"Quand pour nous le jour baisse, nous devons allumer la lampe qui va montrer le passé aux jeunes qui nous entourent".
Augusta Amiel-Lapeyre, mère de Denys Amiel.

INDEX ONOMASTIQUE :
Le XIXème S. et l'histoire * Louis Amiel historien, journaliste & écrivain * Louis-Félix Amiel peintre (75) * Les Amiel d'Aurignac (31) et les Dabeaux * Le Dr Amiel médecin et son frère jean Amiel * Albin Amiel forgeron et inventeur de Lézignan-Corbières (11) * Un Amiel inventeur industriel * Un Amiel inventeur pour la vie quotidienne * Un Amiel comploteur en 1832 * Jean-Baptiste Amiel et les Républicains de 1848 - Conséquences du Coup d'Etat du prince Napoléon * Isidore Amiel chef d'institution d'enseignement et Républicain de 1848 * D'autres Amiel Républicains de 1848 et opposants à Louis-Napoléon * Amiel chef de bataillon du IIème Empire ey autres décorés * Le capitaine marseillais Amiel * Les Amiel et les Sociétés de Secours Mutuel *

Le XIXème S. et l'histoire :
C'est après les guerres napoléoniennes que l'on peut raisonnablement faire commencer ce siècle : Napoléon met fin au désordre engendré par la Révolution, l'Europe reprend ses esprits ses monarques ne serrent plus autant les fesses et semblent même naïvement pouvoir restaurer l'ordre antérieur. Pourtant celui-ci est définitivement balayé; suivant les pays les démocraties vont gagner du terrain, coups d'état et révolutions se succéder. Le XIXème S. que l'on qualifie déjà d'époque contemporaine, bien que nous en soyons aujourd'hui assez loin, est celui donc des démocraties mais aussi des nationalismes; c'est surtout partout celui de la révolution industrielle, on passe des manufactures aux usines, de la puissance ancestrale de l'eau et du vent, des animaux et des hommes à celle plus régulière et puissante de la vapeur; le cheval est jusque là si ancré dans la fourniture principale d'énergie que l'on jaugera même la nouvelle puissance en "chevaux-vapeur" ! Mais le XIXème S. sera aussi celui de la révolution des sciences, en tous cas des premiers pas majeurs de celles-ci (histoire, physique, chimie, médecine...); on mettra au point les premières automobiles (électriques !), la fée électricité se réveille et avec elle des tas de découvertes et techniques vont éclore (mais on diffusera tout cela au siècle suivant). C'est une première étape de cette contemporanéité qui finira avec le 1er conflit mondial selon certains. C'est encore l'explosion de nouveaux moyens de communication, les journaux surtout mais aussi le télégraphe qui amènera rapidement les nouvelles du monde entier aux journaux qui les diffuseront, le train qui rapproche considérablement toute l'Europe; de nouvelles idées politiques se feront jour également induites par les nouvelles conditions de vie et de travail des masses laborieuses et qui auront des répercussions au siècle suivant, des genres littéraires novateurs, des courants d'idées artistiques originaux (romantisme, réalisme, applications techniques du fer en architecture....)....Enfin bref un tas d'outils pour voir le monde, le connaître et l'apprécier mais aussi pour le modeler à nos (nouveaux) besoins sont en germe et se développeront au XXème S.....
LOUIS AMIEL, HISTORIEN, JOURNALISTE et ECRIVAIN: (voir aussi page autres personnages I) :
Cet enfant des Pyrénées audoises naît à Quillan avec son siècle, le 26 Janvier 1800 soit le 6 pluviôse An VIII du calendrier républicain alors le seul officiel. Historien il sera le collaborateur de Guizot pour son Histoire de France mais aussi feuilletoniste (grande spécialité du siècle qui voit un incroyable développement des journaux) et chroniqueur. Louis Amiel va exceller dans les récits de chasse mais encore dans le récit d'évènements (dont une inondation de l'Aude qu'il relate) et il publie dans "Le Constitutionnel".
Attaché aux "Travaux Historiques de la Bibliothèque du roi" de 1841 à 1848, puis du "Ministère de l'Instruction Publique", il mena des recherches multiples pour la Commission de l'Histoire de France et mettra notamment en ordre les archives de Reims; pour sa région d'origine il sera chargé en 1853 des relations entre la ville de Quillan et le sculpteur Robinet lorsque l'on voudra ériger une statue à Félix Armand, ce curé ingénieur du temps de Napoléon Ier qui osa percer une voie dans les étroites gorges de l'Aude afin de 'libérer' sa petite paroisse et surtout de faciliter la vie de ses ouailles. Louis Amiel écrira d'ailleurs la première biographie de cet admirable curé dont l'Empereur aurait dit "S'il n'eut été curé je l'eusses fait Général!" : "Félix Armand, Curé de St Martin-Lys, sa vie, son oeuvre" en 1859. On sait qu'il admira aussi le travail de bénédictins effectué dans son domaine de l'histoire par Dom de Vic & Dom Vaissette, les rédacteurs de l'Histoire Générale de Languedoc au XVIIIème S.; écrivant dans "Le moniteur" (éd. du 12/04/1853) il dit d'eux "Glaner après de tels maîtres, c'est encore un honneur". Il meurt le 27 Décembre 1863 à Blois (41). Un rue de Quillan porte le nom de Louis Amiel (derrière la gare, voir anecdote). Jean Girou, audois comme lui et correspondant de la Société des Gens de Lettres au XXème S. dira de lui dans sa "Vie des personnages célèbres de l'Aude" (Ed. Graille & Castelnau, Montpellier, 1940) que son compatriote fut "d'une intelligence d'élite et d'un cœur élevé. Brillant chroniqueur et feuilletoniste estimé."
(=> en partie "Dict. Encycl. de l'Aude" s/s la direction de G. Jean, Carcassonne, 2010).
Sa petite-fille nommée Jeanne Amiel, femme de lettres, née en 1869, sera l'épouse de Renaut de Broise et permettra par son action acharnée la réhabilitation des œuvres interdites de Baudelaire et la réhabilitation de son honneur. (cf. fiche dédiée partie XXème S. ).
LOUIS-FELIX AMIEL peintre :
-1- Biographie : Il est né à Castelnaudary (11) le 3 Mars 1802 de Jean Baptiste et Jeanne Crusol et décèdera à Joinville-le-Pont en 1864. Il fut à Paris l'élève de Gros (de 1823 à 1825) et de l'Ecole des Beaux-Arts où il fut admis en Octobre 1823; il obtint une médaille de 2ème classe au Salon de 1833 pour un tableau intitulé "Le vieillard et ses enfants" où il exposait pour la première fois. Ce travail effectué d'après une fable de La Fontaine fut jugé d'un style pur et élevé. Le dessin, le modelé, l'effet sont étudiés avec autant de soin que de goût; les attitudes et les expressions des personnages sont simples et vraies et tout dans cette production plaît à l'œil et à l"esprit. selon le commentaire de l'Annuaire Historique Universel pour 1833 (art. de V. Tenée; Imp. Thoisnier-Desplaces, Paris, 1834).
C'était là un début prometteur mais l'artiste, bien qu'il devienne un portraitiste estimé, n'avait pas étudié assez sérieusement ou n'était pas animé d'une volonté suffisante pour se maintenir dans le niveau qu'il semblait avoir atteint et à plus forte raison pour le dépasser. Il continua cependant à travailler sans que son talent se soit à nouveau manifesté avec éclat. Il eut son atelier dans le VIème arrondissement. Il exposa dans tous les salons de 1834 à 1849 (1834 "Portrait de Melle Duchemin"); dans les années 1840 il s'intéressera surtout aux chevaux (1842 "Intérieur d'écurie" et "Trois têtes de chevaux" en 1844, en 1845 et 1849 encore des têtes de chevaux). Enfin il est connu pour avoir peint sur commande royale de Louis-Philippe Ier un certain nombres d'effigies historiques (voir ci-après) qui sont d'aimables visages de fantaisie de vieux noms fameux et aussi, toutefois, pour la même commande, des portraits exécutés sans doute d'après des documents authentiques de personnages plus récents comme Bernadotte alors qu'il n'était que lieutenant au 36ème Régiment de Ligne, ou Pérignon, lieutenant-colonel dans la Légion des Pyrénées en 1792. C'est un portraitiste encore assez estimé il y a un siècle. Outre ses œuvres peintes il a gravé sur pierre des planches de portraits de chevaux de course (ce fut le grand boom des courses alors) et Léon Noël a lithographié d'après plusieurs de ses tableaux d'agréables figures féminines et au moins un paysage, une "Vue du jubé de St Etienne du Mont" à Paris.
(=> "Inventaire des fonds français après 1800" T. I J. Laran; Bibliothèque Nationale, Département des Estampes Paris B. N. 1930; "La Grande Encyclopédie" T. II par une société de savants & gens de lettres; Paris, Lamirault 1855-1902).
- 2- Commentaires du temps sur ses oeuvres : Au salon de 1834 sa tête de jeune fille aussi dénommé "La femme au turban blanc" recueille des éloges sur son dessin et son modelé que l'on compare au style de Raphaël, œuvre pour laquelle "on devine que Mr Amiel a beaucoup étudié les maitres de l'Ecole Romaine après s'être broyé (on dirait de nos jours échiné) sur les études quasi-romaines d'Ingres" (cf. Journal Général de l'Instruction Publique du 27/03/1834). Au Salon de 1837 il expose une "Figure de jeune fille lisant dans un manuscrit" qui est aussi remarquée et dont un journaliste dit que le "dessin est fin et délicat, ainsi que le modelé "(même)" si le coloris est trop froid". (cf Journal des Débats Polit. & Littér." du 16 Avril 1837). En 1839 il présente toujours au Salon une nouvelle "Tête de jeune fille"; voici comment un autre chroniqueur s'enthousiasme pour cette œuvre : "Comme il y a du sang et de la vie dans cette peinture ! Toutes les parties en sont si bien modelées qu'elles semblent sortir de la toile !... Quelle finesse de ton dans les chairs ! C'est une jeune âme qui vient de s'éveiller à la vie...Candeur, innocence, jeunesse, brillent à la fois dans cette charmante composition qui est peut-être la meilleure peinture du salon". Mais cette emphase ne sera pas partagée; il n'obtiendra qu'une Médaille de Bronze ce qui n'est déjà pas si mal. (cf. "Exposition 1839. Société Centrale des Amis des Arts en province" article paru dans "L'Art en province" 4ème année; Desrosiers, Moulins, 1839).
- 3- Liste de ses tableaux faits pour la Galerie de l'Histoire de France, aile droite du Château de Versailles (78) entre 1834 et 1839:
Anne de Montmorency- Pépin-le-Bref - Charlemagne surnommé le Grand (2 tableaux) - Charles dit le Gros - Louis II dit le Bègue - Louis V surnommé le Fainéant - Philippe II dit Philippe-Auguste - Charles Duc d'Orléans (1391-1465) - Etienne de Vignolles dit La Hire (+ 1442) - Louis Ier de Bourbon, Comte de Clermont & de la Marche (1280-1341) - Louis II de la Trémouille dit Le Chevalier sans reproche, Prince de Talmont, maréchal de France (1460-1525) copié sur un original du Château de Beauregard - Pierre d'Aubusson, Grand-Maître de l'Ordre de St Jean de Jérusalem (1423-1503) - Bernadotte (1764-1844) en lieutenant au 36ème Régiment de Ligne en 1792- Pérignon, Lieutenant-Colonel dans la Légion des Pyrénées en 1792 - Gaspard de Clermont-Tonnerre, Duc et Maréchal de France (1688-1781); cette dernière œuvre ayant été détruite au cours de la 2ème guerre mondiale car elle fut mise en dépôt dans notre Ambassade de Berlin avant-guerre.
Les tableaux représentant des rois donnent une image idéalisée de ces monarques des origines, étant faits de visages de ses contemporains et devant correspondre à l'idée que se faisait Louis-Philippe, Roi des Français de ses illustres mais très lointains prédécesseurs dont on ne pouvait avoir aucune idée du portrait.
(=> d'après le catalogue du Musée Impérial de Versailles établi en 1862, sous le IIème Empire).
-4- Autres œuvres : "Etude de jeune fille" (1835), un très beau "Portrait de Philippe Hottinguer en pied devant une galerie d'entrelacs" (1836 - qui s'est quand même vendu aux enchères à Paris en 2009 27.000€ ! - , Portrait de mme la Comtesse de C... (1836), une série de portraits (1839); il a aussi copié au moins deux tableaux, un "St Georges" de Raphaël et "La conception" de Murillo visibles de nos jours dans l'église de Riotord (43); un autre exemplaire de "St Georges" ( de 1843-46) aussi de lui est au-dessus du maître-autel de l'église de St Marcel-St Georges (07) où il remplace un précédent dégradé à la Révolution. L'église d'Aubigny-au-Bac (59) conserve de lui un "St Martin donnant son manteau à un pauvre" tout comme celle de Marboz (Ain) qui, elle, en possède deux du même thème ! Certaines de ses oeuvres sont dans des musées de province, Pau par ex. (Musée des Beaux-Arts) et son autoportrait au Louvre. Comme son presque homonyme et contemporain peintre de St Malo, Louis Amiel, avec qui il est régulièrement confondu dans plusieurs ouvrages de référence ou même au très sérieux Metropolitan Museum de New-York, il peignit aussi beaucoup de chevaux de course, anglais comme Drummer (1845) des pur sang, Physician, Emelina ou Ibrahim (1844) ou la jument poulinière de pur sang Frétillon (1849).
-5- Son père et son frère sont connus à Joinville-le-Pont où il résidait avec eux. Tous deux furent conseillers municipaux de cette ville de la banlieue sud-est de Paris : en 1837 pour le père, en 1846 et 1865 pour son frère Charles Amiel (1796-1868). Voir à ce sujet la notice dans suppléments II.
Les AMIEL d'AURIGNAC (31) et les DABEAUX:
Notables d'Aurignac durant tout le XIXème S. ils furent tour à tour soit médecins (Jean-Louis Simon Mathieu en 1849, Pierre en 1862), soit notaire (entre 1785 & 1791), soit maires, ou avoué (Félix, au milieu du siècle), conseiller de l'arrondissement de St Gaudens (Simon-Marie, père de Pierre, en 1844), voire président du Tribunal de Commerce de St Gaudens (1859), conseiller général de la Haute-Garonne, et aussi conseiller de préfecture, sous-préfet et préfet. Liés par mariage et descendance à la famille Dabeaux du même lieu d'Aurignac, elle aussi ayant fourni de nombreux hauts fonctionnaires, ils en ajoutèrent le nom à leur propre nom patronymique et s'appelèrent finalement Amiel-Dabeaux.
Joseph, Jean-Louis, Simon Amiel né en 1829 à Aurignac, avocat de formation, fut conseiller de préfecture (1858, 1859 à Amiens) puis chef de cabinet, rapidement sous-préfet (par ex. à Bagnères-de-Luchon en 1867-68) et enfin préfet de la Drôme de 1873 à 1876, Chevalier de la légion d'Honneur; Ernest Amiel-Dabeaux fut sous-préfet de Thiers (63) de 1869 à 1870 puis de la Drôme de 1871 à 1873, le changement radical de régime ne les a donc pas atteint ! Ce dernier Amiel fut encore auparavant secrétaire particulier du préfet de l'Aude entre 1854 et 1860, lorsque le dit préfet se nommait ....François Dabeaux ! Mr le préfet Dabeaux fut aussi un homme politique du IIème Empire.
Parmi les médecins de cet endroit connus il y en a un qui, également maire au moment de la redécouverte des ossements de la fameuse grotte préhistorique d'Aurignac (à l'origine de la datation d'une période, l'aurignacien, voir page faits divers suivante), examina lors de leur mise au jour initiale un peu trop rapidement les restes exhumés et décida de les enterrer tout bonnement dans le cimetière de la commune !! Pour sa défense il faut dire que la science n'avait pas encore tellement abordé le sujet de la fossilisation d'os humains.
(=> d'après notamment les "Almanachs Impériaux" du IIème Empire; Paris Guyot 1859, 1868..; Bulletins Officiels du Ministère de l'Intérieur; Procès-Verbaux du Conseil Général de la Haute-Garonne; sessions de 1844, 1849, rapports & délibérations de 1933).
- Un Amiel de la même origine géographique, nommé Jean-Marie-Casimir Amiel fut, à La Réunion, l'un des fondateurs de la "Banque de la Réunion" et propriétaire foncier. Voir ce nom (Amiel autres personnages I).
Le DOCTEUR AMIEL médecin et son frère JEAN AMIEL : (voir page des Amiel international Europe pour le docteur)
Le Docteur Romain Amiel est un médecin épidémiologiste militaire devenu anglais, selon son grade 'chirurgien major', qui a longtemps séjourné à Gibraltar et qui a du faire face en ce lieu à une épidémie de fièvre bubonique (fièvre jaune) au début du XIXème S. : En 1812 la dysenterie régnait sur les militaires de ce rocher anglais planté en terres espagnoles au bout de la péninsule ibérique; on avait perdu un grand nombre de malades dans les six casernes de la garnison lorsque Amiel , médecin du 12ème régiment de ligne de l'armée de sa majesté eut l'idée de recourir au calomel préparé à la vapeur; le succès de la médication fut parait-il tel que la direction générale du service de santé en fit dès lors 'une loi absolue' pour tous les autres médecins de ses armées. Ses diverses médications ont souvent fait l'objet de commentaires dans la presse médicale du XIXème S. par exemple dès juillet 1815 dans "The New Medical and Physical Journal" ou dans "The London Medical Repository" n°36 de Déc. 1816. (cf. "Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu de Paris" T. III Dr Armand Trousseau; Paris, Baillière 1885).
Jean Amiel est probablement son frère mais lui est resté en France. Né à Roumoules dans les Basses-Alpes, il fit ses études au Collège de Riez; entré dans les ordres il devient curé de Valensole puis chanoine de la cathédrale de Digne. A la révolution il reste prêtre catholique et est obligé de s'expatrier, peu d'années après son ordination est-il indiqué; il se réfugie en Espagne où il devient précepteur. Après les longs troubles de la révolution il rentre en France et s'adonne à la prédication. Il y acquiert une méritoire réputation; en 1818 il devient chanoine de Digne mais meurt peu d'années plus tard. On sait qu'il évangélisa ou plutôt réévangélisa plusieurs villes des Basses-Alpes mais fut appelé et reconnu bien plus loin à Marseille et même Toulouse. L'état religieux catholique en France ayant tant pâti des évènements politiques qu'il fut en effet nécessaire de redoubler d'ardeur dans les missions. Ses sermons furent estimés mais il refusa toujours par modestie sans doute leur impression. On a dit de lui "Dans la chaire, terrible comme un lion, Dans le tribunal sacré, doux comme un agneau".
(=> Biographie des hommes remarquables des Basses-Alpes" par une société de gens de lettres; Digne, Repos, 1850).
ALBIN AMIEL Forgeron et INVENTEUR de LEZIGNAN-CORBIERES (11) :
Cet habile artisan du fer eut l'idée d'un nouveau type de cisaille à tailler la vigne et déposa son brevet en 1883. Le Musée de la Vigne et du Vin de Lézignan présente amplement cette invention appelée à un bel avenir en ces temps où la viticulture en Bas-Languedoc battait son plein, employait beaucoup de travailleurs et faisait pas mal de fortunes terriennes; son invention permit une fabrication semi-industrielle de cet outil alors incontournable.
Sa marque de fabrique était une clé suivie du nom AMIEL complété au-dessous de l'indication géographique "A LEZIGNAN";
Le sécateur et le ciseau à tailler la vigne sont les deux innovations essentielles dans le domaine viticole au XIXème S. Ces deux outils modernes évincèrent la vieille serpe héritée des romains dont parle déjà Columelle, l'écrivain agronome antique. Ces instruments modestes d'abord de fabrication artisanale sont variables dans leurs formes; ils apparaissent au début de ce siècle mais ne sont mentionnés dans les revues méridionales d'agronomie qu'en 1827. Le ciseau aurait été inventé en 1811 par la marquis Bertrand de Molleville, un aristocrate du Lauragais audois qui fut ministre de la Marine sous Louis XVIII en 1815. L'essor rapide du vignoble notamment en Languedoc nécessita une main d'œuvre massive et l'utilisation de ce nouvel outil si pratique se généralisa.
C'est à la fin de ce siècle que le taillandier habile et industrieux de Lézignan déposa plusieurs brevets d'invention dont en 1883 et 1885 (Bull. des Lois de la Rép. Frçse de 1885, p.4282); le modèle "Lézignan" est toujours fabriqué de nos jours par un successeur lézignanais et envoyé en Italie où il est encore utilisé. Albin avait perfectionné l'outil de base, en adjoignant par exemple des poignées de bois tourné qui le rendait plus maniable et évitait les callosités ou en créant des formes originales comportant des lames tranchantes plus ou moins recourbées. Par son ergonomie très bien étudiée l'outil de taille devint l'outil principal de l'extension extraordinaire du vignoble dans la région car il permettait un travail plus rapide, plus précis et plus soigné. De nos jours dans la région, on taille avec un sécateur pneumatique ou l'on ne taille plus d'une façon soignée qu'une année sur deux, l'autre consistant en un simple élagage....rentabilité oblige !
Un AMIEL INVENTEUR INDUSTRIEL :
Il déposa avec un certain Decoeur un brevet d'invention concernant le laminage. On sait que le XIXème S. fut celui de l'industrialisation et des chemins de fer; cette invention avait pour objet le laminage des bâtis de roues de wagons, tenders et locomotives. Ces inventeurs étaient lyonnais et le brevet déposé en 1855 était leur exclusivité pour 15ans.
Un AMIEL INVENTEUR pour la vie quotidienne :
En 1887 un nommé Amiel appela l'attention du conseil municipal de Paris sur son invention : "La civière d'ambulance" qui était destinée à transporter les blessés de la voie publique promptement avec l'avantage, est-il indiqué, que hors cette utilisation d'urgence, il s'agit aussi d'un fauteuil habituel, qui pourrait servir par ex. à se faire décrotter les bottes (eh oui encore en ce temps-là il y avait de la boue partout même à Paris !); c'est pourquoi Mr Amiel avait donné plus précisément le nom suivant à cette géniale invention : "Loge parisienne de propreté avec civière d'ambulance" !! On était loin du marketing d'aujourd'hui, bonjour pour vendre un tel produit doté d'un tel nom, même auprès des pompiers ou des hôpitaux ! Un essai fut parait-il tenté en trois endroits de la capitale mais ils ne furent pas concluants...exit Mr Amiel emporté par sa civière.
(=> "Secours aux noyés et blessés ...." F. Damico, Paris, Baillière, 1895).
Un AMIEL Comploteur en 1832 :
Cet Amiel dont on n'a pas le prénom était propriétaire de bateaux de commerce à Marseille et aussi monarchiste, contrairement aux suivants, il a en effet comploté pour le retour de la Duchesse de Berry et la montée sur le trône de France restauré d'un possible Henri V. Deux branches royales se disputaient en ce temps-là la légitimité du trône de France: les Bourbons avec cet Henri V et les Orléans avec Louis-Philippe. C'était en fin d'Avril 1831 et Louis-Philippe Ier venait depuis peu de temps de monter sur le trône convoité ("Révolution" des 3 derniers jours de juillet 1830): le duchesse débarque au Vieux Port et pense trouver nombre de partisans prêts à la suivre pour marcher vers Paris et rétablir la monarchie des Bourbons. Mais le complot sera déjoué et ce mouvement insurrectionnel royal de la ville phocéenne sera réprimé, le drapeau tricolore qu'osa conserver le rois "des Français" (et non de France, subtilité à remarquer !) Louis-Philippe Ier remplacera le drapeau blanc des insurgés royalistes sur le clocher de St Laurent. Des chefs furent arrêtés, des petites mains aussi et ces arrestations ont donné lieu en 1832 à un procès célèbre alors, celui du "Carlo-Alberto", du nom du navire principal qui fut affrêté pour cette tentative qui échoua. Que vient faire cet Amiel dans cette aventure : Il trempa dans ce complot en mettant à disposition l'un de ses bâtiments et devant son échec, il s'enfuit. On l'accusa de complot contre le roi des Français et d'excitation des citoyens à s'armer contre l'autorité royale ainsi que d'exciter à la guerre civile; prévenu d'avoir distribué de l'argent au peuple et précisément d'avoir donné, le 30 avril 1832 à 3h du matin 50F à un matelot pour qu'il le remette à son oncle le patron Thomas Segui "pour qu'il l'employât à se réjouir" du succès du complot. Mais comme on l'a dit, la conspiration contre Louis-Philippe sera déjouée. Bien plus tard le comte de Chambord, possible Henri V, aurait pu régner en tant que tel après la chute du IIème Empire, en 1871; pressenti par la Chambre des Députés alors quasiment légitimiste, il se permit de refuser car il n'admettait pas devoir cela au drapeau tricolore dont s'était pourtant accommodé bien avant son concurrent au trône en 1830 ! Ainsi finit la prétention au trône de France des descendants d'Hugues Capet, la IIIème République réduira progressivement l'influence à la Chambre des royalistes qu'ils soient orléanistes ou bourboniens ..... mais une constitution républicaine ne pourra être votée qu'en 1879 !
(=> "Procès des passagers du Carlo Alberto et des prévenus des troubles du 30 avril..." publication de 1835).
JEAN-BAPTISTE AMIEL et les Républicains de 1848 - Conséquences du Coup d'Etat du Prince Napoléon :
- Le personnage qui se nomme communément "Amiel de l'Ariège", Jean-Baptiste Amiel , ingénieur de profession, est un grand républicain et farouche opposant au régime du neveu de Napoléon qui prit le pouvoir sous le nom d'Empereur Napoléon III. Ne voulant pas reconnaître ce régime il fut banni du sol français ; il suivit Victor Hugo avec 34 autres "Proscrits de 1848" dans l'exil, notamment à Jersey où il donnera des cours de chimie pour vivre. Tous signeront depuis Jersey la déclaration au gouvernement anglais à propos de l'expulsion de tous les proscrits, le 17 octobre 1855.
Il avait eu pour mission, au moment du coup d'état de Napoléon le petit comme l'appela Hugo, de soulever le département de la Nièvre. Il fut déporté à Douera (Algérie) jusqu'en 1853, une peine qui fut commuée en exil à Jersey de 1853 à 1855 avec le grand écrivain. La France ayant obtenu de l'Angleterre que ces exilés soient envoyés plus loin en 1855, ceux-ci furent expédiés en Irlande et en Angleterre, de 1855 à 1858. Amiel put ensuite gagner l'Espagne et devint le constructeur du chemin de fer de Puerto-réal à Cadix. Dans ce pays il n'hésitera pas à signer une 'adresse' à la junte révolutionnaire qui le dirigeait dans laquelle le peuple espagnol est félicité pour le triomphe de sa révolution; on est alors en 1868 et à l'automne a lieu là-bas la Révolucion de Setiembre; le 30 septembre sont auditionnés par la junte des représentants étrangers, le français, 'el Senor Amiel' dit publiquement et lyriquement que: ...la chaîne des temps a été rompue, qu'un rayon de lumière et un souffle de liberté ont suffi pour éclairer notre époque, en un clin d'œil étincelant, dans la poussière des âges... que lui, en tant que vétéran de la liberté en France, il déclare au peuple espagnol qu'il est capable d'exercer et tenir le sceptre de sa souveraineté,...qu'il n'a jamais vu dans l'histoire un enthousiasme aussi grand uni à tant de dignité et que, à la chute du trône d'Espagne, tous les trônes du monde ont vacillé. En 1870-71 le régime impérial ayant été défait, il rentra aussitôt en France et fut membre du Comité d'Armement du 3ème arrondissement de Paris pendant le siège hivernal de la capitale par les Prussiens. Enfin il devint le concessionnaire d'un petit chemin de fer dans l'Ariège, d'où il était originaire et d'où lui venait son surnom. Il a fait paraitre en 1871 "La Bourgeoisie Contemporaine" (Imp. Chatenet, Paris).
(=> "Dossiers de pension des proscrits de 1851 établis par leur famille ou leurs héritiers suite à la loi de réhabilitation des victimes du coup d'état Loi du 10 Juillet 1881 : Dossier de J.B. Amiel f°4016 (actions de 1851), f°4061 (proscription)" in "Le Mouvement Social" Bulletin de l'Institut Français d'Histoire Sociale n°94 de Janv. Févr. 1976; Les Editions Ouvrières).
C'est grâce à sa pétition qui demande à la Chambre de Députés la réparation des souffrances et de la ruine qui ont été infligées à la suite du 'crime' (coup d'état) du 2 Décembre 1851 à tant de français dont il est le porte-parole, porté sur le bureau de l'Assemblée par le député de la Seine Talandier, que sera adoptée l'importante loi de réparation de 1881 citée ci-après plusieurs fois (article du "Progrès" du 11 Novembre 1876).
ISIDORE AMIEL chef d'institution d'enseignement et Républicain de 1848 :
De son nom complet François Isidore Léonard Victor, est né en 1807 à Villemur-sur-Tarn (81). Il fut, à Paris, le dirigeant d'une pension d'éducation secondaire libre située 151, Rue St Jacques, assez importante (elle comprenait une cour) et un fervent partisan de la République; il devint même capitaine de la Compagnie locale de Gardes Nationaux lors de sa Proclamation en 1848. On a de lui une Circulaire électorale du 25 Mars 1848 destinée aux citoyens du Tarn imprimée un mois à peine après la Révolution du 24 Février. Il eut à défendre sa courte IIème République lors du Coup d'Etat mais il ne semble pas avoir figuré sur les listes de proscrits à ma connaissance, étant actif comme éducateur et polémiste en France pendant le IIème Empire. Il a signé quelques publications sur l'éducation comme "Le livre des adultes" (1867) ou "Réponse à Mgr Dupanloup sur l'instruction secondaire des femmes" (1868), et politiques comme "Le congrès et la prépondérance de l'Europe" (1864), monographie de la France du Second Empire, ou encore liée à ces deux sujets comme une lettre de défense de Victor Cousin datée du 21 Juin 1844 qui mérite une explication. Ce député nommé Cousin avait présenté devant la Chambre Haute un discours pour la démocratisation (laïcisation) de l'enseignement depuis les premières classes jusqu'à l'université, thèse très en avance sur son temps, appuyé en cela par Adolphe Thiers ! et ceci contre le gouvernement de Juillet et contre la majorité de ses collègues. (rèf. "Le 2 Décembre . Les massacres dans Paris." Victor Schoelcher; Paris 1872). Quelques détails sur sa vie :
> Isidore fut administrateur du "Journal de la Vraie République" en 1849; il correspondit avec Proudhon (lettre en réponse du 20 mai 1863 qui lui est adressée par le révolutionnaire à propos de ses thèses sur le suffrage universel et ses principes de gouvernement républicain).
> On le voit signer le 12 Juin 1857 une liste de candidats républicains se présentant dans le département de la Seine, alors que le IIème Empire est désormais bien installé. (cf. Journal Débats Polit. & Littér. du 13 Juin 1857).
> Son institution éducative existait toujours en 1858, malgré ses opinions farouchement opposées : Avec l'institut Jubé elles se sont distingué cette année-là pour la qualité de leur enseignement respectif (et auparavant en 1843, 1846 et 1857 !) à l'issue des résultats sans doute examinés en fin de chaque année scolaire. (rèf. "Journal des Débats Politique & Littéraire" du 11 Août 1858 et auparavant des 18 Août 1843, 14 Août 1846 et 12 Août 1857).
> Actif dans la promotion de l'enseignement, il est par ex. membre en 1870 de l'association pour l'encouragement des études grecques en France, après avoir été récompensé par la Légion d'Honneur en 1864 de ses capacités d'éducateur; en 1870 il est élevé au grade d'Officier de l'Instruction Publique pour services rendus à l'Instruction par arrêté du 23 Décembre 1869, donc encore sous l'Empire. (cf. Journal des Débats Polit. & Littér. du 3 Janvier 1870).
> On notera enfin qu'il conserva des terres dans sa commune tarnaise d'origine, Villeneuve-sur-Tarn où il s'occupa d'horticulture et arboriculture selon les nouvelles idées progressistes agricoles de ce temps-là. (cf. "Bulletin de la Soc. Nat. d'Acclimatation de France" Soc. Nat. de protection de la Nature; T.IV 2ème série; 1867). Il décède en 1882.
> Isidore Amiel est enfin cité dans les "Meilleures pages des écrivains pédagogiques" (cf. "Les écrivains politiques du XVIIIème S." A. Bazet & F. Albert; Colin, 1904).
D'autres Républicains de 1848 opposants au Coup d'Etat de Louis-Napoléon :
- Louis Marie Félicité Amiel fut arrêté le 3 Décembre 1851 à Toulouse car signataire de la protestation locale contre le Coup d'Etat napoléonien, pétition qui comportait 62 noms. Originaire de Chalabre (11) où il était né en 1815 et probable ancêtre d'une lignée remarquable d'Amiel de ce lieu pour laquelle j'ai rédigé plusieurs articles, il était Avoué près la Cour d'Appel de la métropole toulousaine mais aussi fondateur d'un journal, "Le Réformateur" et probablement chercheur d'or en Ariège et Comminges ! Il fut relaxé par un non-lieu dès le 23 Février 1852. (rèf. "Histoire du Coup d'Etat dans le département de la Haute-Garonne" A. Bremond; Toulouse 1870).
Ce n'est pas le cas des très nombreux opposants républicains qui, à travers la France ont protesté vigoureusement contre le nouveau régime impérial. La répression a parfois été assez dure; l'on connait tous les noms de ces braves grâce à la loi de réparation ci-dessus indiquée.
- Pascal Amiel né à St Marcel (11) était un cultivateur de Capestang (34); suite au Coup d'Etat auquel il s'était violemment opposé il fut condamné à la déportation à Cayenne.
- Etienne Ameilh né à Baudinard (04) entre 1808 et 1828, il aurait été une estafette en décembre 1851, portant des messages et faisant le lien entre des républicains de ce lieu et ceux de Salernes, Barjols et Riez. Il sera élu, sous l'Empire pourtant, adjoint au maire en 1856 puis maire de sa commune de 1860 à 1862.
- Félicien Amiel, tailleur d'habits de Riez (05), fut condamné à la déportation en Algérie mais gracié; il reçut une pension de 800F. en 1882. Il lui fut reproché par la commission départementale d'accusation d'être allé chez le maire lui demander des armes puis de s'être rendu armé à Digne et aux Mées, d'être un "exalté", alors qu'il fut simplement un républicain de ce temps-là ! Son descendant (?) Maxime Amiel, de Riez, historien local, a publié la liste des patriotes de sa région dans le Bulletin d'Information des Amis du Vieux Riez en mars 2003. Dans ce même département que l'on appelait autrefois Basses-Alpes (05) on peut encore noter les noms de Pascal Amielh, de Brunet, 41 ans, cultivateur, qui fut envoyé en Algérie; son fils Adolphe fut seulement soumis à une surveillance tout comme Jean Joseph Félicien Amiel, 49 ans, de Valensole qui était tailleur.
- D'autres victimes républicaines des proscriptions impériales retrouvés par la loi de réparation: Timoléon Amiel du Var (83) déporté en Algérie ou un Amiel des Deux-Sèvres qui se réfugia dans la vallée de l'Ebre, en Espagne. (cf. "Tableau des proscriptions de Louis Bonaparte et de ses complices" P. Duprat T. 2; Redouté, Liège, Belgique 1852).
- Et encore trouvés par les pensions qu'il reçurent: Antoine & Claire Amiel, 42 & 45 ans, cultivateurs à Capestang (34) qui recevront une pension de 400f.; Jacques Amiel, cultivateur de Montblanc (34) 50ans, recevra une pension de 200f.; Rose-Pascale Amiel 61ans, originaire de l'Hérault, mais habitant Mondovi (province de Constantine, en Algérie) aura une pension de 400f. (cf. "Pensionnés de l'Hérault").
AMIEL Chef de Bataillon du IIème Empire à sa fin et autre décoré :
C'est un pendant à la notice précédente; comme souvent on peut trouver des Amiel dans des camps opposés; après des Amiel républicains voici un Amiel de cet Empire que les précédents abhorraient. Il figure avec son bataillon dans l'ordre réglant le défilé organisé au retour de l'Armée Impériale à Paris après les victoires d'Italie; Cet Amiel commandait la 1ère Brigade de la 1ère Division du 1er Corps d'Armée. Copiant en de nombreux points son oncle, celui que Victor Hugo appelait Napoléon Le Petit, singeant ainsi le grand homme d'état, Napoléon III soignait ainsi son image auprès de l'opinion.
(=> "Retour de l'Armée d'Italie; Ordre du défilé" Edition Schiller Paris 1859).
C'est peut-être le même Capitaine Amiel, que l'on retrouve une dizaine d'années plus tard alors que ce IIème Empire touche à sa fin; il commande un 2ème Bataillon de l'armée impériale stationné à Marseille en 1870-1871.
Un Amiel (pas de prénom non plus) qui était simple sergent d'infanterie, affecté au 61ème Régiment de Ligne, fut décoré de la Médaille Militaire conférée par l'Empereur Napoléon III lors de la Bataille de Solferino en juin 1859.
Le capitaine marseillais AMIEL :
Durant tout le XIXème S. ce Capitaine de navires de commerce de Marseille fit parler de lui en raison de nombreuses contestations diverses qui l'ont souvent mené devant la justice comme en témoigne ses citations répétées à la barre des tribunaux. Est-il de la famille de l'armateur et comploteur marseillais cité plus haut ?
(=> "Journal de jurisprudence commerciale & maritime" pour les années 1820, 1840, 1855, 1856 et 1872 !).
Les AMIEL des SOCIETES DE SECOURS MUTUEL :
La mutualité prit au XIXème S. la suite civile des nombreuses confréries religieuses de l'ancien régime: Il s'en forma partout en France, chaque commune eut sa société, portant quasiment toujours le nom du saint patron de la paroisse, ce genre d'activité étant encore imprégné moralement par le passé. En échange d'une faible cotisation elles assurent à leurs membres des secours ou prestations en cas de maladie, de décès et quelquefois une pension de retraite (handicap accidentel, veuvage). Reconnues par décret dès 1852, elles prendront leur essor sous le IIème Empire. Le système sera conforté par la IIIème République qui l'étendra à l'orée du XXème S. à la maternité, aux enfants et à une aide agricole rurale. Mais la sécurité sociale va par la suite se développer et grignoter ces avantages, surtout après la IIème Guerre Mondiale. La Mutualité et son mouvement modernisé remplacera cette myriade de sociétés locales en l'organisant nationalement souvent par métiers. On peut y voir une des traductions dans la vie quotidienne du principe républicain de fraternité; les pouvoirs publics ont donc suivi le développement de ce volet social de la démocratie; des rapports ont régulièrement été faits aux autorités gouvernementales à ce sujet. La précision de ceux-ci nous permet d'avoir beaucoup de noms de responsables locaux de ces institutions sociales reconnues. Beaucoup de ces sociétés locales résisteront à la modernité; souvent elles sont encore présentes dans les villages à la fin du XXème S. cependant avec désormais une activité accessoire plutôt anecdotique toutefois liée à la fraternité.
- Marius-Joseph Amiel : Vice-président de la Société des Appoprieurs Chapeliers d'Aix-en-Provence;
- Victor Amiel : Président de la Société des Ouvriers-Fondeurs en métaux de Marseille;
- Louis Amiel : Président de la Société de Secours Mutuel St Michel, de St Félix-Lauragais (31) il s'agit du premier maître de musique de Déodat de Séverac, compositeur bien oublié (voir ce nom).
- André Amiel : le père de Denys (voir ce nom XXème S) fut président de la Soc. de Secours Mutuel St Roch de Villegailhenc (11) en 1897;
- Honoré Amiel (maire honoraire ?) fut président de la Soc. de Secours Mutuel St Vincent-de-Paul aux Cammazes (81) en 1897.
- Antoine Amiel Président de la Soc. de Secours Mutuel de Villemoustaussou (11) en 1895.
(=> "Rapport à l'Empereur sur la situation des Sociétés de Secours Mutuel"; "Rapport au Président de la République sur la situation des Sociétés de Secours Mutuel" pour 1889; 1897).
Habituellement sur les bannières qui guidaient leurs manifestations publiques (défilés, fêtes, assemblées générales, repas nommés banquets), souvent conservées de nos jours dans les mairies, on trouvait quelques symboles forts comme les deux mains enlacées, symbole de fraternité, et quelquefois une ruche et ses abeilles virevoltant autour, symbole du travail en commun et pour tous (que plusieurs Amiel souvent des bourgeois, ont pris vers la fin de l'ancien régime comme armes parlantes, voir varia blasons des Amiel); enfin sont quelquefois aussi inscrites ces devises tout aussi parlantes : Aimons-nous; Aidons-nous.
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