RAPHAÊL AMIEL DEPORTE A MATHAUSEN :
Cet homme était né à Tunis et vint vivre en France. Il était emballeur à Paris. Lors des rafles qui s'intensifièrent au cours de l'année 1943 il fut arrêté par la police de Vichy , interné à Fontevrault-l'Abbaye puis à Blois et enfin à Compiègne. Embarqué dans le convoi du 22 Mars 1944 il fut déporté au camp de travail de Mathausen où il arriva le 25 Mars. Il y reçut à son arrivée le matricule 59490. J'ai indiqué ailleurs combien il fut important pour les nazis de supprimer à ces humains jusqu'à leur nom, seule parcelle personnelle d'humanité qu'il leur restait et à leur graver à la place dans la peau de l'avant-bras un banal numéro d'ordre mais j'ouvre ici une parenthèse à propos de la re-connaissance de ces personnes : De cette infamie suprême, les allemands d'aujourd'hui en ont conscience; l'initiative remarquable d'un artiste berlinois contemporain doit être notée : cet homme, Gunter Demnig, s'est souvenu qu'avant même la shoah, quand un non-juif allemand trébuchait sur une pierre, un dicton allemand lui venait aux lèvres et lui faisait dire "Il y a un juif enterré ici" ce qui, en passant, est révélateur des pensées quasi naturellement antisémites que ses congénères avaient et depuis longtemps (cf. le livre de Luther sur les juifs) envers ce peuple "étranger" mais donc quelle idée artistique a eu Demnig ? A l'instar de ce dicton il a eu l'idée de créer des "stolpersteine" (pierres d'achoppement littéralement, où l'on trébuche), des pavés de béton ou métal cubiques recouverts d'une plaque en laiton honorant la mémoire d'un déporté et inséré dans le trottoir face à l'endroit où vécut cette personne victime du nazisme. Bien que certains détracteurs y voient une offense supplémentaire à la personne par le fait que l'on foule son nom, c'est une initiative qui s'est répandue non seulement en Allemagne mais aussi dans les autres pays européens dont la France bien sûr.
Mais revenons à Raphaël Amiel : Il fut affecté au camp central et Kommandos de travail d'Ebensee le 24 Juillet 1944. C'est tout ce que l'on peut savoir de lui, on peut difficilement concevoir ce qu'il endura sans doute comme tant d'autres esclaves des nazis. Il n'en est pas réchappé puisqu'il est indiqué mort le 1er Janvier 1945 à ce dernier lieu; souvent c'est arbitrairement à cette date qu'ont été indiquées les dates de la disparition de ces pauvres hères lors de la libération de ces camps dans les premiers mois de 1945, en l'absence de tout document pouvant indiquer une date précise et quelquefois seulement avec des témoignages des survivants les ayant connus et s'en souvenant éventuellement, mais il y en eut tant ....
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