu et à ses saints. Un pauvre bougre, proche de l'évêque, entendit cet appel; il serait venu (revenu plutôt comme on va le voir) d'Espagne porteur de reliques des saints Vincent et Félix, (Historia Francorum IX, 6). De son côté Amelius décida vu l'ampleur de la catastrophe humanitaire d'en appeler aux autorités de Paris, comme on le fait encore de nos jours. Il partit demander des secours à la royauté et son domestique le suivit mais comme le dit la suite, de loin. Ce domestique c'est bien sûr ce pauvre type un peu simplet proche de l'évêque; c'est le même également que le Désidérius du livre IX. Reparti d'Espagne, sur son chemin de retour en Bigorre, après avoir franchi les Pyrénées, arrivant enfin à Tarbes, l'homme simplet apprend que son évêque est en route pour Paris; il décide de marcher sur ses pas, avec les fameuses fausses reliques. Mais, enivré par la mission salvatrice prêtée aux objets saints et magiques qu'il porte, il se fit passer pour guérisseur, et causa des troubles (les reliques alors c'était très important) à Tours comme on l'a vu mais encore à Paris comme on l'a vu aussi. Présenté à une réunion épiscopale vu l'importance (apparente) de ce qu'il amenait, il fut démasqué par notre évêque bigourdan qui reconnut en ce phénomène un de ses familiers (famulus dit le texte soit serviteur pour être plus précis) lequel s'était enfui de Bigorre et il le ramena avec lui. Comme si tout cela ne suffisait pas des troubles politiques nécessitèrent aussi l'intervention diplomatique d'Amelius de Bigorre des deux côtés des Pyrénées, entre la reine franque Frédégonde et le roi wisigoth Goswinthe dont il fut l'agent diplomatique; sans compter enfin avec les querelles internes aux deux familles royales ! (d'après l'étude du texte original de Grégoire de Tours : Historiam Decem Libri, Liv. V ch. 33 & 34 Année 580, MGH Scriptores Rerunt Merowing. T. I, 1885 et "Essai historique sur la Bigorre" T. I, A. Davezac-Macaya, Bagnères-de-Bigorre, Dossum, 1823).


Revision [17957]

Edited on 2019-09-25 15:00:16 by JeanLouis
Additions:
(=> "Recueil des actes de l'Abbaye de Moissac (680 - 1175)" R. de la Haye, Maastricht, Moissac, 2011).


Revision [17955]

Edited on 2019-09-25 14:56:58 by JeanLouis
Additions:
//INDEX ONOMASTIQUE// : Le nom Amelius et les Amelii en Francie * Des Amelius dans les comtés méridionaux * Un riche Amelius audois * Amelius Maurellus en Roussillon * Les Amelius en Catalogne * Aemilius chrétien d'Andance * Aemilius dans le Poitou dont un à St Hilaire de Poitiers * Les Amelius en Bourbonnais * Amelius évêque de Comminges au VIème S. * Amelius évêque d'Auch * Amelius donateur de l'Abbaye de Moissac * Amelius évêque de Bigorre au VIème S. * Amiel évêque de Paris au VIème S. et un Nibelung ? * Les Amelii de Bordeaux et une relation à Paris ? au VIème S. * Amilien de Béarn * Amulon évêque de Lyon * Amiheld dans un acte de Vienne * Des Amiel à Nîmes * Amelius Ier d'Uzès * Amelius II d'Uzès * Amelius évêque d'Agde * Aemilius fils de l'évêque de Cavaillon * Amelianus évêque de Valence * Amelius évêque d'Avignon et autre vicomte * St Emilien de la Cuculle * Emilio évêque de Barcelone (Esp.) * Emilio évêque de Manresa (esp.) * Amiel évêque de Lleida (Esp.) * Des Aemilii du temps de Grégoire le Grand (Ital.) * Aïmilios de Laodicée (Phrygie) * Emilien de Antipyrgos (Lybie) * Aemilianos patriarche d'Antioche de Syrie *
**AMELIUS donateur de l'ABBAYE DE MOISSAC** :
Au IXème S., en l'an 847, régnant Lothaire (Empereur d'Occident de 840 à 855), le chartier cite un Amelius qui donna à l'abbé Abmar, une vigne située à Pechmeja (diocèse de Cahors), des terres incultes à Brutmont et un château dans le diocèse de Toulouse, viguerie de Garnier "où il y a un monastère" appelé Bonneval ou Bonecombe. Ledit Amelius disant avoir obtenu de détenir ce château par la libéralité que lui en fit le roi Pépin (il s'agit de Pépin Ier roi d'Aquitaine de 817 à 838); il le donna avec toutes ses appartenances plus tout ce qu'il possédait dans Villelongue, St Porquier et dans la "ville des goths" (villa gotorum dans le texte, sans doute Villegouge, au N-O de Libourne). On peut déduire que ce précoce Amelius possesseur de tant de biens, ayant pu côtoyer le roi d'Aquitaine, ait été sans nul doute un personnage important localement, pourquoi pas parent lui aussi des antiques Aemilii girondins et de cet Amelius Simplicius du Comminges ancêtre de tant de seigneurs dans le Languedoc. Vu l'ancienneté de cet acte bien daté de plus il y a lieu de préciser les toponymes indiqués : Pechméja est près de Figeac (46) commune de Lissac-et-Mouret; Brutmont c'est Montbrun, commune du causse au sud de Figeac dans une boucle du Lot; Garnier désigne l'endroit où sera plus tard l'abbaye de Mas-Garnier (ou Grenier crée en 940, détruite après 1621) et le monastère de Bonnecombe proche est censé être au "castrum" de Cerrucium, un lieu disputé que certains voient en Castelsarrasin quand d'autres le situent à Cordes-Tolosanes, lieu à mi-chemin entre cette ville et Mas-Garnier (82); toujours est-il que ce monastère passera dans le giron de Moissac (l'abbé sera le même pour les deux communautés pendant des siècles); Villelongue désigne probablement l'ancien village du Tarn de ce nom inclus de nos jours à Nages (est de Castres); St Porquier par contre est un village proche de Montauban (82); enfin pour la "ville des goths" bien qu'il soit probable qu'il s'agisse de Villegouge, il existe rien qu'en France plusieurs toponymes modernes qui réclament cette origine, un toponyme disparu ou plutôt qui ne survit que par le nom d'un quartier, celui de Villegoudou, ayant été absorbé par la ville de Castres (81), pourrait aussi être retenu. Cet Amelius était donc possessionné dans trois régions proches, celle de Castres, de Montauban-Castelsarrasin et de Figeac.
Deletions:
//INDEX ONOMASTIQUE// : Le nom Amelius et les Amelii en Francie * Des Amelius dans les comtés méridionaux * Un riche Amelius audois * Amelius Maurellus en Roussillon * Les Amelius en Catalogne * Aemilius chrétien d'Andance * Aemilius dans le Poitou dont un à St Hilaire de Poitiers * Les Amelius en Bourbonnais * Amelius évêque de Comminges au VIème S. * Amelius évêque d'Auch * Amelius évêque de Bigorre au VIème S. * Amiel évêque de Paris au VIème S. et un Nibelung ? * Les Amelii de Bordeaux et une relation à Paris ? au VIème S. * Amilien de Béarn * Amulon évêque de Lyon * Amiheld dans un acte de Vienne * Des Amiel à Nîmes * Amelius Ier d'Uzès * Amelius II d'Uzès * Amelius évêque d'Agde * Aemilius fils de l'évêque de Cavaillon * Amelianus évêque de Valence * Amelius évêque d'Avignon et autre vicomte * St Emilien de la Cuculle * Emilio évêque de Barcelone (Esp.) * Emilio évêque de Manresa (esp.) * Amiel évêque de Lleida (Esp.) * Des Aemilii du temps de Grégoire le Grand (Ital.) * Aïmilios de Laodicée (Phrygie) * Emilien de Antipyrgos (Lybie) * Aemilianos patriarche d'Antioche de Syrie *


Revision [17837]

Edited on 2019-09-09 15:04:14 by JeanLouis
Additions:
Une épitaphe inscrite sur une tablette de pierre de S-t Hilaire de Poitiers nous garde le souvenir d'un bien humble Amelius plus ancien. La dalle qui la porte était en remploi sur la façade encore en 1837 et déposée alors dans l'église elle est conservée de nos jours au Musée Ste Croix de cette ville. Amelius était un simple frère 'lai' (laïc), non religieux donc, un serviteur bien ordinaire de la célèbre abbaye poitevine. Il décède dit la pierre le 24 avril de la 34ème année du règne de Charles-le-Chauve (ainsi comptait-on les années) soit en 873 ou 874. Elle est bien dans le style simple et sobre de cette époque romane. Le nom du défunt n'est accompagné que d'une inscription laconique constatant la date de la mort, le rang du défunt et une invite à prier pour lui; la voici :En la XXXIIIe année du règne de Charles et le XI des calendes de mai mourut Amelius, jeune frère lai; Ô toi qui lis cette épitaphe, offre une prière à Dieu pour le repos de son âme. Voilà un souhait lancé au passant ou au visiteur qui a au moins traversé plus de mille ans et que l'on peut encore accomplir.
(=> "Mémoires de la Soc. des Antiquaires de l'Ouest" T. XXVIII; Poitiers, 1864; le mot "antiquaires" désignant au XIXème S. les historiens régionaux et locaux).
Deletions:
Une épitaphe inscrite sur une tablette de pierre de S-t Hilaire de Poitiers nous garde le souvenir d'un bien humble Amelius. Il était un simple frère 'lai' (laïc), non religieux donc, un serviteur bien ordinaire de la célèbre abbaye poitevine. Il décède dit la pierre le 24 avril de la 34ème année du règne de Charles-le-Chauve (ainsi comptait-on les années) soit en 873 ou 874. Elle est bien dans le style simple et sobre de cette époque romane. Le nom du défunt n'est accompagné que d'une inscription laconique constatant la date de la mort, le rang du défunt et une invite à prier pour lui; la voici :En la XXXIIIe année du règne de Charles et le XI des calendes de mai mourut Amelius, jeune frère lai; Ô toi qui lis cette épitaphe, offre une prière à Dieu pour le repos de son âme. Voilà un souhait lancé au passant ou au visiteur qui a au moins traversé plus de mille ans et que l'on peut encore accomplir.
(=> "Mémoires de la Soc. des Antiquaires de l'Ouest" T. XXVIII; Poitiers, 1864).


Revision [17808]

Edited on 2019-09-04 10:24:27 by JeanLouis
Additions:
Un cas rare se pose avec la noble famille d'Aulon: Cette famille de chevaliers est d'origine berrichonne, très anciennement attestée, l'une de ses branches se fixera très tôt en Gascogne dès l'an 600. De parenté mérovingienne, elle sera proche des rois de cette race : le duc Olon de l'armée du roi franc Gontran, culbute le traître Gondebaud, fils naturel de Clotaire qui voulait se faire proclamer roi contre Gontran, lors de la délivrance du Lyon de Comminges, l'actuel St Bertrand de Comminges, au pied des Pyrénées centrales. C'est ainsi peu après 585 qu'une branche des Aulon de Bourges se fixe définitivement au pied des Pyrénées, l'autre restant dans le Berry. A l'époque capétienne, en l'an 1000, la famille d'Aulon, par ailleurs représentée aussi par deux villages de ce nom (31, 65) comptera des Princeps Potentes (grands seigneurs) notamment Amelius d'Aulon, issu des comtes de Rouergue, Comminges et Armagnac. Ils participeront à l'émergence et à la constitution politique, économique et sociale des comtés du sud-ouest ainsi qu'à l'élan religieux et de foi du début du 2ème millénaire par des donations à nombre d'abbayes et églises comme Lézat en 1026 ou Bonnefont (XII & XIIIème S.) des lieux sacrés à propos desquels on verra l'intense implication des Amelius de la région dans le même temps. Ce nom d'Amelius sera bien présent également en ce temps-là dans le Berry et le Bourbonnais proche comme on le verra également.
Toutefois c'est bien dans le sud de la future France que ce nom Amelius sera le plus présent : Agde eut au IX et Xèmes S. deux évêques de ce nom et tant d'autres; dans les cartulaires des abbayes aussi on le trouve très souvent; à Conques (12) comme à St Victor de Marseille (13), à St Sernin de Toulouse ou à Lézat et Le Mas d'Azil en Ariège... mais encore dans ceux de Savigny (69) ou de Beaulieu (19), zones du centre du pays. Souvent la forme latine persistera ici ou là mais la forme romane finira par s'imposer, et de forme romane à la forme occitane il n'y aura qu'un pas.
Nota : J'emploie dans les articles indifféremment les noms d'Aemilius, Amelius ou Amiel et même le vieil Aimilios en me référant uniquement à l'orthographe la plus utilisée pour parler d'eux et non automatiquement à leur nom original qui dépend de leur période d'existence; en suivant donc les sources documentaires consultées.
Autour de 900 on trouve déjà des Amelius dans les Pays d'Aude ou le Comté de Béziers, fidèles des comtes locaux; à Sérignan un riche alleutier, aristocrate possesseur d'un domaine situé dans une ancienne villa gallo-romaine fait son testament en 983 (cartulaire de Béziers f° 189) ; bien que le patronyme soit encore rare vers l'an Mil sur la côte méditerranéenne, il sera plus connu dans le piémont pyrénéen, en Comminges, Razès, Carcassonnais où il appartiendra véritablement aux lignées comtales premières de ces régions (cf. Cartulaire des Trencavel 957/1214 dans lequel de nombreux actes nomment des Amiel) et se transmettra rapidement au Toulousain, à l'Albigeois, voire au Quercy et jusqu'au Massif Central. Un Amiel sera par ex. Viguier en 934 du vicomte de Rouergue (cf. "Francia Forschungen zur Westeuropaischen Geschichte" Deutsches Historisches Institut, Paris, 1982); ce 'vicarius déjà noté est bien le représentant comtal pour les questions judicaires de 1er niveau (basse justice) et de police; c'était le juge de paix et le commissaire de police de ce temps lointain, un homme de confiance parmi d'autres du pouvoir régional.
Deletions:
Un cas rare se pose avec la noble famille d'Aulon: Cette famille de chevaliers est d'origine berrichonne, très anciennement attestée, l'une de ses branches se fixera très tôt en Gascogne dès l'an 600. De parenté mérovingienne, elle sera proche des rois de cette race : le duc Olon de l'armée du roi franc Gontran, culbute le traître Gondebaud, fils naturel de Clotaire qui voulait se faire proclamer roi contre Gontran, lors de la délivrance du Lyon de Comminges, l'actuel St Bertrand de Comminges, au pied des Pyrénées centrales. C'est ainsi peu après 585 qu'une branche des Aulon de Bourges se fixe définitivement au pied des Pyrénées, l'autre restant dans le Berry. A l'époque capétienne, en l'an 1000, la famille d'Aulon, par ailleurs représentée aussi par deux villages de ce nom (31, 65) comptera des Princeps Potentes (grands seigneurs) notamment Amelius d'Aulon, issu des comtes de Rouergue, Comminges et Armagnac. Ils participeront à l'émergence et à la constitution politique, économique et sociale des comtés du sud-ouest ainsi qu'à l'élan religieux et de foi du début du 2ème millénaire par des donations à nombre d'abbayes et églises comme Lézat en 1026 ou Bonnefont (XII & XIIIème S.) des lieux sacrés dont on verra l'intense implication des Amelius de la région dans le même temps. Ce nom d'Amelius sera bien présent également en ce temps-là dans le Berry et le Bourbonnais proche comme on le verra également.
Toutefois c'est bien dans le sud de la future France que ce nom Amelius sera le plus présent : Agde eut au IX et Xèmes S. deux évêques de ce nom et tant d'autres; dans les cartulaires des abbayes aussi on le trouve très souvent; à Conques (12) comme à St Victor de Marseille (13)... mais encore dans ceux de Savigny (69) ou de Beaulieu (19), zones du centre du pays. Souvent la forme latine persistera ici ou là mais la forme romane finira par s'imposer, et de forme romane à la forme occitane il n'y aura qu'un pas.
Nota : J'emploie dans les articles indifféremment les noms d'Aemilius, Amelius ou Amiel et même le vieil Aimilios en me référant uniquement à l'orthographe la plus utilisée pour parler d'eux et non automatiquement à leur nom original qui dépend de leur période d'existence; en respectant donc les sources documentaires consultées.
Autour de 900 on trouve déjà des Amelius dans les Pays d'Aude ou le Comté de Béziers, fidèles des comtes locaux; à Sérignan un riche alleutier, aristocrate possesseur d'un domaine situé dans une ancienne villa gallo-romaine fait son testament en 983 (cartulaire de Béziers f° 189) ; bien que le patronyme soit encore rare vers l'an Mil sur la côte méditerranéenne, il sera plus connu dans le piémont pyrénéen, en Comminges, Razès, Carcassonnais où il appartiendra véritablement aux lignées comtales premières de ces régions (cf. Cartulaire des Trencavel 957/1214 dans lequel de nombreux actes nomment des Amiel) et se transmettra rapidement au Toulousain, à l'Albigeois, voire au Quercy et jusqu'au Massif Central. Un Amiel sera par ex. Viguier en 934 du vicomte de Rouergue (cf. "Francia Forschungen zur Westeuropaischen Geschichte" Deutsches Historisches Institut, Paris, 1982); ce 'vicarius déjà noté est bien le représentant comtal pour les questions judicaires de 1er niveau (basse justice) et de police; c'était le juge de paix et le commissaire de police de ce temps lointain, un homme de confiance parmi d'autres du pouvoir.


Revision [17246]

Edited on 2019-05-25 15:17:26 by JeanLouis
Additions:
**AIMILIOS de LAODICEE (Phrygie, en Asie Mineure, Turquie)** :
Deletions:
**AIMILIOS de LAODICEE (Phrygie)** :


Revision [17245]

Edited on 2019-05-25 11:52:29 by JeanLouis
Additions:
- Le lieu de culte donné par Amelius à ses ouailles dans cette Ile de la Cité fut consacré probablement par lui dans le milieu du 2ème quart du VIème S.; on l'aura compris l'édifice fut sans doute fort modeste à l'origine, je le répète, sans relique et sans titulature (dédicace). A côté de ce lieu de culte parisien qui a précédé notamment la fameuse cathédrale Notre-Dame, située elle aussi dans la même île et dans sa partie orientale, donc à peu de distance, et selon les habitudes de l'époque, on lui a adjoint un baptistère et une "domus ecclesiae" (résidence de l'évêque, ce qui expliquera peut-être le positionnement du futur siège cathédral). Là par cet évêque Amelius complètement oublié depuis longtemps sont les embryons de l'évêché puis archevêché de Paris, sans aucun doute l'un des plus importants de France pour les siècles à venir.
- Assez récemment le généalogiste de l'histoire Ch. Settipani pense avoir trouvé une solution logique pour satisfaire ces accointances parentales : Leontius II évêque de Bordeaux possédait la villa de Primiacus, auparavant propriété du frère de St Paulin de Nole (dont on a vu dans l'époque gallo-romaine finissante et chrétienne combien ce saint personnage eut des liens avec les Aemiliens aquitains ainsi qu'avec Sulpice Sévère qui passa la fin de sa vie dans cette villa, après 400); Léonce était probablement le fils de cet Amelius, évêque de Paris et comme on l'a vu, selon le poème de Fortunat, son héritier "par le sang et le rang", ce qui obligeait de voir en lui son successeur (autant dans le diocèse que dans la dignité). Ainsi il n'y a pas lieu de créer un Amelius évêque de Bordeaux, qui n'est de plus nullement attesté, et le père de Léontius, fondateur de l'église de St Denis à Paris peut s'identifier naturellement à l'évêque Amelius de Paris connu entre 533 et 548 ! Cqfd...
Le cartulaire de l'abbaye St André le Bas de Vienne conserve la trace d'un acte de vente d'une terre "a medio die terra Amiheld vel de ipsa ereditate" dont le vendeur semble être Amihel (un journal de terre ou du patrimoine de son hérédité); il signe l'acte daté sans plus de précision d'un samedi de Décembre entre 975 et 992 "regnante Guonrado rege" 'le roi Conrad régnant'; il est aussi question d'une Amihelda, son épouse peut-être. En tous cas voilà un cas unique d'une graphie curieuse pour un Amiel de la fin du Xème S. Les terres vendues étaient "in pago Viennensi, in agro Stabiliacensi, in villa Modiatis"; il peut s'agir de trois lieux Moydans dans les Hautes-Alpes, Meyrieu, Moissieu en Isère.
Deletions:
- Le lieu de culte donné par Amelius à ses ouailles dans cette Ile de la Cité fut consacré probablement par lui dans le milieu du 2ème quart du VIème S.; on l'aura compris l'édifice fut sans doute fort modeste à l'origine, je le répète, sans relique et sans titulature (dédicace). A côté de ce lieu de culte parisien qui a précédé notamment la fameuse cathédrale Notre-Dame, située elle aussi dans la même île donc à peu de distance, et selon les habitudes de l'époque, on lui a adjoint un baptistère et une "domus ecclesiae" (résidence de l'évêque, ce qui expliquera peut-être le positionnement du futur siège cathédral). Là par cet évêque Amelius complètement oublié depuis longtemps sont les embryons de l'évêché puis archevêché de Paris, sans aucun doute l'un des plus importants de France pour les siècles à venir.
- Assez récemment le généalogiste de l'histoire Ch. Settipani pense avoir trouvé une solution logique pour satisfaire ces accointances parentales : Leontius II évêque de Bordeaux possédait la villa de Primiacus, auparavant propriété du frère de St Paulin de Nole (dont on a vu dans l'époque gallo-romaine finissante et chrétienne combien ce saint personnage eut des liens avec les Aemiliens aquitains ainsi qu'avec Sulpice Sévère qui passa la fin de sa vie dans cette villa, après 400); Léonce était le fils de cet Amelius, évêque de Paris et comme on l'a vu, selon le poème de Fortunat, son héritier "par le sang et le rang", ce qui obligeait de voir en lui son successeur (autant dans le diocèse que dans la dignité). Ainsi il n'y a pas lieu de créer un Amelius évêque de Bordeaux, qui n'est de plus nullement attesté, et le père de Léontius, fondateur de l'église de St Denis à Paris peut s'identifier naturellement à l'évêque Amelius de Paris connu entre 533 et 548 !
Le cartulaire de l'abbaye St André le Bas de Vienne conserve la trace d'un acte de vente d'une terre "a medio die terra Amiheld vel de ipsa ereditate" dont le vendeur semble être Amihel (un journal de terre ou du patrimoine de son hérédité); il signe l'acte daté sans plus de précision d'un samedi de Décembre entre 975 et 992 "regnante Guonrado rege" 'le roi Conrad régnant'; il est aussi question d'une Amihelda, son épouse ? Les terres vendues étaient "in pago Viennensi, in agro Stabiliacensi, in villa Modiatis"; il peut s'agir de trois lieux Moydans dans les Hautes-Alpes, Meyrieu, Moissieu en Isère.


Revision [17196]

Edited on 2019-05-19 18:24:02 by JeanLouis
Additions:
//INDEX ONOMASTIQUE// : Le nom Amelius et les Amelii en Francie * Des Amelius dans les comtés méridionaux * Un riche Amelius audois * Amelius Maurellus en Roussillon * Les Amelius en Catalogne * Aemilius chrétien d'Andance * Aemilius dans le Poitou dont un à St Hilaire de Poitiers * Les Amelius en Bourbonnais * Amelius évêque de Comminges au VIème S. * Amelius évêque d'Auch * Amelius évêque de Bigorre au VIème S. * Amiel évêque de Paris au VIème S. et un Nibelung ? * Les Amelii de Bordeaux et une relation à Paris ? au VIème S. * Amilien de Béarn * Amulon évêque de Lyon * Amiheld dans un acte de Vienne * Des Amiel à Nîmes * Amelius Ier d'Uzès * Amelius II d'Uzès * Amelius évêque d'Agde * Aemilius fils de l'évêque de Cavaillon * Amelianus évêque de Valence * Amelius évêque d'Avignon et autre vicomte * St Emilien de la Cuculle * Emilio évêque de Barcelone (Esp.) * Emilio évêque de Manresa (esp.) * Amiel évêque de Lleida (Esp.) * Des Aemilii du temps de Grégoire le Grand (Ital.) * Aïmilios de Laodicée (Phrygie) * Emilien de Antipyrgos (Lybie) * Aemilianos patriarche d'Antioche de Syrie *


Revision [16959]

Edited on 2019-02-06 16:56:22 by JeanLouis
Additions:
(=> en partie "Genèse des lignages méridionaux" Cl. Duhamel-Amado, CNRS, Univ. Toulouse Le Mirail; "La terre, la rente et le pouvoir dans les pays de Languedoc pendant le haut-moyen-âge", Partie II, Fl. Magnou-Nortier, Amiens).
Dans le tome I de ce même ouvrage ci-dessus intitulé "L'aristocratie languedocienne du Xème au XIIème S." du même auteur (CNRS Univ. Toulouse Le Mirail, 2001), chapitre sur "Dix noms wisigothiques autour de Béziers et Agde (fin du IXème S. - 1030)" le nom "Amiel / Amelius" qui y figure par ce titre est décrit ainsi : "//Le nom fait partie du petit groupe d'anthroponymes//" wisigothiques donc "//d'origine latine (celui-ci est un cognomen d'origine grecque et latinisé). On en usa surtout dans la Septimanie et en Catalogne. Au Xème S. la famille comtale de Comminges et certaines lignées de l'aristocratie du toulousain méridional et du Pays de Foix l'adoptent."//
Deletions:
(=> en partie "Genèse des lignages méridionaux" Cl. Duhamel-Amado; CNRS, Univ. Toulouse Le Mirail; "La terre, la rente et le pouvoir dans les pays de Languedoc pendant le haut-moyen-âge", Partie II, Fl. Magnou-Nortier, Amiens).


Revision [16902]

Edited on 2019-01-14 17:23:31 by JeanLouis
Additions:
Evêque vers 610 de cet ancien diocèse de nos jours rattaché à Vic. C'était au moyen-âge une ville importante, siège aussi d'un comté. Elle est située près de Montserrat, au nord-est de Barcelone.
**AMELI EVEQUE DE LLEIDA (Espagne)** :
Cet évêque est mentionné sous ce nom en 599 sur ce siège diocésain qui disparut aux alentours de l'an mil. Son successeur n'est indiqué que par une mention de 614. Lleida est en Catalogne, au N-E de l'Espagne actuelle.
Deletions:
Evêque vers 610 de cet ancien diocèse de nos jours rattaché à Vic. C'était au moyen-âge une ville importante, siège aussi d'un comté. Elle est située près de Montserrat, au nord-est de Barcelone.


Revision [16849]

Edited on 2018-12-16 11:40:15 by JeanLouis
Additions:
Seul évêque connu dans l'antiquité de ce lieu situé de nos jours en Lybie, c'est le nom antique de Tobbrouk, sur la côte, connu autrefois aussi sous le nom de Lucho. Aemilianus assista selon les sources soit au 5ème concile œcuménique d'Alexandrie dont dépendait la Lybie et ses cent diocèses au IVème S. soit au 2ème concile de Constantinople qui eut lieu en 553.
(=> "Oriens Christianus in quatuor Patriarchus digestus" M. Lequien, Paris, 1740, col. 366-634).
Deletions:
Seul évêque connu dans l'antiquité de ce lieu situé de nos jours en Lybie, c'est le nom antique de Tobbrouk, sur la côte, connu autrefois aussi sous le nom de Lucho. Aemilianus assista selon les sources soit au 5ème concile œcuménique d'Alexandrie dont dépendait la Lybie et ses cent diocèses au IVème S. soit au 2ème concile de Constantinople qui eut lieu en 553.


Revision [16848]

Edited on 2018-12-16 10:56:08 by JeanLouis
Additions:
Paul Valéry
Deletions:
Paul Valéry


Revision [16847]

Edited on 2018-12-16 10:55:54 by JeanLouis
Additions:
"La mémoire ne nous servirait à rien si elle fut rigoureusement fidèle".
Paul Valéry
Deletions:
"La mémoire ne nous servirait à rien si elle fut rigoureusement fidèle".
Paul Valéry


Revision [16846]

Edited on 2018-12-16 10:55:26 by JeanLouis
Additions:
"La mémoire ne nous servirait à rien si elle fut rigoureusement fidèle".
Paul Valéry



Revision [16729]

Edited on 2018-07-24 15:53:06 by JeanLouis
Additions:
Ce 1er évêque amielien, car il y en eut un 2ème en l'an 1000, dont le siège est à Tarbes (64)) fut acclamé vers 585; 3ème de la série, il voyagea beaucoup, on signale sa présence à plusieurs conciles provinciaux du VIème S. souvent éloignés, à Paris, Mâcon (585) et à l'assemblée de Braine dans le Soisonnais (~588). C'est à celui de Mâcon que l'on parla pour la 1ère fois de la "dîme ecclésiastique" qui devait être destinée à la nourriture des pauvres et au rachat des captifs (on sait ce qu'il advint pour des siècles de cet impôt, quant au rachat des captifs heureusement il y eut d'autres moyens). C'est encore à ce concile que fut rendue obligatoire l'observation du repos du dimanche (que l'on cherche maintenant à éradiquer de nos jours !). Il est aussi connu par un fait divers de l'époque qui fit toutefois grand bruit alors, et le mot n'est pas trop fort car tout part d'un cataclysme comme on va le voir. C'est le grand historien et religieux de l'époque Grégoire de Tours qui parle de lui en deux endroits de son Histoire des Francs; une première fois dans son Livre IX (c. VI, p. 396) où il dit qu'il assista au concile de Braine dans le Soissonnais et qu'à cette époque-là, vers 585 ou 587 un aventurier du nom de Désidérius remplissait alors l'église de scandale : il portait de fausses reliques et exigeait pour elles de grands honneurs, trompait le monde par ses simagrées; chassé de Tours par Grégoire lui-même qui en était l'évêque, il vint insulter l'évêque de Paris qui le fit emprisonner. Passons au 2ème passage de l'histoire : Dans le Decem Libri, dixième livre cette fois de son Historia Francorum, Grégoire indique que, dans les années 580 se produisit un effroyable tremblement de terre dans les Pyrénées, ressenti de Bordeaux jusqu'en Espagne, qui "fit jaillir de toutes parts d'énormes blocs de rochers qui roulèrent jusqu'au fond des vallées" selon ce qu'il relate. Ce fort caprice de la terre est certain car il est corroboré par l'écrit d'un espagnol Maxime de Saragosse qui le place précisément en 583. Une conséquence directe en fut la peste et sa propagation, les malheureux non content d'avoir perdu le peu qu'ils avaient, leurs habitats et leurs proches, errèrent et affluèrent de partout. L'évêque de Bigorre, Amelius, où fut sans doute l'épicentre du séisme en appela d'abord à Dieu et à ses saints. Un pauvre bougre, proche de l'évêque, entendit cet appel; il serait venu (revenu plutôt comme on va le voir) d'Espagne porteur de reliques des saints Vincent et Félix, (Historia Francorum IX, 6). De son côté Amelius décida vu l'ampleur de la catastrophe humanitaire d'en appeler aux autorités de Paris, comme on le fait encore de nos jours. Il partit demander des secours à la royauté et son domestique le suivit mais comme le dit la suite, de loin. Ce domestique c'est bien sûr ce pauvre type un peu simplet proche de l'évêque; c'est le même également que le Désidérius du livre IX. Reparti d'Espagne, sur son chemin de retour en Bigorre, après avoir franchi les Pyrénées, arrivant enfin à Tarbes, l'homme simplet apprend que son évêque est en route pour Paris; il décide de marcher sur ses pas, avec les fameuses fausses reliques. Mais, enivré par la mission salvatrice prêtée aux objets saints et magiques qu'il porte, il se fit passer pour guérisseur, et causa des troubles (les reliques alors c'était très important) à Tours comme on l'a vu mais encore à Paris comme on l'a vu aussi. Présenté à une réunion épiscopale vu l'importance (apparente) de ce qu'il amenait, il fut démasqué par notre évêque bigourdan qui reconnut en ce phénomène un de ses familiers (famulus dit le texte soit serviteur pour être plus précis) lequel s'était enfui de Bigorre et il le ramena avec lui. Comme si tout cela ne suffisait pas des troubles politiques nécessitèrent aussi l'intervention diplomatique d'Amelius de Bigorre des deux côtés des Pyrénées, entre la reine franque Frédégonde et le roi wisigoth Goswinthe dont il fut l'agent diplomatique; sans compter enfin avec les querelles internes aux deux familles royales ! (d'après l'étude du texte original de Grégoire de Tours : Historiam Decem Libri, Liv. V ch. 33 & 34 Année 580, MGH Scriptores Rerunt Merowing. T. I, 1885 et "Essai historique sur la Bigorre" T. I, A. Davezac-Macaya, Bagnères-de-Bigorre, Dossum, 1823).
Deletions:
Ce 1er évêque amielien, car il y en eut un 2ème en l'an 1000, dont le siège est à Tarbes (64)) fut acclamé vers 585; 3ème de la série, il voyagea beaucoup, on signale sa présence à plusieurs conciles provinciaux du VIème S. souvent éloignés, à Paris, Mâcon (585) et à l'assemblée de Braine dans le Soisonnais (~588). C'est à celui de Mâcon que l'on parla pour la 1ère fois de la "dîme ecclésiastique" qui devait être destinée à la nourriture des pauvres et au rachat des captifs (on sait ce qu'il advint pour des siècles de cet impôt, quant au rachat des captifs heureusement il y eut d'autres moyens). C'est encore à ce concile que fut rendue obligatoire l'observation du repos du dimanche (que l'on cherche maintenant à éradiquer de nos jours !). Il est aussi connu par un fait divers de l'époque qui fit toutefois grand bruit alors, et le mot n'est pas trop fort car tout part d'un cataclysme comme on va le voir. C'est le grand historien et religieux de l'époque Grégoire de Tours qui parle de lui en deux endroits de son Histoire des Francs; une première fois dans son Livre IX (c. VI, p. 396) où il dit qu'il assista au concile de Braine dans le Soissonnais et qu'à cette époque-là, vers 585 ou 587 un aventurier du nom de Désidérius remplissait alors l'église de scandale : il portait de fausses reliques et exigeait pour elles de grands honneurs, trompait le monde par ses simagrées; chassé de Tours par Grégoire lui-même qui en était l'évêque, il vint insulter l'évêque de Paris qui le fit emprisonner. Passons au 2ème passage de l'histoire : Dans le Decem Libri, dixième livre cette fois de son Historia Francorum, Grégoire indique que, dans les années 580 se produisit un effroyable tremblement de terre dans les Pyrénées, ressenti de Bordeaux jusqu'en Espagne, qui "fit jaillir de toutes parts d'énormes blocs de rochers qui roulèrent jusqu'au fond des vallées" selon ce qu'il relate. Ce fort caprice de la terre est certain car il est corroboré par l'écrit d'un espagnol Maxime de Saragosse qui le place précisément en 583. Une conséquence directe en fut la peste et sa propagation, les malheureux non content d'avoir perdu le peu qu'ils avaient, leurs habitats et leurs proches, errèrent et affluèrent de partout. L'évêque de Bigorre, Amelius, où fut sans doute l'épicentre du séisme en appela d'abord à Dieu et à ses saints. Un pauvre bougre, proche de l'évêque, entendit cet appel; il serait venu (revenu plutôt comme on va le voir) d'Espagne porteur de reliques des saints Vincent et Félix, (Historia Francorum IX, 6). De son côté Amelius décida vu l'ampleur de la catastrophe humanitaire d'en appeler aux autorités de Paris, comme on le fait encore de nos jours. Il partit demander des secours à la royauté et son domestique le suivit mais comme le dit la suite, de loin. Ce domestique c'est bien sûr ce pauvre type un peu simplet proche de l'évêque; c'est le même également que le Désidérius du livre IX. Reparti d'Espagne, sur son chemin de retour en Bigorre, après avoir franchi les Pyrénées, arrivant enfin à Tarbes, l'homme simplet apprend que son évêque est en route pour Paris; il décide de marcher sur ses pas, avec les fameuses fausses reliques. Mais, enivré par la mission salvatrice prêtée aux objets saints et magiques qu'il porte, il se fit passer pour guérisseur, et causa des troubles (les reliques alors c'était très important) à Tours comme on l'a vu mais encore à Paris comme on l'a vu aussi. Présenté à une réunion épiscopale vu l'importance (apparente) de ce qu'il amenait, il fut démasqué par notre évêque bigourdan qui reconnut en ce phénomène un de ses familiers (famulus dit le texte soit serviteur pour être plus précis) lequel s'était enfui de Bigorre et il le ramena avec lui. Comme si tout cela ne suffisait pas des troubles politiques nécessitèrent aussi l'intervention diplomatique d'Amelius de Bigorre des deux côtés des Pyrénées, entre la reine franque Frédégonde et le roi wisigoth Goswinthe; sans compter enfin avec les querelles internes aux deux familles royales ! (d'après l'étude du texte original de Grégoire de Tours : Historiam Decem Libri, Liv. V ch. 33 & 34 Année 580, MGH Scriptores Rerunt Merowing. T. I, 1885 et "Essai historique sur la Bigorre" T. I, A. Davezac-Macaya, Bagnères-de-Bigorre, Dossum, 1823).


Revision [16630]

Edited on 2018-05-16 11:42:14 by JeanLouis
Additions:
Un cas rare se pose avec la noble famille d'Aulon: Cette famille de chevaliers est d'origine berrichonne, très anciennement attestée, l'une de ses branches se fixera très tôt en Gascogne dès l'an 600. De parenté mérovingienne, elle sera proche des rois de cette race : le duc Olon de l'armée du roi franc Gontran, culbute le traître Gondebaud, fils naturel de Clotaire qui voulait se faire proclamer roi contre Gontran, lors de la délivrance du Lyon de Comminges, l'actuel St Bertrand de Comminges, au pied des Pyrénées centrales. C'est ainsi peu après 585 qu'une branche des Aulon de Bourges se fixe définitivement au pied des Pyrénées, l'autre restant dans le Berry. A l'époque capétienne, en l'an 1000, la famille d'Aulon, par ailleurs représentée aussi par deux villages de ce nom (31, 65) comptera des Princeps Potentes (grands seigneurs) notamment Amelius d'Aulon, issu des comtes de Rouergue, Comminges et Armagnac. Ils participeront à l'émergence et à la constitution politique, économique et sociale des comtés du sud-ouest ainsi qu'à l'élan religieux et de foi du début du 2ème millénaire par des donations à nombre d'abbayes et églises comme Lézat en 1026 ou Bonnefont (XII & XIIIème S.) des lieux sacrés dont on verra l'intense implication des Amelius de la région dans le même temps. Ce nom d'Amelius sera bien présent également en ce temps-là dans le Berry et le Bourbonnais proche comme on le verra également.
Selon une note concernant le cardinal Pierre Amiel et relatif à son origine audoise, l'auteur d'une étude sur son œuvre principale indique que //Le nom d'Amiel était très répandu au moyen-âge dans tout le Languedoc, et particulièrement dans les diocèses de Narbonne et Carcassonne.// (cf. art. de E. Perrier "D'Avignon à Rome Itinéraire de Grégoire XI..." in Mémoires de l'Académie des Sc. Belles-Lettres et Arts de Marseille 1908-1911; pp. 337 à 347). On ne s'étonnera pas que j'en fasse le centre de mes recherches, du moins pour l'époque du Moyen-Âge fort riche de documents....
Autour de 900 on trouve déjà des Amelius dans les Pays d'Aude ou le Comté de Béziers, fidèles des comtes locaux; à Sérignan un riche alleutier, aristocrate possesseur d'un domaine situé dans une ancienne villa gallo-romaine fait son testament en 983 (cartulaire de Béziers f° 189) ; bien que le patronyme soit encore rare vers l'an Mil sur la côte méditerranéenne, il sera plus connu dans le piémont pyrénéen, en Comminges, Razès, Carcassonnais où il appartiendra véritablement aux lignées comtales premières de ces régions (cf. Cartulaire des Trencavel 957/1214 dans lequel de nombreux actes nomment des Amiel) et se transmettra rapidement au Toulousain, à l'Albigeois, voire au Quercy et jusqu'au Massif Central. Un Amiel sera par ex. Viguier en 934 du vicomte de Rouergue (cf. "Francia Forschungen zur Westeuropaischen Geschichte" Deutsches Historisches Institut, Paris, 1982); ce 'vicarius déjà noté est bien le représentant comtal pour les questions judicaires de 1er niveau (basse justice) et de police; c'était le juge de paix et le commissaire de police de ce temps lointain, un homme de confiance parmi d'autres du pouvoir.
Deletions:
Un cas rare se pose avec la noble famille d'Aulon: Cette famille de chevaliers est d'origine berrichonne, très anciennement attestée, l'une de ses branches se fixera très tôt en Gascogne dès l'an 600. De parenté mérovingienne, elle sera proche des rois de cette race : le duc Olon de l'armée du roi franc Gontran, culbute le traître Gondebaud, fils naturel de Clotaire qui voulait se faire proclamer roi contre Gontran, lors de la délivrance du Lyon de Comminges, l'actuel St Bertrand de Comminges, au pied des Pyrénées centrales. C'est ainsi peu après 585 qu'une branche des Aulon de Bourges se fixe définitivement au pied des Pyrénées, l'autre restant dans le Berry. A l'époque capétienne, en l'an 1000, la famille d'Aulon, par ailleurs représentée aussi par deux villages de ce nom (31, 65) comptera des Princeps Potentes (grands seigneurs) notamment Amelius d'Aulon, issu des comtes de Rouergue, Comminges et Armagnac. Ils participeront à l'émergence et à la constitution politique, économique et sociale des comtés du sud-ouest ainsi qu'à l'élan religieux et de foi du début du 2ème millénaire par des donations à nombre d'abbayes et églises comme Lézat en 1026 ou Bonnefont (XII & XIIIème S.) des lieux sacrés dont on a vu l'intense implication des Amelius de la région dans le même temps. Ce nom d'Amelius sera bien présent également en ce temps-là dans le Berry et le Bourbonnais proche comme on le verra.
Selon une note concernant le cardinal Pierre Amiel et relatif à son origine audoise, l'auteur d'une étude sur son œuvre principale indique que //Le nom d'Amiel était très répandu au moyen-âge dans tout le Languedoc, et particulièrement dans les diocèses de Narbonne et Carcassonne.// (cf. art. de E. Perrier "D'Avignon à Rome Itinéraire de Grégoire XI..." in Mémoires de l'Académie des Sc. Belles-Lettres et Arts de Marseille 1908-1911; pp. 337 à 347). On ne s'étonnera pas que j'en fasse le centre de mes recherches, du moins pour cette époque fort riche de documents....
Autour de 900 on trouve déjà des Amelius dans les Pays d'Aude ou le Comté de Béziers, fidèles des comtes locaux; à Sérignan un riche alleutier, aristocrate possesseur d'un domaine situé dans une ancienne villa gallo-romaine fait son testament en 983 (cartulaire de Béziers f° 189) ; bien que le patronyme soit encore rare vers l'an Mil sur la côte méditerranéenne, il sera plus connu dans le piémont pyrénéen, en Comminges, Razès, Carcassonnais où il appartiendra véritablement aux lignées comtales premières de ces régions (cf. Cartulaire des Trencavel 957/1214 dans lequel de nombreux actes nomment des Amiel) et se transmettra rapidement au Toulousain, à l'Albigeois, voire au Quercy et jusqu'au Massif Central. Un Amiel sera par ex. Viguier en 934 du vicomte de Rouergue (cf. "Francia Forschungen zur Westeuropaischen Geschichte" Deutsches Historisches Institut, Paris, 1982); il s'agit du 'vicarius déjà vu; il est bien le représentant comtal pour les questions judicaires de 1er niveau (basse justice) et de police; c'était le juge de paix et le commissaire de police de ce temps lointain, un homme de confiance parmi d'autres du pouvoir.


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