La pensée de l'homme est avant tout sa nostalgie.
Albert Camus ("Le mythe de Sisyphe").
Nostalgie de l'âge d'or, nostalgie des origines......

LES VISIONS D'EDGAR CAYCE : De L'ATLANTIDE à AMEILIUS:
Cet homme du XXème S. est le plus grand visionnaire que l'Amérique ait eu dans sa courte histoire. Il fit ses révélations souvent en public, un peu comme une vedette de music-hall, et ce qu'il y dit, appelé 'lectures' fut retranscrit et constitué en des ensembles cohérents. Dans l'un de ces ensembles édité dans le livre "Visions de l'Atlantide" l'auteur extralucide révèle donc par ses inspirations ce que furent la légendaire Atlantide et sa si brillante civilisation. Il faut indiquer que dans la réalité 'historique' on n'a pas grand'chose à dire sur ce sujet si ce n'est que les seules références consistent en la mention de quelque auteur antique, c'est tout. Edgar Cayce, lui, est bien plus disert, alors, faute de mieux, voyons ce qu'il en a vu ! : En des temps plus que préhistoriques ces fameux Atlantes eurent d'après lui un très haut degré de connaissances, scientifiques entre autres (mais la période de la 1ère moitié du XXème S. est il me semble propice) comme l'énergie nucléaire les ondes ou les lasers. La seule chose que nous disent les anciens c'est que cette incroyable civilisation, sans doute bien isolée du reste de la Terre, disparut brutalement et totalement; l'explication de Cayce se résume par une mauvaise exploitation de toutes leurs découvertes et leur propre anéantissement. Mais sans doute nous inspirent-ils encore (c'est un américain même s'il est lui-même inspiré qui parle !) dans nos avancées scientifiques et technologiques. Il est vrai qu'on se demande ce que nous serions sans tout notre 'barda' technologique actuel...Attention donc de ne pas finir pareillement, seule leçon philosophique à retenir peut-être de ce continent mythique.
Pourquoi avoir présenté cet homme et cette oeuvre l'un comme l'autre assez étranges ? Et bien parce que c'est dans cette vision que l'on trouve résumé de la meilleure façon ce que l'auteur entend par l'entité "Ameilius" (dans d'autres vision il l'appellera aussi "Amulius" et même Ameliel, sorte de compromis paronymique plus moderne entre Amelius et Amiel , ne trouvez-vous pas ?). Que vient faire cette référence connotée à l'évidence antiquité romaine pour un nom relatif à des dizaines de milliers d'années (mythiques) auparavant ? Je n'ai pas la réponse ! Mais c'est assez troublant surtout que ce nom se retrouve dans la mythologie antique plus 'officielle' (voir les histoires anté-déluviennes). Que nous "apprend" Cayce de cette entité ?
A cette époque, soit 98.000 ans avant l'entrée de Ram (le bélier, début de l'ère du bélier, vers -1350) en Inde, vivait sur cette terre de l'Atlantide un nommé "Ameilius", une entité sans masse visible, qui eut l'inspiration de voir séparées l'unicité de vie qui était la règle divine, en deux lignées, l'individualité mâle séparée de l'individualité femelle. On n'est visiblement pas là dans la même période de séparation sexuelle que celle dont j'ai parlé dans les pages précédentes mais le mâle devient bien le complément de la femelle pour la transmission de la vie à un nouvelle individualité, elle aussi mâle ou femelle: ainsi irait alors la vie des êtres vivants sur la terre, la "Loi du Un" de l'unité (de l'individu asexué) était terminée. Cela me fait penser à ce qu'écrivit Henri-Frédéric Amiel , ce personnage du XIXème S. dont je parle longuement dans la page que je lui consacre : "Tout ce qui est complet est double" et encore "L'homme vrai c'est le couple." ajoutant aussitôt que "La sagesse est hermaphrodite, comme l'enseignait le mythe platonicien." (Journal Intime du 17 Aout 1871), ce qui peut résumer ce que l'on devrait penser de l'homosexualité, selon la Création en tous cas (cf. le Livre biblique du Lévitique). Mais il ne faut pas encore voir ces premiers mâles et femelles comme les premiers hommes et femmes. Non, leurs formes ne sont aussi que des entités sans apparence physique, elles tenaient plutôt à des "formes-pensées" qui étaient capables de "s'impulser un mouvement dans la direction voulue par leur pensée", un peu comme les amibes dans les eaux d'un étang de nos jours. Il y avait du progrès à faire encore. Il vint progressivement: les êtres se 'durcirent' nous dit Cayce, prenant l'aspect du corps humain d'alors, avec une couleur tirée tout simplement de l'environnement, comme le fait le caméléon. Toutes les formes et forces se manifestant dans l'environnement furent utilisées par ces êtres car ils en étaient capables: ainsi se fit le développement des races humaines qui, selon les lieux de leur épanouissement furent rouge d'abord, (couleur de l'argile pour façonner la poterie dont fut fait l'Adam; c'est aussi la couleur de la race des Atlantes, les Indiens d'Amérique en descendraient-ils?), puis jaune, noire, brune et enfin blanche. Les scientifiques ont prouvé cependant que la couleur claire de la peau, qui à l'origine devait être plutôt sombre, voire très sombre, s'est éclaircie et cette caractéristique est entrée dans les gènes au cours seulement des 10.000 dernières années ! Pourquoi ? Cette modification serait en lien direct avec l'invention de l'agriculture et sa diffusion, en raison pensent-ils de la modification majeure des régimes alimentaires, les nouvelles habitudes de manger étant bien plus pauvres en vitamine D. Pour Cayce en Atlantide le développement humain aurait été plus rapide qu'ailleurs, ce continent s'y prêtant mieux. Sa destruction fut selon lui, au-delà de ce que l'on peut imaginer, il en resterait des traces (on les cherchera en vain pour le moment). Pour notre visionnaire il y eut des rescapés qui transmirent leurs connaissances aux peuples chez qui ils se réfugièrent et dont nous profitons encore de nos jours (par le génie de certains de leurs membres).
(=> "Edgar Cayce on Atlantis" 1968 Paperback Library; "Les mystères de l'Atlantide revisitée" d'Edgar Cayce Evans; "Edgar Cayce's Egypt : Psychic Revelations on the most fascinating civilisation ever known" Edgar Cayce Foundation, ARE Press, 2005).
Bien sûr les histoires bibliques de la "chute des anges déchus" (qui clôt la Création) ou même la "chute d'Adam et Eve" (chassés du Paradis) peuvent faire penser allégoriquement à une telle rupture assez brusque et radicale entre un état antérieur plutôt meilleur et uni et un état postérieur plutôt moins bon et désuni (voir aussi les "Ages de l'humanité"). N'oublions pas enfin que notre voyant bien qu'ayant pu planer dans l'espace-temps pendant son sommeil hypnotique était surtout un américain avec une Bible sur la table de nuit! Seule énigme dont la résolution pourrait nous intéresser, je le répète, pourquoi ce nom à consonance romaine et aemilienne introduit ici dans ce rêve mythologique ? Une réponse ci-après...
La GENESE selon EDGAR CAYCE et une explication du nom AMILIUS via le philosophe AMELIUS :
Bien que l'on soit conduit à identifier la figure primordiale d'Amilius avec l'Adam biblique, on doit préciser que selon Cayce: Amilius (ou Amélius) est aussi le nom par lequel Cayce se réfère à l'entité de Jésus avant que cette dernière n'adopte une 'version', un corps physique (correspondant donc à Genèse I) tandis qu'Adam, lui, se réfère aussi à la même entité de Jésus, mais après avoir pris la forme matérielle, physique (de Genèse II). La 1ère vague des âmes (phase "pseudo-définitive") celle des "fils des hommes" qui, à cause de la mauvaise utilisation de leur libre volonté, a été vouée au péril, se conclue avec la 'chute des anges'. La 2ème vague (phase "réelle relative") celle des "fils de Dieu" correspond aux conséquences de cette chute des anges, elle est dirigée par Amilius, l'entité spirituelle de Jésus, période où les anges se mêlèrent aux hommes (Genèse) et donnèrent à ces nouveaux humains outre les connaissances matérielles pratiques, une nouvelle évolution physique qui conduit notamment aux séparations sexuelles (Adam et Eve) en deux parts de l'unité initiale (les anges n'ayant rien à voir avec cela n'ont donc pas de sexe!). Et Amilius fut bien avant eux, ces Adam et Eve de la Création biblique. C'est cette opération séparative que l'on trouve dans la Genèse (6,2) comme étant le "croisement avec les filles des hommes", lot désormais de l'humanité.
Une hypothèse sur ce nom Amilius qui peut vraiment intriguer : Ce nom latin par excellence fut celui de cet Amelius, philosophe néo-platonicien du IIIème S. élève du grand Plotin enseignant de Porphyre, auteur d'une très importante œuvre philosophique contre le gnostique Zostrien en quarante volumes, perdue depuis longtemps. Il est patent que Platon dans ses récits du Timée et du Critias a longuement décrit l'Atlantide et ses habitants. Des récits qu'il a élaboré à partir de nombreuses références mythologiques probablement et qui lui ont servi de cadre pour exposer ses idées politiques et philosophiques, idées que reprendront les néo-platoniciens des siècles après lui. Le néo-platonisme développera cette vieille philosophie dans la conception de la théologie chrétienne, celle de l'amour autant physique que spirituel, moral, social apporté par l'enseignement de Jésus, l'amour rédempteur qui conduira l'humanité dans sa marche vers l'unité divine retrouvée. Mais Amelius le philosophe, interprètera l'Atlantide de Platon comme un symbolisme astronomique plutôt que strictement comme un mythe; l'Amelius de Cayce n'est donc qu'un rappel platonicien symbolique mais il semble que le rapport soit certain.
Du voyant CAYCE au mystique AMIEL DE VALDES :
Ces deux personnages sont bien de leur époque, celle de l'ésotérisme qui flamboyait dans nombre de pays entre la deuxième moitié du XIXème S. et la première moitié du XXème environ. Comme Cayce (1877-1945) cet homme qui se surnomma Amiel de Valdes était un anglo-saxon né en 1878 en Angleterre, décédé après 1934 en Suisse, qui passa une partie de sa vie en Amérique du nord et qui évolua dans ce bain spiritualiste renouant, après les révolutions techniques, sociales, politiques qui secouèrent le XIXème S, avec les notions de ce qui touche à l'esprit, à l'âme, à la vie éternelle et à la réincarnation. C'est exactement aussi le temps et les raisons d'être des premiers pas scientifiques de la psychanalyse, de Freud ou de l'hypnose ... Mais contrairement à Cayce, le voyant endormi qui était devenu le guérisseur et le révélateur de mystères, notamment des origines humaines que nous avons vu, Amiel de Valdes fut un inspiré mystique et fondateur de secte.
L'INSPIRE AMIEL DE VALDES :
Pendant longtemps cet homme de son nom de naissance Edward Arthur Wilson fut connu sous le surnom de "Brother Twelve" le 12ème frère. Anglais d'origine, il se marie une 1ère fois en 1902 en Nouvelle-Zélande et eut un fils et une fille de son épouse. Ce personnage, car il s'agit bien d'un personnage, est l'un des plus fascinants dans le milieu des sectes au XXème S. Le prof. James A. Santucci dit de lui "qu'il avait le génie d'un L. Ron Hubbard, le penchant destructeur d'un Jim Jones... et l'emprise hypnotique d'un Raspoutine" ! On peut affirmer que le groupe qu'il créa fut "un prototype des nouveaux mouvements religieux qui ont été fondés par des chefs charismatiques dans la 2ème moitié du XXème S.". Ce phénomène vécut avant sa révélation mystique, en France, en 1924, où il entendit, selon la méthode traditionnelle, la voix, non d'un envoyé de Dieu, mais d'une divinité égyptienne lui disant qu'il était choisi pour une grande mission parmi les hommes. Il faut dire qu'encore enfant, une douzaine d'années auparavant, s'estimant un mystique naturel, il avait eu connaissance de sa mission occulte future... Elevé au sein de l'Eglise catholique, il fut fortement influencé par ses enseignements apocalyptiques. Il ne fut donc pas surpris par cette voix et se mit à avoir des communications avec un "être supérieur" puis à écrire selon la méthode dite automatique alors en fureur dans le milieu spirite; rien de très inhabituel en somme en ce temps-là.
Navigateur de par son métier, devenu capitaine, il eut l'aise d'employer ses longs trajets en mer par l'étude de la métaphysique et des religions du monde et de s'intéresser particulièrement aux travaux de la Société Théosophique. En 1907 il s'installe avec sa famille en Colombie-Britannique, province du Canada où il tiendra plusieurs emplois dont celui de capitaine de navire au long cours. Il dit avoir participé en 1912 à une cérémonie de consécration au cours de laquelle il prit connaissance de sa future mission occulte. C'est alors qu'il abandonne sa famille, laquelle retourne en Nouvelle-Zélande. Il reprend alors ses études et ses pérégrinations; il devait en effet se préparer à la tache spirituelle qui lui était réservée.
En 1924, alors qu'il vivait dans le sud de la France, il reçoit d'un être supérieur nommé "maitre de sagesse" d'une fraternité occulte connue sous le nom de "Grande Loge Blanche", des communications et enseignements inspirés qu'il met par écrit; il est dit que les théosophes croyaient que cette loge guidait l'évolution de l'humanité. Il publie dès 1925 "The three truths" sur la philosophie de vie qui lui fut inspirée et en 1926 "A message from the Masters of the Wisdom", véritable manifeste de son (futur) mouvement. Son surnom de Frère XII lui vient de ce qu'il représentait d'après lui le 12ème frère de cette loge. Il écrivit ensuite sous le pseudonyme de Chaylor dans l' "Occult Review" de Londres nombre d'articles qui firent sensation dans les milieux ésotériques si nombreux alors, cette revue occulte étant alors la plus éminente au monde. Mettant à profit cette publicité, il se mit à recruter des membres pour son "Aquarian Fondation" sorte d' "arche du refuge" devant accomplir l'œuvre de la loge, lorsque la civilisation occidentale serait dévastée et engloutie selon ses annonces; on entrevoit dès lors son projet de secte assez clairement. Et dès 1927 sa fondation réunissait déjà environ 1250 membres (donateurs évidemment) communauté qu'il décida d'installer en plusieurs colonies, au Canada, province de Colombie Britannique, sur des îles proches de Vancouver et Cédar-by-the-Sea, dont celle de Valdes (1929). Son spiritisme apocalyptique bien accueilli par le public de son temps s'accompagnait toutefois d'idées politiques que l'on n'a pas de mal à voir de nos jours comme antisémites et même anti-catholiques. Il affirmait que le monde se transformait rapidement en une dictature universelle : par une toile d'araignée de monopoles imbriqués, ce réseau ténu concentrerait tous les pouvoirs sur la surface de la terre entre les mains de quelques individus, lesquels tiendraient tout le destin de l'humanité (et c'est peut-être ce qui va finalement arriver ou encore une théorie du complot tellement en vogue de nos jours, qu'en pensez-vous ?). Il fit en tous cas aussi de la politique, se rendant en 1928 aux Usa afin de soutenir l'émergence d'un 3ème parti; il aligna ses vues sur ceux de groupes protestants et du Ku Klux Klan. Après avoir affirmé la même année qu'avec son amante du moment, Myrtle Baumgartner, ils étaient les réincarnations d'Isis et Osiris (pas moins !) et que le fruit de leur union serait appelé à être un guide spirituel international à partir de 1975 (?!), ce qui ne put arriver la mère ayant fait deux fausses couches et ayant sombré ensuite dans une dépression nerveuse, le malheur resta sur sa tête : plusieurs procès liés à des affaires financières (détournement de fonds, salaires impayés) l'accablèrent mais il parvint toutefois à s'en sortir, l'accusatrice principale retirant comme par hasard sa plainte. Mais tous ces ennuis provoquèrent une désillusion générale parmi ses membres.
Pourtant c'était bien parti pour durer et se développer : C'est en 1929 qu'il décréte Valdes "ville de refuge" lors de la prochaine désintégration de l'ordre social et il n'eut pas trop de mal de prédire, cette année-là le fameux crash de la Bourse du jeudi noir d'Octobre. Il reliera son 'oeuvre' aux mouvements spirituels antiques dont le fameux monothéisme inédit du pharaon Akhénaton. Et c'est lors de son mariage avec sa dernière compagne, Edith Mabel Skottowe, qu'il changea son nom d'origine en "Amiel de Valdes" le 23 mars 1931, son épouse devenant pour sa part "Zura de Valdes" exactement 6 mois plus tard, le 23 Septembre suivant; le couple de gourous était bel et bien installé. Pourtant quelques mois plus tôt, le futur Amiel de Valdes de retour à la colonie en fin 1930 d'un voyage en Angleterre n'était plus le même. Il s'isola de ses disciples, présenta progressivement des symptômes de paranoïa extrême et sombra lentement ensuite dans la démence; il se mit à armer un petit groupe de partisans, à fortifier la colonie et devint sujet à des accès de rage irrationnels. Peut-être consommait-il quelques drogues suite parait-il à sa santé mentale initialement altérée après avoir frôlé la mort lors de son voyage de retour sur son voilier et d'un comportement paranoïaque observé déjà dès 1926 ? Il soumit également ses adeptes à des régimes de travail éreintants proches de l'esclavagisme et à bout de forces, en 1932 ceux-ci le renièrent. De nouveaux procès lui furent intentés par certains d'entre eux dès 1933, pour récupérer des sommes léguées à sa fondation mais il fuit dès 1932 ses juges non sans avoir saccagé son "refuge" et emporté surtout les centaines de milliers de dollars de contributions qu'il avait amassé au fil des ans. Il serait d'abord parti en Angleterre, se cachant sous le nom de l'ancien mari de son épouse, Julian Churton Skotowe, dans le Devonshire. En 1934 il part se réfugier en Suisse, à Neufchâtel, pour tenter d'obtenir l'aide médicale d'un ancien membre de sa colonie, le Dr Schmidt; on perd alors sa trace; un certificat médical de décès signé de ce médecin indique qu'il serait mort dès le 7 novembre 1934 d'une angine de poitrine, mais un témoin dira qu'il l'a vu en 1936 à San Francisco, s'agit-il donc d'un simulacre de décès, ce dont il aurait été tout à fait capable ?
Amiel de Valdes fut sans doute un homme brillant qui vécut de vraies expériences mystiques et ses écrits expriment des vérités spirituelles profondes et convaincantes, mais devenu chef de secte, et comme tous ceux dans ce cas, il céda à la tentation du pouvoir, au culte du chef et finit par trahir ses idéaux de base pour sa communauté utopique. L'héritage du visionnaire apocalyptique fait de rêves brisés et de promesses déçues est, comme le cas de Cayce, révélateur de l'une des plus fascinantes chroniques de l'histoire religieuse mystique du XXème S. (et mystificatrice sans doute aussi). On peut même dire qu'il fut l'archétype de ces fondateurs et dirigeants de sectes qui fleurissent tant depuis la désaffection progressive des religions chrétiennes. Seul reste le mystère de son nom de chef de secte, pourquoi avoir pris ce nom biblique et messianique, (comme on le voit dans les pages qui y sont consacrées), si ce n'est sans doute en référence probable à cette tradition.
Remarquons enfin que le nom de Valdes en réalité Valdès, fut celui de Pierre Valdès, le fondateur de la secte chrétienne des Vaudois au moyen-âge. C'était un riche marchand de Lyon mort vers 1207 ou 1217; ses idées religieuses contreviendront tout comme celles des cathares à la même époque à la doctrine officielle de l'Eglise de Rome. Ils seront traqués comme les albigeois mais subsisteront toutefois dans les Alpes jusqu'à ce que la réforme protestante qui s'étendra sur l'Europe de la Renaissance parvienne à les agréger. Le valdéisme protestant est semble t-il encore un peu suivi au Canada de nos jours. Il faut savoir d'autre part que le nom de l'île canadienne de Valdes lui vient de l'explorateur Valdès y Florès qui vint là en 1791. Il semble donc n'y avoir aucun lien entre ces homonymes et le hasard ferait-il donc aussi bien les choses? En vérité il serait intéressant de savoir pourquoi Frère XII choisit cette île pour l'implantation de sa fondation religieuse, pourquoi ce mystique très au fait des vieilles croyances, des religions et de leur histoire a voulu changer radicalement son nom pour prendre un nom composé aussi chargé de sens par ces deux appellations de Amiel d'une part et Valdès d'autre part ! ?
(=> de nombreux documents, livres et articles parlent d'Amiel de Valdes : parmi eux "Magic, murder and mystery" B. A. McKelvie, Chap. I "Brother XII Magic", Cowichan Leader Ltd, Duncan, 1966; "The Aquarian Foundation" James A. Santucci, National Historic Communal Societies Assoc., Vol. 9, 1989; "Brother Twelve : the incredible story of Canada's false prophet" J. Oliphant, McClelland & Stewart, 1991; "Brother XII: The strange odyssey of a 20th-century prophet and his quest for a new world" J. Oliphant, Halifax, éd. révisée 2006; édition initiale 1991).
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