Mon Dieu mon Dieu, Dieu de mon peuple,
Dieu de mon âme, Ô mon Dieu,
Tu es mon rocher Et ma forteresse
En toi j'ai espéré Et en toi j'espèrerai
Mon Dieu mon Dieu Dieu de mon peuple...

Moshé Flinker, "Carnets de Clandestinité" écrits à Bruxelles en 1942-43, déporté il y est mort (Collection Mémorial de la Shoah, Ed. Calmann-Lévy, 2017)


LES AMIEL AU MEMORIAL DE YAD VASHEM :
Le Mémorial de Yad Vashem répertorie les noms et les quelques informations individuelles qui ont pu être conservées et retrouvées de quelques trois millions de juifs (sur six) qui ont été massacrés par le régime nazi et ses sbires pour la seule et unique raison qu'ils et elles étaient d'origine et de confession juive. Le nom de Yad Vashem est tiré du Livre d'Isaïe (Ch. 5, verset 5) qui dit : "Je donnerai dans ma maison et dans mes murs un monument et un nom valant mieux que des fils et des filles, je leur donnerai un nom impérissable à jamais", magnifiques paroles de Dieu à l'égard de son peuple, réparatrices et rédemptrices. Puissent les prénoms des Amiel que je vais citer ici, sans oublier ceux qui n'ont pu être retrouvés ni ceux que je cite par ailleurs, vous rappeler la dignité de fils et filles de Dieu que ces bourreaux hitlériens voulurent leur faire perdre mais tout autant celle d'humains tout simplement.
Evidemment les prénoms indiqués peuvent avoir été porté par plusieurs juifs différents; mais j'ai compté (si je peux employer ce terme) quelque soixante-seize Amiel juifs dans ce macabre décompte dont pas moins de quarante-cinq originaires de Thessalonique en Macédoine (Grèce), seize de Pologne (Bialystok), quatorze des Iles du Dodécanèse italien et une seule française, de Paris. L'orthographe employée est celle qui a été trouvée dans les listes.
ILS S'APPELAIENT :
* Szyfra, Natan, Schlomo, Elba, Taïbel, Baruk, Chasza, Michle, Michala pour ceux de Pologne.
* Redzina, Sarina, Sarra, Sterina, Dzhakos, Isaak, Ester, Yakov, Buena, Yuda, Moson, Sarina, Perla, Iosif, Luna, Lutza, Mari, Menahem, Moïs, Natan, Delisia, Dudun, Olga, Pepo, Plata, Raul, Rasel, Aron, Elvira, Yacov, Irena, Yoseph, Ida, Brakha, Reina, Rikula pour ceux qui étaient grecs.
* Leon, Maurice, Vidal, Matilda, Rakhel, Yitzhak, Abram, Rachel, David, Issak, Mathilde Ammiel, Issac et Rachel Ammiel, de nationalité italienne.
* Fanny de France.
Les AMIEL au MEMORIAL DE RHODES et ceux de SALONIQUE (GRECE) :
Un mémorial a été élevé sur cette île grecque qui vit partir pour toujours des hommes et femmes juives vers les pires souffrances des planifications nazies visant l'extermination totale de ce peuple. On y lit les noms des familles de tous ceux qui sont morts en déportation sur une grande plaque fixée à l'entrée de la synagogue Kahal Shalom; il y figure 100 patronymes dont celui de la famille Amiel qui eut dix membres décimés. Voici leurs prénoms : David, Isaac, un autre Isaac, Leon, Mathilde, Maurice, deux Rachel et Vidal. Les juifs sont présents sur cette île depuis le IIème S.
Pour ceux qui sont à Salonique, en Grèce continentale leur histoire est différente. Il s'agit pour l'immense majorité d'émigrés sépharades venus d'Espagne après leur expulsion de 1492. Constituant pendant longtemps une très forte communauté d'origines très diverses (outre les judéo-espagnols, il y eut des juifs portugais, italiens, d'Europe centrale et même de Provence, le grand-père Sarkozy émigrera de Salonique en France dans les années 1930), représentant jusqu'à 60 % de la population de la ville (93.000 membres), ils sont très nombreux encore lorsque éclate la 2ème guerre mondiale (40%). Eux aussi subiront les déportations: 54.000 sépharades furent envoyés dans les camps et peu en revinrent. Un long poème en ladino, la langue judéo-espagnole de la communauté ibérique, dont les strophes se terminent toutes par une invitation à lever le verre à la santé de ces familles, cite bien celle des Amiel; voici cette strophe : "La trambouka eze mouzika si la saves tagner. / Si non, eze ouna doubara ke aze estremer. / Bevamos a la saloud de los Amiels." (cf. "An ode to Salonika : The ladino verses of Bouena Sarfatty" Renée Levine Melammed; Indiana University Press, 2013). La trambouka étant un instrument de musique méditerranéen connu en Grèce et la doubara un bouillon très épicé algérien, on peut traduire ces vers par : La trambouka fait de la musique si tu sais la tenir, / Sinon, fais une doubara qui (te) fera trembler (ou frémir)/ Buvons à la santé des Amiel.
There are no comments on this page.
Valid XHTML :: Valid CSS: :: Powered by WikkaWiki