Je me contentais d'être la proie de légendes et de mythes que je laissais couler en moi. J'ai toujours pensé qu'il n'y avait qu'un seul créateur, un seul peintre et sculpteur, un seul musicien, un seul romancier de génie : Dieu.
Jean d'Ormesson dans l'avant-propos à l'édition de quatre de ses romans dans La Pléiade (avril 2015).


Les ORIGINES de l' HUMANITE : de l'action divine à celle d'AMILIUS-ADAM :
Introduction :
Ces relations mythiques sont à mettre en parallèle avec la Genèse Biblique car elles contiennent des notions similaires sur l'histoire occidentale des origines de l'homme sur terre, des textes babyloniens parlent bien auparavant de la même chose sous des traits comparables comme on vient de le voir. Nous touchons avec les mythes au plus profond de notre histoire; pétris de génération en génération pendant des siècles, ils n'en demeurent pas moins, il me semble, une histoire, bien imaginaire c'est certain, mais une histoire quand même, celle des premières croyances précédant ou annonçant les grandes religions, partie incontournable de toute civilisation.
Et ce qui suit est un essai de 'digest' comme disent les anglo-saxons autant des mythes, formant en eux-mêmes une sorte de 'melting-pot', repris des vieux auteurs précédents, que de l'Ancien Testament et de ses études ou que des visions qu'en eut il y a à peine un siècle un fameux voyant américain moderne Edgar Cayce. Compilation chez lesquels, anciens comme modernes, la cosmogonie va de pair avec l'anthropogonie et des théogonies. On y retrouvera des éléments de ces vieux mythes du Proche-Orient que j'ai esquissé précédemment. Quelle idée me direz-vous de chercher à justifier par ce voyant moderne l'actualité de ces mythes ancestraux ? Il faut savoir qu'il vécut à une époque (fin XIX- début XXème) où un retour vers ces connaissances des vieux âges fut en vogue, avec l'essor du spiritisme et de l'ésotérisme notamment, époque des Alan Kardec, Léon Bloy, Joséphin Péladan ou dans l'Aude l'archiviste départemental Jules Doinel, en un temps sans doute où la tradition essaya de réagir face aux progrès scientifiques qui commençaient à entrer en rupture certaine avec un passé désormais révolu, par un phénomène pseudo-religieux réagissant à la révolution politique et sociale du XIXème S. et qui sera suivi dans la 2ème moitié du XXème S. par les visions et 'contacts extra-terrestres' d'ufologues, le retour aux philosophies anciennes asiatiques ou autres spéculations religieuses. Façon pour moi de rendre un tant soit peu actuels ces très vieux mythes.
-1- La vie des mythes :
° Mythes et religions :
J. R. R. Tolkien écrivit que "Les mythes que nous tissons, même s'ils renferment des erreurs, reflètent inévitablement de la vraie lumière, cette vérité éternelle qui est avec Dieu." Sans doute est-ce cela le principal, ce dont nous avons immanquablement besoin, la lumière de la seule vérité qui puisse exister et que nous pouvons entrevoir dans les mythes.
Et il est certain que le vocabulaire employé pour ces relations mythiques, qu'il soit pris dans les vieilles relations comme dans les plus modernes est souvent assez vaporeux de nos jours; sans doute faut-il y voir la distance que nos contemporains ont pris avec ces vieilles histoires qui n'intéressent plus grand monde dans notre société plus scientifique et technologique que jamais; bien que l'on cherche toujours à savoir le comment de notre présence sur Terre mais sans ne plus chercher à en subodorer le pourquoi , problème éternel récurrent des rapports entre science et religion.
° Religion et science :
Pourtant la religion, chrétienne du moins, s'intéresse depuis longtemps à la science et essaie de les concilier: Déjà au XVème S. par ex. Nicolas de Cues (1401-1464) fut un cardinal-archevêque très novateur mais bien oublié de nos jours, surtout de la science. Théologien original, philosophe remarquable, astronome surtout, sa cosmologie révolutionnera la manière de voir qui prévalait jusqu'alors de la mécanique céleste et de l'univers connu, ôtant la terre du centre de cet univers, précédant d'un demi-siècle la fameuse "révolution copernicienne". Personnage typique de la Renaissance italienne il était aussi convaincu qu'il n'y avait aucune raison pour que la puissance divine se limite à un seul univers; ce que confirmera l'Académie Pontificale des Sciences mais seulement sous Jean-Paul II, l'organe papal pour les sciences qui date quand même du XVIIème S. ayant bien du mal à s'affranchir de l'obscurantisme des siècles passés (cas typique des thèses de Galilée, celui-ci n'ayant été réhabilité également que récemment). Au XXème S. on peut par exemple noter des personnages religieux et scientifiques notoires comme l'Abbé Breuil, préhistorien, le Père jésuite Teilhard de Chardin, théologien et paléontologue estimé, Louis Leprince-Ringuet éminent physicien, historien des sciences et catholique qui s'intéressa à ces rapports entre science et foi devenant membre de l'Académie Pontificale des Sciences, ou actuellement l'ancien dominicain, théologien et historien des sciences, Jacques Arnould, qui s'occupe des questions d'éthique auprès du CNES français...pour ne parler que des scientifiques français chrétiens. Tous ces scientifiques pouvant se retrouver dans la philosophie de René Girard récemment disparu qui prenant appui sur les mythes et religions, tente par la science et sa profonde connaissance des textes bibliques de prouver sa théorie mimétique du rapport que les hommes entretiennent depuis toujours avec la violence qu'ils évacuent par le sacré. D'ailleurs le grand Einstein a pu écrire à ce sujet : "Dieu ne joue pas aux dés avec la vie. La science sans religion est boiteuse, mais la religion sans la science est aveugle". Revenons cependant à nos lointains mythes fondateurs, socles de notre civilisation.
° Rappel général sur les mythes d'Occident :
Il ne surprendra personne que nos vieilles données mythiques soient très liées aux croyances religieuses juives puis chrétiennes de l'Occident si l'on considère que la civilisation occidentale doit beaucoup au judéo-christianisme historique, à ce qu'il a véhiculé, imposé, remplaçant les antiques croyances autochtones, puis celtes, ibères, gauloises, grecques, romaines, saxonnes, nordiques,....(cf. prolégomènes sur l'Occident) mais en ouvrant aussi la porte, depuis la renaissance au moins, aux idées nouvelles scientifiques comme on vient de le voir...., même si certains de nos jours en dédaignent toute référence en vertu de cette même ouverture d'esprit d'ailleurs. J'en veux pour preuve les propres origines du nom Amiel qui sont l'un des objets de ce wiki, toutes ces considérations baignant dans ce même cadre.
-2- Les mythes de la création : du monde puis de l'homme dans la Genèse biblique :
A - Les références sumériennes de la Genèse :
Pour les anciens c'est pourtant le pourquoi qui primait. Il fallait donner un sens à l'existence en général, poser des jalons, organiser la société humaine et les plus puissants ont échafaudé avec l'aide des prêtres tout un système mythique et une pyramide sociale pour ce faire. Il sera question dans la plupart de ces mythes fondateurs de cosmologie d'abord; comment l'homme pourrait-il exister sans le support terrestre et les phénomènes qui y sont liés ? Mais comment alors penser un avant précédant les premiers hommes ? C'est même dans cet 'avant' que prend place tout mythe dans notre vision moderne et historique; et tout peuple eut 'son' mythe des origines. Pour ce qui est de la création d'Adam et Eve il semble que ce mythe biblique essentiel ait été emprunté aux sumériens, chronique tiré du poème d'Enki et Ninhurshag écrit en cunéiforme sur trois tablettes trouvées à Ur et Nippour; on y trouve les mêmes thèmes mythiques, le paradis terrestre initial, le péché originel et la femme désobéissante ....! Comme d'autres thèmes bibliques, les juifs ont ramené ce sujet primordial de leur exil à Babylone.
° La place d'un ou plusieurs êtres préexistants et supérieurs y est comme ailleurs évidente car nécessaire dans l'esprit de création; et la Genèse s'est inspirée fortement du mythe mésopotamien des origines : nommé Enouma Elish, il a été transcris près de six siècles après qu'Hammourabi (~ - 1792 à - 1752) eut conquis, puis pacifié Sumer et Akkad, créant ainsi le tout premier empire babylonien historique mais sans doute le racontait t-on sous une forme similaire bien avant. Le texte a été trouvé dans les ruines de la bibliothèque du roi Assurbanipal (- 668 à - 627) à Ninive au XIXème S. Quasi complet, le récit mythique écrit comme un poème commence par ces mots qui ont servi pour son titre "Lorsque là-haut...": Lorsque là-haut le ciel n'avait pas de nom, Et qu'ici-bas la terre ferme n'avait pas de nom... On y lit les origines du cosmos et les combats des premiers dieux nommés. Vous aurez certainement noté combien la nomination, nomination des éléments visibles et des dieux, est essentielle déjà pour qu'ils existent; on pourrait dire que la nomination par le verbe, la parole (qui sera dans la Bible le Verbe divin), est la condition préalable et le moteur de la création. Le monde est créé par les dieux, Apsou dieu des eaux claires se mêlant à Tiamat, déesse des eaux salées. Le poème rend certainement compte, à la manière mythique bien sûr, contre les forces du chaos, des luttes effectives qui ont opposé Sumer et Akkad pendant des siècles; par des oppositions familiales et des luttes internes divines comme celle du descendant divin akkadien Ea qui pousse en avant son fils Mardouk qu'il a eu de Damkina, la déesse fille du dieu sumérien Anou, An cité par ailleurs; Mardouk s'emparant alors du pouvoir suprême pour devenir le dieu tutélaire de Babylone, se plaçant au-dessus des autres divinités mésopotamiennes...Mardouk préside même à la cosmogonie initiale et à la mise en place de la géographie terrestre. Il est célébré "nationalement" parmi 'son peuple' mais il est aussi bien déjà le dieu protecteur personnel de Hammourabi. Et Mardouk accueillera dans son fastueux palais mythique le sumérien Anou son grand-père, son père Ea et le dieu tutélaire de la civilisation suméro-akkadienne Enlil ! S'il s'insère donc ici une théogonie on peut aussi y voir la volonté royale, historique celle-là, de pacifier la région d'entre Tigre et Euphrate en laissant les peuples conquis adorer leurs dieux mais en les soumettant quand même au dieu des vainqueurs. C'est encore Mardouk qui présidera à la création de l'homme pour servir les dieux : Ea tue Kingu, un chef de monstres, et, avec son sang, crée l'humanité. A la fin du poème figure une liste de cinquante noms pour Marduk et un appel universel aux hommes de le vénérer.
Evidemment ici comme ailleurs beaucoup de peuples mettront un pluriel à cette notion préexistante divine, spécialisant les fonctions essentielles de la création et de l'action divine suivant leur propre existence terrestre; cette façon de voir la divinité par un panthéon divin, ce polythéisme sera commun à la plupart des peuples pendant des millénaires tout autour de la terre. Beaucoup mettront aussi en avant la Terre elle-même, la Déesse-Mère de qui ils ne peuvent que venir, comme on l'a déjà évoqué. Peu de traditions parviendront à émettre l'hypothèse que, si cette notion primordiale est si puissante et parfaite, c'est qu'elle ne peut qu'être unique et exceptionnelle mais ce sera pour bien plus tard.
Que la vie ait été créée ou se soit créée ex-nihilo, différence notable entre foi et science, elle va bel et bien apparaître et se perfectionner, selon toutefois certaines conditions qui le lui permettront. C'est bien ce que tente de prouver la science; peut-être les résultats des analyses faites d'après ce que nous a envoyé le robot Philae récemment viendront-ils éclairer cette part de nos origines purement chimique, biologique et ce sera déjà beaucoup. Les anciens ne pouvaient subodorer que la terre elle-même voire l'univers pouvaient avoir une origine (toujours cette satanée question de l'avant des choses), comment auraient-ils pu se poser cette question ou celle de notre composition physico-chimique? Quant à l'apparition et au développement complexe de la vie et des formes de vie on est toujours bien loin de l'expliquer de nos jours !!
° Le mythe de la création de l'homme est à reprendre ici. Les tablettes cunéiformes écrites en akkadien du temps des rois Sénachérib (~ - 705 à - 681) et Assurbanipal son petit-fils ( ~- 668 à - 627) au nombre de plusieurs dizaines de milliers racontent à leur tour comment fut créé l'homme, comment les dieux ou déesses doués en poterie animée façonnèrent l'être humain en mélangeant leur sang avec le sang rouge de la Terre, l'argile, qui inspirera la Genèse biblique plus tard, sorte de manipulation génétique hors-normes et là ça y est on parle maintenant d'anthropogonie. Nous qui, par les générations successives serions des descendants de cet Adam inédit, nous sommes autant les fils des dieux-déesses, des Elohim, par notre esprit que les fils de la terre de laquelle nous sommes faits physiquement. La Genèse reprend effectivement cela mais il se trouve aussi que les premiers sémites honoraient une déesse-mère. Il se peut fort que ces vieux ancêtres aient été par transposition organisés en sociétés matriarcales dans leurs premiers temps, on l'a déjà dit. Beaucoup d'anthropologues pensent que l'histoire du Déluge a servi à changer radicalement de vision à ce propos, à légitimer comme on l'a vu, le passage de ces sociétés primitives de type matriarcal à des sociétés patriarcales, l'homme en quelque sorte s'émancipant alors de la tutelle de la mère et donc de la femme, devenant autoritairement autonome. Est-ce le résultat d'une crise d'adolescence des humains due à la sédentarisation ou à d'autres facteurs ? Il a été montré par les mythologues que, dans le cadre des langues indo-européennes du moins, des structures similaires suffisent pour pouvoir parler de la structure commune des panthéons de leurs mythologies; une structure révélatrice, selon eux, de la structure sociale de ces peuplades au cours de la préhistoire et de la protohistoire. Et ces peuples indo-européens anciens, migrants, avaient probablement une civilisation bâtie sur le patriarcat et patrilinéaire, forme de vie qu'ils ont peut-être imposé aux populations rencontrées et soumises un temps dans leurs tribulations, dont les traditions étaient pour ce qui les concernait matriarcales et matrilinéaires comme celles du moyen-orient (cellules de vie autour de la mère, de ses frères et sœurs et ses enfants)? Un choc des traditions sociétales décelable parait-il dans l'évolution des mythes. Il est vrai, j'en parle plus loin, que les hommes ont pris une place quasi-exclusive dans les écrits religieux, de plus selon un ordre propre hiérarchisant, ce n'est sans doute pas par hasard mais peut-être bien le fruit de telles (r)évolutions sociétales ?
B - Dieu crée l'homme; Genèse(s) et premiers accrocs au plan divin :
° L'Ancien Testament définira Dieu ainsi: "Il est celui qui est", c'est le sens habituel des noms divins; El d'abord qui deviendra Yahvé et enfin simplement Adonaï, le Seigneur; rien n'existe qui ne soit de Lui et qui ne soit Lui, autant toute la Création que ce que la Création éprouve d'excellent, produit de plus beau, 'est' de façon positive, le bien et ce totalement, parfaitement. Il faut donc remarquer par cette façon de voir la divinité qu'il n'y a pas de place dans ce cadre pour ce qui est mal ou venant du mal, sujet récurrent dans toute religion, mais ça va venir très rapidement, c'est bien connu sur terre ce n'est pas (ou plus) le Paradis (lisez donc René Girard) !.
° La Genèse est le fruit d'au moins deux relations quelque peu différentes mais complémentaires, la source étant sans doute la même et puisée dans les vieilles histoires mythiques du Proche-Orient sumérien, notamment dans les mythes zoroastriens (cf. page Amiel juifs histoire ancienne). La Création effectuée quasiment ex-nihilo à partir de la seule matière terrestre et des eaux primordiales qui furent séparées avant toute chose nous amène en six jours (nombre issu de la numération de base 6 sumérienne) à tout ce qui existe et vit, s'achevant selon une version par la création de l'humanité et selon l'autre par celle du 1er homme complété par la 1ère femme, son épouse, déclenchant ainsi la procréation systématique. Il est intéressant de s'arrêter sur cette différence notable qui prouve, à l'instar aussi des deux chutes des anges que nos très lointains prédécesseurs eurent à cœur de s'interroger longuement sur la spécificité humaine dans la Création générale. Complémentaires, ces deux récits ont autant de contradictions que de ressemblances, comme si l'un avait été composé par rapport à l'autre, ce qui conduit à supposer qu'ils eurent deux auteurs différents.
° Le nom de Dieu n'y est pas uniforme et celui de sa création humaine non plus : Il est Elohim dans le 1er chapitre et Ihwh-Elohim dans les suivants, mais on verra combien ce nom primitif a pu évoluer; c'est surtout le nom de sa création ultime qui est dotée de noms assez différents : L'humanité est nommée "Ha-adam" dans les quatre premiers chapitres et à partir du 5ème elle évolue en Adam qui devient là véritablement le 1er homme effectif, père de tous ceux qui suivront.
* Dans le 1er récit, Ha-adam est créé à la fin du processus. Sa représentation est et mâle (zarar) et femelle (nekeva) tandis que pour le 2ème récit Adam est le 1er Ish (homme) à partir duquel sera fait Hava, Eve, la 1ère Isha (femme), 'la vivante' qui sera son épouse, 1ère mère, principe maternel, matrice primordiale de la vie humaine. Ce choix de noms et de mots qualificatifs particuliers est significatif d'une différence notable de pensée et c'est ce qui peut retenir notre attention dans le cadre de cette étude sur notre nom à propos de la signification profonde et première de la racine 'Am' bien sûr, sans oublier évidemment El. Et il faut bien voir comment les langues successives ont traduit cette évolution notable entre ces deux termes. A l'hébreu Ish, au grec Anêr et au latin Vir, soit 'l'homme' au masculin, le mâle comme l'appelle encore l'anglais, le correspondant français est celui d'Homme, qui traduit plus exactement le latin Hominus, le grec Anthrôpos et l'hébreu Adam, qui désigne non seulement l'homme adulte au masculin mais aussi le genre humain en général, sous tous ses aspects, jeunes et vieux, enfants, hommes et femmes. Au lieu de deux termes, le français ne peut en proposer qu'un seul, ce qui complique et fait dévier la compréhension juste du texte biblique. Le plus souvent Ha-adam serait mieux traduit par 'genre humain ou humanité' quand Ish sera 'l'homme-mâle' dont le premier exemplaire sera nommé Adam.
* Dans le 2ème récit, l'adam n'est pas au terme de la Création mais à son départ : Non pas pour dominer sur tous les autres êtres vivants mais comme 'jardinier de l'Eden', il entretient la Création; toutefois le lien entre les deux versions fut assuré par le terme "ha-adam" dont le 2ème auteur explique pourquoi ce terme et celui de "ha-adama" si proche, soit 'la terre rouge' dont sera fait Adam et dont on formera son nom, ont les mêmes racines. Encore en persan cunéiforme, ce terme de 'adama' dont on peut retrouver une origine sumérienne, veut dire "je suis" ou "il est" par le même mécanisme sémantique qui fera par ex. de 'amen' égyptien (la pierre émergée) le "il est" ou "ainsi est-il" (ou soit-il) que reprendront bien des prières dans nombre de cultures. Jésus se dira "Fils de l'homme" faisant référence à la Genèse lue dans son texte hébreu; il se rattachait ainsi au genre humain plus qu'à un individu précis. Il ne se disait pas fils d'Adam mais fils de l'Adam ce qui n'est pas du tout pareil; et il se donna ce titre universel dans le même temps où il annonça le pardon universel de la Rédemption. De notre temps "the Son of man" qui en est la traduction anglaise commune (avec bien l'omission de l'article défini) se réfère aux livres prophétiques où se trouve une expression semblable, aussi sans article 'fils d'homme' (voir Dn, 7.12). Dans les textes lus par les chrétiens, étant donné qu'ils ont pour base la traduction en grec de la Septante, il ne peut y avoir cette subtilité majeure; Jésus se référait au texte hébreu, les chrétiens devraient y revenir pour bien comprendre ces implications littéraires.
* Et le mal apparut: La 2ème création aura des répercussions dans tout ce qui conduira à la différenciation sexuée, autant dans ce qui est dit sur le fait que Dieu a créé l'homme à son image, puis Eve, et sa faute du 1er péché, 1er mal, que dans l'histoire mythique de la chute des anges dont on va maintenant parler. Car il faut bien parler de ce 'mal' qui nous ronge depuis toujours : Avoir croqué la pomme de l'arbre interdit, celui de la connaissance du bien et du mal, n'était qu'un début apparemment bien insignifiant mais désormais le Jardin d'Eden ce sera terminé ! Sous la conduite d'un mauvais élément appelé ordinairement Lucifer (le ver a eu loisir de se développer dans le fruit, n'est-ce pas Eve !), des anges entrèrent en rébellion avec le plan divin de la Création. Ils eurent la prétention de prendre l'avantage sur les autres anges restés fidèles à ce plan. Par ces manoeuvres, les anges mauvais perdaient par leur liberté de choix leur innocence originelle (Dieu s'en lave les mains et les théologiens le suivent, il ne peut en être tenu responsable !). 'Les fils de Bélial', c'est leur nom dans la Genèse, vont alors engager un combat tout spirituel contre les bons anges fidèles (ceux qui sont nommés 'fils de Lumière'). La main divine devait (sur)veiller tout cela quand même car ce sont les fils de Lumière qui sortirent vainqueurs (le bien triomphe toujours du mal) de la terrible épreuve, ayant à leur tête le Combattant et Commandant Suprême des Armées Célestes, l'archange Saint-Michel. Les anges rebelles vont perdre en conséquence une part relative de conscience et ne pourront de ce fait se maintenir au niveau des autres restés par grâce divine entièrement purs. Ce fut la dégringolade ou chute pour ces anges déchus. Voilà un épisode pénible pour la vision divine idyllique de l'Humanité dont parlera également le voyant Cayce, (cf. page suivante) mais il va introduire pour sa part un nom qui a de quoi nous interpeller.
-3- L'action d'Amilius-Adam vue par Cayce :
Car c'est avec Cayce que l'on entre vraiment dans ce qui nous concerne plus précisément avec un intéressant paronyme de notre nom. Voici en résumé sa vision : Les anges rebelles arrivèrent sur la terre en nombre indéterminé. Déjà cette terre était verte et peuplée d'animaux de toutes sortes, la Création était entamée. Ces anges s'intégrèrent, se mêlèrent aux bêtes existantes et, comme ils pouvaient encore créer, mais sans la conscience qu'ils avaient perdu précédemment, ils trouvèrent le moyen d'en inventer des erzats. C'est ainsi qu'arrivèrent à la vie mythique tous ces animaux fabuleux qui peuplent encore bon nombre de contes de par le monde tels les licornes, sirènes, faunes, géants et autres êtres extraordinaires de toutes sortes (cf. la Genèse avant le Déluge, ainsi que le mythe anté-déluvien des rois de Babylone dont un se nommait Amelon). Et ils se retrouvèrent prisonniers du corps physique de ces créatures, fini le bonheur total dont ils purent jouir au paradis, mais c'était leur choix !
En face, les fils de Lumière, les fidèles du plan divin avec à leur tête l'ange Amilius (nous voilà enfin avec la référence amilienne) regardèrent ce fatras provoqué par un seul et dans lequel se fourvoyèrent les anges déchus. Amilius décida de leur venir en aide; le bras agissant de Dieu, Dieu lui-même ne pouvait, vous en conviendrez, laisser les choses aller ainsi, de mal en pis, lui qui n'est que bonté, perfection, amour. Amilius donc, remarquant les grands singes, animaux produits de la terre, vit par leur intermédiaire le support parfait pour incarner et créer le modèle adéquat digne cette fois de l'ange céleste, soit l'homme terrestre. Ainsi donc il suffirait de remplacer Dieu dans la Genèse biblique par son bras nommé Amilius, ce qui n'est pas rien, pour réaliser la création du genre humain. Et Amilius fut imité de ses confrères anges, tous se confectionnèrent des 'habits humains', par la création de ces corps d'humains en tous points autant spirituels qu'eux. Voilà en tous cas une explication qui ne heurte pas les théories évolutionnistes darwiniennes et scientifiques plus généralement, bien qu'il ne soit pas encore question de sexe. Au sujet de Darwin il est intéressant de savoir que c'est lors d'une visite au zoo londonien avec son épouse que celle-ci observant l'apparence des singes eut la malicieuse fulgurance de les comparer à son mari, ce qui aurait donné l'idée au scientifique de chercher dans cette voie, selon ce qui est rapporté du moins!
° Cayce et les découvertes scientifiques: Sur cinq points du globe dit Cayce et en même temps l'homme fut ainsi créé : au fait pourquoi les scientifiques mettent-ils l'origine de l'homme quelque part en Afrique à tout prix, il ne faudrait pas confondre les plus vieilles traces d'hominidés en effet trouvées (pour le moment du moins !) en Afrique de l'Ouest et du Sud, sans doute parce que les conditions de conservation y étaient idéales, ce qu'ils disent peu, avec une réalité qui est peut-être tout autre, l'avenir saura t-il nous le dire ? La même remarque peut aussi être formulée pour ce qui est de l'homo sapiens, l'homme moderne. Du moins à ce jour que peut nous dire la science ?
Pour ce qui concerne l'Europe particulièrement: On vient de dater une ancienne trouvaille faite en Grèce et Albanie, de quelque reste de mandibule et surtout d'une dent caractéristique d'une évolution d'un pré-hominidé ou hominidé (où doit se situer la frontière?) nommé Graecopithécus dont l'âge remonterait à 7,2 millions d'années, ce qui pourrait tout bouleverser dans cette science (la plus vieille trace africaine n'ayant 'que' 7 millions d'années ! pour un phénomène que l'on peine à nommer bipède même).
Pour ce qui concerne l'homo sapiens, de qui nous descendons directement : on vient d'apprendre (janvier 2018) à propos d'une éventuelle sortie de son cadre africain supposé cette nouvelle : une mâchoire d'un tel individu provenant de la grotte de Misliya (Mont Carmel) au nord d'Israël vient d'être datée de quasiment 200.000 ans, ce qui va (encore une fois) obliger les scientifiques a revoir leur cadre de réflexion; plus que 100.000 ans séparent maintenant cette hypothétique sortie de la réalité des trouvailles....et il y en aura certainement d'autres, ailleurs. Sans parler de traces génétiques d'un âge comparable, bien loin de là, en Asie tout à fait inexplicables !
A l'autre bout du continent euro-asiatique, pour un temps très postérieur il est vrai, de doctes scientifiques chinois viennent parait-il de trouver des dents d'homo sapiens âgées d'~80.000 ans ce qui oblige la communauté paléographique mondiale à réviser là aussi ses théories et à envisager, un évident, bien lointain, assez précoce et très long voyage d'homos depuis l'Afrique (ou l'Europe donc?), bien plus précoce en tous cas que ce que l'on pensait; parmi les explications données le climat qu'il était censé faire en ce temps-là sur ces continents ou la forte présence encore des hommes supposés frustes de Neandertal, ce qui me semble léger ?! Pourtant sur ce sujet précis, là aussi, on vient de trouver à Bruniquel, en Occitanie, de quoi infirmer totalement cette stupide théorie dévalorisante de ces humains antérieurs à l'Homo dit Sapiens ! Enfin dernier exemple, la paléogénétique, science nouvelle, vient récemment de prouver qu'il y eut aussi des immigrations (tardives si l'on peut dire) en Afrique en provenance ...du Moyen-Orient avant le 5ème millénaire (avant J-C bien sûr), vers l'Ethiopie pour tout dire ! Tout cela montre combien il est hasardeux d'affirmer doctement des vérités qui ne durent que le temps d'être infirmées, ainsi va la science....
° L'origine des races humaines selon Cayce ?:Enfin bref, revenons à nos mythes qui ont eux au moins le mérite d'annoncer la couleur, il n'y a pas lieu d'y croire formellement! Nous serions donc tous les descendants des fils de lumière, héritiers de corps en partie de chair (de singe) pour ce qui nous vient de la terre mais surtout héritiers de ces anges venus en masse habiter de nouveaux véhicules nés eux, de l'Esprit, pour ce qui est de notre conscience et donc de notre âme. Et ce serait par là, nous dit Cayce, les origines des cinq races humaines que nous connaissons toujours aujourd'hui, bien que la notion de race soit de nos jours connotée négativement pour ce qui concerne uniquement (et bizarrement) l'espèce humaine. Une dénomination même à s'interdire ! Question éminemment autant politique et sociale voire sociétale que scientifique sans doute, largement exacerbée afin de banaliser ses conséquences sur des migrations modernes à sens unique tout à fait contestables et donc à les faire admettre par des autochtones, quels qu'ils soient ! Je note à ce sujet que l'homme de Néandertal n'a jamais connu l'Afrique, les africains de nos jours n'ont, à l'inverse des autres populations, hérité d'aucun gène de lui ! Il y a bien plusieurs races humaines....Faut-il voir là la mise en place de mythes modernes ? Probablement ! La banalisation par la mondialisation acceptée ou forcée conduira bel et bien à l'extinction de l'extraordinaire variété des cultures humaines du monde et à l'uniformisation sans plus aucun intérêt pour toutes les sciences humaines; nous l'aurons bien cherché.
-4- L'humain sera fait d'hommes et de femmes :
C'est ainsi qu'aurait commencé l'histoire humaine selon les compilations successives des mythes nous venant d'un Proche-Orient très ancien dont nous avons hérité et que je viens d'essayer d'assembler. Entrant de plus en plus en concordance avec la Genèse biblique qui fixa vers les septième ou sixième siècle avant notre ère ces relations mythiques, on voit avec le moderne Cayce notre tout premier humain et premier amilien prendre chair en la personne d'Adam, ni plus ni moins! Adam signifie en hébreu 'terre rouge' on l'a dit souvent, ce que l'on peut comprendre comme étant l'union de la chair et du sang, évocation de l'homme et de la femme réunis, de l'eau douce mêlée à l'eau salée représentant les deux dieux primordiaux sumériens Apsu masculin et Tiamat féminin accouplés, ou de l'astre Soleil et de la planète Vénus, du feu ensemençant la terre porteuse ? Toutefois Amilius-Adam comprit que l'évolution humaine serait assez longue. Pour accélérer notablement le processus il fut nécessaire de séparer l'humain en ses deux émanations, sur le modèle offert par l'exemple des animaux. Ainsi furent créés toujours selon Cayce d'une part le masculin-homme et d'autre part le féminin-femme : c'est la traduction du côté féminin d'Adam que Dieu dans la Genèse lui ôte pour fabriquer sa parèdre Eve. Et tous les anges qui suivaient firent de même: L'humanité allait donc devoir se perpétuer par la dualité homme-femme les deux réunis en 'âmes jumelles' et formant alors la désormais rare unité divine, mais en esprit cette unité première demeurerait. En d'autres termes sur Terre, chaque être humain serait la moitié d'un ange, la moitié de l'Unité, lequel possèderait quelque part au monde sa contrepartie unique et éternelle. Ce yin et ce yang à la mode occidentale, ces deux parties formant un tout parfait est une explication très séduisante, par laquelle on peut aussi expliquer l'attirance naturelle humaine entre les deux sexes (voire même envers le même !?...je ne pense pas, le renouvellement de la vie n'étant pas en ce cas possible) comme étant la recherche de son jumeau (jumelle) spirituel(le) terrestre ?! Mais là on se trouve confronté aux limites de l'ordre biologique de la nature et de l'ordre purement culturel et construit de l'homme; il est patent que les deux s'éloignent plus le temps passe et plus notre évolution culturelle va de l'avant....mais est-ce un progrès ?
° Que deviennent ici les fils déchus ? : Dans ce beau tableau mythique nous avons failli les oublier. Ils auraient eux aussi pris le parti d'évoluer, la Bible qui en parle nous dit, toujours dans la Genèse, qu'ils furent aveuglés (déjà) par la beauté féminine (!), qu'ils se mêlèrent aux filles de Bélial car "ils ont trouvé que les filles de Bélial étaient belles", explication basique malheureusement tout à fait suffisante et réaliste. Serait-ce une tentative d'explication des tendances mauvaises des hommes et du mal ? Des scientifiques viennent parait-il de trouver certains gênes plutôt présents dans le génome des "mauvais" sujets que dans celui de la population générale ! Il s'en serait suivi alors le fourvoiement dans la seule matière, jusqu'à nous faire perdre la notion que nous sommes des êtres d'origine divine. Puis plus près de nous, il y a quand même douze mille ans selon le voyant, au temps de la disparition de la supposée Atlantide (dont parlent effectivement les auteurs antiques) et de la construction des premières pyramides égyptiennes (quelques millénaires plus tard quand même mais là enfin nous voilà reliés à l'histoire bien que ces débuts soient encore flous), ceux qui ne s'étaient pas encore mêlés (toute cette opération fut quand même un peu longuette!) perdirent la capacité de se dématérialiser à volonté (ce qui serait bien pratique de nos jours pour pouvoir voyager dans le temps comme dans l'espace). Il a fallu alors naître systématiquement de chair, avec la mort comme conséquence comme on l'a dit. Et si les faunes, licornes, géants antédéluviens, sirènes et autres centaures avaient bien disparu (finalement merci pour le Déluge biblique ou une plus probable catastrophe planétaire) il n'en restait pas moins que certaines caractéristiques animales demeuraient encore en ce temps-là comme des plumes sur le corps (!), une pilosité excessive (ça on en voit encore de nos jours, concernant les hommes surtout mais les femmes aussi d'où les procédés épilatoires de ces dames), des carrures masculines sur des corps féminins et inversement, yeux globuleux, bouches démesurées, oreilles en chou-fleur, pieds-plats et autres malformations diverses et variées, du corps comme du mental, j'en passe et des pires...finalement tout ce qui nous différencie toujours beaucoup les uns des autres et qu'on ne retrouve pas ou si peu, il me semble, dans le règne animal comme végétal, en ce qui concerne en tous cas l'apparence, mais aussi le comportement.
° Que penser de la vie humaine alors ? : C'est sûr nous sommes très spéciaux dans tout le règne des êtres vivants et nous le devons sans doute à notre évolution propre...La connaitrons-nous vraiment un jour d'ailleurs cette histoire de l'évolution pour ces origines si lointaines ? Les scientifiques depuis Darwin n'arrêtent pas de trouver des rameaux à notre parcours évolutif, des types nouveaux via, non plus les caractères morphologiques des restes de nos ancêtres mais de plus en plus via des comparaisons génomiques bien plus précises comme je l'ai indiqué plus haut à propos des migrations. Et voilà aussi que pour cette dualité humaine qui préside à la reproduction de la vie depuis toujours vient s'insérer une absurdité juridique (du moins en France) : un tribunal ordinaire, sans se fonder sur aucune référence de droit vient de créer un nouveau sexe qui n'en est pas un, qu'il nomme "le sexe neutre" (Le Monde du 15/10/2015 mais la décision a été invalidée en 2017); cette essai pour l'instant avorté de juxtaposition juridique antinomique est un exemple de notre société, une société en déroute qui est en train de se saborder sans crier gare, dont le droit ou plus exactement les droits ne respectent plus les devoirs. C'est un peu ce que firent les cathares par leur théologie morbide qui abhorrait tout acte sexuel et donc toute nouvelle vie. Nous irions aujourd'hui selon certains penseurs vers une sorte d'unité générale humaine libérée, reconnaissant, permettant tout et son contraire, qu'il ne faudrait pas confondre, il me semble, avec une plus probable et fade uniformité, libérale et plus facile à gouverner donc à soumettre.... triste avenir !
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