Si les démons nous menacent, les anges sont nos boucliers.
Victor Hugo.

+ Introduction : L'ésotérisme est universel :
L'ésotérisme comparé montre l'histoire des religions et de l'humanité sous un aspect original : toutes les grandes religions ont une double existence, une histoire extérieure, apparente et une histoire intérieure, cachée, un peu à l'image de la vie humaine. On sait ce qu'il en résulte pour l'histoire visible, c'est l'institution et les rites, inutile d'insister ici. Pour celle qui est cachée, secrète, il s'agit de la connaissance profonde, de l'action occulte de ses initiés, prophètes, réformateurs qui ont construit, soutenu et propagé ces religions visibles. Elle relève de la tradition ésotérique et elle est très difficile à démêler, c'est l'histoire de la religion éternelle et universelle: elle montre le "dessous des choses", "l'endroit" de la conscience humaine dont l'histoire n'offre que l'envers laborieux. On peut la retrouver dans toutes les religions d'origine antique comme en Inde dans les Védas, en Egypte avec les Livres d'Hermès, en Grèce où elle faisait partie de la vie de tous, développée par tant de philosophes qui ont tout dit sur l'âme humaine depuis si longtemps. En Israël la tradition occulte procède à la fois de l'Egypte, de la Chaldée et de la Perse ce qui ne pourra nous étonner. Elle nous a été conservée sous des formes bizarres et obscures mais dans toute sa profondeur et étendue par la Kabbale ou tradition orale, depuis le Zohar et le Sepher Yézirah attribué à Simon Ben Yochaï jusqu'aux Commentaires de Maïmonidès. Mystérieusement renfermée dans la Genèse et la symbolique des Prophètes elle est ressortie par le travail de Fabre d'Olivet, théosophe et philologue, dans sa "Langue hébraïque restituée" au XIXème S. Ce personnage né à Ganges (34) fut aussi (en passant) le précurseur du renouveau de la langue occitane. Pour ce qui concerne l'ésotérisme chrétien il rayonne de lui-même dans les Evangiles éclairés par les traditions esséniennes et gnostiques, surtout l'Evangile de Jean, que les cathares eurent également à cœur de lire.
(=> "Les grands initiés" E. Schuré, Paris, Perrin, 1921).
Le LIVRE D'ENOCH ou des MYTHES aux HEBREUX, au JUDAISME , et au CHRISTIANISME; les ANGES et les DEMONS :
-1- Enoch dans la Genèse biblique, est le 7ème descendant d'Adam (correspondant au roi antédéluvien chaldéen de même rang), à ne pas confondre avec Enosh qui, lui, est le petit-fils d'Adam et correspond à l'Amelon chaldéen (voir pages précédentes). Enoch avait selon la signification de son nom, une étroite relation avec Dieu ( "Il marchait avec Dieu" dit l'Ancien Testament) et, comme quelques très rares humains bibliques, il n'a pas connu les affres de la mort, ("Dieu le prit" selon l'A. Test.). Un livre dit d'Enoch l'Ethiopien lui est attribué: on a retrouvé des fragments de quelques 40 copies de ces écrits en araméen et en grec (notamment à Qumran) et une seule version en latin. Le texte aurait été rédigé pour partie au moins, entre le tout début du IIIème S. et le Ier S. av. J-C. Il contient des références antérieures à la période de la révolte des Maccabées, il a été utilisé dans d'autres œuvres apocryphes mais aussi dans le Nouveau testament, par ex. dans l'épitre de Barnabé (compagnon de Paul) et dans l'Apocalypse de Pierre. Mais le plus intéressant c'est qu'il semble être à la base de concepts dans les Evangiles chrétiens et dans l'Apocalypse de Jean, seule admise par l'Eglise catholique. D'ailleurs, des témoignages des Pères de l'Eglise montrent bien qu'ils connaissaient ce livre et l'avaient même en haute estime. C'est ce que l'on peut voir chez Justin, Irénée de Lyon, Origène ou Clément d'Alexandrie, mais surtout chez Tertullien qui le dit, lui, explicitement.
-2- Les thèmes mythiques babyloniens ont inspiré la rédaction de ce Livre d'Enoch et particulièrement ce qui concerne l'angélologie :
* Enoch est le septième successeur d'Adam, comme le babylonien Emmeduranki, auquel les dieux Shamash et Adad ont révélé les secrets de la tablette sacrée et "l'oracle des cieux et de la terre" était aussi le septième roi antédiluvien. Emmeduranki fut considéré comme l'instructeur des prophètes et des devins babyloniens, les barû. Il est vraisemblable que les auteurs juifs du Livre d'Enoch ont fait état d'une tradition comparable en l'appliquant à leur monothéisme et à leur morale. Il était nécessaire pour eux de glorifier ainsi la foi de leurs ancêtres en puisant à des sources diverses pour aboutir à une convergence profonde. De plus l'immense intérêt de ce livre c'est que tout en se référant aux mythes de la région il sert de lien entre les pensées juive et chrétienne dans leurs concepts respectifs. Il est un véritable pont entre les deux testaments bibliques car sans doute rédigé entre les deux périodes. Il les réunit même et forme un véritable témoignage complet. On l'appelle d'ailleurs le Pentateuque d'Enoch aussi. Bien que tributaire des idées anciennes des temps hébraïques son contenu a eu aussi une influence certaine sur la pensée des premiers chrétiens. Le christianisme a hérité de ces écrits apocalyptiques dont celui, accepté, de Jean. Le dualisme du bien contre le mal que les hébreux ont puisé dans le zoroastrisme lors de leur exil à Babylone (au VIème S. av. J-C.; cf. page Amiel juifs histoire ancienne) souligne la mission prophétique tout en étant révélateur de vérités: constatation du mal présent, espérance dans le bien à venir, conceptions appelées à de grands développements, fondement du manichéisme qui allait secouer les premiers temps de la chrétienté, ressurgir sous diverses formes une dizaine de siècles plus tard en Bulgarie avec les Bogomiles ou dans l'aire européenne, occitane en particulier, avec les hérésies méridionales dont le catharisme, phénomène religieux aux graves conséquences que beaucoup d'Amiel connurent quand ils n'en furent pas aussi victimes (ou participants du côté du "bâton"). Il faut enfin constater que le Nouveau testament est, lui aussi, pétri du fruit de ces écrits fondateurs et/ou/puis apocalyptiques.
* L'œuvre elle-même est divisée en cinq parties ou Livres (d'où le nom de Pentateuque) :
1er : Le Livre de l'Observation (chap 1 à 36) rédigé entre ~ -200 et -175, 2ème : le Livre des Ressemblances (chap 37 à 71) entre ~-100 et -68, 3ème : le Livre d'Astronomie (chap 72 à 82) vers -300, 4ème : le Livre des Visions (chap 83 à 90) entre -164 et -160 et 5ème : le Livre de l'Epitre d'Enoch (chap 91 à 107) écrit entre -200 et -169.
On aperçoit déjà dans ces titres combien les vieux mythes chaldéens transparaissent. Pour le Livre de l'Astronomie, son ancienneté est attestée par l'historien juif Eupolemos qui, écrivant vers -158 y fait allusion; il donne un récit détaillé des temps abramaniques (à ce jour non attestés historiquement) où il dit que le peuple hébreu est l'inventeur et le père de l'astronomie (apportée selon Bérose aux temps des rois antédéluviens par ces fameux monstres mythiques). C'est même Abraham qui aurait instruit de ces choses les Phéniciens, qui, il est vrai furent de sacrés navigateurs en Méditerranée notamment. C'est encore grâce aux hébreux que les Egyptiens des lointains temps pharaoniques (XIVème S. av. notre ère) auraient su lire eux aussi les Astres et qu'ils auraient initié le culte de Râ, le soleil, à Héliopolis, sa ville, et peut-être même celui du fameux dieu Amon (devenu Amon-Rê, et l'Ammon des vieux peuples de Perse-Mésopotamie) un dieu supérieur aux autres, le seul dieu qu'un pharaon osa magnifier exclusivement en éliminant tous les autres via le nom d'Aton, le dieu unique et parfait, tout-puissant (un concurrent involontaire d'Ahura-Mazda des zoroastriens ou mazdéens duquel s'inspireront aussi les juifs). Ce seul vrai dieu pourrait être éventuellement reparti, après la mort de son initiateur, de plus belle avec les hébreux de Moïse fuyant l'Egypte, perfectionné ensuite par l'emprunt au zoroastrisme, pour une grande destinée qui se poursuit toujours parmi les hommes à travers les trois religions du Livre bien connues; un dieu unique qu'ils purent retrouver en El connu, lui, par d'autres origines comme je le détaille dans la partie "Amiel hébreux".
-3- Enoch aurait été le premier homme informé de la Science comme de la Sagesse et le père de la division terrestre du temps, qui, il est vrai est très ancienne et procède d'observations minutieuses du cours de notre astre, comme des autres astres célestes, réalisés d'une façon remarquable pour ces temps, mais il semble qu'il faille relier plus prosaïquement cette science à l'agriculture et donc à la sédentarisation. Enoch aurait été initié à ces mystères astronomiques par l'archange Remeiel (version religieuse des monstres de Bérose). Rémeiel est l'un des noms du dernier archange du septuor archangélique indiqué dans le Livre I d'Enoch; l'un des noms aussi de Ramiel (en grec et syriaque) ou encore Rumael, voire Jeremiel (de l'éthiopien Iyârumial) qui signifie "Lumière de Dieu" !. Dans le Livre des Ressemblances il est remplacé par Uriel. Le ciel serait organisé mathématiquement et systématiquement par Dieu pour lequel des milliers d'anges travaillent dans cet ensemble astronomique assimilable à un organisme vivant, vu comme un ensemble de cellules ayant chacune leur propre finalité, un ensemble que la science a, elle, soumis à des lois physiques et chimiques naturelles d'une certaine logique, un infiniment grand organisé comme l'infiniment petit (cf. notions du macrocosme et du microcosme). En ce qui concerne le Livre des Observations, certains pensent que les versets 6 à 14 de la Genèse sont un résumé des chap. 6 à 19 du Livre d'Enoch; il contient en effet l'histoire de la rébellion des anges en détail (dont celle de Ram'Amiel) et la trop connue histoire du Déluge et de Noé, envoyé là par Dieu en punition du mal régnant chez les hommes; un mal qui a aussi des racines profondes qu'il faut attribuer à ces anges rebelles et aux pouvoirs démoniaques des affidés de Satan (cf. le zoroastrisme).
-4- Ce thème de la rébellion mérite un approfondissement: En réalité il faut parler de deux rébellions:
* La 1ère est menée par Semyaz (Satan) qui pousse les 200 anges déchus du Paradis à prendre pour épouses des femmes humaines et à engendrer des enfants. Ces anges déchus sont menés par 20 dirigeants, commandant donc à une compagnie, et dont on connait les noms ! Ils descendirent sur le Mont Nermon à cette fin; le 3ème de ces dirigeants cités s'appelle Ramiel, "Le soir de Dieu", le 5ème est Tamiel soit "Dieu est parfait" ou "la perfection de Dieu", le 6ème se nommerait aussi Ramiel mais l'écriture de ce nom en araméen comme en grec ancien n'est pas strictement identique à celle du 1er cité, ce que confirme la traduction donnée de "tonnerre de Dieu"; il se trouve aussi parmi eux Aramiel et le très curieux nom de Urakabaramiel (Enoch 1, 7-9) un nom double semblant être la réunion d'Arakiba signifiant "celui qui a la domination sur la terre" et de Ramiel. Cette 1ère forme de rébellion s'achèvera dans une autodestruction.
* La 2ème rébellion est menée par Azazel (autre forme de Satan) qui pousse les mêmes anges à révéler aux hommes les secrets des choses cachées comme ce qui concerne la nature, l'industrie, l'art, les plaisirs (dont celui du sexe bien sûr !), la guerre ou l'astronomie. On retrouve aussi dans cette 2ème rébellion le nom de Ramiel, qui se confond quelquefois avec le nom d'Azazel dans l'appellation de Râmêèl soit "arrogant envers Dieu" alors qu'ils sont à distinguer selon les angélologues: ils n'auraient même rien à voir; Ramiel devient "le matin de Dieu" après avoir été son "soir" dans la 1ère rébellion, comprenne qui pourra ! Ce dernier Ramiel serait donc resté fidèle à Dieu et à son plan divin, on le retrouve même cité comme l'un des archanges (cf. ci-dessus), au sommet de la hiérarchie angélique, son nom en hébreux signifiant alors "miséricorde de Dieu" ou "compassion de Dieu" signification d'un nom qui est donc à rapprocher de celui de Jéramiel. Il est plus connu sous cette dernière appellation dans les textes de l'antiquité judaïque comme même l'un des principaux archanges; avoir un nom d'une telle signification traduit encore par "que Dieu met en place" ne pouvait que présenter une grande position dans la hierarchie angélique. Dans l'Apocalypse de Baruch c'est lui qui lui fait visiter les différents niveaux du Ciel; dans la vie des hommes il fait le bilan de notre vie au moment de notre mort mais il peut aussi nous aider de notre vivant à nous corriger; il aide à la clairvoyance et aux visions prophétiques ainsi qu'à l'interprétation des rêves psychiques, voilà un sacré boulot pour lequel Freud n'a qu'à bien se tenir! Ce n'est là qu'un exemple typique de ce curieux domaine des êtres proches ou opposés à la divinité, l'angélologie et la démonologie, connaissances où l'on pourrait dire tout et son contraire, bien qu'il ne s'agisse pas des mêmes, anges ou démons, malgré de mêmes noms! J'en fais un article ci-après car beaucoup de leurs noms contiennent le notre.
-5- La religion s'intéressera surtout aux anges afin d'éduquer les hommes aux valeurs morales quand le fantastique mettra en avant les démons et leurs déviances si bassement humaines; au XVIème S. apparaitra le mythe de Faust d'après un conte populaire allemand et nombre de grands hommes reprendront ce thème du rapport improbable entre ces êtres dévoyés et les hommes qu'ils sont censés tenter et détourner du plan divin. D'un côté le Bien et ses vertus préparant au Paradis de l'autre le Mal et ses vices menant aux affres de l'Enfer dont parleront l'italien Dante, le poète Goethe, le philosophe Paul Valéry ou les compositeurs Berlioz, Gounod. Un thème repris de façon comique mais très parlante par l'inattendue réalisatrice Josiane Balasko dans "Ma vie est un enfer" il y a peu (1991, un des rôles mineurs est tenu par Michèle Amiel) avec toutefois une conclusion bien plus prosaïque: l'enfer est déjà sur terre, nul besoin des démons pour déréguler, ni non plus de l'archange Gabriel et de l'entreprise angélique divine pour tenter de réguler la vie des pauvres humains (violents et mortels) que nous ne cessons d'être.
AMIEL & CIE, des ANGES et des DEMONS :
Dans la Bible les anges sont cités plus de 300 fois. Le Livre de l'Apocalypse nous indique qu'il y en a des "myriades" et dans la Genèse ce sont eux qui sont chargés de fermer le Paradis terrestre. Le Nouveau Testament leur donne une large place, ils sont présents dans de nombreux évènements de la vie du Christ auxquels Dieu envoie d'ailleurs les meilleurs d'entre eux.
Les noms des anges sont apparemment d'origine zoroastrienne et ont été empruntés par les juifs lors de leur captivité à Babylone (selon rabbi Siméon Ben Lakish de Tibériade qui vécut entre 230 et 270, corroboré par les historiens actuels) tout comme les nombreux détails de la hiérarchie angélique. Le suffixe El signifiant alors dans ces noms non pas directement le nom de Dieu, plutôt "l'être brillant". Mais il faut surtout dire qu'il est bien difficile de s'y retrouver dans ce domaine d'êtres assez vagues et insaisissables, autant pour ceux qui nous viennent de Dieu que pour ceux qui nous viennent de son ennemi, les démons. Il se pourra donc que je m'emmêle les pinceaux en parlant des uns comme en parlant des autres; de toutes façons ce qu'on peut en dire ne pourrait être considéré comme 'parole d'évangile' et l'on voudra ne pas m'en tenir rigueur. Il faut dire aussi que ces créatures viennent judicieusement remplacer dans le cadre d'un monothéisme les dieux inférieurs des polythéismes antérieurs. Ces anges seront, il me semble, à leur tour, remplacés, en grande partie du moins, dans le christianisme, par le culte des saints, ces derniers devenant des héros religieux intercesseurs et constituant un véritable pont entre la terre et le ciel.
- Le Pseudo Philon :
Philon d'Alexandrie est un philosophe juif hellénisé qui vécut entre ~-20 et ~+45; à cheval sur les deux ères, ses textes permettent d'étudier la philosophie néo-platonicienne promise à un bel avenir avec le christianisme en gestation, sa lecture de la Bible par les allégories des personnages de l'histoire des hébreux permet de mieux pénétrer le texte de la Torah et enfin sa vision des puissances divines (de la Genèse comme des anges divins) alliée aussi à celle de l'esprit humain aboutit à une sorte de synthèse englobant les termes bibliques parlant de Dieu, de la création ("Il n'est pas de beauté où règne le désordre"), de la prophétie, de la mystique platonicienne comme du mystérisme oriental qui inspirera notamment la gnose et la philosophie de Plotin (et de son élève Amilius). C'est ce qui justifie aussi sa place ici entre mythes du moyen-orient, anges babyloniens, genèse biblique et kabbale juive.
C'est d'un texte qui lui est seulement attribué dont je vais pourtant vous parler; il relate la Création (Pseudo-Philon Liber Antiquitatum Biblicarum), et donne les noms des douze fils et huit filles d'Adam et Eve engendrés dans la 2ème période de leur vie (700ans après la naissance de Seth). Parmi ces noms figure celui de Elamiel soit "Dieu du peuple de mon Dieu" quelquefois appelé d'ailleurs Elamiel Ben Adam (fils d'Adam). Une épouse nommée Sifa lui est attribuée. Selon des commentaires récents de ce texte, il semble que ce nom théophorique ait pu être emprunté à Nombres 1-6, où figure Selamiel que l'on trouve quelquefois écrit Samiel suivant les lectures possibles; il est alors le fils de Surrisadaï, prince de la tribu de Siméon (où se trouve la ville de Lodabar, qui est celle d'un des Amiel bibliques). On parle dans ce texte largement d'angélologie, du caractère divin et du rapport de Dieu avec les hommes, de l'homme lui-même en ce qui concerne le péché, vaguement du Messie; des Christos sont cités, se référant à Saül et David et il s'y trouve des passages énigmatiques à sens certainement messianique. Ce nom d'Elamiel est enfin de nos jours patronymique chez les sémites juifs mais aussi chez les sémites arabes ! (cf. "Les Antiquités Bibliques de Philon d'Alexandrie..." M. James. Traduction de documents anciens. Série 1 textes juifs palestiniens pré-rabbiniques. Londres Spck, Macmillan N. Y. 1917) - "Pseudo-Philon Lib. Ant. Bib." G. Kish; Univ. N-Dame Etudes Médiévales 1949).
- Magie chrétienne :
NB : Les textes magiques dont on va parler sont originaires d'Egypte et datent d'entre les VII et IXème S.
Un très vieux livre de pouvoir rituel magique chrétien copte, écrit sur papyrus, invoquant le pouvoir des anges, fait notamment appel à l'intervention de l'ange A[m]amiel, invoqué pour la protection personnelle contre les forces maléfiques et diaboliques : A[m]amiel Tamach Mamiel...celui qui est au-dessus des Chérubins. Ce document rare, fragile, qui était à la Bibliothèque Nationale de Turin, a malheureusement été détruit par un incendie en 1904. Il a été cependant étudié par E. Amelineau dans "Le nouveau traité gnostique de Turin" ("Rossis's Gnostic tractate against the powers of evil"). Répertorié dans le livre consulté : n°71.
Toujours chez les coptes est cité dans d'autres documents le nom de l'ange Orphamiel, notamment sur un 'ostracon' qui indique que cet ange est "associé à l'index de la main droite de Dieu" (rèf. "Enchoria" 14 (1986), 155). Un ostracon est à la base une coquille sur laquelle on gravait des écritures; par la suite on a pratiqué de tels écrits analogiquement sur des poteries ou tessons de poteries. Ce 'doigt de Dieu' est cité dans l'Exode (31, 18) et dans le Deutéronome (9, 10) de l'Ancien Testament. Dans le Nouveau Testament c'est l'évangéliste St Luc qui en parle très clairement (11, 20) : Si c'est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, alors le Royaume de Dieu est venu sur vous., ce qui montre également qu'une telle occurrence invocatrice fut possible dans le judaïsme au Ier S. de notre ère. Répertorié : n°114. Enfin ce doigt de Dieu c'est celui de la Création, celui peint sur ce thème par Michel-Ange au centre du plafond de la Chapelle Sixtine donnant vie à l'homme, de cette main droite aussi avec laquelle est représenté Dieu bénissant les fidèles sur les tympans des églises, trois doigts levés (index, majeur et pouce) signifiant la Trinité.
Enfin on a trouvé cet extrait fragmenté d'une longue prière invocatrice : "Oui, oui, je vous adjure par [votre] grand, vrai nom, Adonaï Ab. ami....Latosiel Bel Mouisephthemel'Amiel Ha[....]....Athanael, Amen !" (répertorié : n°132) dont la signification n'est pas indiquée.
(=> "Ancient Christian Magic Coptic texts of ritual power" M. W. Meyer & R. Smith, Princeton Univ. Press (N-J) Usa, 1994),
- Autour de la Kabbale juive :
NB : Sur ce sujet j'ai pensé nécessaire d'écrire en complément plusieurs "dossiers spéciaux" : La Kabbale et ses séphirot; Généralités sur les anges chez les juifs et les chrétiens; La Guematria; Applications sur les nom de Dieu et d'Amiel, l'essai du Cardinal Amiel.
Tradition juive d'interprétation des textes sacrés, la Kabbale fleurit au moyen-âge notamment en Espagne puis à Narbonne et en Provence. Elle a instauré, plus largement que dans la Torah, toute une représentation angélique du ciel, intermédiaire entre Dieu et l'humanité; ainsi par des pratiques rituelles secrètes peut s'établir une relation entre la divinité et les hommes d'une manière moins institutionnelle que celle que propose la liturgie. Elle répertorie notamment tout ce qui constitue l'entourage divin, établissant une sorte de pyramide de puissances divines dont les quatre supérieures sont bien sûr les quatre archanges; mais il y a sept anges supérieurs qui veillent sur la Terre car à ces archanges il faut ajouter les anges Seniel, Gabriel et Yeramiel, l'ensemble semblant vouloir correspondre aux sept planètes du système solaire que l'on connaissait déjà depuis longtemps. En dessous d'eux sont les Princes qui règnent sur la Nature (phénomènes célestes et terrestres) comme la neige, le feu, la pluie ou le vent... très nombreux on y trouve par exemple les noms de Sa'Amiel qui s'occupe des tempêtes et Ra'Amiel qui règne sur le tonnerre (selon le Livre de Yesîrâ). Sa'Amiel ou Za'Amiel est avec le même attribut cité dans le 3ème Livre d'Enoch (on lui ajoute simplement les grands vents et autres tornades !). J'en reparle plus loin.
- Les sources des noms des créatures répertoriées : (sous toutes réserves)
Le traité principal de magie rituelle est le Lemegeton ou Clavicule de Salomon, un ouvrage anonyme anglais du XVIIème S. Il réunit en cinq livres une compilation de textes antérieurs qui circulaient déjà indépendamment les uns des autres depuis longtemps. Si on ne sait pas trop à quand remontent certains, il en est au moins un (L. V) dont on peut dire qu'il a circulé déjà, sous différentes formes depuis le XIIIème S. L'ensemble est attribué au roi Salomon dont la sagesse proverbiale bien connue a fait de lui un maître ésotérique, un alchimiste même et un pseudo-auteur de ce traité de magie. On citera des noms plus ou moins amiéliens, tous d'origine ou formés d'après la langue hébraïque et relevés dans les livres ou 'Ars' suivants de cette 'clé' de Salomon:
° L'Ars Notoria (L. V) : mélange de prières et de mots magiques permettant la communion avec Dieu et la connaissance des sciences humaine et divine.
° L'Ars Theurgia Goetia (L. II) : qui décrit les esprits en partie bons et en partie mauvais; il fait directement référence au roi Salomon pour ces noms qu'il aurait invoqué ou dont il se serait gardé selon cette tradition.
° L'Ars Paulina (L. III) : attribué à l'apôtre Paul, il fait toutefois aussi référence à Salomon; il traite de magie planétaire et décrit les esprits et anges "gouvernant" les heures du jour.
S'ajoute à cette œuvre et séparément d'elle :
° Le Liber Juratus : C'est l'un des livres les plus anciens et les plus suivis de la magie médiévale, aussi appelé le Grimoire Sacré du pape Honorius.
Un DICTIONNAIRE ANGELIQUE AMIELIEN (quelques démons s'y sont glissé !) :
- Rahmiel (aussi écrit Ra'Amiel ou Rhamiel) :
Avec Raphaël, ils sont les deux Archanges de la Compassion, de la Miséricorde et de l'Amour ! Rahmiel peut être invoqué par ceux qui manquent d'amour, car sa tâche est d'encourager l'empathie, la bonté à travers le monde. Quelques uns parait-il pensent que lorsque St François d'Assise mourut, il devint cet ange Rahmiel! Avec l'antique Enoch de la Genèse, Jacob, le prophète Elie et Ste Anne, on aurait là les seuls cas d'humains qui aient été transformés en anges, donc "angélifiés" voire "archangélifiés" ! Enoch en Métraton, Elie en Scandalphon (?), Jacob en Uriel et Ste Anne (mère de Marie quand même) en Anas.
Par une autre voie sans doute ou du temps de la Création, on a vu plus haut que Rahmiel fut l'un des Souverains de la Terre, Maître du Tonnerre.
(=> "Encyclopedy of angels" R. Webster, 2009, Body, Mind & Spirit).
Par d'autres sources aussi (dont la Kabbale ci-dessus) on voit que Rahmiel est l'un des Sept Archanges au service de Dieu (avec Raphaël déjà vu, Rumaël, Jérémiel, Uriel, Michaël et Gabriel, cités dans l'antiquité judaïque). Dans l'Apocalypse d'Enoch on le voit détruire l'armée de Sennachérib; il est le chef de l'armée céleste avec Uriel; il a aussi la charge des âmes lors du Jugement Dernier; curieusement dans ce même écrit il est vu comme un ange saint et comme un ange déchu (Enoch I 6 & 20), dans le verset 20 il est le chef des apostats mais au verset 6 il est l'un des Sept Archanges se tenant devant le Trône Divin ! Dans les Oracles Sibyllins (II 2,5) Ramiel est l'un des cinq anges qui amènent les âmes des hommes au Jugement Dernier (avec Arakiel, Uriel, Samiel et Aziel). On pourrait citer aussi l'Apocalypse de Baruch qui le présente comme étant un ange qui préside aux vrais visions (cf. plus haut aussi), il aide à la clairvoyance et aux visions prophétiques ainsi qu'à l'interprétation des rêves psychiques. Pour les spécialistes de ces deux apocalypses apocryphes ce Ramiel pourrait même être identique à celui nommé Jérémiel, l'archange déjà cité, qui répond aux questions soulevées par les âmes des Justes morts (cf. Ezra IV 4,36 de la Bible). D'ailleurs selon d'autres Ramiel aurait (encore) pour autre nom Phanuel lequel serait responsable de la 'supervision de la repentance' des pécheurs ce qui nous ramène en effet à Jérémiel.
- Jérémiel :
L'autre nom de Rahmiel est lié à la venue du Messie, son nom signifiant "Miséricorde de Dieu" ou "Que Dieu met en place"; pour d'autres Jérémiel ou Rahmiel serait "le tremblant devant Dieu" d'où l'ancien attribut de pouvoir sur le tonnerre noté plus haut. Il est clairement indiqué pour sa fonction d'aide aux hommes de bonne volonté, guide des âmes justes qu'il conduit au Ciel après leur pesée.
- Amaniel :
En hébreu, il s'agit là de la réitération du nom Amiel, avec la même particule initiale, écrit aussi 'Ammaniel' il veut signifier 'Dieu est mon seigneur' (et il est quasiment comparable alors à la signification d'Elie, Elijah, soit 'mon Dieu, mon Seigneur Dieu'. Mais question quant à sa qualification : est-ce un ange ou un démon? Je serais tenté de faire une réponse de normand; les deux, selon l'utilisation de son nom ! Comme ange il est cité avec le nom de Neh'Amiel; mais dans la "Magie Sacrée" du Mage Abramelin (tiens ce nom-là se traduirait-il par le 'père des Amelin' ?) Amaniel qui a une autre signification, celle de "nourriture de Dieu" (?) (Livre II) est indiqué comme l'un des 53 serviteurs d'Astaroth et d'Asmodée, ce qui, vous en conviendrez fait froid dans le dos !(ref "Dictionary of demons" Belanger, p.30, 2010; Ford "Bible of the Adversary", p.89; Mathers "Book of the Sacred Magic of Abramelin, the Mage", p.116).
- Amiel :
Celui qui porte exactement notre nom peut se comprendre sous les deux formes antinomiques.
* Son côté face : selon la "Theurgia Goetia", Amiel est l'un des Ducs principaux des serviteurs d'Asyriel, un démon nocturne, il est bon de nature (?) et prêt à obéir à ceux qui l'appellent. Cet Amiel aurait quand même 40 serviteurs avec lui. (rèf : Belanger, voir ci-dess. p.32; Guiley "Encyclopedy of Demons & demonology, p.20; Peterson "Lesser Key of Solomon", p. 73-77). Par contre Ammiel, selon l' "Ars Paulina", signifierait "mon peuple est Dieu", curieux retournement de signification; il est un chef et l'un des 11 serviteurs de Rahab, toujours un démon mais 'devenu' démon, car étant du nombre des anges qui ont succombé aux charmes des filles des hommes (voir Genèse). (ref : Bamberger "Fallen angels" p.279; Cheyne "Encyclopaedia Biblica, p.39, 141; Waite "The Book of Ceremonial Magic"(67).
(=> "Encyclopedia of Demons" Th. Bane; Mc Farland & Co, Caroline du Sud 1969; "Dictionary of demons" rèf v. ci-dessus).
* Son côté pile : comme ange donc; il est une Principauté (donc d'un rang angélique élevé) qui a pour mission divine la Puissance de la Vérité de la Foi. Il faut bien voir que ce monde angélique est organisé à la façon d'une véritable armée céleste et comme pour toute armée, le principal c'est l'ordre, l'obéissance aux ordres et à la hiérarchie, comme sur la terre. Les Principautés forment le 7ème Chœur; ils appartiennent au 3ème niveau de la hiérarchie céleste (les plus élevés étant les Anges et enfin les Archanges 8ème et 9ème Chœur); Ces Principautés sont chargés d'exécuter les décrets divins autant dans le monde angélique que dans le monde terrestre. Marie fait partie du dispositif, on n'est jamais mieux servi que par les siens (une affaire de famille, là aussi comme sur terre): chef d'œuvre de Dieu, fille bien-aimée, mère de son fils, épouse du Saint-Esprit et Général en chef de l'armée céleste. Enfin ces principautés seraient chargés, sur terre, de gouverner en particulier les sociétés, notamment l'Eglise et les sociétés religieuses (ordres), mais aussi les Nations, grandes entreprises, grandes familles; l'ONU, le FMI et tutti quanti n'étant finalement que de pâles façades humaines d'une réalité toute divine qui nous dépasse (d'après les visions d'une stigmatisée du XXème S. nommée Gabrielle Bitterlich). Cette femme inspirée indique également que l'ange Ammiel (avec deux 'm' !, voir note plus bas) se consacre, se fête le 22 octobre et son nom signifie alors "avec la mesure bien tassée" !! ?? Faudrait-il voir là une réminiscence de Ramiel (Jéramiel) vu ci-dessus plusieurs fois, lié au bilan de la vie à notre mort et amenant les âmes à la pesée ?
Le nom Amiel vu sous cet angle bénéfique est encore celui d'un ange de la 4ème heure du jour servant sous Vachmiel et celui d'un ange de la 7ème heure de la nuit servant sous Mendrion selon le Lemegeton (cf. The Lemegeton" Waite, pp. 67, 69).
(=> "A dictionary of angels : including the fallen angels" G. Davidson; Simon & Schuster, New-York, 1967).
- Hamyhel ou Hamiel :
Ecrit encore Hammiel, il est cité dans le Liber Juratus. Certains le donnent comme étant l'un des quatre archanges, à l'égal donc de Michael, Raphael ou Gabriel : ils semblent en effet apparaître ensemble dans une vision du prophète Ezechiel : Ezechiel est connu pour avoir eu pas mal de visions; il raconte dès le début de son Livre la vision d'un char divin dans le ciel (Ezch. 1, 4 à 28), conduit par quatre "êtres vivants"; ces quatre curieux êtres d'apparence plus animale qu'angélique en tous cas, finement décrits ont été assimilés aussi aux quatre animaux de l'Apocalypse de St Jean; le Zohar de la Kabbale (livre de la Splendeur) leur donne les noms de Hamiel, Kafziel, Azziel et Aniel, leur affecte les points cardinaux disant qu'ils regardent vers l'Orient, le Nord, le Sud et l'Occident; les Quatre Evangélistes leur auraient emprunté leurs symboles respectifs (cf. "Histoire naturelle de l'âme" L. Bossi; expo "Chimères" D. Ottinger, Monaco, 2003).
Hamiel est le maître du temps et veille à ce que ses différents cours ne soient ni altérés ou détruits; serviteur entièrement dévoué à Dieu évidemment, il est à rapprocher de Rahmiel sans doute. Il était associé à la planète Vénus dont on a vu combien elle fut importante dans les temps anciens. Il est indiqué aussi dans les textes kabbalistiques qu'il escorta Enoch dans le monde spirituel, lequel Enoch fut l'un des deux seuls humains non pas simplement 'angélifié' comme on a pu le voir pour d'autres mais "archangélifié" dans son cas en l'archange Métraton; l'autre cas étant le prophète Elie devenu l'archange Scandalphon (cf. Archanges & ascended masters" D. Virtue; Ed. BHYW 16, 2003). Voilà qui rectifie (!) avec cet auteur ce qui est indiqué pour Rahmiel plus haut...tout en lui accordant un grade plus élevé et assez exceptionnel !!
- Dramiel : C'est l'un des douze ducs qui servent le démon Emoniel; il se manifeste de préférence dans les bois et commande à 1320 esprits selon la Theurgia Goetia qui, sans doute, a pu les compter !
L'Ars Notoria cite plus particulièrement dans sa version A (il existe une version B !) les noms suivants dont il est donné de curieuses traductions :
- Zamiel : (§16) de l'hébreu "Za'ami El" soit "Dieu est courroucé"; donc en colère ce qui amène à son gouvernement du tonnerre, des tempêtes trouvé dans le livre d'Enoch puis dans la Kabbale (cf. plus haut) !
- Elial (§16) de l'hébreu "Eli'El" soit "Dieu est sa force" ? côtoyant "Eli ab" qui signifierait "Dieu est-(il) son père?" ??
- Amiel (§127a) viendrait ici de l'hébreu "Hami El" et signifierait "chaleur de Dieu", ce qui nous ramène à la très antique signification de la syllabe 'am' (cf. article sur le b-a.ba des langues, page Amiel hébreux).
- Pêle-mêle angélique amiélien :
Voici quelques noms de vagues esprits angéliques ou non (certains recoupant sans doute les précédents) :
- 'Ami'el et 'Amiel qui ne sont pas les mêmes puisque référencés différemment dans "Magic Spells & Formulae" de J. Naveh & S. Shaked, publié en 1993 à Jérusalem.
- Ammiel, autre orthographe d'Amiel d'après le Lemegeton (voir ci-dessus) qui distingue un Amiel en tant que 'esprit aérien' (?) et le référence différemment,
- Amyel, qui n'aurait rien à voir avec le(s) précédent(s), aussi cité dans le Liber Juratus en indiquant d'autres références.
- Bamiel, ange des animaux apprivoisés !
- Camiel, ange de la destinée humaine; autre nom de Chamuel, "celui qui cherche ou qui voit Dieu", soutien de la vie humaine et de chaque destin, il facilite les relations humaines, il propage le Pur Amour, valeur qui peut aussi recouvrir la Paix dans le Monde et il y a toujours du boulot à ce sujet !
- Deramiel, ange du 3ème ciel, cité dans le Pentateuque de la Torah,
- Eamiel, ange de la beauté humaine, à ne pas confondre avec
- Deamiel, ange du lundi, protecteur de ceux nés ce jour ! Il est efficace parait-il pour ceux qui éprouvent des difficultés pour prendre des décisions engageant leur vie (cf. Angelswiki, a dictionary of angels, p.110, R. MacMahon, 2009).
- Famiel, ange 'aérien' !,
- Qamiel, l'un des très nombreux anges gardien du 'vent du sud' ? !
- Yeshamiel, ange correspondant au signe zodiacal de la Balance !...
- Il y a aussi de nombreux anges dits 'des heures du jour et de la nuit' dont le nom rappelle le nôtre comme Aramiel, Samiel, Jamiel, Damiel, Namiel, Pamiel, Vulcamiel, Vramiel, Tamiel, Vamiel...!! selon encore le fameux "Ars Paulina" que j'ai évoqué ci-dessus. Tamiel apparait lui aussi dans le Livre d'Enoch, son nom signifie "la perfection de Dieu", il y figure comme l'un des surveillants des 20 chefs des anges déchus.
- Selon la Kabbale Juive à nouveau il faut citer Aamiel (ou Ha'Amiel), un ange qui 'se tient sur la 7ème marche' (du ciel); avec ses confrères de même niveau Admiel et Avael, tous anges saints du Nom de Dieu ils ont la puissance du souhait (d'exécuter?), sont de grande stature, ont des étincelles de lumière sur les paupières. Ils sont invoqués parait-il pour l'expulsion d'animaux sauvages des villes, pour apaiser les flots de la mer ou les débordements de rivières et fleuves. Plus théologiquement parlant ils ont la connaissance secrète de la "Couronne de l'Agneau" divin dans la gnostique hébraïque.
* Je ne ferai pas toute la litanie de ces noms angéliques mais statistiquement on peut dire que sur ~7000 noms d'anges, ~une centaine ont un rapport orthographique avec notre nom et une trentaine de plus comportent effectivement notre nom Amiel, ce qui n'étonnera personne vu la signification religieuse très générale de notre nom établissant pour le moins le simple rapport que Dieu entretient avec les hommes, les anges étant sous les ordres divins le trait d'union entre les deux. Un dernier mot cependant sur un curieux Adamiel, variante d'Admiel, c'est un nom formé d'après Adam, le 1er homme ou l'humanité plus généralement, il signifierait "homme ou terre de Dieu" et là on revient sur... terre, la terre qui a constitué Adam, celle des hommes formant le peuple de Dieu, Amiel ! Il a une tâche importante : Il ordonne à Adam d'adorer Dieu et de sceller le Livre des Secrets ou Mystères apporté par l'ange Raziel.
Un CHERUBIN nommé SARAMIEL :
D'abord il faut dire qu'un chérubin bien qu'évoluant dans le monde angélique, n'est qu'une 'petite main'; ces êtres bien que supérieurs ne sont conçus et connus que ressemblant plus à des animaux qu'à des anges (selon la forme que l'on en donne), ce qu'ils ne sont en aucun cas ! Ces êtres angéliques hybrides dirons -nous sont soit des gardiens soit des messagers importants; ces postiers de Dieu en quelque sorte dont le nom même, en assyrien, vient de 'keroub' et signifie en effet "ceux qui communiquent", représentés au seuil des temples de cette nation par des taureaux ailés, repris donc dans la main d'oeuvre divine, porteurs de messages divins, sont représentés chevauchant de blanches montures de lumière, revêtus d'armures éclatantes quand même afin de combattre, chemin faisant si besoin, monstres et autres hydres qu'ils rencontreraient et qui pourraient gêner leur devoir. Rien à voir donc avec ces petits enfants potelés et munis d'ailes qui peuplent tant de coins de retables et autres recoins baroques nommés 'putti'. Saramiel serait l'un de ces êtres divins inférieurs et ce nom qui, sur terre signifie "prince du peuple de mon dieu", de Dieu, a, dans les cieux le sens de "Bouclier de Dieu".
Les REPRESENTATIONS DES ANGES :
Comme on le sait les artistes se sont essayé à représenter ces créatures célestes, à en donner des représentations allégoriques; toutes seront dotées d'ailes, les démons représentés selon un aspect effrayant, aux figures d'un rire grimaçant, faisant penser à d'énormes chauves-souris aux couleurs rougeâtres, les anges présentant des statures humaines graciles et souriant (cf. l'ange au sourire de Reims) aux formes, figures et couleurs douces et claires. Outre Solamiel et Alamiel dont je parle ci-après, on peut citer aussi des essais de représentation effectués pour donner un visage à l'ange Tamiel : Vincent Vidal, peintre né à Carcassonne en 1811, avait la pratique de cet art, ayant réalisé nombre de dessins, des portraits souvent au pastel dont notamment plusieurs figures pour ce Tamiel : "Tamiel et Léa", sujet tiré des "Amours des Anges" par ex. (cf. Dict. Gén. des Artistes de l'Ecole Française de Bellier de La Chavignerie, 1882-1885).
- L'ange militaire pacifique ALAMIEL :
Chargé de la garde du "Voile du Septième Ciel" il s'agit d'un culte propagé par les chapitres VI & VII du Livre d'Enoch dans toute la chrétienté d'influence espagnole jusqu'en Amérique Latine, en Bolivie par exemple. On le trouve, comme d'autres nombreux anges, représenté dans la peinture baroque sévillane du XVIIème S., à l' "Hospital del Pozo Santo" notamment où il apparait ceint d'une couronne royale, muni d'un "cetro" (trompette) et doté de la légende "Alamiel Pax / Dei" signifiant ainsi qu'il œuvre pour la Paix de Dieu. Il est habillé différemment dans les Andes où il est figuré en égyptien (!) mais sa légende est comparable, seul le mot Pax est modifié en Paz; un exemplaire est visible à Calamarca, à 60km de la Paz (justement) au Pérou; peint par un maitre inconnu avant 1728 Alamiel y figure bien l'un des anges dits "arquebusiers" car tenant un fusil ! Dans une autre représentation mais au même endroit, dû sans doute au même pinceau, il est représenté plus petit et ayant en main une grenade; rien à voir avec la munition militaire, il s'agit du fruit qui symbolise habituellement la charité ! Cette tradition picturale si hispanique parait correspondre à la conversion massive des juifs espagnols; un tel phénomène est inconnu ailleurs.
-L'ange SOLAMIEL de la Bible aux Francs-Maçons :
La Bible cite un personnage de ce nom : Solamiel est l'ancêtre de Judith (Judith 8,1); son nom est diversement retranscrit Shelumiel ou Shelamiel dans Nombre 1,6; 2,12 et autres passages. Il est l'ami de Surishadaï et Prince de la tribu de Siméon (cf. l'emprunt du Pseudo-Philon ci-dessus). L'hébreu ancien le nomme Hommel, l'ami de Dieu.
Solamiel est aussi un ange, un "ange déchu" toutefois; il a l'apparence d'un homme mais plus grand que les géants mythiques (!); il commande à la cohorte de "ceux qui ont rejeté le seigneur" et il est celui dont parle l'Apocalypse d'Enoch (voir ce thème) selon "Le Testament de Levi" de la Torah et le Talmud (Hagiga). Cet ange dont les Franc-Maçons utilisent le nom et la représentation de "Prince des Travailleurs" leur sert à désigner le Grand Maître des Cérémonies dans le 16ème grade du fameux Rite Ecossais Ancien et Accepté où il est aussi dénommé Prince de Jérusalem.

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