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Voici, les jours viennent, dit l'Eternel, où je susciterai à David un germe juste; il règnera en roi et prospèrera, il pratiquera la justice et l'équité dans le pays.
L'oint, le Messie sera de la maison de David - Jérémie (23.5)


N.B. : On ne s'étonnera pas de trouver dans cette page et celle qui suit de singulières analogies; il y a bien une continuité dans la tradition de l'histoire messianique juive : des situations contextuelles semblables, des noms de personnages voire de lieux tissent cette continuité qui a quelque chose de merveilleux en elle.


Introduction : Le MESSIE et ce qu'en dit l' ANCIEN TESTAMENT :
Un Messie est le qualificatif conférant une "puissance" humaine spéciale; en effet le terme de Messiah signifie 'onction d'un homme dans de l'huile d'olive ' en hébreu et il n'était pas rare au Moyen-Orient dans les temps antiques depuis Babylone de voir oints des instruments du culte, des prêtres, les mariés ou des esclaves affranchis; les rois, par contre ne sont oints que chez les israëlites (David est l'oint de l'Eternel) et plus tard chez les rois chrétiens; les prophètes l'ont aussi été.
Dans l'Ancien Testament c'est le Livre d'Isaïe (Isaïe 53/1-5,10) qui parle le plus d'un Messie descendant de Jessé (donc de David et de Bethsabée elle-même fille d'un Amiel) et envoyé à tous les hommes. C'est en pratique, un homme né d'une femme, sans aucun caractère divin ou surnaturel (Jésus bien que selon les chrétiens oint et envoyé de Dieu est aussi son fils envoyé à tous les hommes pour les sauver du péché, ne peut donc pour les juifs être le Messie qu'ils attendent toujours actuellement). Le Livre des Lamentations (1, 2-7) parle aussi du Messie et de Jérusalem, le Livre de Daniel (9, 24-26; 12, 1-4) est surtout tourné vers les temps de sa venue, traduisant les révélations qui ont été données à Daniel par l'archange Gabriel (cf. article sur le Livre de Daniel qui suit) pour expliquer le moment le contenu et les circonstances de sa venue et donc de la Rédemption d'Israël (pour les chrétiens il s'agit bien de voir en Jésus cet homme).
LE LIVRE DE DANIEL ET MENACHEM BEN AMIEL :
Pour beaucoup de juifs traditionnels , les secrets de la Rédemption d'Israël et les jours messianiques sont inscrits dans le Livre de Daniel; ce livre est la transcription de la révélation que lui a annoncé l'archange Gabriel. Les grands rabbins talmudiques et post-talmudiques ont passionnément étudié ce Livre et cherché à percer ses secrets cachés, ses symboles et cephers (les écrits eux-mêmes). Le Livre de Daniel est régulièrement cité de ce fait dans le Talmud (étude de la Loi) et le Midrash (exégèse, interprétation) comme révélateur des temps de la venue et de l'action du Messie.
- Du temps du prophète Elie, on apprenait que le Monde fut créé pour six mille ans et que ce temps pouvait être décomposé en 3 périodes de 2000 ans chacune, la 1ère étant celle qui précède la Torah ou période 'vide', la 2ème étant celle de la Torah (qui semble s'être terminée au début de notre ère, on verra pourquoi plus loin), et la 3ème et dernière aurait donc débuté au début de notre ère (nous serions donc maintenant à sa fin!). Le Messie présidant à sa fin aurait commencé son œuvre vers le milieu ou la fin du Ier S. (ce qui cadre assez avec un Messie bien connu du nom de Jésus) mais c'est aussi une période (sociale et politique) qui a vu éclore plusieurs hommes qui prétendaient être envoyés de Dieu pour cette tâche de la fin des temps; pourquoi ? Parce que le Temple fut détruit en 70, le pays occupé par des forces si redoutables, les Romains et que seul un Sauveur extraordinaire envoyé par Dieu pourrait préserver son peuple (et ce n'est pas Jésus mort en 33). Pour les chrétiens on remarquera en passant que les malheurs arrivés aux juifs après la crucifixion de Jésus sont censés être les conséquences de son rejet. Outre Jésus on pourrait prendre par exemple un certain Simon Bar Kozibah (qu'un rabbin appelle Bar Kohba soit 'l'étoile'); il a été connu dans la 1ère moitié du IIème S. et correspondait assez bien à ce que devait être le messie selon le texte biblique d'Agée (Agée 2, 06). Malheureusement ce fut pour les juifs autant une déception qu'une tragédie : Outre des dizaines de milliers de juifs qui périrent lors de la défaite de Betar en 135, ses activités ont aussi provoqué des souffrances importantes aux survivants.
- Et pourtant une très belle histoire (qui rappelle en bien des points le début des Evangiles à propos de la naissance de Jésus) a été forgée, connue et répétée, une histoire qui a survécu dans le midrash de la lamentation sur la base du Livre des Lamentations (Lam. , 1-02) : "Personne, parmi ses proches, ne la réconforte" dans laquelle apparait le mot hébreu 'menachem' se traduisant par 'celui qui réconforte, qui console, qui soulage'; c'est de ce réconfort que naitra la rédemption, c'est l'origine et le motif de l'action du Messie, mais ce sauveur est bien dissimulé. Cette histoire la voici :
Le jour même où les ennemis sont entrés à Jérusalem et ont détruit le Temple de Dieu (les romains en 70) il y avait un juif en dehors de la ville qui labourait avec son attelage. La vache qui entrainait la charrue se mit tout à coup à genoux; l'homme fut effrayé, il frappa sa vache pour qu'elle continue à ouvrir le sillon mais malgré des coups de plus en plus forts rien à faire, elle refusait de se relever. Il entendit alors une voix qui lui dit : Laisse-la tranquille elle fait cela car le Temple a été brûlé aujourd'hui. Entendant ces paroles l'homme, selon la coutume, se mit à déchirer ses vêtements, à s'arracher les cheveux, à mettre de la poussière sur sa tête et à pleurer amèrement; tout en se disant malheur à moi, malheur à Israël! Mais après deux ou trois heures revoilà la vache debout sur ses pattes prête à nouveau à labourer et même dansant de joie! L'homme est très étonné par ce curieux prodige et il entend à nouveau la voix qui lui dit cette fois : Lève-toi et continue à labourer, car en cette heure le Messie est né. Entendant ces mots l'homme se lève, lave son visage se réjouit et se remet au travail. Celui-ci terminé il rentre chez lui, prépare de longs rubans de soie pour lier les langes du nouveau-né tant attendu et se rend à Jérusalem. Entrant dans la ville les rubans dans ses mains il appelle dans les rues pour savoir où se trouve ce sauveur en devenir; le voisin de la mère du Messie entend son appel, elle le hèle et lui dit : Va dans cette maison car un petit garçon vient d'y naître. Il entre dans la maison et dit à la mère : Achète-moi un ruban de soie pour tenir les langes de ton fils nouveau-né; mais elle lui répond : Je n'achèterai pas un ruban pour lui, car le jour où il est né le Temple du Seigneur a été détruit, maudit soit le jour où il est né! L'homme attiré par l'enfant s'approche de son berceau, l'embrasse sur la tête et lui offre un ruban. Conseillant à la mère de veiller sur son petit il rentre chez lui. Toutefois, chaque année l'homme revint voir l'enfant dont le nom était Menachem Ben Amiel. Bien des années plus tard, il arrive pour voir l'enfant mais voilà que la mère élève la voix et se lamente : Je n'ai plus Menachem, mon consolateur, car il est désormais caché. Car telle est la signification du verset : personne parmi les siens ne la réconforte.
- Dans une autre version de la même histoire, c'est Elie qui apporte des cadeaux à la mère et qui constate, quelques années plus tard que l'enfant lui a été enlevé; il aurait alors dit : Malheur pour le Salut des fils d'Israël, ils vont périr; c'est alors qu'une voix du Ciel se fit entendre : Elie, ce n'est pas comme tu le penses, le Messie reviendra, mais auparavant il passera 400 ans dans la Grande Mer puis 80 ans avec "les fils de Koré où la fumée monte"; faut-il voir dans cette expression l'évangélisation ou du moins la conversion au seul vrai Dieu des idolâtres de la déesse Koré, fille de Déméter, adorée par des fumigations particulièrement en Samarie encore aux premiers siècles de notre ère ou ce nom fait-il plutôt référence à un lieu que l'on retrouvera cité bien plus tard dans le Livre de Zéroubavel (voir page suivante) ? enfin 80 ans à la porte de Rome (?) et, pour le reste, il se rendra dans les grandes villes jusqu'aux temps prévus.
- L'interprétation de ce midrash concernant ces deux évènements antinomiques survenus en même temps, l'un triste et l'autre joyeux font que le deuil est ainsi amoindri; la commémoration de cette destruction du Temple oblige à un jeûne correspondant, ce qui conduit à présenter la veille comme un jour de joie et de célébration (constitué d'un repas plus consistant pour supporter le jeûne du lendemain, bref d'humaines considérations correspondant à des obligations religieuses). Et cette destruction-naissance est chantée; à la lamentation est liée aussi la joie, la joie de la Rédemption que le Messie doit apporter.
- Le Messie serait toujours bel et bien vivant depuis plus de dix-neuf siècles et son retour ne saurait tarder (vers 2033 ou plus tôt vers 2027 si l'on compte bien ? et si l'on est chrétien !). Son nom, les juifs le connaissent (parmi d'autres), c'est Menahem Ben Amiel, soit "le consolateur, fils d'Amiel", un nom synonyme d'Israël on l'a vu, mais un nom qui est proche phonétiquement et a de plus un sens similaire, en hébreu, à celui plus connu d'Emmanuel. Emmanuel ou Imannuel est formé de 'ima', 'avec' et de 'anou', 'nous', soit "Dieu (est) avec nous", c'est un qualificatif courant dans les Evangiles christiques pour Jésus. L'Emmanuel a donc commencé son œuvre messianique autour de la Méditerranée, est allé en Samarie (combattre Koré) puis à Rome, la capitale du monde occidental d'alors et enfin jusqu'aux extrémités du Monde; c'est dans les grandes lignes, si l'on suit la théologie christique, ce qu'ont pu réaliser les successeurs du Christ depuis près de 2000 ans en effet. Lui-même par sa mort suivie par sa résurrection peut tout à fait être assimilé à cet homme oint, choisi, sacré par Dieu, tenu dès lors 'caché' c'est-à-dire vivant mais non plus visible depuis sa disparition terrestre.
- Il serait bien ce Messie pour les chrétiens mais il n'est pas le seul à qui on a pu prêter ce rôle. Pour les autorités rabbiniques anciennes il a pu être par exemple le roi Agrippa, descendant du roi Hérode, qui a régné juste avant la destruction du Temple en 70 de notre ère: Selon les juifs il aurait donc été possible que le Messie soit ce roi très charnel et voluptueux, comme l'interprète le savant Rachi, un de ceux dont Dieu se plait à aller chercher parmi les plus immondes des hommes ? On sait qu'il aurait pu être surtout Menahem Ben Amiel que l'on ne connait que par l'histoire du laboureur ci-dessus et par le Sefer Zeroubavel, à la fois horrible et beau selon certains, fils d'une Hefzibah femme exceptionnelle (cf l'article que je lui consacre), et dont le nom ne laisse planer aucun doute, c'est aussi bien lui "le consolateur des fils du peuple de Dieu", celui qui par compassion et par amour de la divinité, consolera (pardonnera) enfin à jamais son peuple.
- Par Daniel et sa révélation on connait dans une certaine mesure la substance et les circonstances de son activité messianique "pour terminer la transgression, pardonner définitivement les péchés, expier l'iniquité et enfin amener la justice éternelle". Le Messie est la forme nouvelle du sacrifice expiatoire du Temple disparu dans une dimension bien supérieure car les sacrifices sanglants du Temple étaient bien limités.
- Bien entendu les comptes d'éternité que l'on lit chez Daniel à propos des phases de l'action messianique se prêtent mal à nos calculs matérialistes bassement humains: Au moins une centaine d'explications ont été proposées, toutes très ingénieuses et arrivant à cadrer avec un pan de l'histoire de la région du moyen-orient. Je ne citerai hormis l'histoire christique de Jésus, que celle qui s'étale dans les six siècles qui précèdent sa naissance, commençant en -538 (reconstruction du Temple), l'oint pouvant correspondre à Onias III, assassiné en -171, date à caler suivant la prophétie de Jérémie prise comme base de décompte de 62 semaines d'années par Daniel (62 x 7 = 434ans, c'est bien le nombre d'années qui sépare la prophétie de Jérémie datée de -605 de cet assassinat (605 - 434 = 171). Cet assassinat fut suivi en effet par une persécution aigüe des juifs. Il faut aussi noter précédant cette longue période, l'exil à Babylone pendant cinquante ans (correspondant aux 7 semaines d'années données par Daniel (7 x7 = 49 ans) entre -588 et -539 et leur délivrance, véritable renaissance de la nation. Il faut enfin préciser que Jérémie comme Daniel ont vécu le départ en exil à Babylone et la 1ère destruction du Temple.
- En ce qui concerne le calage des dates pour les chrétiens la base est moins ancienne, par nécessité; le curseur est placé en -458, année où Antaxerxès Ier étant dans la 20ème année de son règne, accorda la reconstruction de l'enceinte fortifiée (du Temple ou de la ville ?) de Jérusalem, ce qui correspond au verset 25 du fameux chap. 9 du Livre de Daniel ( cf. versets 24 à 27; cf. aussi Néhémie 2, 1-7). Le terme des 69 semaines d'années soit 483 ans correspondant environ à l'entrée en scène en +26 du grand prêtre juif Caïphe et du gouverneur romain Pilate qui auront à juger Jésus et le conduiront à sa mort une semaine d'années plus tard (7 ans et nous avons nos 70 semaines d'années), le Messie ressuscitant 3 j. plus tard et demeurant 'caché' aux yeux des hommes jusqu'à son retour qui ne saurait tarder.
Pourtant le mystérieux Menahem Ben Amiel ressurgira par le Sefer Zeroubavel au VIème S. : serait-il lui aussi, ou en lieu et place du Christ, aussi caché mais bien vivant ? De toutes façons les hommes ne devraient pas tarder à connaître et voir ce fameux Messie dont la venue pour les uns ou le retour pour les autres est si attendu.
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